XXIème Horizon
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XXIème Horizon

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Amélia Fitzgerald
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Josh Cromwell
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Josh Cromwell
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Josh Cromwell


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MessageSujet: Orages...   Orages... EmptyJeu 4 Nov - 23:45

Rechercher des indices sur leurs vies antérieures semblait primordial aux yeux de Josh. S’ils parvenaient à comprendre pourquoi chacune de leurs tentatives de réunion avait foiré, peut-être arriveraient-ils à éviter que cela ne se reproduise.
Il n’avait pas glané grand-chose, juste deux noms : Swanson et Parish. Pas de quoi fouetter un chat.
Puis il y avait eu le grésillement du gallion truqué et plus rien n’avait compté, plus rien sauf elle !
Miranda était en danger.
Bien qu’elle pût paraître évaporée et parfois ridicule avec ses airs de grande dame, Miranda n’était pas chichiteuse. Jamais elle ne l’aurait appelé sans une bonne raison.
Il tenta de se persuader du contraire en la cherchant à Pré-au-Lard après une course folle dans Poudlard.


*Elle aura vu un gros rat… elle aura voulu jouer avec la pièce… elle a simplement envie de mon avis pour l’achat d’une babiole quelconque !*


Priant tous les saints qui lui venaient à l’esprit, Josh se démena comme un bon jusqu’à ce que son aigle royal le guide vers un petit tas de vêtements effondré contre un muret délabré.
Le cœur n’est qu’un muscle. Quand on dit qu’il se brise, c’est une image. Mais là… Face à ce tableau désolant, Josh sentit bel et bien sa poitrine éclater d’angoisse :


Miranda ! Mon amour… Je suis là. Je suis là. Que s’est-il passé ? Tu as mal ? Tu es blessée ?

Extérieurement, la belle ne portait aucune trace de violence. Le regard affolé qu’elle jeta sur lui en s’accrochant à ses bras prouva qu’elle était sérieusement traumatisée :

Il…il…sait…

IL ? Cela ne pouvait signifier que cet infâme Ramose !

Tout va bien ma puce. Il n’y a personne qui te veut du mal. Ça va aller. Dis-moi ce qui s’est passé.

Instinctivement, surveillant les abords, Josh avait sorti sa baguette prêt à fustiger la moindre menace.
Miranda ne savait pas, ne savait plus :


Ne…me laisse pas…ne…me laisse plus…

Jamais mon cœur ! On va rentrer.

En douceur, il la releva et transplana illico dans la résidence louée incognito.
La tête de Paggitt valait des gallions. Josh s’en ficha :


Un bain chaud, vite ! Elle a fait une mauvaise rencontre. J’en sais pas plus ! Aide-moi !

Semi-consciente, Miranda se laissa faire comme un enfant. Les deux hommes se démenèrent pour la réchauffer, la calmer.
Le majordome, efficace et lucide, appliqua des sortilèges apaisants à sa maîtresse qu’il veilla mieux qu’une poule un poussin.


Elle doit se reposer. Vous énerver ainsi ne l’aidera pas. Allez boire un verre en bas. Je m’occupe d’elle.

Il avait raison. Josh fut contraint de l’avouer et se résolut à obtempérer.
La bouteille de scotch soulagea un peu ses nerfs tendus à l’extrême.
D’habitude, Josh se serait plutôt taxé d’être quelqu’un de réfléchi, posé. Là, il devait reconnaître que cette bonne femme l’avait complètement retourné. Dès qu’il s’agissait d’elle, de sa sécurité, Josh disjonctait.


*T’es dingue ! Irrémédiablement dingue d’elle, oui ! *


Il ne supporterait pas qu’il lui arrive quoique ce soit. Il avait commis une lourde erreur en la laissant seule. Il les pensait à l’abri… C’était raté.
Combien de temps éclusa-t-il en arpentant le tapis ? Il n’en sut rien jusqu’à ce que Paggitt ne lui tape sur l’épaule, le surprenant en train de fixer l’âtre sans le voir :


Comment va-t-elle ?

Bien… aussi bien que l’on peut l’être dans ces circonstances…

Entre deux délires, avant de réagir aux calmants, Miss Miranda a avoué avoir été abordée par quelqu’un qui lui a fait très peur.

Qui ? Dites-le-moi ! Qui ?


Josh accrocha le revers de la veste du domestique comme s’il n’attendait qu’un nom pour aller illico demander des comptes à cet inconnu.

Elle a parlé… d’un messager. Il lui demandait de LE rejoindre… et…

ET QUOI ? Il est parti ? Il ne lui a rien fait, hein ?

Il n’a pas pu… Il est mort !

QUOI ?

C’est ça qui traumatise ma pauvre maîtresse : elle l’a tué… d’un regard !

Un kaléidoscope d’images invraisemblables défila dans l’esprit confus de Cromwell. Un bal à la cour de Russie. Katarina était magnifique dans sa tenue de velours rouge comme celle portée quand il l'avait ramassée. Il l’avait embrassée à en perdre haleine avant de la déposer dans le fiacre qui devait l’emmener au palais.

22 heures ! Si je n’y suis pas… tu sauras pourquoi. Tu fuiras ! Promets-le-moi ! Je t’aime.

A l’heure dite, un peloton d’exécution se chargeait de lui… Il avait su, plus tard, que Katarina avait résisté à ceux venus l’appréhender. L’un des agresseurs était mort sans être touché physiquement…


J’avais oublié… Elle peut le faire. Elle l’a refait... pour se protéger, pour nous protéger. A-t-elle dit où cela s’était produit ?

Renseigné, Josh disparut brièvement.
L’homme était à l’endroit indiqué. Une cape noire recouvrait le long corps maigre. Il importait de savoir qui était ce type. Relevant le tissu, Josh examina la face exsangue. Ces traits ne signifiaient rien pour lui. Son portable s’actionna, plusieurs clichés se réalisèrent. Puisque pas un chat ne hantait le secteur, nul ne vit l’incendio ravageur qui réduisit en cendres ce tourmenteur.

L’état de Miranda était stationnaire. Fidèle au poste, Josh ne quitta que rarement le chevet de sa belle, lui appliquant des sortilèges calmants en cas d’énervement. Cette longue période d’inactivité permit à Joshua de réfléchir beaucoup.


*Remettre d’aplomb Neith… je suis sûr que Shirley y parviendrait… Elles sont très unies… Leur magie individuelle est puissante… ensemble ce serait encore mieux… ou pire !*

Sa décision fut prise. L’aigle royal argenté appelé capta le message à transmettre et emporta dans son envol un portoloin préparé avec soin.
Combien de temps allait prendre cette recherche ? Josh l’ignorait mais il escomptait que son patronus l’avertirait bientôt de sa réussite.

En attendant, Cromwell utilisa son ordinateur portable histoire de vérifier si l’on parlait des McKenna dans un coin du globe. Il avait déjà tenté de leur envoyer un patronus, en vain…
Ce qu’il trouva l’effraya : un incendie avait détruit une résidence hawaiienne au nom des frères. Depuis ce moment, nul ne savait où ils avaient disparus.
Force fut de fouiller un peu dans les possessions répertoriées des jumeaux.


*J’espère qu’ils n’auront pas été idiots pour se planquer… chez eux ou apparenté. Si j’arrive à leur mettre la main dessus, un autre le fera encore plus facilement…*

Angoissé, Josh sursauta quand son patronus revint de mission. Il ne lui restait plus qu’à se rendre dare dare au point de chute des voyageurs. Parqué à proximité, il consulta fréquemment sa montre :

*Je suis un imbécile, j’aurais dû leur signaler le mode d’emploi du portoloin !*

Il lui arrivait souvent d’oublier que les autres n’étaient que des sorciers de fraîche date. Aussi son soulagement fut-il grand quand il vit deux corps chuter à proximité.
L’effarement des arrivants était assez amusant. La situation trop grave l’empêcha de se marrer ouvertement. Accouru auprès du couple, il tendit sa main à une Shirley déboussolée :


Ça va ? Vous n’avez rien de cassé ? Pardon de ne pas vous avoir averti des effets de ce déplacement abrupt. Je n’avais pas trop le choix : Miranda est en état de choc depuis trois jours... Elle a commis un meurtre !

Comme prévu, Shirley et Paul furent stupéfaits et réclamèrent des explications que Josh débita pendant le court trajet :

On était à Pré-au-Lard, un village sorcier pas loin. Je faisais des recherches à la bibliothèque du château du coin tandis que Miranda faisait les boutiques. D’après ce qu’elle a raconté dans ses moments de lucidité, un messager de Ramose l’a suivie, coincée et menacée. Elle s’est défendue… Depuis, elle délire… J’ai pensé qu’avoir Shirley près d’elle la retaperait…

Son inquiétude était partagée par les autres. A peine arrivés au manoir, Miss Templeton leur faussa compagnie pour se précipiter près de son amie.
Josh retint Paul par le bras avant de suivre le mouvement :


Je voudrais que tu regardes ça ! C’est l’agresseur de Miranda. Cette tête te dit quelque chose ?

Morgan fronça les sourcils, probablement à la recherche de souvenirs. Il secoua négativement sa tête blonde, et émit avoir eu le désir de ce contact avec eux ainsi qu’avec les McKenna.
Ils discutèrent en montant l’escalier sur les possibilités de rencontrer les absents.

Le tableau dans la chambre de Miranda valait le coup de l’émotion. Neith renaissait dans les bras de sa « sœur ». Le soulagement de Josh fut tel qu’il en eut presque les larmes aux yeux et il ne résista pas à l’appel de son aimée vers qui il accourut.


Tout va aller bien, mon amour ! Tu vois, Isisnefer est là maintenant. Je me doutais que tu voudrais la voir.

Miranda allait beaucoup mieux, il s’en réjouit :

Repose-toi encore un peu. Je vais m’occuper de nos invités. Je t’adore. A tout à l’heure.

Dès qu’ils le virent descendre, Paul et Shirley demandèrent aussitôt des nouvelles de Miranda :


La connaissant, elle vous en donnera elle-même avant peu.

Il ne se trompait pas puisque sa belle se joignit à eux très vite. Encore un peu pâlotte elle écouta les débats autour d’un chocolat chaud.
Tous les avis convergeaient dans la même direction : aller à Shadow Down.
Lorsque Cromwell expliqua avoir tenté d’expédier son aigle vers Mésyt sans y parvenir, Shirley réagit
:

Peut-être que le mien ou celui de Neith le ferait ? Tu dois nous apprendre à en créer un.

Il rigola :


J’suis pas un prof ! Pas doué pour ça, désolé !

Miss Sheridan était d’un autre avis et insista lourdement pour qu’il se dévoue à leur apprendre gestes et formules.
Contraint, Josh se plia aux désirs de sa dame et accepta ce rôle en conviant tout le monde dehors.
Dans le froid mordant, le sorcier expliqua :


Il faut beaucoup de concentration au début. Vous fixez votre esprit sur un évènement heureux, très heureux. Le genre de truc qui exalte votre âme, puis il faut prononcer « Spero Partonum » avec conviction et un simple geste décidé, comme ceci…


Sa tête s’emplit du premier baiser échangé il y avait 4000 ans. L’aigle royal se matérialisa et se fondit dans les nuages.


Ça avait l’air si facile pour des sorciers patentés ! Des novices pataugeaient…


*C’est de ma faute… Je leur ai dit que j’étais nul !*

Pas tant que ça, après tout ! Josh félicita Paul quand celui-ci parvint à créer un magnifique loup argenté. Les filles, remontées par ce succès, ne tardèrent pas à produire également leur représentation immatérielle.

Qu’est-ce qu’un patronus ? Souvent, Josh s’était posé la question. Son professeur de sortilèges était resté vague sur la question. Un copain, un protecteur, une prolongation de son ego qui veille sur vous, vous obéit, délivre message et objet à la personne visée qu’il peut dénicher n’importe où.

Découvrir le patronus de Miranda emplit Josh d’un bonheur immense. Leur forme était semblable : des rapaces ! Voilà de quoi confirmer ce qu’il savait déjà : elle était à lui autant que lui à elle.

Shirley traîna la patte à concrétiser ses intentions mais le fait qu’elle arrive à former un chien si pareil au loup de Paul ne fit que renforcer les idées du jeune homme. Quand le grand amour est de la partie, le patronus de l’un épouse la forme de celui de l’autre.
Miss Templeton ne perdit pas de temps. Sitôt créé, l’Husky reçut des instructions claires : trouver Mésyt. Les couples profitèrent de ce répit pour se réchauffer à l’intérieur jusqu’à ce qu’un code soit délivré lors du retour du toutou fantomatique. Maintenant qu’ils savaient où se rendre, les réincarnés étaient à peine plus avancés. Il manquait le comment.

De nouveau Josh devint instructeur. Transformer un objet en portoloin n’est pas donné à n’importe quel sorcier. L’emploi de la baguette demande une technique sûre. Heureusement, les élèves étaient doués. Même si précision du geste et formulation exacte requirent un peu de temps, ce fut une franche partie de plaisir. Josh se sentait très fier des résultats de ses ouailles qui, bientôt, seraient d’excellents sorciers, à n’en pas douter.

Le portoloin fabriqué par Miranda ( et contrôlé par Josh) les mena à Hawaii.
Quel changement de climat !
Alors que Paggitt assurait l’intendance, deux par deux, les couples cherchèrent alors à dénicher l’un des seuls moyens de transport possibles pour Shadow down.
Tandis que Paul et Shirley visitaient l’aéroport, Josh et Miranda tentèrent d’affréter une embarcation. Pas facile de trouver un loueur pas trop regardant quant à la destination de son bien.
Acheter le navire aurait pris trop de temps et de formalités. Ils en usèrent les quais au point que, dépités de risquer d’attirer l’attention, ils abandonnèrent ce choix.
Paul usa-t-il d’un sortilège de persuasion ? En tout cas, il leur dénicha un hélico. Vieux modèle branlant, ils n’allaient pas se montrer trop difficiles.
Le vol fut assez bref mais oh combien mouvementé. Il faut des tripes solides quand on prend ce genre d’engin !
Manifestement, Miss Sheridan ignorait tout de ces drôles de coucous. Josh ne s’en plaignit pas, il adorait se démontrer l’homme fort de la situation auprès de son adorée.

Par radio, le code d’approche fut donné et l’autorisation d’atterrir donnée.


*Pas à dire, les McKenna sont très prudents et… secrets !*

Les jumeaux et Mésyt les accueillirent avec chaleur non étonnante quoiqu’un peu teintée d’inquiétude. Ils devaient certainement se demander le pourquoi de ce changement de leurs projets. Apparemment, la situation amoureuse dans ce trio n’avait pas beaucoup évolué sauf que…

*Mazette ! Quel beau petit lot !*

Présentée par Jack, Amélia Fitzgerald ne pouvait passer ni inaperçue ni indifférente aux yeux d’un mâle normal. Josh ne fit pas exception, son sourire le trahit.
L’effet produit sur les demoiselles était tout autre.


*Miranda chérie… !*


Marrant de la voir toiser de très haut la petite brune au visage angélique. Selon sa remarque, elle la connaissait plus qu’un peu ! Et ne l’appréciait pas… particulièrement !
La réplique de l’autre fut aussi à la hauteur.


*Les hostilités seraient ouvertes ? On n’a pas besoin de ça !*

Cromwell sentit le danger de jouer à l’idiot idolâtre. Il aimait draguer mais tenait à sa peau. Aussi se contenta-t-il des politesses d’usage avant de guider Miranda par le bras tendre jusqu’à l’une des voitures.
Ironie du sort ? Certainement pas. Hommes d’un côté, femmes de l’autre. Il comprenait que les trois amies éternelles avaient hâte de converser entre elles. Cependant, avec cette Amélia dans les pattes, ce serait difficile avant destination.

Le 4/4 « masculin » ouvrit la route. A peine démarré, Josh attaqua :


Dites donc, les gars, vous ne vous êtes pas ennuyé depuis que l’on s’est vu.


L’un après l’autre les frères donnèrent un bref aperçu de la situation.

Un incendie… oui, j’ai su. Pas de victime ? Une veine ! Et un typhon, ici ?

Le temps du trajet, les nouveaux arrivants connurent les circonstances de leur fuite et les nouveaux décours. De leur côté, Paul et Josh esquissèrent leur propre parcours.

La villa très spacieuse des McKenna recueillit tout le monde. De nouvelles présentations eurent lieu. Josh jugea les mères très sympathiques et pleine de curiosité bienveillante à l’égard des débarqués. Ils avaient probablement des choses importantes à débattre entre eux, aussi laissa-t-on les 6 maillons de la chaîne se rassembler autour d’un verre.
Par prudence, Josh s’abstint de demander où Nick était passé. Vu l’absence de Miss Fitzgerald, il y avait fort à parier qu’ils étaient ensemble, ce qui en enchantait plus d’unes et en agaçait un autre.

Puisqu’il était l’instigateur de cette réunion précoce, Josh n’y alla pas par quatre chemins :


Je l’ai déjà dit aux garçons, je le répète pour tous : je suis content de vous retrouver. Paul était du même avis : nous devons rester unis. Miranda a été victime d’une attaque directe…

Attaque était un grand mot, suggestion de ralliement plus approprié, mais il voulait faire dans le dramatique. Somme toute, ça l’avait été… au moins pour le messager hormis le résultat calamiteux sur le mental de Neith.

J’en ai conclu une chose : Ramose veut une ou toutes nos femmes dans son camp ! Baken, tu as été le plus proche de lui au départ. Il t’a roulé dans la farine en nous faisant accepter un marché de dupe… Je… Je ne t’en ai jamais voulu. Je pense déjà t’en avoir remercié cent fois car sans cela jamais je n’aurais osé aborder Neith. Je vais faire ici une allusion à un jeu télévisé qui peut paraître déplacée mais m’apparait sensée : qui de nous est le maillon faible ?

Sursauts des uns, pâleur des autres. Josh avala son verre d’un trait. Il n’aimait pas jouer au senseur, néanmoins il fallait que quelqu’un aborde ce sujet délicat. Tant pis pour les pieds dans le plat :

Je vais vous le dire tout net : si Ramose a toujours eu une longueur d’avance, c’est qu’il a été renseigné par l’un des nôtres. Volontairement ou non, le fait demeure que l’un de nous a, à un moment donné, viré de bord. Peu, beaucoup ? On s’en fout ! Mes souvenirs personnels, quelques recherches encore sommaires, m’amènent à penser que nous ne sommes pas aussi unis que nous le croyons.
Que chacun fasse son examen de conscience et parle enfin ! Notre sauvegarde est à ce prix.
J’en ai marre de perdre Neith à chaque fois B****L !


Un lourd silence suivit.
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Jack McKenna
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 10 Nov - 1:03

Pourquoi tout devait foirer de la sorte? Il n’en avait pas la moindre idée. L’arrivée inopinée d’Amélia Fitzgerald avait déclenché les hostilités…ouvertement ! Ça avait commencé à l’instant même où il avait passé le seuil de la maison avec la belle texane, évanouie, dans ses bras.

Isabel n’avait pas apprécié. Tant pis. Il ne lui appartenait pas, après tout. Elle sembla s’en rendre compte et chercha une conciliation. Jack suivit son jeu...que pouvait il faire d’autre ?


C’est vraiment horrible tout ça, j’espère que l'île se remettra très vite de ce typhon…

Dans quelques jours, il n’y paraîtra rien !, grommela t’il, sans aucun désir de s’éterniser sur le thème.

Ils marchèrent en silence pendant un bon moment, jusqu’à ce qu’il ait la brillante idée de d’ouvrir à nouveau la bouche.


Dis donc…c’est mon idée…ou tu es jalouse ?

Il aurait dû aller se pendre au lieu de poser pareille question.

Oui, un peu… C’est normal d’être jalouse… c’est vrai que cette jeune femme est très belle… Mais ne va pas penser que je vais lui faire du mal ou autre, je suis bien incapable de faire une telle chose…

Il avait ses doutes sur cela…mais enfin. Déjà, elle poursuivait avec sa déclaration.

Oui je t’aime, mais je sais aussi que toi tu n’as pas les mêmes sentiments envers moi et si tu tombes sous le charme de cette fille et bien tant mieux… Non, je veux juste que tu sois heureux… Bien sûr que je préférerais que tu sois fou de moi, mais la vie est ainsi faite, on ne peut pas changer les gens comme on veut…

Il ne pipa mot en écoutant l’émotive tirade. Une fille magnifique venait de dire, haut et clair, qu’elle était folle de lui…et il ne se sentait même pas ému…plutôt agacé.

Tu peux toujours trouver quelqu’un d’autre pour partager tes pouvoirs…Nick, par exemple. Tu t’entends si bien avec lui…

C’était mal parti…très mal parti, en fait. Sa riposte fut…gênante ?

Non, je ne pense pas que je partagerai mes pouvoirs avec un autre que toi… Nick ? Je t’ai déjà dit ce qui en est de ton frère et moi… Je ne crois pas tomber amoureuse d’un autre que toi et si jamais je n’ai la chance que tu sois amoureux de moi et bien je resterai seule, du moins si nous arrivons à vaincre Ramose…

Jack soupira bruyamment, se passa la main dans les cheveux et chercha ses mots. Le résultat fut, de toute façon, assez minable.

Comme quoi c’est foutu depuis le début…écoute, Isabel…je sais qu’on est sensés d’être l’un pour l’autre…mais moi, je ne t’aime pas…tu le sais…tu l’as toujours su…je ne suis pas ton homme…Ça a toujours été pareil…on ne va pas se raconter des histoires.

Elle n’était pas heureuse avec ses vérités, à lui…Il n’y pouvait rien…ou ne voulait pas le faire, ce qui, évidemment, n’est pas la même chose même en s’y ressemblant.

Tu me plais…impossible autrement, tu es une fille magnifique…mais ça ne se commande pas, l’amour…Elle ? Comment puis je le savoir ?...Je ne la connais pas…Oui, elle est superbe…Arrête de bâtir un roman autour de ce que je dis…Écoute, ça a été assez de gâchis dans le passé…Ne prends pas cet air de « sais pas de quoi tu parles »…on sait très bien de quoi il en va…Mes rêves ont été très révélateurs, dernièrement…

Elle lui décocha un regard interrogateur mais il préféra l’ignorer.


Je sais, à présent, que tu as été la cause directe de beaucoup de mes morts…enfin…toi ou ta mal fichue jalousie…ça fait 4.000 ans que tu me cours après pour me faire payer mes erreurs…que veux tu ?...Suis désolé…je n’aurais pas dû te séduire mais je l’ai fait…savais pas que cela tournerait de cette façon…si ça peut te consoler on a fini par me tuer aussi…Ramose avait le bras long…La question que je me poserai toujours est…pourquoi moi ? Il y a des douzaines de mecs qui seraient ravis de tomber à tes pieds…qui l’ont fait…Au fait, ton pauvre mari, au 13ème siècle…tu l’as empoisonné à cause de moi ?...Ah bon…et merci de m’avoir filé le même poison aussi…oui, je sais, tu en as pris aussi…ça a été expéditif…pas à dire, une gentille mort, comparée à celles qui ont suivi…

En fait, mourir empoisonné avait été presque plaisant si on le comparait aux affres du bûcher ou à la hache de ce bourreau maladroit !

Il n’y avait pas grande chose de plus à se dire, ce fut au moins l’avis de Jack qui, sans rien ajouter, fit soudain demi tour et plantant la belle au milieu de l’allée, se dirigea vers la maison.


Il y arrivait presque quand, pratiquement jailli de nulle part, Ka’Huna lui barra le chemin.

Ton esprit est confus.

Cette déclaration inédite tira un sourire de travers à Jack.


Mon esprit est plutôt agacé et je n’ai pas du tout envie d’en parler.

Le vieil homme ne se laissa pas décontenancer pour autant, il sourit, grave en hochant la tête.

Tu ferais bien, pourtant, cela t’aiderait à comprendre ce qui se passe.


Il n’y a rien à comprendre
, s’entêta t’il, c’est la même histoire de toujours et je commence à en avoir sévèrement marre …Je lui fais toujours du mal…elle m’en fait aussi…on est condamnés à ça…rien ne change, tout se répète…une et une autre fois !

Ka’Huna hocha de nouveau la tête et posa sa main, apaisante, sur le bras de Jack.

Ne t’entête pas à le croire…il y a toujours une solution. Si elle t’est destinée, ainsi sera fait. Elle aussi veut rédimer ses fautes, tout comme toi…Vous avez commis pas mal d’erreurs, dans le passé, le temps est venu de t’en libérer…et d’en faire de même pour elle.

Je ne sais même pas de quoi tu parles, vieil homme…tu ne sais rien de moi…ni d’elle.

Ka’Huna sourit.

Je sais bien plus de ce que tu crois, Kaeka…bien plus…j’écoute, je vois, je devine…

Sauf qu’il n’avait aucune envie de savoir ce l’autre entendait, voyait et encore moins devinait. Sans manières, il la planta là et entra à la maison.
Faute de mieux à faire, Jack alla s’enfermer dans le bureau et fit mine de s’acharner au travail, sauf qu’il avait la tête ailleurs. Les paroles d’Isabel Miller revenaient une et une autre fois… « Je ne crois pas tomber amoureuse d’un autre que toi et si jamais je n’ai la chance que tu sois amoureux de moi et bien je resterai seule, du moins si nous arrivons à vaincre Ramose… »


Vaincre Ramose. Et pour cela, l’union totale était nécessaire. Cette réalité incontournable eut l’heur de l’agacer encore plus, si cela avait servi à quelque chose, Jack aurait hurlé…mais n’en fit rien.

Le dîner fut une épreuve pour les nerfs. Pour les siens, en tout cas. Nick et la belle Amélia se livraient, mine de rien, à un flirt charmant. Isabel était figée et lui…râlait ferme, ce qui ne l’empêcha pas de rivaliser en esprit avec son cher frère. La drague allait à un train de diable et il se fichait comme d’une guigne de ce que pourrait penser le reste…

*Que tu es le dernier des imbéciles !*

La situation arriva à son comble quand Nick, jouant les grands charmeurs décida d’inviter Miss Fitzgerald prendre un peu d’air frais. Il ne voulait sans doute pas qu’elle soit témoin de sa mise à mort en mains d’Isabel, dont les merveilleux yeux lançaient des éclairs furibonds. Iolani et Elisabeth, prévoyant un déchaînement virulent, préférèrent migrer sous d’autres cieux en emmenant Ka’Huna. D’abord, il eut un long silence, chargé de mauvais pressages. Un petit commentaire acide venant d’Isabel mit le feu aux poudres. Rageur, Jack se leva avec la claire intention de la laisser là, à se faire les idées qu’elle voudrait, mais bien entendu cela aurait été trop facile.

Je ne veux pas discuter avec toi !...J’en ai ras le bol…Je n’ai pas d’explications à te donner !!! Ah bon ? En plus c’est ma faute !?...Ça ne va pas trop bien chez toi, hein !?

Il avait atteint la sortie et elle le suivit. La Miss n’y allait pas de main morte avec ses reproches amers.

Tu en as des bonnes !, grommela Jack en la dévisageant, hargneux, je peux draguer qui je veux…c’est mon droit, il me semble ! Oui, figure toi…Non, pas envie de faire des efforts…pas la peine de crier…cette discussion est absurde ! Oui, c’est exactement ce que j’ai dit…ABSURDE !!!

Mais celui là était son avis, à lui. La jeune femme était passablement énervée et finit par l’affubler de quelques épithètes charmantes auxquels il riposta avec venimeuse arrogance.

Il se manqua de peu qu’elle ne le gifle mais sûrement son regard mauvais la désenchanta de l’idée, pour le moment.

Et puis…ÇA SUFFIT !!! Vais finir par croire que tu es vraiment folle ! En fait, tu es chèvre, toi !!!

Cette fois, elle lui balança une baffe retentissante. Curieusement, il ne réagit pas comme on aurait pu le craindre.

Arrêtons ce cirque…tu te fais mal et ça n’arrange rien…Mince…ne pleure pas !

Mais la miss était transformée en fontaine, faute de mieux, il se trouva stupidement à la consoler.

Pas de quoi en faire un plat, ma belle…Oui, allez, on finira bien par s’arranger…euh...comment ? J’en sais rien. Calme-toi…et excuse-moi de t’avoir dit chèvre…mais entre nous…tu es un peu siphonnée sur les bords !

Elle sanglota encore un peu mais finit par sourire. Jack soupira et lui passa le bras sur les épaules.

Faisons une trêve…

Et elle ne manquait pas d’idées, quant aux trêves. Il cessa de jouer les trop difficiles et se laissa entraîner par son enthousiasme. Le résultat fut quand même plus plaisant que s’arracher les yeux !

Une petite balade sous la lune s’imposait pour finir de rasséréner les esprits sauf que découvrir son frère et la belle Amélia échangeant un baiser incandescent lui ruina le reste de sa soirée. Sa mauvaise humeur revint en force mais il préféra s’isoler dans la solitude de sa chambre et broyer tranquillement du noir, sans témoins.

Deux jours de paix apparente s’écoulèrent, sans d’autres ex abrupts. Nick ne lâchait presque pas la belle texane d’une semelle et dès qu’il le faisait, Jack se pointait prendre le relais, ce qu’elle acceptait de façon charmante, ce qui, bien entendu, Isabel ne voyait pas de bons yeux.

Amélia se reposait. Nick travaillait. Jack faisait semblant et Isabel leur tenait compagnie, dans le bureau, sous prétexte d’être intéressée par la riche bibliothèque qui occupait tout un pan de mur, quand ÇA fit son apparition.

Jack pensa être victime d’une hallucination mais les deux autres jurèrent voir la même chose que lui. Un Husky immatériellement argenté qui en plus parlait…

C’est Shirley !, s’écria Nick, à peine remis de la surprise.

Le messager de lumière s’adressa à Mésyt et exprima clairement le besoin de les rejoindre à Shadow Down.

Quelque chose va mal, assura Jack, pour qu’ils veuillent avancer la réunion. Plus vite ils seront là et mieux ce sera…

On livra au mignon toutou les indications nécessaires. Une attente angoissée commença.

Elle ne fut pas de trop longue durée.


Ils arrivèrent dans l’après midi, à bord d’un hélicoptère qui avait connu de meilleurs jours mais que Paul Morgan posa sur la piste, sans aucun contretemps.

Les retrouvailles furent émotives. Les trois filles étaient ravies de se revoir mais la présence d’Amélia ne leur fit aucun plaisir. Miranda la toisa de haut, Shirley ne dissimula pas sa suspicion. Vu la tête que tiraient Cromwell et Morgan, elles avaient raison. Présentations faites, on embarqua ces demoiselles dans un véhicule et les hommes en prirent un autre. Sitôt en route, les commentaires allèrent bon train.

Dites donc, les gars, vous ne vous êtes pas ennuyé depuis que l’on s’est vu, lança Josh en rigolant

Disons que pas trop eu le temps, assura Jack, sans quitter le chemin des yeux, on a eu pas mal de problèmes sur les bras, depuis…

Nick les mit au courant de l’incendie de la demeure familiale.

Bien sûr, ce n’était pas un accident…Ils ont signé leur méfait. J’ai reçu un ankh brisé…plus clair, impossible.

Un incendie… oui, j’ai su. Pas de victime ?

Ma mère a failli y passer mais tout va bien, maintenant…


Une veine !

Ouais…sauf que c’est pas près de finir…on a eu droit à un gentil typhon.

Et un typhon, ici ?

Oui…c’est ce que j’ai dit. Évidemment, on pense tous la même chose…ce cher Ramose fait sentir sa présence !

Sur ce commentaire positif, on arriva à la maison. Les nouveaux arrivants présentés à Elisabeth et Iolani, on les installa dans les chambres déjà préparées pour eux. Impossible d’ignorer les très forts liens qui unissaient ces deux couples. Isabel-Mésyt eut une expression attristée et lui, préféra regarder ailleurs.

Une réunion à six s’imposait. Nick eut la grâce de disparaître en compagnie d’Amélia alors qu’eux s’installaient au bureau.


Je l’ai déjà dit aux garçons, je le répète pour tous : je suis content de vous retrouver. Paul était du même avis : nous devons rester unis. Miranda a été victime d’une attaque directe…

Josh résuma la situation pour ceux qui n’étaient pas au courant. Que Ramose ait contacté Miranda si ouvertement donnait beaucoup à quoi penser.

J’en ai conclu une chose : Ramose veut une ou toutes nos femmes dans son camp !

Brillante conclusion.

Et il n’est pas le seul, faut pas oublier qu’on a déjà eu envie de nous trucider à Louxor !

Personne n’avait oublié cet épisode qui avait précipité leur séparation. Joshua parla encore du marché ignoble qui avait changé leurs vies, 4.000 ans auparavant, sans en vouloir à Paul, alors le grand-prête et complice involontaire de la duplicité du grand Vizir, puis, sans préavis, lâcha une question qui fit que presque tous sursautent.

Qui de nous est le maillon faible ?

C’était plus que pertinent se poser la question. On ne pouvait pas dire que Mr. Cromwell se montrait trop délicat à l’heure de ses déclarations. Jack se leva et alla vers la fenêtre, pas qu’il se sentit gêné par la question. Il était absolument sûr de ne pas être ce maillon faible mais avait sa petite idée sur qui pouvait l’être. Il se tut.

Je vais vous le dire tout net : si Ramose a toujours eu une longueur d’avance, c’est qu’il a été renseigné par l’un des nôtres. Volontairement ou non, le fait demeure que l’un de nous a, à un moment donné, viré de bord.

Mine de rien, Jack observa les présents. Ça débattait en silence. Repassant leurs vies, cherchant leurs vérités.

Josh poursuivit avec son analyse.

Peu, beaucoup ? On s’en fout ! Mes souvenirs personnels, quelques recherches encore sommaires, m’amènent à penser que nous ne sommes pas aussi unis que nous le croyons.

*Là, il marque un point…on ne peut pas dire que…*

Que chacun fasse son examen de conscience et parle enfin ! Notre sauvegarde est à ce prix.
J’en ai marre de perdre Neith à chaque fois B****L !


Il faudrait, tôt ou tard, mettre les cartes sur table. Parcimonieux, Jack remplit de nouveau les verres vides puis prit place, dans un fauteuil solitaire, loin d’Isabel.

Tu as raison sur tous les points, Josh. Nous en avons tous marre de nos vies…ou mieux dit, de nos morts. Toi et Paul avez perdu plus que moi, à chaque fois…il s’agissait des femmes que vous aimiez….et aimez encore. Je ne peux pas dire la même chose.

Il évita de se tourner Isabel, devinant son regard courroucé. Ceux de Miranda et Shirley le transpercèrent. Sans doute, le considéraient-elles comme un monstre d’iniquité, pour se livrer si cavalièrement à pareil aveu.

Mais, tout compte fait, ça revient au même…voulu ou pas, on m’a toujours eu…Mais, je peux assurer que ce n’est pas moi qui ai trahi…je n’avais ni ai aucune raison pour le faire…Ramose est mon ennemi autant que le vôtre. Je sais que l’un d’entre nous a viré de camp…mais bien sûr, ce n’est pas à moi de dévoiler son identité.

Et cette fois, il regarda Isabel…
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyVen 12 Nov - 20:45

Isabel savait parfaitement à quoi s’attendre en écoutant Jack, mais ce qu'il lui raconta, lui fit encore plus mal, comme s’il avait lui même planté un couteau dans son cœur.

Comme quoi c’est foutu depuis le début…écoute, Isabel…je sais qu’on est sensés d’être l’un pour l’autre…mais moi, je ne t’aime pas…tu le sais…tu l’as toujours su…je ne suis pas ton homme…Ça a toujours été pareil…on ne va pas se raconter des histoires.


Pas son homme, il en avait de bonnes, elle savait qu’ils étaient destinés, mais lui ne voyait pas cela sous le même angle, il pensait vraiment que jamais ils ne pourraient être ensemble et heureux comme l'étaient les deux autres couples. Bien sûr, Isa savait qu’il avait raison, mais s’évertuait à penser le contraire.

Tu me plais…impossible autrement, tu es une fille magnifique…*moins que l’autre à croire !*mais ça ne se commande pas, l’amour…

La jeune femme ne pouvait pas se retenir et lui demanda du tac au tac :

Elle te plaît, la nouvelle ?

Elle ? Comment puis-je le savoir ?...Je ne la connais pas…

Mais elle est magnifique et comment tu as dit…. Ah oui, parfaite…

Oui, elle est superbe…

Alors j’ai raison, elle te plaît et tu voudrais bien avoir quelque chose avec elle ?

Arrête de bâtir un roman autour de ce que je dis…Écoute, ça a été assez de gâchis dans le passé…


Elle fit semblant de ne pas comprendre avec une petite moue qui ne fonctionna pas du tout.

Ne prends pas cet air de « sais pas de quoi tu parles »…on sait très bien de quoi il en va…Mes rêves ont été très révélateurs, dernièrement…


Ne comprenant pas trop de quoi il parlait, Isa lui lança un regard interrogateur, pour qu’il lui explique de quoi il en retournait. Elle aurait bien aimé savoir s’il ne bluffait pas et s’il avait vraiment recouvré les souvenirs de Paser, si c’était le cas, elle allait passer un mauvais moment.

Je sais, à présent, que tu as été la cause directe de beaucoup de mes morts…enfin…toi ou ta mal fichue jalousie…*oups !*ça fait 4.000 ans que tu me cours après pour me faire payer mes erreurs…*NON !*que veux tu ?...*Que tu te rendes compte que je t’aime et que je n’ai aimé que toi !*Suis désolé…je n’aurais pas dû te séduire mais je l’ai fait…savais pas que cela tournerait de cette façon…si ça peut te consoler on a fini par me tuer aussi…Ramose avait le bras long…La question que je me poserai toujours est…pourquoi moi ? Il y a des douzaines de mecs qui seraient ravis de tomber à tes pieds…qui l’ont fait…

Mais je ne voulais que toi !!

Au fait, ton pauvre mari, au 13ème siècle…tu l’as empoisonné à cause de moi ?...

Oui et tout ce que j’ai fait c’est pour toi, pour nous, pour notre amour !

Ah bon…et merci de m’avoir filé le même poison aussi…

Je n’avais pas le choix… Tu ne voulais pas de moi, encore une fois…. Mais tu dois savoir que j’ai aussi avalé ce poison pour que nous soyons ensemble…

Oui, je sais, tu en as pris aussi…ça a été expéditif…pas à dire, une gentille mort, comparée à celles qui ont suivi…

Si tu veux savoir je suis désolée aussi, je n’aurai jamais dû faire tout ça… Jack ?


Mais il avait cessé de l’écouter et l’avait laissée, plantée là, au milieu de l’allée, sans même la regarder. Il était en colère, elle le savait, il fallait qu’elle s’explique plus longuement avec lui, pour lui dire les erreurs qu’elle avait commises durant toutes ses réincarnations, pour ne plus que cela se reproduise, elle ne voulait plus la guerre mais la paix, même si cela devait lui faire perdre l’homme qu’elle avait aimé depuis le premier jour.
Mésyt avait toujours cru dur comme fer que si Paser n’avait pas de belles filles devant les yeux, il succomberait forcément à son charme et tomberait amoureux d’elle, mais elle s’était complètement trompée sur ce point, au contraire, à présent il lui en voulait et la détestait presque, mais les erreurs de Mésyt n’étaient pas celles d’Isabel et cette dernière ferait tout pour que Jack n’ai aucune amertume envers elle.

Isabel resta dehors un moment et décida de rentrer, elle devait garder un œil sur la nouvelle venue, non pas qu’elle ait peur que Jack s’amourache d’elle, mais elle avait peur que la brune ne soit un sbire de Ramose, il fallait se méfier de tous, surtout sur cette île assez déserte.
Avant le repas du soir, la jeune femme monta dans sa chambre et n’arrêta pas de penser à tout ce qui c’était passé depuis sa rencontre avec les deux frères et surtout le fait qu’elle était la réincarnation d’une grande prêtresse.

Sa vie n’avait pas été des plus simples, mais là elle pouvait dire que c’était de pire en pire. Comment vaincre un grand Vizir qui possédait de très grands pouvoirs? La miss savait pertinemment qu’il fallait une union totale, et c’est bien là que venait le problème, Paser n’avait jamais ressenti que du désir pour Mésyt et donc c’est un peu pour cela que les six réincarnés n’avaient jamais pu vaincre Ramose. Il fallait trouver une solution au plus vite, sinon le monde sera sous le joug de cet infâme personnage et serait plongé dans l’horreur. Mésyt ne pouvait plus le tolérer, elle n’avait pensé qu’à elle depuis toujours, mais là tout allait changer, elle ferait son maximum pour….

Le dîner fut servi, les convives étaient déjà attablés lorsque la naufragée fit son apparition, elle se tenait droite et les deux frères firent des efforts insensés pour se faire remarquer de la belle brune, comme si Isabel n’existait plus.
On peut tout faire pour changer les choses, se dire que c’est la meilleure solution, mais Mésyt était de retour, avec sa jalousie extrême, elle ne pouvait pas s’empêcher de fusiller du regard Paser, qui faisait les yeux doux à cette femme. Oh bien sûr Mésyt fit des efforts pour ne pas se lever d’un bond pour flanquer une belle gifle à Amélia, elle contint tout en elle, mais une fois le repas terminé et que tous se levèrent sauf Jack, elle ne put pas se retenir plus longtemps, il fallait qu’elle lance une réplique, qui ne plut pas à ce dernier.


Je vois que tu t’amuses comme un petit fou, c’est parce qu’elle plaît aussi à Nick que tu te conduis comme ça ? On dirait un gamin qui bave devant un tas de bonbons !!!

Jack se leva d’un coup et alla près de la porte, sans se retourner, il ne voulait sans doute pas répondre à la jeune femme, mais il ne put se retenir et déclara d’un ton sec :

Je ne veux pas discuter avec toi !...J’en ai ras le bol…Je n’ai pas d’explications à te donner !!!


Mais bien sûr, comme toujours ! Tu as toujours fait ce que tu voulais !!

Ah bon ?

Oui ! Et en plus, sans me demander mon avis… Tu filais toujours quand les choses se compliquaient…. Tout cela est de ta faute ! Tu n’as jamais voulu t’investir plus dans notre histoire, jamais fais des efforts…

En plus c’est ma faute !?...Ça ne va pas trop bien chez toi, hein !?


Se levant à son tour, Isabel rejoignit le jeune homme dehors, ne pouvant pas dissimuler sa jalousie qui revenait en force, elle lâcha :

Ne te gêne pas pour moi, fais comme si je n’étais pas là…. Oh mais c’est ce que tu as fait, tu m’as ignorée !!! Tu dragues cette fille comme un ado, c’est pathétique…

Et le blond de répliquer :

Tu en as des bonnes !, grommela Jack en la dévisageant, hargneux, je peux draguer qui je veux…c’est mon droit, il me semble !

Mais bien sûr !

Oui, figure-toi…


Elle commençait sérieusement à croire qu’il était débile, elle se mit donc à crier comme une folle.

Donne-nous une chance ! Fais des efforts !

Non, pas envie de faire des efforts…

POURQUOI ?

Pas la peine de crier…cette discussion est absurde !

QUOI ?

Oui, c’est exactement ce que j’ai dit…ABSURDE !!!

Je vois que tu n’as rien à faire de moi… Tu n’es qu’un…. Qu’un c*n, un Idiot et surtout un Mufle…. Oui, un MUFLE ….. Tout ce que tu as fait c’est me manipuler, tu n’as jamais pensé que ça me faisait du mal ?

Il riposta avec des paroles très lourdes, Isa ne pouvait plus entendre pareilles horreurs, alors elle leva la main et voulut le gifler, mais elle se retint en voyant les éclairs que lançaient les yeux du jeune homme.
Elle n’arrêta pas pour autant.


Mais vas-y, vas la rejoindre !!! Je sais que c’est ce que tu veux !!!

Oh, là il n’avait pas l’air très content d’entendre ça et répliqua :

Et puis…ÇA SUFFIT !!! Vais finir par croire que tu es vraiment folle ! En fait, tu es chèvre, toi !!!

Moi chèvre ??? Tu vas me le payer !!!


Jamais personne ne lui avait parlé ainsi, là, elle ne put se retenir et flanqua une belle baffe bien sentie sur la joue de Jack, qui ne réagit pas comme elle l’aurait pensé.

Arrêtons ce cirque…tu te fais mal et ça n’arrange rien…

Ne pouvant plus se retenir, la jeune femme fondit en larmes.

Mince…ne pleure pas !

Il s’approcha d’elle et tenta de la consoler en la prenant dans ses bras. Là, elle se sentait déjà mieux, mais ses larmes ne tarissaient pas, Jack tenta de l’apaiser avec des paroles.

Pas de quoi en faire un plat, ma belle…

Je suis désolée pour ce que je t’ai dit… Je suis sur les nerfs…. Tu crois que ça s'arrangera ?

Oui, allez, on finira bien par s’arranger…


Mais comment ?

euh...comment ? J’en sais rien. Calme-toi…et excuse-moi de t’avoir dit chèvre…mais entre nous…tu es un peu siphonnée sur les bords !


Oui, il avait raison, Isa était un peu folle, mais c’était sûrement à cause de Mésyt, mais enfin, il fallait qu’elle se calme et qu’elle trouve une solution à leurs problèmes.
Levant les yeux vers Jack, qui venait de passer son bras sur ses épaules, il lui dit :


Faisons une trêve…

Oui, ce serait le mieux…


Elle se colla à l’homme qu’elle aimait et l’embrassa sur les lèvres, un petit baiser qui voulait tout dire. C’était quand même plus agréable que de se disputer comme des chiffonniers et on ne pouvait pas dire que Jack était contre cette trêve….

Les deux réincarnés, se promenèrent sous la lune, en discutant tranquillement de choses et d’autres, sans pour autant aborder les sujets délicats.
Mais un grain de sable venait à l’instant de s’insinuer dans cette parfaite entente, Jack venait de voir Amélia et Nick en train de s’embrasser. Isabel remarqua que son cher et tendre se figeait sur place en voyant ce spectacle, elle avait donc raison, Jack avait le béguin pour la belle brune.
Isabel fit semblant de ne pas le remarquer et sourit tendrement à Jack qui se sentit d’un coup fatigué, il avait besoin d’aller se reposer et s’excusa auprès de la belle, la laissant seule.
Au moins, la jeune femme était heureuse pour Nick, qui venait de trouver enfin quelqu’un, et surtout parce que comme ça Amélia ne tournerait pas autour de Jack, mais elle n’était toujours pas certaine de la bonne foi de Miss Fitzgerald qu’il faudrait surveiller.

Jack et Isabel firent donc la trêve et ne s’engueulèrent plus, mais bien sûr cela avait aussi un inconvénient et de taille, c’est à peine si ils s’adressaient la parole, juste pour les formules de politesses. C’était devenu pathétique…
Pendant deux jours miss Miller ne lâchait pas du regard Amélia qui était très souvent en compagnie des deux hommes de la maison, bien qu’elle se contenait pour ne rien dire, Isabel avait le cœur déchiré en voyant comment Jack se comportait avec la naufragée.
Ce jour cette dernière était partit se reposer, pendant que les trois autres étaient installés au bureau lorsqu’une chose apparut de nulle part, un chien argenté venait de se matérialiser dans la pièce et parla avec la voix d’Isisnefer. Isabel se figea autant que les deux frangins et Nick répliqua que c’était Shirley.
La jeune femme leur demanda comment les rejoindre en s’adressant à Mésyt. Jack donna toutes les indications, puis une fois l’animal reparti il déclara :


Quelque chose va mal, pour qu’ils veuillent avancer la réunion. Plus vite ils seront là et mieux ce sera…

Oui tu as raison, il faut s’attendre à tout.


Un long moment d’attente se fit sentir, puis quelques heures plus tard, on entendit une voix s’élever dans la radio, confirmant que c’était bien les autres réincarnés qui arrivaient. Ni une, ni deux, les deux frangins flanqués des deux jeunes femmes prirent les voitures pour aller accueillir les nouveaux arrivants.
Une fois descendues de l’hélicoptère, Mésyt sauta dans les bras de ses « sœurs », en les étreignant.


Je suis si heureuse de vous revoir, mes sœurs….

Jack présenta ensuite Amélia aux nouveaux venus, les femmes la toisèrent comme si elles étaient menacées, quant aux hommes, ils étaient sous son charme, ce qui ne manqua pas de rassurer Isabel.
Miranda connaissait apparemment miss Fitzgerald et ne l’appréciait pas plus que ça. Durant le retour, dans la voiture, les trois prêtresses ne se parlèrent presque pas, juste pour se dire des petites choses que seules elles pouvaient comprendre, car il y avait dans le véhicule une personne de trop, la nouvelle coqueluche de l’île et il ne fallait surtout pas parler devant elle.

Une fois de retour à la maison, les deux mères attentionnées avaient préparé des chambres pour les quatre nouveaux. Une fois les présentations faites et les bagages bien rangés, on se rejoignit, en petit comité dans le bureau, autour d’un verre.
Josh prit donc la parole en premier, il avait une idée derrière la tête cela se voyait, Isabel écouta avec attention.


Je l’ai déjà dit aux garçons, je le répète pour tous : je suis content de vous retrouver. Paul était du même avis : nous devons rester unis. Miranda a été victime d’une attaque directe…

Isabel en était même désolée, elle l’avait appris un peu plus tôt de la bouche de son amie.

J’en ai conclu une chose : Ramose veut une ou toutes nos femmes dans son camp !

Mésyt se figea dans son siège, si les autres savaient ce qu’elle avait fait, quelques fois, ils seraient furieux et très déçus, la miss attendit la suite qui n’allait pas être très agréable à entendre.
Jack lâcha une petite chose, puis Josh reprit :


Baken, tu as été le plus proche de lui au départ. Il t’a roulé dans la farine en nous faisant accepter un marché de dupe… Je… Je ne t’en ai jamais voulu. Je pense déjà t’en avoir remercié cent fois car sans cela jamais je n’aurais osé aborder Neith. *Tu es bien le seul qui ça a fait grand plaisir !* Je vais faire ici une allusion à un jeu télévisé qui peut paraître déplacée mais m’apparaît sensée : qui de nous est le maillon faible ?

Josh n’y allait pas par quatre chemine et Isabel vit que Jack était nerveux, il se leva et alla près de la fenêtre, elle savait ce à quoi il pensait, mais ne dit rien.
Josh continua sur sa lancée :


Je vais vous le dire tout net : si Ramose a toujours eu une longueur d’avance, c’est qu’il a été renseigné par l’un des nôtres. Volontairement ou non, le fait demeure que l’un de nous a, à un moment donné, viré de bord.

*Oh mince, moi qui pensais que personne ne le saurait !*

Peu, beaucoup ? On s’en fout ! Mes souvenirs personnels, quelques recherches encore sommaires, m’amènent à penser que nous ne sommes pas aussi unis que nous le croyons.

*Là il n’a pas tort !*


Isabel ne put s’empêcher de jeter un œil à Jack qui n’avait pas bougé de sa place.

Que chacun fasse son examen de conscience et parle enfin ! Notre sauvegarde est à ce prix.
J’en ai marre de perdre Neith à chaque fois B****L !


*Et moi de devoir systématiquement revivre la même chose !!*

Pendant quelques minutes, le silence tomba dans la pièce. Jack se déplaça en remplissant les verres vides, puis allant s’installer dans un fauteuil vide, parla enfin.
Isabel avala sa salive et se sentit mal.


Tu as raison sur tous les points, Josh. Nous en avons tous marre de nos vies…ou mieux dit, de nos morts. Toi et Paul avez perdu plus que moi, à chaque fois…il s’agissait des femmes que vous aimiez….et aimez encore. Je ne peux pas dire la même chose.


Mésyt fut presque tentée de se lever, mais au lieu de ça, elle le fusilla du regard, Neith et Isinefer ne se gênèrent pas pour lui lancer aussi des regards outragés.
Puis le blond continua sa tirade :


Mais, tout compte fait, ça revient au même…voulu ou pas, on m’a toujours eu…Mais, je peux assurer que ce n’est pas moi qui ai trahi…je n’avais ni ai aucune raison pour le faire…Ramose est mon ennemi autant que le vôtre. Je sais que l’un d’entre nous a viré de camp…mais bien sûr, ce n’est pas à moi de dévoiler son identité.


Le regard transperçant de Jack se posa sur Isabel qui commençait à se décomposer, il faudrait bien un jour ou l’autre qu’elle parle et ce jour était arrivé, tant pis, si les autres le dédaignait, elle n’avait plus le choix.
Se levant d’un bond, elle parcourut la salle des yeux ainsi que les présents, puis se racla la gorge pour se donner du courage, ce n’était sûrement pas le soutient de Jack qui allait l’aider, au contraire, elle avait l’impression qu’il souhaitait l’enfoncer, la faire se discréditer aux yeux des autres.


C’est moi !!! Oui, je suis le maillon faible… C’est moi qui ai renseigné Ramose… J’en suis vraiment navrée, mais je n’avais pas le choix…. Ne me regardez pas ainsi, j’ai fais ça pour Paser….

Elle se tourna vers lui, pour le dévisager.

J’ai été égoïste…. Je n’ai pensé qu’à moi, qu’à mon bonheur…. Qu’à notre bonheur, mais je me suis trompée…Ramose m’a eue aussi, il m’a fait croire des choses qui n’étaient pas réelles, que si je jouais avec lui, je ne subirais pas ses foudres et que je vivrais heureuse avec Paser....Mais tout ça, c'était du vent.

Se tournant vers la fenêtre pour regarder au dehors, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, et fit un effort pour les repousser.

Je sais que cela doit vous paraître stupide et fou, mais je voulais tellement que Paser soit fou amoureux de moi que j’aurais vendu mon âme au Diable… Et c’est ce que j’ai fait, deux fois, j’ai vendu des informations à Ramose pour qu’il puisse devenir plus puissant, mais mal m’en a pris, j’ai toujours succombé de ses coups, sans pour autant avoir eu je que j’ai toujours souhaité. Ramose avait tout organisé….il m’a donné un pouvoir pour que j’élimine mes rivales, mais rien ne c’est passé ainsi que voulu, à chaque fois que je tuais…. Oui, je tuais ces femmes, il y avait toujours un des sbires de Ramose qui rôdait et on nous a brûlé vifs, puis l’autre fois décapité, pour sorcellerie…

A bout de force, la miss alla rejoindre son siège sous les yeux médusés des cinq autres.

Je vous demande pardon… Et si vous ne pouvez pas le faire et bien je le comprendrai parfaitement… J’ai fais des choses horribles et à cause de moi vous avez tous perdu des vies… Je me rends compte que tout ceci était stupide, on ne peut pas faire tomber quelqu’un amoureux de soi…. Et avec ces révélations c’est encore pire… Paser sait ce que j’ai fait et c’est sans doute pour cela qu’il me méprise autant et je le comprends, je le serai autant à sa place….J’ai joué les égoïstes, mais à présent tout cela est bien fini, même si je dois perdre à nouveau la vie, je veux faire tout ce qui est possible pour sauver la vôtre… Vous n’aurez pas à subir mes bêtises d’antan…. Vous êtes plus importants que tout et c’est maintenant que je m’en aperçois….. Alors, encore une fois, je vous demande pardon…

Les larmes aux yeux, Isabel s’écroula en pleures, mais n’avait pas fini pour autant, elle termina avec ses révélations.

Je sais qu’à nous six, nous parviendrons à éliminer une fois pour toute Ramose…. Mais je ne sais pas comment nous allons faire, nous ne serons jamais unis comme il se doit....

Ne pouvant plus parler, elle laissa échapper son chagrin et fondit en larmes devant les cinq autres qui la dévisageaient sans rien dire.
Une main vint se poser sur son épaule pour la réconforter, elle ne voulut pas savoir de qui il s’agissait.
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyDim 14 Nov - 16:27

Pas marrant de faire naufrage ? Qui a dit ça ? Pas Miss Fitzgerald, en tout cas !
Elle, elle ne se plaindrait pas de son sort. Il y avait bien pire que de tomber sur un îlot occupé par plein de gens charmants... Tous ne l’étaient pas, on ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas ?

La soirée fut particulièrement divertissante. Amélia adorait être le centre d’intérêt et, là, elle était vraiment gâtée.
Les frères McKenna ! Quel poème ceux-là ! A se demander lequel désirait le plus capter son attention. Malgré tout, encore ébranlée par sa presque noyade, la jeune femme en eut vite assez des mondanités et bavardages incessants. Nick se déclara son cavalier servant et l’entraîna dehors pour son plus grand plaisir. Plaisir très vite gâché par des éclats de voix dont elle se serait bien passée.
Très gentiment, le jeune homme brun la mena plus loin selon ses vœux. Allées et escaliers avaient été déblayés, heureusement pour les pieds nus de la belle qui ne se formalisa pas de leur infliger un pareil traitement même si ce dernier aurait horrifié Nelly, sa pédicure.
A ses questions sur l’île, Nick ne fit aucun mystère :


Cette île appartient à la famille depuis longtemps. On dit, volontiers par là, que l’arrière grand père McKenna l’a acquise pour d’affaires assez louches. Il doit bien avoir quelque chose de vrai dans ces racontars…le vieux avait ses idées !

Drôle de bonhomme !

Comme il était attendrissant ce garçon ! Amélia perçut très bien une certaine gêne qui n’avait rien à voir avec de la timidité. L’air de rien, elle s’informa :

Si j’ai bien compris à table, Iolani est ta mère et Elisabeth, celle de Jack. Pourtant lui et toi avaient le même âge…

Jack et moi ne sommes que demis frères…lui, c’est le légitime…moi, je ne suis que le bâtard reconnu…mais ça n’a jamais empêché qu’on se sente comme…

Des jumeaux ? On parle toujours de vous tels quels.

Oui, comme des vrais jumeaux…on est nés le même jour, à la minute près…

Ces hasards, avait-elle souri.

Ironies de la vie ?...euh…je dirais plutôt, la belle saloperie de notre père mais enfin…Revenant à Shadow Down…ça a été un peu de tout...repaire de pirates, paradis de plaisirs interdits…refuge d’âmes perdues...va savoir…

Pas à dire, le charme naturel de la jeune femme faisait de l’effet au beau brun. Il semblait plus captivé par le regard qu’elle posait sur lui que par ce qu’il racontait. Autant pousser son avantage :

Vous avez dit tantôt que vous étiez ici… comme en vacances. C’est bizarre mais j’ai du mal à gober ça. Si tu me sembles détendu, Jack, lui, ne l’est pas…

Jack ?...Il a un énorme problème sur les bras…

Son Isabel ?

Selon Nick c’était une partie du problème. Il baragouina un récit assez décousu dans lequel il transparaissait clairement que Jack avait des ennuis avec sa belle et aussi avec quelqu’un d’autre.

C’est débile comme histoire…mais c’est ainsi…Le méchant traque mon frère…c’est comme s’il me traquait moi aussi…Vais pas le laisser tomber…ça ne donnerait rien, de toutes façons…s’il veut nous détruire, il n’ira pas se perdre en contemplations…Il a déjà fait cramer notre maison et failli tuer la mère de Jack…

*Il a fait quoi ?*

Elle était sincèrement choquée par ces révélations et, pour tendre qu’elle fût, ce n’est pas la caresse de Nick sur sa joue qui la fit frissonner.

*Qu’est-ce qu’il veut à ces garçons ? Ils ont l’air si mignons et inoffensifs…*

Sans s’en rendre compte, elle plongea son regard dans celui, séduit, du jeune homme, tentant d’y trouver une réponse à cette question. Au lieu de quoi, Nick se pencha avec une intention claire, troublante.
Elle aurait dû s’écarter mais ne sut résister à un curieux appel de ses sens.
D’incertain, le baiser se prolongea de manière… irréelle.
Il aurait été très agréable de poursuivre le badinage entamé mais Miss Fitzgerald n’avait rien d’une jouvencelle qui perd la tête pour un baiser.
D’un commun accord muet, sans ajouter de commentaires à cet échange, ils en restèrent là et rentrèrent.

La nuit fut longue. Agitée, Amélia eut du mal à mettre son cerveau en mode ralenti favorable au sommeil.


*Il m’a menti… Il a bien failli me tuer avec ce typhon… Le savait-il ? Qu’est-ce qu’il veut à ces garçons ? On a déjà attenté à leur vie… Est-il responsable ? Il est violent... cruel... est-ce un criminel? *

Elle revécut cette scène où, après lui avoir fait l’amour( si on peut appeler ainsi ce déchaînement sauvage enduré) Jason lui avait ordonné de se rendre dans les îles hawaïennes y retracer les frères McKenna.

Ne pose pas de questions, je n’y répondrai pas. Obéis ! Fais-moi savoir où ils sont quand tu les auras sous les yeux.

D’autres instructions avaient suivi…
Et ils étaient là, les recherchés. Elle aurait dû faire jaillir son patronus et avertir son « fiancé » de la réussite de sa mission mais Amélia n’en éprouvait aucune envie.
Remisant ses objectifs aux oubliettes pour le moment, elle rêvassa longtemps avec des sentiments étranges au cœur. Pourquoi le souvenir d’un simple baiser la hantait-il ainsi ?


*ça n’a pas de sens, ni d’intérêt. Il est sympa et séduisant… pas la peine de gamberger là-dessus.*

Le lendemain, ses effets personnels étant secs, Amélia put se chausser avant de descendre déjeuner. Les traits de Nick s’illuminèrent à sa vue, elle lui rendit son sourire et prit part à la conversation générale. Gaiement, on l’informa de la bonne nouvelle : la radio fonctionnait à nouveau. Marrant de voir les frères se chamailler pour savoir lequel des deux lui montrerait le fonctionnement de l’engin. Elle trancha :


Dites-moi simplement où se trouve la radio, je saurai me débrouiller.


Elle ne rata pas le petit sourire satisfait qu’échangèrent les mères McKenna en la regardant s’éloigner seule.

*Chacune protège son poussin…*

Devant le poste émetteur-récepteur, Miss Fitzgerald n’éprouva aucune difficulté à trouver la fréquence du ranch paternel. Son message fut bref :

Avertissez ma mère que je vais bien, j’ai su accoster en lieu sûr. Il n’y a pas de téléphone encore. Je poursuis mes vacances. A bientôt !

C’était court, sans âme ? Tant pis.
Volontairement, Amélia s’était refusée à indiquer le nom des personnes chez qui elle résidait ainsi que celui de son port d’attache actuel.


*Jason le saura bien assez tôt… Cette histoire m’intrigue trop.*


La journée s’écoula sans incident particulier. Les garçons furent dehors jusqu’à la tombée de la nuit. Ils travaillèrent au port à rafistoler les installations tandis qu’elle passa le plus clair de son temps dans sa chambre sous prétexte de migraine mais surtout afin d’éviter d’avoir trop à causer avec les femmes. Si les plus âgées étaient toutes prêtes à gober ses bobards, il n’en allait pas de même avec Isabel, elle le pressentait.
Lire et dormir l’occupèrent ainsi entre les repas.

Les autres jours se déroulèrent de façon plus amusante. Les garçons avaient dû se faire remonter les bretelles par leur mère de négliger ainsi leur invitée. Nick semblait ravi de l’opportunité qui s’offrait de pouvoir bavarder et se promener en sa compagnie. Consciente de son pouvoir attractif sur ce jeune homme, Amélia ne força en rien la dose. Il se dégageait de Nick quelque chose d’assez inédit pour elle : la franchise. Elle qui était habituée à tricher depuis la révélation de la magie n’en revenait pas que l’on puisse être aussi… lumineux.
Chaque rencontre devenait plaisir. Aucune retenue, aucun faux-fuyant chez Nick. Son naturel enjoué était si communicatif que, souvent, elle dut s’obliger à la réserve pour ne pas tomber le masque.
Avec Jack, c’était… différent. Pas besoin de divination, elle le sentait prêt à lui manger dans la main si elle le désirait. Dommage qu’il cherchât tant à se faire valoir. Sa tendance à vouloir « faire mieux » que Nick était navrante et gâchait un peu leurs échanges. Néanmoins c’était un joyeux compagnon également. Il montra quelques réticences à parler librement d’Isabel comme si un sombre secret entachait leur relation. Il paraissait gêné de l’évoquer et détournait la conversation lorsqu’elle s’aventurait sur ce terrain. Elle avait senti la magie qui existaient en eux mais on aurait dit qu’ils la rejetaient… Bizarre.
Les soirées étaient toujours animées. Les frères rivalisaient à raconter leurs anecdotes d’enfance… la tension entre eux montait…

Ce jour-là, Amélia prétexta le besoin d’une sieste afin de s’isoler un peu.
Mine de rien, par les confidences provoquées, elle avait découvert la manière d’accéder à l’antre de l’ermite Ka’Huna. Il était rentré dans sa caverne et, en quittant ses hôtes, ses yeux lui avaient parlé : il l’attendait.

Instinct ? Guidée par magie ? Amélia ne s’égara pas. Lorsqu’elle pénétra chez lui, le vieil homme regardait le feu, assis sur un fauteuil défoncé. Il ne releva pas la tête, se contentant de lui céder la place :

Tu as mis du temps pour venir me voir. Assieds-toi.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous demander comment vous avez su l’autre soir. Entre gens du même monde, on se reconnaît souvent mais pas toujours.

Tu as identifié les signes au premier dessiné. Peu de sorciers le peuvent.

J’étais douée dans ma promotion. L’étude des langages ancestraux me passionnait.


Alors ? Que viens-tu faire sur cette île ?

Inutile de finasser. Si elle mentait, il le saurait de suite :

On m’a envoyée retrouver les McKenna. J’ignore pourquoi.

N’as-tu pas rempli ta mission ? Pourquoi ne pas avoir averti ton maître ? Si tu l’avais fait, on aurait déjà reçu de la visite.

Il n’est pas mon maître ! grinça-t-elle avec hauteur. Je lui ai déjà désobéi.

Tu risques gros…

Elle se revit broyée de douleurs puis soignée presque tendrement :

Je déteste que l’on se moque de moi. Il le sait. Je ne lui répondrai pas tant que je ne saurai pas ce qu’il trame au juste.

L’ermite la regarda enfin, la toisant avec intensité :

Il n’y a pas que les frères qu’il veuille… Il te teste. Tu n’es qu’un instrument entre ses mains maudites. Il désire autre chose…

Je m’en doute. Il… a… besoin de quelqu’un d’autre que moi tout en ayant besoin de moi. Il est avide de puissance, c’est sûr. Je ne sais pas comment il compte y parvenir… J’aimerais que vous m’en disiez plus. Qu’est Jack au juste ? Il cache quelque chose… Isabel aussi…

Crois-tu aux réincarnations ?

Ce qu’il lui débita ensuite tout en jetant des herbes aromatiques dans les flammes, la marqua profondément. On aurait pu croire à une histoire de fous mais elle savait que c’était vrai. Les fumées qui s’élevaient du foyer la firent halluciner. Elle vit des scènes surgir d’un passé lointain.
Tour à tour tendres ou effrayantes, ces images nébuleuses formaient un tout extraordinaire.


Tu sais maintenant ce qu’il en est. Tu devras faire un choix, moi je n’en ai plus.

Semi-vaseuse, Amélia ne sut pas trop comment elle se retrouva dans son lit. Avait-elle rêvé tout ça ? Une agitation anormale régnait alentours, elle alla voir de quoi il retournait.

Nous allons avoir des visiteurs, on prépare des chambres, lui signala la domestique affairée.

Descendue, Amélia remarqua l’effervescence générale. Ça courait dans tous les sens. A la fois soucieux et enjoués, les frères distribuaient des ordres.

*C’est peut-être l’occasion de ficher le camp ? Ou celle de gagner du galon… *

Dilemme. Elle hésita à demander que l’on prépare son transfert sur le continent. Mais une Fitzgerald ne déserte pas. Elle devait être au fait de tout avant de décider.
Par chance, nul ne lui proposa de s’en aller. Elle resterait donc encore un peu.

Deux véhicules s’emplirent d’occupants ; direction la piste d’atterrissage.

De l’hélicoptère attendu débarquèrent cinq personnes : deux femmes et trois hommes. Ils sentaient la magie à plein nez.
La concentration aidant, Amélia referma le mur de ses émotions.
Charmantes retrouvailles, s’il en est !
Il était évident que les jeunes femmes étaient très amies avec Isabel. Jack s’empressa de présenter Amélia à ces nouveaux venus. Par les hasards du monde moderne, Méli les connaissait tous, au moins de réputation, sauf celui nommé Andrew Paggitt. Morgan n’était autre que ce journaliste aventurier qui courait le monde agité. Sa copine, une blondinette fade avait déjà eu sa tête dans des revues scientifiques ; Josh Cromwell l’impressionna avec sa haute taille et son sourire craquant. Chose assez incroyable, il semblait s’accommoder parfaitement avec l’asperge Sheridan. Le trajet en hélicoptère rendait bien pâlotte, et supprimait sa morgue habituelle à cette nabab des finances :


*Bien fait*

Elles ne s’étaient jamais croisées mais se reconnurent à la présentation... glaciale entre elles, chaleureuse avec les beaux mâles.
Le retour en voiture fut quasi silencieux. Miss Miller avait pris le volant et suivait le train du véhicule réservé aux hommes. Il n’y eut que des échanges banals durant le trajet.


*Pas de doute : je dérange.*

Peu après leur arrivée à l’habitation, Nick l’entraîna dehors ce qui fit confirma à ses yeux que ces six-là avaient des choses à se raconter hors des oreilles non concernées.
Dommage qu’elle ait perdu son sac à malice dans le naufrage, elle aurait su les espionner sans que nul ne s’en doute. Si Nick n’avait pas été collé à ses basques, elle aurait aussi pu se rendre invisible et aller écouter…


*Et me faire repérer… Trop de mages assemblés pour s’y risquer !*

Autant profiter d’être seule avec son charmant compagnon. Ils discoururent un peu sur les modifications que ces arrivées allaient provoquer dans leur routine puis elle arbora son plus gracieux sourire, mi-dragueur mi-boudeur.


Nick, qui sont ces gens ?... J’ai l’impression d’être la cinquième roue du char, moi ! J’ai déjà entendu parler d’eux, bien sûr ! Je me demande juste quelles sont vos relations car ils forment des couples assez... inhabituels, non ? Je connais Sheridan de réputation. La voir quasi pâmée face à son colosse est… marrant… tellement contraire avec son caractère… Dans quelles circonstances les avez-vous rencontrés ?

Le jeune homme était mal à l’aise soudain. Il hésitait sûrement sur l’étendue des confidences à effectuer. Le pousser un peu fut nécessaire. Enjôleuse, elle se rapprocha du corps athlétique dont la respiration s’accéléra. Jouant avec les boutons de sa chemise, elle minauda :

Voyons, tu peux bien me le dire. Ne sommes-nous pas… amis ?

L’embrasser ? Ben oui, pourquoi pas ? Depuis le baiser échangé la nuit dans le parc, elle y avait très – trop – souvent repensé. Retrouver cette sensation vertigineuse était tentante. Le masque tomba sous les flammes des lèvres du jeune homme.
Dieu que c’était bon ! Steve ne l’embrassait jamais comme ça ! Personne n’avait jusqu’ici déclenché une telle ivresse en elle.
L’ingratitude de son rôle la scia soudain. Jouer avec Nick l’écoeurait. Elle retira sa bouche, laissant aller sa tête contre la poitrine du jeune homme qu’elle étreignit, les larmes aux yeux. Deux respirations plus tard, elle redevenait maîtresse d’elle-même.
Interrompre abruptement les déclarations de Nick aurait été suspect. Méli le laissa raconter ce qu’il voulait mais aurait préféré être sourde.
Tout en lui embrassant les cheveux et palpant doucement son dos, il avoua bien des choses qui réclamaient qu’elle réagisse :


… le méchant qui en veut à Jack et Isabel en veut aussi aux quatre autres ? … Il voulait empêcher leur réunion ? Qu’ont-ils de si extraordinaire ? … Magie ? Tu te moques de moi, vilain !

Le petit soufflet expédié sur la joue de Nick ressemblait à une caresse ; leurs yeux riaient.
Parfois, il faut céder du terrain pour mieux ferrer son poisson. Se taire à ce moment pouvait avoir de graves conséquences plus tard si les autres découvraient ses talents particuliers.
Amélia pris sa décision en un battement de cil. Reprenant les lèvres de Nick, elle souffla :


Moi aussi je suis un peu sorcière. Tu ne diras pas le contraire… ?

A nouveau le merveilleux tourbillon l’emporta loin des considérations terre à terre.
Ne plus penser à rien, expédier Steve aux diables, se sentir désirée… Quoi de mieux ?

Quand ils rentrèrent main dans la main à l’intérieur, il ne fit aucun doute qu’un orage avait sévi dans le salon. Pas de dégâts matériels pourtant mais vu la tête des occupants, ils étaient secoués.

*De l’eau dans le gaz ? Parfait ! *

En chercher la responsable ne prit que deux secondes à l’œil exercé d’Amelia : Miss Miller.
Elle avait pleuré. Jack semblait furieux, les autres la regardaient avec un mélange de dégoût et de pitié.
Nick et elle traversèrent la pièce telles des souris furtives. Méli sentit comme un reproche cuisant dans les yeux de Jack quand ils passèrent devant lui. Une tête se profila dans l’entrée lorsque le couple s’y présenta :


Excusez-moi, le dîner sera servi dans une heure… Si vous désirez vous rafraîchir…

Conduite à sa chambre par un Nick très correct, Amélia referma doucement la porte sans l’inviter à entrer.
Longue douche, pensées emmêlées. Obéir ? Trahir ? La jeune femme hésitait.
L’ambiance du repas était mitigée. On aurait dit que la majorité tentait de faire bonne figure. L’absence d’Isabel et la présence de Mély mettait tout le monde mal à l’aise.
Les mères McKenna firent de leur mieux pour détendre l’atmosphère. Les œillades fréquentes de Jack vers elle troublaient Amélia plus que voulu. Les autres ne se privaient pas de la lorgner aussi. Pas difficile de se sentir de trop en ces conditions. Si bien que la jeune femme n’y tint plus. Elle se leva :


Bonsoir à tous. Je monte. Merci mesdames pour ce délicieux repas. Je suis fatiguée. Je… j’espère que l’hélicoptère pourra décoller demain et me ramener à terre.

Elle salua et sortit. En s’éloignant, elle perçut des explosions de voix derrière la porte close.
Ça se chamaillait, dirait-on. Haussant les épaules, Amélia entama l’ascension de l’escalier quand Jack l’accrocha sur les marches :


… Oui, je compte partir… Non, Nick ne m’a rien fait de mal ! Laisse-moi, Jack, s’il te plaît. Je.. ; Je regrette…

Avait-elle mis trop de mélancolie dans son ton ? Son regard avait-il été trop langoureux ? Était-il ivre ? Le voilà en train de l’enlacer et de forcer sa bouche sur la sienne.
Non, décidément, il ne valait pas Nick même s’il s’y prenait drôlement bien pour la faire palpiter.
Un rugissement furieux retentit. Une poigne féroce dénoua l’étreinte.
Des vociférations et coups s’échangèrent. Perdue, Amélia vit les jumeaux s’empoigner avec brutalité. Josh et Paul s’en mêlèrent. Se détournant, les mains plaquées sur les oreilles, Amélia fonça s’enfermer dans sa chambre.
Toute habillée sous le jet de la douche, elle ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. Les paroles de Steve la poursuivaient :


Diviser pour régner !

C’était une réussite complète… et un vrai désastre à la fois. Il lui restait une chose à accomplir, quelqu’un à circonvenir.

Nuit noire, aucun bruit dans la maison. Petit fantôme en pyjama bleu, Amélia se glissa jusqu’à la porte visée. Son alohomora fonctionna, il suffisait de pousser la poignée.
Devait-elle vraiment faire ça ? Sa vie ne tiendrait plus qu’à un fil si elle négligeait sa mission.


*Isabel attendra demain*

Elle changea d’orientation et se faufila vers une autre porte.
La forme endormie réagit à peine au froissement des draps soulevés. Se blottissant contre le corps musclé, elle souffla :


Nick, aime-moi !

On peut parfois pleurer de bonheur…
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Miranda Sheridan
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 17 Nov - 11:53

Peur. Confusion. Colère. Impuissance. Tant de sentiments, sensations, incohérences, souvenirs mêlés. Tout cela agitait l’esprit de Miranda en guettant la lueur de l’aube naissante. Un nouveau jour…Elle avait besoin de sa lumière pour se sentir rassurée, pleinement rassurée…Cette heure incertaine qui précède le soleil avait toujours signifié angoisse…mort. Son cœur démarrait à des allures folles, sa bouche se desséchait, vieilles craintes, anciennes douleurs…perte…encore et toujours. Un sanglot lui nouait la gorge…pourtant, elle n’était pas seule, là, tout à son côté, Josh dormait, placide, fort, protecteur…Il avait toujours été là…toujours, au long de cette éternité convulsée d’horreur et le perdre une et une autre fois déchirait son âme…

Elle se glissa tout prés de lui. Sa chaleur était bienfaisante. Fermant les yeux, Miranda essaya d’apaiser le tourbillon échevelé de souvenirs qui l’accablait mais au lieu de cela une image très claire s’imposa à son esprit.

*Non…non ! Pas toi ! Je ne veux pas…PAS TOI !!!*

Tel qu’elle l’avait vu, la dernière fois, lors du bal au Palais. Fier, arrogant, mauvais, imbu de cette puissance omniprésente qu’il savait si bien faire peser sur êtres et choses. Le Maître…Il se faisait alors nommer Serguei Dimiroff… prince Serguei Dimiroff. L’éclat glacé de ses yeux gris comme le ciel sur la steppe en hiver, incisait son âme, la sondait, y fouillait, inclément.

Tu m’appartiens ! Tu m’as toujours appartenu. Viens à moi ! De rien ne sert fuir, Miranda ! Il ne pourra pas te protéger contre moi, je le tuerai…comme toujours.

NOOOOOOOOOOOOOOON !!!!

Son hurlement réveilla le dormeur, la trouvant éperdue, au creux de ce qu’il pensait être un cauchemar, mais elle savait très bien ne pas avoir rêvé. IL avait été réel. IL savait. La chasse avait recommencé.

Josh la calma le mieux qu’il put et elle se lova étroitement contre lui.


J’ai peur…j’ai si peur !!!


Il le savait, en devinant la cause. Peu à peu, Miranda se calma et s’endormit, au creux de ses bras. Il faisait grand jour, quand elle revint du monde des rêves. Josh ne se trouvait plus là. Elle savait le trouver en compagnie de Paul et Shirley, sans doute en train de préparer une nouvelle journée d’instruction. La veille, elle avait appris, comme les deux autres à créer son patronus. Jamais auparavant, Miranda avait ressenti une satisfaction sans pareil en découvrant à quoi ressemblait cette quasi matérialisation de son esprit : un faucon. Un magnifique rapace connu par sa vitesse et précision meurtrières…Un rapace implacable, tout comme l’aigle royal de son aimé.

Comme prévu, tout le monde était réuni à la salle à manger, en faisant des plans pour la journée. Le Patronus de Shirley était revenu la veille, après avoir accompli sa mission : contacter Mesyt et les MacKenna. À présent, ils comptaient avec les coordonnées nécessaires pour aller les trouver. Si on en croyait à l’information fournie, le trio avait trouvé un endroit assez isolé et de difficile accès, pour se mettre à sauf de l’ennemi.

Miranda tint à chercher ce lieu mystérieux sur une carte. Un tout petit point perdu au milieu de l’océan.

Et…comment allons nous arriver là !?, voulut elle savoir.

S’il fallait tenir en compte les difficultés présentées aux Patronus pour atteindre l’endroit, on devait supposer qu’en certaine mesure, la magie était proscrite au programme de rapprochement des lieux.

Bon, si les plop et les crac de Josh ne marchent pas pour y arriver, au moins on pourrait se servir de la magie pour aller à Hawaï, là, il n’y a sûrement aucune restriction.

Cromwell fut d’accord sur ce fait et accorda élargir encore un peu plus leurs connaissances sur moyens de transportation sorciers. Cette fois, il s’agissait du Portoloin. Rien de bien malin au premier abord, puisqu’il suffisait de transformer magiquement un objet quelconque en une espèce de plateforme de télétransportation…portable. Incroyable que si peu de temps auparavant, Morgan, Shirley et elle, aient tout ignoré de la magie et voilà que du coup, ils étaient même capables de produire un Patronus en plus de réussir des sortilèges compliqués qui, selon, les explications de Paggitt, un sorcier commun met beaucoup de temps à apprendre et dominer. La magie latente en eux, s’était enfin éveillée.

Et devenait chaque jour plus forte…encore plus depuis la veille, alors que les quatre s’étaient réunis.

La Portoloin qu’elle fabriqua, sous la vigilance de Josh, les transporta en un clin d’œil sous d’autres cieux plus cléments. Miranda n’apprécia pas extraordinairement ce moyen de déplacement.

Seigneur…il m’a semblé qu’on m’accrochait du nombril…C’est…euh…très désagréable !...Mais pas à dire…très pratique…

Le ciel gris et bas,l’air glacé de leur coin perdu en Écosse, avaient été avantageusement remplacés par un firmament de velours sombre constellée d’étoiles, la brise, tiède, caressante…embaumée.

Merveilleux !!! Je suis de l’avis qu’il faudrait chercher un hôtel…je ne pense pas que ce ne sera pas ce soir que nous allons trouver comment nous rendre au repaire de nos amis.

Paggitt, incontournable et efficient, arrangea ce détail moindre avant qu’ils n’aient le temps de s’en préoccuper. Peu après, ils se trouvaient agréablement installés dans un magnifique bungalow proche à la mer, dans un complexe hôtelier cinq étoiles, qui par un hasard presque ironique, appartenait aux McKenna.

Le lendemain, après un délicieux petit déjeuner dans ce décor idyllique, on passa au côté pratique de l’affaire. Chercher un moyen d’arriver à Shadow Down, puisque tel était le très inspirateur nom de l’île privée où on les attendait. Bien entendu, ce ne fut pas une mince affaire. Josh et elle pensèrent d’abord louer une embarcation mais ne trouvèrent personne désireux d’arriver à un accord avec deux inconnus qui restaient vagues quant à leur destination.

On devrait acheter un bateau et fin de l’histoire !, assura t’elle en pensant à ses précieuses cartes de crédit qui pourraient leur rendre si bien service.

Mais comme on pouvait s’y attendre, Josh ne fut pas d’accord sur ce point. Il fallait demeurer discrets par-dessus tout.


Si tu le dis !, marmonna t’elle en s’enfonçant le chapeau de paille à large bords jusqu’aux sourcils et remontant ses lunettes de soleil sur le nez, vive l’incognito !

Paul et Shirley eurent plus de chance ou se montrèrent plus audacieux, allez savoir, la chose est qu’ils avaient trouvé le moyen parfait…même si à l’avis de Miss Sheridan l’engin déniché n’avait pas une allure des plus engageantes.

Quelle horreur…vous êtes sûr que ce truc peut voler ?...C’est une relique de Vietnam…et encore...qui sait si de la guerre de Corée !

On ne tint pas en compte ses commentaires et on apprêta les derniers détails. Miranda n’était pas près d’oublier l’expérience. Elle était habituée à voler à bord de son Gulfstream privé, entourée de luxe et confort, sans secousses et trépidations qui malmenaient son système digestif et lui donnaient une frousse terrible. Sans Josh à ses côtés, elle aurait cédé à la panique, sans réticence.

Outre ses talents comme journaliste, Paul Morgan se distingua comme pilote. Il les mena, sans contretemps notoires, jusqu’à leur destination. Miranda, qui avait osé ouvrir les yeux quand on lui assura que tout allait bien et qu’ils arrivaient, se risqua à regarder, curieuse de savoir à quoi ressemblait l’endroit. Elle fut servie. Cela ne ressemblait pas du tout à l’idée que l’on se fait d’une paisible île des mers du Sud. Point de lagon bleu, ni de plages au sable blanc bordées de gracieux palmiers...au lieu de cela, une côte escarpée, sombre. Une forêt dense semblait couvrir toute la surface, accidentée, partant en hauteurs inhospitalières cachées par un nuage de brouillard.


Quel endroit sinistre…Vous êtes sûrs que ce n’est pas l’île du Dr. Moreau…ou celle de Jurassic Park ?

Josh se moqua d’elle en lui assurant qu’il n’en était rien. Miranda espéra qu’il aurait raison. En descendant enfin de ce coucou diabolique, elle dut s’accrocher fermement au bras de son chéri. Misère, que ses jambes tremblaient !

Mais déjà le comité d’accueil se pointait. Mésyt en tête du petit groupe. Elle souriait mais Miranda devina que son amie n’était pas du tout heureuse. Elle ne tarda pas trop à en comprendre la raison. Entre Jack et Nick McKenna se tenait la dernière femme au monde qu’elle aurait désiré voir là. D’un air ravi, le jumeau blond procédait aux présentations :

Voici Amelia Fitzgerald, notre invitée.

*Le serpent à sonnettes !*

Un coup d’œil à Shirley l’informa qu’elle non plus n’agréait pas trop la présence de l’intruse, surtout si on tenait en compte l’expression de plaisir arborée par Paul et pas à dire aussi par Joshua.

Je t’en prie, grommela t’elle en lui pinçant le bras, ferme la bouche…

Miss Fitzgerald l’avait reconnue, elle aussi, et ne fit aucun mystère sur le peu de sympathie que Miranda lui méritait, celle-ci, de son côté, la toisa, pleine de morgue et ne mâcha pas ses mots.

Bien loin de ton Texas, Amélia, peut on savoir quel malencontreux hasard fait que l’on doive se retrouver ici ?

L’autre la fusilla du regard mais pour le faire dut lever la tête, Miss Sheridan la dépassait de quelques bons centimètres, seule la providentielle intervention de Nick McKenna évita quelque échange virulent.

*Je me demande ce que ce poison a perdu dans le coin ?..Mais qu’est ce qu’ils ont, ces deux imbéciles, à la regarder comme ça !?*

Parce qu’il était plus qu’évident que les jumeaux étaient, tous deux, sous le charme de la petite texane.

*Pauvre Mésyt…à ce train là, pas pour demain la veille…son Paser…Blond idiot !*

On décida que les demoiselles iraient de leur côté, dans un des véhicules et que ces messieurs dans l’autre. Impossible bavarder librement avec Fitzgerald plantée entre elles. Ce fut un voyage court, Dieu merci.

La demeure face à laquelle on fit halte peu après mérita l’admiration de Miranda qui pourtant était habituée à la démesure et au somptueux. Pas de doute, c’était le délire d’un excentrique...avec beaucoup de goût.

Deux femmes les attendaient dans le fastueux hall dallé de marbre. Les deux dames de la maison, se dit Miss Sheridan, en devinant que si la blonde distinguée était forcement la mère de Jack, la brune au regard pétillant ne pouvait être que celle de Nick. Singulière histoire, celle de ces deux frères. Ces dames les accueillirent avec beaucoup de déférence en assurant que leurs chambres étaient prêtes, au cas où ils souhaiteraient se reposer un peu. Mais personne ne pensait à le faire, ils avaient hâte de se réunir à six, une mise à jour, résultait impérative.

Ainsi fut fait. Uniquement eux six. Assise près de Josh, elle se laissa le loisir d’observer Isabel et Jack. Apparemment entre ces deux là, il ne se passait toujours rien. La demoiselle occupait un fauteuil et l’autre campait à l’autre extrême du salon, l’air aussi heureux que si on lui avait annoncé avoir une maladie incurable.

*Le courant ne passe pas là…alors là, pas du tout !*

Josh se chargea, sans que personne ne le lui demande, de commencer la mise à jour. En guise d’ouverture, il parla de l’attaque dont elle avait été victime. Cette évocation la fit frissonner de terreur mais déjà, il poursuivait avec son exposition en posant une question qui les secoua tous :

Qui de nous est le maillon faible ?... Que chacun fasse son examen de conscience et parle enfin ! Notre sauvegarde est à ce prix. J’en ai marre de perdre Neith à chaque fois B****L !

Moment de flottement général que tous et chacun occupèrent à réviser leurs consciences.

Ce fut Jack McKenna qui rompit le silence en faisant une déclaration sans fausse diplomatie, pour ne pas dire brutale.


Nous en avons tous marre de nos vies…ou mieux dit, de nos morts. Toi et Paul avez perdu plus que moi, à chaque fois…il s’agissait des femmes que vous aimiez….et aimez encore. Je ne peux pas dire la même chose.

*Brute sans cœur…ma pauvre Mésyt !*


Mais l’autre poursuivait, implacable.

Mais, tout compte fait, ça revient au même…voulu ou pas, on m’a toujours eu…Mais, je peux assurer que ce n’est pas moi qui ai trahi…je n’avais ni ai aucune raison pour le faire…Ramose est mon ennemi autant que le vôtre. Je sais que l’un d’entre nous a viré de camp…mais bien sûr, ce n’est pas à moi de dévoiler son identité.

*Oh, mon Dieu…il est vache mais, perso…peux pas lui en vouloir…on en est au point de « Chacun pour soi et Dieu pour tous »…Mais…que fait Mésyt, bon sang !?*

Miss Miller venait de se lever comme si on l’avait piquée avec une aiguille et parlait, d’une voix brisée :

C’est moi !!! Oui, je suis le maillon faible… C’est moi qui ai renseigné Ramose… J’en suis vraiment navrée, mais je n’avais pas le choix… Ne me regardez pas ainsi, j’ai fait ça pour Paser…

Silence courroucé de la part du principal impliqué. Miranda ferma un instant les yeux…son cœur s’élançait dans une sarabande affolée, elle savait ce qui allait suivre…ce qui devait suivre…Il fallait qu’ils le sachent…

Isabel pleurait. Perdue dans ses propres réflexions elle n’avait pas prêté toute son attention aux paroles de la jeune femme, sauf la fin :

J’ai joué les égoïstes, mais à présent tout cela est bien fini, même si je dois perdre à nouveau la vie, je veux faire tout ce qui est possible pour sauver la vôtre… Vous n’aurez pas à subir mes bêtises d’antan… Vous êtes plus importants que tout et c’est maintenant que je m’en aperçois… Alors, encore une fois, je vous demande pardon…

Amour et égoïsme ! Cela allait si souvent ensemble. Qui étaient-ils pour la juger ? Un silence lourd pesa sur l’assistance. Miranda se leva et alla vers Isabel, qui sanglotait éperdue et lui posa la main sur l’épaule.

Calme toi, Mésyt…nous n’avons rien à te pardonner. Rien ne peut remédier le passé, c’est le présent qui nous occupe. Des erreurs, nous en avons commises tous, elle promena son regard sur l'assistance te ponctua , TOUS ! , sans défaut. Involontaire ou involontairement, c’est l’enjeu de la vie…rien d’autre. Isabel a parlé d’égoïsme…Oui, il va de cela. Beaucoup. L’amour nous rend tous égoïstes, prêts à tout risquer, à tout compromettre pour protéger celui ou celle qu’on aime…ou pour l’avoir, comme il semble bien être le cas…

Elle s’écarta un peu de son amie et fit quelques pas, sans quitter les autres des yeux.

Tout a commencé par une erreur…comme Josh, je dis et maintiens ne pas en vouloir à celui qui nous a entraînés dans cette histoire…Comment pourrais je ? Sans Baken, nos vies n’auraient été que des petites existences communes, sans sursauts, vouées à notre cause, les unes aurions été tout simplement des vierges du temple, les autres des prêtres…Nous n’aurions jamais connu la splendeur d’un grand amour…Non, je ne m’en plains pas. Je ne m’en plaindrai jamais, même si perdre à chaque fois celui que j’aime a été atroce…mais nous nous sommes retrouvés à chaque fois où cela a été possible et ça a été merveilleux…

Miranda fit une pause, semblant soupeser la suite de sa déclaration puis relevant le menton, décidée, braqua son regard sur l’élu de son cœur.

Je reconnais avoir, moi aussi, été un maillon faible…très faible même. Les raisons demeurent les mêmes : égoïsme et amour. J’avoue, à moment donné, ne pas avoir pensé aux autres…seulement à moi…à nous deux, parce qu’à mes yeux, seulement cela comptait…et comme Isabel, j’ai aussi vendu, en quelque sorte, mon âme au Diable. J’ai été l’épouse de celui qui nous poursuit, nous hante, nous tue…Il m’aimait, de cela j’en suis sûre…et ce qui est pire…IL m’aime toujours…enfin, aimer est certainement un bien grand mot à employer pour ce qu’IL peut ressentir mais cela revient tout au même…

Un silence presque horrifié, surtout de la part de Shirley et de la même Isabel accueillit cet aveu. Paul avait froncé les sourcils, Jack ne pouvait éviter une moue rageuse et le teint de Josh avait viré au gris.

Pour ceux qui pourraient se faire des idées…je ne l’ai jamais aimé mais ai pensé, comme n’importe quelle femme avec deux doigts de bon sens, qu’avoir de l’influence sur celui qui détient le pouvoir ne pouvait qu’aider à mes prétentions. Tu…te nommais alors Alexei Borodesky…et…j’étais la princesse Katarina Dimiroff…la femme de Serguei…la veille de la Révolution…j’ai cru pouvoir te sauver…me sauver…nous sauver tous…mais nous savons bien qu’il n’en a été rien. IL était toujours le plus fort…J’ai pu tuer deux de ses sbires mais quand IL m’a eue entre ses mains…je n’ai pas su me taire…C’est moi qui vous ai trahis ce soir là, à St.Petersbourg…IL s’est vengé, comme nous le savons, il avait le pouvoir pour le faire…IL m’a fait fusiller, moi aussi, gagnant avec cela plus de pouvoir et encore plus de respect aux yeux du Tsar : se défaire de la sorte d’une femme qu’il jurait adorer parce que soupçonnée de traîtrise…vous allez me dire, un sacré bon point pour la loyauté !

Avec un soupir, Miranda prit le verre abandonné tantôt sur la table et en but un trait avant de le reposer.

Retenons une seule chose…par les moyens qui soient, notre ennemi, réussit à chaque coup ce qu’Il veut…Je n’oublie jamais quelle est sa devise : « Diviser pour mieux régner ». Tant que nous resterons soudés comme les doigts de la main, il ne pourra rien contre nous…c’est notre union qu’il craint par-dessus tout.

Profonde inspiration, serrant les poings pour se donner contenance, Miranda débita son aveu final :

IL m’a parlé. Je sais que vous allez penser que je suis folle, il n’en est rien mais IL est puissant, très puissant. IL maîtrise à la perfection ce que les sorciers, je l’ai lu, appellent Legilimencie…IL peut pénétrer nos esprits, si nous ne lui opposons pas résistance. Nos cauchemars à répétition ne sont que cela : son intervention pour troubler et affaiblir. Et oui, IL me veut de retour auprès de lui. IL me l’a dit…et IL essayera par tous les moyens…avec moi…avec Shirley…avec Isabel, parce qu’il sait, sciemment, que s’IL nous a, Nous…la division sera totale et cette fois…DÉFINITIVE !

Elle se trouva l’esprit de sourire, avec cette arrogance crispante qui la faisait parfois si détestable.

Je ne vais pas demander votre pardon, il n’y a pas de raison pour le faire. Les faits sont tels, les cartes sont sur la table, jouons avec. Si quelqu’un a encore quelque chose à dire, je pense que c’est le bon moment…Sèche tes larmes, Isabel, le temps n’est pas à geindre mais à agir. Traîner nos remords comme boulets de forçat ne feront que ralentir le pas. À partir de ce moment, pensons et agissons comme ce que nous sommes pas comme ce que nous avons été. Je suis Miranda Sheridan et croyez moi, j’en suis très satisfaite.

Elle retournait s’asseoir quand une dernière idée traversa son esprit, levant le doigt, comme maître face à des élèves dubitatifs, elle remarqua :

Cette femme…Amélia Fitzgerald, ma main à couper, que la petite n’est pas là par hasard !...Jack, serais tu si gentil de remplir mon verre, s’il te plaît !?

Josh lui sembla crispé. Il avait de quoi, le cher homme, mais elle fit abstraction de cela et passa son bras sous le sien et s’empara de sa main.

Ne fais pas cette tête, mon amour…Il fallait se confesser, je l’ai fait. La seule chose qui compte est que je suis là et c’est toi que j’aime…Tu ne vas pas tenir en compte le passé non ?...Sinon…Oui, j’ai bonne mémoire, chaque fois meilleure…Tu ne te souviens plus de cette chère Elisabeth ? De laquelle ?...tu es adorable…mais bien sûr que oui…la fille de ce cher Henry…Si tu crois que cela m’a fait plaisir que ma tête roule à La Tour de Londres et bien tu te trompes…Je t’aime…Dieu merci, j’ai de nouveau la tête à sa place !

Le Dr. Templeton semblait passablement secouée par ce qu’elle venait d’entendre et ne lâchait pas son Paul ni du bras ni de l’œil, comme si elle craignait le voir prendre la parole et se livrer à quelque aveux excentrique. Il semblait, en fait, soupeser profondément cette éventualité. Après tout, il avait été l’initiateur de tout mais Miranda savait, sans tort, que le journaliste avait depuis longtemps enrayé le remords de son jour le jour. Un type trop pragmatique comme pour revenir deux fois sur le même thème.
Isabel semblait s’être calmée mais ce n’était pas pour autant que Jack McKenna cédait d’un poil. Il demeura obstinément éloigné, de visible mauvaise humeur.

*Un vrai pince sans rire, celui là …ou il a d’autres tracas en tête !*

Et puis, juste ce qu’il manquait. Entrée en scène de Miss Fitzgerald fermement accrochée à la main de Nicholas McKenna. On aurait presque entendu voler une mouche. La texane promena, mine de rien son regard sur l’assistance, calibrant, d’un œil exercé les états d’âmes des présents.

*Elle doit tirer des jolies conclusions…avec la tête que tire Isabel, celle de Jack…vipère !*

Heureusement qu’on annonçait que le dîner allait être servi dans un moment. Grand temps de lever la séance.

Miranda voulut savoir quelles étaient les habitudes de la maison. Pas question de se présenter au dîner habillée en touriste paumée et se trouver avec tout le monde en habit de soirée. Nick, charmant, la rassura, on se passait bien de l’étiquette.


De toutes façons, j’ai besoin d’une douche et de passer quelque chose de moins froissé…Tu viens, chéri ?

Et même s’il ne voulait pas. Elle n’allait pas le laisser seul, là, avec Miss Fitzgerald rôdant dans le coin.

Cette fille est du poison concentré, assura t’elle peu après, dans l’intimité de leur chambre.

Mais son Josh ne semblait pas être en train de penser aux beaux yeux noirs de la Texane.

Joshua…oublie le passé ! Aime moi au présent !

Quelle ambiance ! Ce dîner ne s’annonça pas sous le signe de la détente. Au contraire, l’atmosphère lourde était chargée de mauvais présages. Isabel n'y prenait pas part. Les mères de jumeaux firent des louables efforts pour changer cela mais le mal était fait. Tous semblaient avoir hâte d’en finir au plus vite et disparaître chacun de leur côté. La première à mettre cela en évidence fut Amélia Fitzgerald, se sentant, sans doute, comme la pomme de la discorde.

Bonsoir à tous. Je monte. Merci mesdames pour ce délicieux repas. Je suis fatiguée. Je… j’espère que l’hélicoptère pourra décoller demain et me ramener à terre.

Coup bas pour certains. En voyant Jack se lever et sortir à la suite de la belle, Miranda secoua la tête avec un soupir…qui se mua en exclamation de discrète crainte en voyant le jumeau brun se lever à son tour et prendre le même chemin.

Ce ne va pas être du joli !!!


Ce ne le fut pas. Aux premiers bruits de bagarre, Josh et Paul bondirent de leurs places. Shirley et Miranda échangèrent un regard navré.

Que les hommes sont bêtes !, grommela t’elle en écartant sa chaise.

Quand elles arrivèrent sur place, on avait réussi à séparer les deux frères et Miss Fitzgerald fuyait les lieux comme biche affolée.


*Diviser pour mieux régner…Il sait comment s’y prendre !*

La soirée était ratée. On se retira tôt…


Dernière édition par Miranda Sheridan le Mar 28 Déc - 19:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyJeu 18 Nov - 17:46

Les nouvelles fournies par un Ramsay, plus curieux que jamais, les avançaient de très peu. Savoir que les McKenna avaient disparu de la circulation donnait pas mal à quoi réfléchir, surtout après savoir que la résidence familiale avait brûlé de fond en comble.
Inutile de le demander, Paul savait qu’il ne s’était pas agi d’un accident. L’ennemi commençait à exercer pression sur les fuyards. Il n’avait jamais été trop attaché à sa famille mais l’idée que quelque chose pourrait leur arriver par sa cause le taraudait sérieusement. Mais misant sur la bien reconnue paranoïa du sénateur James Elliot Morgan et sa fixation sur la sécurité extrême, il préféra penser que sa famille serait assez difficile à atteindre.

Il ne toucha pas mot à Shirley de ses craintes diverses. Elle était déjà assez affolée par la situation comme pour en rajouter. La conversation avec Cromwell avait été courte mais très précise. Ils devaient se réunir. Josh avait dit qu’il s’en chargerait mais sincèrement Paul ne se serait jamais imaginé qu’il allait leur envoyer…son patronus!

L’aigle de Josh !

Il s’en serait douté.

Il doit s’être passé quelque chose d’important avec eux. On doit y aller mais… comment ?

La question était plus que pertinente.

J’ai des contacts qui pourraient nous fournir des faux papiers…

Mais bien sûr, une solution si simple n’était pas de mise.

Nous sommes des sorciers, mon chéri. Même quelqu’un d’aussi carré que toi doit en être convaincu à présent. Alors nous allons agir comme tels !

De là à lui dire borné, il n’y avait qu’un pas, mais avant qu’il ne puisse émettre le moindre commentaire, sa belle faisait une remarque sur une canette vide oubliée sur le siège arrière.

Regarde, elle devient toute bleue… C’est très beau !


Il n’avait pas autant bouquiné mais savait bien de quoi il s’agissait.

TOUCHE PAS !!!!

Trop tard, à peine s’il eut le temps de la prendre du bras, déjà un tourbillon dément les emportait, avec la très désagréable sensation d’être tiré par un crochet au nombril. Quel atterrissage !!! Ils tombèrent, l’un sur l’autre, sur un sol dur et glacé. Paul se redressa en jurant comme un forcené.

Où diables sommes nous ?, il tendit sa main à Shirley pour la remettre sur pied, ça va ?...Oui, je sais ce que c’était…Dis moi, borné si tu veux…je préfère l’avion !!!

Mais déjà il aperçut Joshua Cromwell courant vers eux.


Ça va ? Vous n’avez rien de cassé ? Pardon de ne pas vous avoir averti des effets de ce déplacement abrupt. Je n’avais pas trop le choix : Miranda est en état de choc depuis trois jours...

Non…Ça va aller, grogna Paul, un peu brusque, mais qu’a donc Miranda ? Pas un accident, j’espère.

La réponse les laissa interloqués.

Elle a commis un meurtre !

Pas à dire, il avait un style très direct pour communiquer les dernières nouvelles.

Un meurtre ?...Bon sang, et qui a-t-elle tué ? Quand ? Où ?


L’explication ne tarda guère.

On était à Pré-au-Lard, un village sorcier pas loin. Je faisais des recherches à la bibliothèque du château du coin tandis que Miranda faisait les boutiques. D’après ce qu’elle a raconté dans ses moments de lucidité, un messager de Ramose l’a suivie, coincée et menacée. Elle s’est défendue… Depuis, elle délire… J’ai pensé qu’avoir Shirley près d’elle la retaperait…

Ne perdons pas de temps, alors !

La courte distance fut rapidement couverte, en silence. Au siège arrière, Shirley semblait commotionnée par la nouvelle. Cela avait de quoi secouer n’importe qui connaissant un peu Miranda, il savait qu’elle avait un caractère épouvantable et qu’elle aimait mener son monde à sa guise, mais de là à tuer quelqu’un !

À peine arrivés, Shirley les planta là et courut rejoindre son amie.

Il allait monter à sa suite quand leur hôte le retint du bras.


Je voudrais que tu regardes ça ! C’est l’agresseur de Miranda. Cette tête te dit quelque chose ?

Paul le fit. La photo, sur écran de portable, était celle d’un homme mort en proie d’une profonde angoisse. Un faciès déformé de terreur.

Elle ne lui a pas tiré dessus, non ?...Je n’ai jamais vu ce type de ma vie…ah bon…d’un regard ? J’ai entendu des choses bizarres de ma vie, tu t’en doutes, mais ça me dépasse un peu…Oui, je comprends…il semblerait que nous avons tous des pouvoirs insoupçonnés…J’ai fait une paire de trucs étranges dernièrement…Mais enfin, faut qu’on retrouve les autres, Joshua, le plus vite sera le mieux…J’ai su qu’on a incendié la maison des McKenna…tu le savais aussi…Ok…J’ai l’impression que Ramose est plus pressé que d’habitude…On fera mieux de se grouiller.

Miranda n’avait pas trop bonne mine mais semblait se reprendre rapidement. Pas de doute, retrouver sa « sœur » l’aidait à se remettre d’aplomb. Un instant plus tard, Paul et Shirley, laissant leurs hôtes seuls, retrouvèrent Paggitt, qui bavardait, tout en les guidant vers leurs appartements.

Miss Miranda était dans un tel état… Je ne l’avais jamais vue ainsi.


Paul se dit qu’elle n’était pas de celles qui montrent volontiers leur faiblesse.

Que s’est il passé après, Paggitt ? Des témoins ?

Le brave homme secoua la tête.

Avec Mr Cromwell, on est allé sur place… faire le ménage. Personne n’a rien vu, ne verra plus rien.

Shirley, que son amie avait mise dans la confidence, était bouleversée.

Tuer quelqu’un d’un seul regard doit être… terrifiant.

Oui, ce ne doit pas être très drôle, se limita t’il à dire en la serrant dans ses bras, mais n’y pense plus !

Facile à dire. Le plus sûr est qu’ils ne l’oublieraient pas de sitôt. Peu après, Josh se réunissait avec eux au séjour. Miranda allait mieux et ne tarda pas à les rejoindre, elle avait encore une petite mine mais faisait des efforts pour se montrer enthousiaste et participa activement à la conversation. Cromwell ayant avoué que son Patronus n’avait pu franchir les barrières de sécurité de Shadow Down, Shirley fut de l’idée que peut être le sien ou celui de Miss Sheridan pourraient faire l’affaire. Paul ne voulut pas approfondir sur le thème mais se demandait quelle différence ça pouvait bien faire…

La suivante chose à faire…fut prendre des leçons, genre : Comment réussir un joli Patronus sans trop se compliquer la vie. Selon leur instructeur, ce n’était pas vraiment difficile…

Il faut beaucoup de concentration au début. Vous fixez votre esprit sur un événement heureux, très heureux. Le genre de truc qui exalte votre âme, puis il faut prononcer « Spero Patronum » avec conviction et un simple geste décidé, comme ceci…

…et l’aigle magnifique déploya les ailes. Paul, lui, ne pouvait penser qu’au fait d’être en train de geler sur place. Le climat écossais n’était pas des plus agréables. Néanmoins il s’obligea à un peu plus de concentration, surtout pour faire plaisir à sa belle qui s’efforçait avec louable entrain. Elle était le prototype même de l’élève sage qui ne rate pas une explication…

*Allez, mets de ta part…Déjà qu’elle te tient pour carré… *


Penser à quelque chose d’heureux ? Pas difficile, avec sa Shirley prés de lui mais curieusement, il ne pensa pas à leur premier baiser, ni à leur première fois…mais à son air rêveur, lorsqu’elle contemplait le campement du haut du promontoire, le soir de son arrivée…

Le résultat le laissa stupéfait. Un magnifique loup argenté venait de se matérialiser au bout de sa baguette…On le félicita chaleureusement…Shirley redoubla ses efforts et ne tarda pas à réussir à créer un superbe Husky… Miranda, elle, matérialisa un faucon parfait…

*Un loup et un chien de traîneau…un aigle et un faucon…semblables mais pas pareils, intéressant !*

Le patronus de Shirley fut l’élu pour partir à la recherche de Mésyt , la jeune femme fut brève :

Cherche Mesyt, dis-lui que nous devons la rejoindre. Qu’elle nous dise comment accéder à Shadow Down !

En attendant le retour du messager de lumière, ils s’installèrent au coin du feu. Shirley semblait bien songeuse, même triste parfois. Il sentait que son bel optimisme flanchait et que sa foi inébranlable s’effritait un peu. Elle cauchemardait souvent, la peur la gagnait, peu à peu, sournoise.

Tu as remarqué ? Nos patronus sont similaires… comme ceux de Neith et Emath… Je ne sais pas pour toi mais moi je crois à un signe de plus… Je suis à toi… depuis l’aube des temps… jusqu’à ce que…

Ne pense pas à ça !, dit il en lui caressant doucement la joue, nous nous en sortirons…tu verras…je t’aime…On est ensemble, c’est tout ce qui compte…c’est l’unique chose qui compte !

Mais la lutte serait ardue, ça aussi, il le savait.

Le Husky revint, victorieux de sa mission et délivra le code tant attendu. On était prêt à les recevoir à Shadow Down.

Hawaii. Escale obligée où il faudrait trouver le meilleur moyen pour joindre l’île des McKenna.


La façon la plus rapide est voler, assura t’il en contemplant, rêveur, les avions alignés sur le tarmac du petit aérodrome privé, non, ma chérie…tu peux me croire, pas du tout l’intention de m’y rendre en balai…

Il adorait quand elle prenait ce petit air censeur. La magie, c’était du sérieux pour elle.

Ok…je reste sérieux…il nous faut un avion…ou un hélicoptère avec une bonne autonomie de vol. Selon ce que j’ai vérifié sur les cartes...Shadow Down n’est pas précisément la porte à côté… Oui, ma douce, pas de souci…je sais faire voler n’importe quel engin…suis un type plein de recours…

Fallait encore le prouver. Pas évident trouver l’appareil précis et encore moins qui veuille le louer à deux touristes sympas, comme si rien. Mais Paul ne se laissait pas démoraliser si facilement. Il n’avait pas tardé à découvrir le Huey. Cet appareil, conçu à la fin des années 50, avait connu des heures glorieuses dans la bien moins glorieuse guerre du Vietnam. Modernisé, on le trouve encore en service, pour des missions de sauvetage et encore d’autres moins humanitaires.

Celui là est parfait !, soupira t’il, en bon connaisseur, pas des plus nouveaux mais convenant très bien pour ce que nous voulons.

Shirley demeurait sceptique. Pas plus que le propriétaire de l’oiseau.


Je peux vous emmener où vous voudrez…mais là, pas question de laisser que quelqu’un d’autre ne le pilote…même si vous assurez en savoir long !

Je vous comprends, Mr. Banks…mais voyez vous…il est impératif que ce soit ainsi.

*Il faut que ce soit ainsi. Absolument !*

Paul finit par se convaincre qu’il pouvait être extraordinairement persuasif.

Ne vous en faites pas, Mr. Banks, vous aurez votre joujou de retour, je vous l’assure.

En conduisant de retour à l’hôtel, il expliqua à Shirley qu’il lui avait suffi de « vouloir » que l’homme accepte pour que celui-ci se plie à sa demande. Encore une preuve de pouvoirs jusque là insoupçonnés.

Pas à dire…rudement utile ! Faudra que je pense à m’en servir plus souvent !,
assura t’il en la regardant, enjôleur.

Le vol fut programmé pour l’après midi même, pas de temps à perdre. Paggitt s’occupa des détails, Josh de convaincre Miranda qu’ils n’allaient pas s’abîmer dans les flots et lui, de rassurer sa belle sur son talent confirmé pour mener à bien la mission. Le reste fut une pure partie de plaisir, pour lui, qui s’en donnait à cœur joie aux commandes. Ce fut un vol secoué. Le Huey n’étant pas conçu pour le confort mais pour un transport efficient en zone de guerre.

S’il avait volontiers rigolé pendant le vol, en approchant de leur destination, Paul retrouva tout son sérieux. Le climat n’était pas idéal et des vilaines turbulences les malmenèrent un peu aux abords de l’île.


Curieux endroit !
, marmonna t’il après avoir donné les codes fournis, ils ont un radar peu conventionnel pour des civils. À croire qu’ils s’attendent à une invasion en toutes règles…et dire que je pensais que mon père était parano…

Découvrir l’île aux sommets coiffés de brume, lui fit courir un frisson le long du dos. Ce n’était pas l’endroit rêvé pour passer de vacances. On aurait pu facilement qualifier l’endroit de lugubre et inhospitalier.

Gentil repaire !


Suivant les instructions données par radio, il survola la piste aménagée sur un plateau défriché, surplombant une mer peu engageante puis entreprit de se poser en douceur.

Mission accomplie, mesdames, messieurs. On est arrivés d’une pièce à Shadow Down…pas à dire, le nom lui sied…ou on se dépêche ou on se paume dans la purée de pois qui descend de la montagne.

En effet, le voile de brouillard se glissait, insidieux, vers les terres basses. Mais déjà deux véhicules déboulaient sur la piste. Les frères McKenna en descendirent, venant leur souhaiter la bienvenue…mais ils n’étaient pas seuls.

*Elle?!?!*

Menue et pas trop grande, la brunette avançait à la suite des jumeaux, en arborant un sourire plein d’aplomb et charme ravageur. Il l’avait reconnue. Impossible autrement. Une fois qu’on a été présenté à Miss Fitzgerald, c’était impossible de l’oublier.

Un coup de coude pas trop discret le rendit à des considérations moins ludiques.

Hey ! On est sur Terre ! Reviens, s’il te plaît !

Il obtempéra de bonne grâce. Jack fit les présentations et on se mit rapidement en route.

Les filles occupaient un des véhicules, eux, celui qui allait en tête.

Rapide échange d’informations. Tout allait bien, pour le moment.


Vraiment ?... que diables fait Amélia Fitzgerald ici ? Les filles n’ont pas du tout agrée cette rencontre…Ah, un naufrage…lors d’un typhon…assez inédit dans ce coin de monde, selon ce que je sais. Oui…je la connais…Non. Nous ne sommes pas amis…

*Et même si…bouche cousue…chasse gardée, dirait on…comme quoi, pas que le typhon qui a fait des ravages !*

Arrivée à « l’humble » demeure, accueil chaleureux dispensé par les mères des jumeaux. On ne voulut pas perdre plus de temps et on passa à se réunir dans un des salons. La discrétion même, Nick McKenna disparut en compagnie de Miss Fitzgerald.

Le moment des explications était venu. Paul, suivant son habitude, passa en revue l’assistance. Josh semblait un poil tendu, Miranda essayait se paraître calme mais sa tragique expérience de jours auparavant l’avait trop affectée. Tranquille mais de très mauvaise humeur, Jack McKenna semblait n’avoir qu’un désir : disparaître. Celle qui ne menait pas du tout large était Isabel Miller, la pauvre fille était dans un état de nerfs déplorable et Mr. Morgan croyait en deviner la cause.

Cromwell prit sur lui la responsabilité d’ouvrir la session. Il avait un style direct et sans fioritures. Il savait jouer avec le sens du dramatique et retint aussitôt l’attention de tous…même si Paul connaissait déjà le discours. L’attaque subie par sa chérie avait déclenché cette urgence de réunion. Il avait eu la même idée, bien avant de savoir quoique ce soit sur émissaires sinistres…l’interruption de la conversation télépathique entre Shirley et Miranda avait suffi pour le mettre sur préavis.

Puis Josh toucha le point algide.


J’en ai conclu une chose : Ramose veut une ou toutes nos femmes dans son camp ! Baken, tu as été le plus proche de lui au départ. Il t’a roulé dans la farine en nous faisant accepter un marché de dupe…

*Sympa façon de dire que Baken a été un con…Il était le roi des cons !*

Je… Je ne t’en ai jamais voulu. Je pense déjà t’en avoir remercié cent fois car sans cela jamais je n’aurais osé aborder Neith.

*On aura gagné ça, oui…mais à quel prix !*

La suite prit tout le monde de court.

Je vais faire ici une allusion à un jeu télévisé qui peut paraître déplacée mais m’apparaît sensée : qui de nous est le maillon faible ?

Intéressante question. On pourrait disserter des heures, sur le thème mais on n’en eut guère le temps. Donnant le genre incontournable de « je ne dois rien à personne », Jack McKenna s’était levé et lancé dans une déclaration démunie de toute circonvolution diplomatique. Il reconnaissait les raisons des autres pour présenter autant de résistance et ne faisait aucun mystère quant au fait de n’avoir rien perdu d’important, lui…à part sa vie de diverses façons. Ce qui, dans la plus simple des déductions ne voulait dire autre chose que :

Toi et Paul avez perdu plus que moi, à chaque fois…il s’agissait des femmes que vous aimiez….et aimez encore. Je ne peux pas dire la même chose.

*Aouch !*


Désenchanté mais très clair, Jack avait poursuivi sans se gêner des regards meurtriers que lui décochaient les femmes présentes. Il assurait n’avoir eu aucune raison pour virer de bord, Paul le crût et n’alla pas par quatre chemins pour laisser entendre qu’il savait qui l’avait fait mais que la réserve était de mise.

*Pas besoin de faire un dessin...ça saute aux yeux !*

Et pas seulement aux yeux…au milieu du salon aussi. Comme mue par une force supérieure, Miss Miller s’était levée et après un regard de biche prise au piège avait lancé, d’une voix émouvante à souhait :

C’est moi !!! Oui, je suis le maillon faible… C’est moi qui ai renseigné Ramose… J’en suis vraiment navrée, mais je n’avais pas le choix…Ne me regardez pas ainsi, j’ai fais ça pour Paser…

*Pathétique mais inefficace…Jack ne se laisse pas émouvoir pour ça !*

La belle exposa ses raisons. Même si tous commençaient à les connaître par cœur en partie et en deviner le reste. Elle avait été et était toujours folle du même homme. Fidélité séculaire, devrait on appeler cela. L’unique problème est que l’homme en question ne semblait, ni avait jamais semblé, prendre la chose de la même façon. Des peu de souvenirs dont Paul disposait, Paser avait été, des trois, le plus indifférent. Tirant bon parti de la situation sans vouloir y laisser le cœur. Vraisemblablement, il n’avait pas trop changé au cours des siècles. On pouvait même dire que cela allait de mal en pire. La miss reconnaissait ses torts, avouait ses fautes, innombrables allant de la trahison au meurtre et passant par un pacte diabolique…

*Pas à dire, la pauvre a joué toutes ses cartes…mais à chaque coup, ce salaud de Ramose, lui, a tiré un as de la manche…*

Elle demanda pardon, pleura et se montra sentencieuse, vers la fin :

Je sais qu’à nous six, nous parviendrons à éliminer une fois pour toute Ramose… Mais je ne sais pas comment nous allons faire, nous ne serons jamais unis comme il se doit...

Pas un ne rata la subtile allusion. Jack, lui, ne semblait pas disposé à apporter la bonne solution. Paul eut envie de rire mais bien sûr, s’en garda bien.

*Diables…si c’est compliqué ! C’est le monde à l’envers là…qu’est ce qu’il a jouer les vierges effarouchées, celui là ? La fille est jolie comme un cœur…ce ne serait pas un gros sacrifice…à moins bien sûr qu’il ne soit…Hum ! non…suffit de voir comme il regarde Amélia…*

Sans laisser à personne le temps de bien se remettre du discours d’Isabel, Miranda Sheridan s’était levée à son tour. Contrairement à son amie, la jeune femme n’avait aucune intention de se montrer pathétique ni d’émouvoir qui que ce soit. Après quelques mots pour consoler l’éplorée, elle promena un regard hautain sur tous. On devinait l’habituée à déterminer les situations et à les dominer.

Des erreurs, nous en avons commises tous. TOUS ! , sans défaut. Involontaire ou involontairement, c’est l’enjeu de la vie…rien d’autre. Isabel a parlé d’égoïsme…Oui, il va de cela. Beaucoup. L’amour nous rend tous égoïstes, prêts à tout risquer, à tout compromettre pour protéger celui ou celle qu’on aime…ou pour l’avoir, comme il semble bien être le cas.

*Noir sur blanc. Elle nous fera pas d’aumônes !*

Elle ne le fit pas. Revenant sur la faute première, ses paroles furent une sorte d’absolution pour Paul…enfin pour Bakenkhonsou. Elle ne lui en voulait pas. Au contraire, le remerciait de cette erreur de jugement, car cela lui avait permis de trouver le grand amour même au prix de le perdre à chaque fois…seulement pour le retrouver avec plus d’éclat.

Sans aucun détour sentimental ni hésitation émotionnelle, la miss reconnut avoir été, elle aussi, un maillon faible mais pas n’importe lequel.

J’ai été l’épouse de celui qui nous poursuit, nous hante, nous tue…Il m’aimait, de cela j’en suis sûre…et ce qui est pire…IL m’aime toujours…enfin, aimer est certainement un bien grand mot à employer pour ce qu’IL peut ressentir mais cela revient tout au même…

*Et merde !*

Cette vérité sans demi-teintes avait choqué tout le monde, mais faisant comme si rien, elle déballa la suite, comme qui raconte l’histoire d’un autre.

Pour ceux qui pourraient se faire des idées…je ne l’ai jamais aimé mais ai pensé, comme n’importe quelle femme avec deux doigts de bon sens, qu’avoir de l’influence sur celui qui détient le pouvoir ne pouvait qu’aider à mes prétentions. Tu…te nommais alors Alexei Borodesky…et…j’étais la princesse Katarina Dimiroff…la femme de Serguei…la veille de la Révolution…j’ai cru pouvoir te sauver…me sauver…nous sauver tous…mais nous savons bien qu’il n’en a été rien. IL était toujours le plus fort…J’ai pu tuer deux de ses sbires mais quand IL m’a eue entre ses mains…je n’ai pas su me taire…C’est moi qui vous ai trahis ce soir là, à St.Petersbourg…IL s’est vengé, comme nous le savons, il avait le pouvoir pour le faire…IL m’a fait fusiller, moi aussi, gagnant avec cela plus de pouvoir et encore plus de respect aux yeux du Tsar : se défaire de la sorte d’une femme qu’il jurait adorer parce soupçonnée de traîtrise…vous allez me dire, un sacré bon point pour la loyauté !

Comme si ces mots enclenchaient l’engrenage de ses propres souvenirs, Paul se sentit revenir vers ce passé éteint et pourtant si présent. La Révolution était un fait. Le pouvoir du Tsar allait être aboli mais il faudrait encore lutter longtemps, faire des sacrifices. Intriguer dans l’ombre n’est guère seyant par des temps troublés comme ceux là, où la suspicion est de mise à tout bout portant. Au moindre soupçon on vous jetait en prison et encore celle là était le moindre des inconvénients. Unis par la même cause : la liberté, on trouvait des associations improbables. Nobles et étudiants, paysans et révolutionnaires endurcis. Riches et pauvres. Érudits et aventuriers. La trahison ultime les avait tous jetés dans le même sac…Avec un frisson il revoyait le visage décomposé de terreur de sa Galya chérie quand les gardes l’avaient entraînée loin de lui…Celle là avait été la dernière fois…ils étaient morts à l’aube, égorgés, comme des agneaux sacrificiels…

La reste de l’exposition de Miranda lui parvint comme en songes alors que sa main serrait très fort celle de Shirley.

…Je n’oublie jamais quelle est sa devise : « Diviser pour mieux régner ». Tant que nous resterons soudés comme les doigts de la main, il ne pourra rien contre nous…c’est notre union qu’il craint par-dessus tout.

Mais elle n’avait pas tout dit, la fin les ébranla, encore plus, si possible. Il fut question des divers pouvoir de leur ennemi, surtout celui de pouvoir pénétrer leurs esprits et les troubler par moyen des cauchemars qui les assaillaient tous.

Et oui, IL me veut de retour auprès de lui. IL me l’a dit…et IL essayera par tous les moyens…avec moi…avec Shirley…avec Isabel, parce qu’il sait, sciemment, que s’IL nous a, Nous…la division sera totale et cette fois…DÉFINITIVE !

Miss Sheridan ne demanda pas pardon, ne trouvant aucune raison valable pour le faire, ce en quoi, Paul, concorda totalement. Sans émoi évident, elle fit taire Isabel et donna aux autres un conseil à retenir :

Sèche tes larmes, Isabel, le temps n’est pas à geindre mais à agir. Traîner nos remords comme boulets de forçat ne feront que ralentir le pas. À partir de ce moment, pensons et agissons comme ce que nous sommes pas comme ce que nous avons été. Je suis Miranda Sheridan et croyez moi, j’en suis très satisfaite.

Tout comme lui, qui était absolument content d’être Paul Morgan. Elle allait s’asseoir mais fit une dernière remarque qui le laissa pensif, parce qu’il avait eu à peu près la même idée.

Cette femme…Amélia Fitzgerald, ma main à couper, que la petite n’est pas là par hasard !

Shirley se serra contre lui et il déposa un baiser sur sa tête.

Ton amie ne manque pas de raison…laissons le passé là où il est et occupons nous du présent…n’ai pas peur, ma chérie…on va s’en sortir.

Comment ? Ça il aurait bien voulu le savoir mais était sûr qu’en y réfléchissant un peu, à six, on finirait bien par trouver la solution. Un long silence plana parmi les présents, comme si on attendait encore des aveux fracassants. Mais ce n’était pas à lui de les faire, assez pour un jour. D’autant plus que Nick venait d’arriver en compagnie d’Amélia Fitzgerald, se tenant de la main, détail qui n’échappa à personne mais avant que l’orage ne se déchaîne pour de bon…on annonça que le dîner serait servi dans un moment. Paul n’attendit pas son reste, prenant sa belle de la main, il quitta le salon comme si on le poursuivait mais ne parla que jusqu’à être dans leur chambre.

Une minute de plus et j’avouais des péchés jamais commis !


Shirley ne semblait pas prendre les choses à la rigolade.


Ne fronce pas ton joli nez, ma chérie, ça ride…Je sais…Ce qui s’est dit tantôt a de quoi remuer…mais Miranda a raison…c’est nous qui importons…plus Baken ni Isis…Nous. Toi et moi. Au présent.

Elle ne semblait pas si convaincue que ça.


Qu’est ce qui te tracasse tant, ma chérie ?...Ne me dis pas…tu as aussi quelque petit secret à éventer?...S’est IL communiqué avec toi ?...Dis moi la vérité…T’a-t-il contactée, de la façon qui soit ?...Non, bien sûr que je ne vais pas me fâcher…Pourquoi le ferais-je ? Je ne veux que te protéger, ma douce…

Mais elle ne voulut rien dire. Adorable obstinée.

Le dîner ne fut pas pour les mettre à l’aise. Les dames de la maison firent des mérites surhumains pour alléger l’ambiance mais celle-ci était à couper au couteau, comme si un lourd nuage de suspicion pesait sur tous les présents.

*Ça y est..c’est parti pour la chasse aux sorcières, façon de dire !*


La pomme de la discorde, la belle Amélia. La victime notoire, Isabel. L’une, avantageusement présente, l’autre, terrée chez elle à ressasser ses misères. Impossible d’ignorer la guerre, à peine silencieuse des jumeaux, tout autant que les œillades de franche inimitié coulées par une Miranda venimeuse. Shirley avait la tête ailleurs. Josh se tenait sur ses gardes et lui…analysait les faits. La seule chose qui faisait la différence d’une zone de conflit était que les balles ne sifflaient pas par-dessus la table.

On put arriver au dessert sans faits de sang mais à peine la dernière bouchée avalée, Miss Fitzgerald écarta sa chaise :


Bonsoir à tous. Je monte. Merci mesdames pour ce délicieux repas. Je suis fatiguée. Je… j’espère que l’hélicoptère pourra décoller demain et me ramener à terre.

*Génial…c’est ça, un peu plus d’huile au feu et…ça flambe !*

La belle sortie, Jack lui emboîta le pas…suivi, vingt secondes plus tard par Nick.

Ce ne va pas être du joli !!!, annonça Miranda, très sérieuse.

Pas le loisir de se tromper. Aux premiers éclats de la dispute. Josh et lui se levèrent et quittèrent la salle à manger à toute vitesse. Comme prévu, les frères McKenna n’y allaient pas de main morte, ils se battaient comme des enragés…sous le regard consterné de la belle Amélia. Séparer deux costauds comme ceux là n’était pas une mince affaire et Paul finit tout de même par se prendre un bon coup ou deux, tout comme Josh mais, moyennant un peu de bon sens et une droite sûre, ils finirent par les écarter l’un de l’autre.

Arrêtez ce cirque, bon sang…Ça ne lui fait rien à elle…c’est sa façon de faire !, gronda Paul, en se massant le menton douloureux, mine de rien…la belle n’est qu’une fauteuse de trouble !

Il faillit se prendre les jumeaux, de concert mais Josh s’interposa de nouveau. Jack, le plus hargneux des deux voulut savoir de quoi il parlait.

Vais pas entrer en détails…mais je sais ce que je dis !

Il se souvenait encore de sa bagarre avec Tommy Bainwright à cause de ces yeux noirs au regard de velours. Mais ce fut la force d’un autre regard qui le fit se retourner, à deux pas de lui, se tenait Shirley, l’œil interrogateur.

Histoire ancienne…Allez, le spectacle est fini….Que dirais tu d’une petite promenade dehors…la nuit semble belle !

Le parc montrait encore des signes de ravage.

Un typhon est passé sur l’île…Pourquoi je trouve ça étrange ?...Ben…parce que ça n’arrive que très…très rarement, pour ne pas dire que jamais…ce n’est pas la zone…et puis…il y a quelque chose qui me dérange beaucoup là…Amélia !

De quoi la surprendre et susciter des questions.


Oui…je la connais. Son père, en tout cas, était un bon ami du mien…Amélia a toujours été une fille singulière…Gâtée pourrie, capricieuse…elle s’arrange toujours pour avoir ce qu’elle veut…donne pas cher pour ces deux gars…Elle les fera se déchirer entre eux…puis les plantera et s’en ira chercher ailleurs…c’est son habitude.

Sur ces révélations, il préféra faire remarquer à sa chérie qu’il avait reçu une paire de coups qui méritaient, sans doute, ses soins…

Il est des thèmes qu’il vaut mieux ne pas trop remuer…en tout cas, on y penserait après…
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyDim 21 Nov - 13:59

L’appel de Josh, les retrouvailles avec Neith. Shirley en aurait été ravie si ces faits ne signifiaient pas une horrible urgence. Ramose était sur leurs traces, inutile de se voiler la face.
Cromwell se montra un bon instructeur. Apprendre patronus et portoloin était une étape supplémentaire dans l’éducation sorcière.
Au fond d’elle Miss Templeton savait, qu’à eux six, ils n’auraient même pas besoin de baguette pour provoquer des… incidents. Miranda n’en était-elle pas la preuve vivante ?


*Tuer d’un regard…*

C’était affreux. Ça lui rappelait… NON ! Elle devait oublier.

Après quelques détours, les « sœurs » s’étaient rejointes sur l’île lugubre de Shadow Down.
Amélia Fitzgerald déplut à Shirley. Ce minois angélique cachait une autre face, elle l’aurait juré. De plus, Paul semblait si… ahuri en la voyant qu’un vilain pincement de jalousie la vrilla.
Elle ne put que suivre le mouvement de repli vers la résidence McKenna.

Sitôt les présentations effectuées, les six réincarnés purent s’isoler. Implacable Josh avait annoncé la couleur : il y avait un traître parmi eux :

Qui de nous est le maillon faible ?

Faire son examen de conscience… Shirley s’y refusa s’accrochant du plus qu’elle pouvait à son chéri. Elle le suspectait depuis longtemps… Isabel n’était pas tout à fait pareille à Neith et elle. Pas que ce soit de sa faute mais bien celle de Paser.
La suite ne fit que confirmer ce que les siècles lui avaient enseigné : Paser n’avait jamais réellement aimé Mésyt. Il en avait profité dès la nuit fatale et avait récidivé glorieusement au fil du temps. Isabel s’était « arrangée » pour tenter de le garder près d’elle, n’hésitant pas à se sacrifier pour lui, sans se douter qu’elle provoquait ainsi leur perte à tous.

Cruelle constatation, terribles aveux. La jeune archéologue en fut toute retournée mais moins que lorsque Miranda prit la parole à son tour.


*Épouse de Ramose ? NON… NOOOOOOON ! *

D’Isabel la traitrise passait encore mais de Neith… là, Isisnefer battit de l’aile. La suite était pire :

IL me veut de retour auprès de lui. IL me l’a dit…et IL essayera par tous les moyens…avec moi…avec Shirley…avec Isabel, parce qu’il sait, sciemment, que s’IL nous a, Nous…la division sera totale et cette fois…DÉFINITIVE !

Elle devait tirer une drôle de tête pour que Paul lui susurre :

Ton amie ne manque pas de raison…laissons le passé là où il est et occupons nous du présent…n’aie pas peur, ma chérie…on va s’en sortir.

Le passage de Nick très accompagné de Miss Fitzgerald coupa les confessions d’autant qu’on les attendait à dîner. Une pause en duo leur était accordée.
Isolés, ils purent un peu discuter des événements :


Une minute de plus et j’avouais des péchés jamais commis !

Avouer ceux commis est déjà assez dérangeant. Je n’en reviens pas… Neith… oh mon Dieu… ça m’oblige à…

Tracassée, elle marcha de long en large, tandis qu’il tentait de l’apaiser :

Ne fronce pas ton joli nez, ma chérie, ça ride…Je sais…Ce qui s’est dit tantôt a de quoi remuer…mais Miranda a raison…c’est nous qui importons…plus Baken ni Isis…Nous. Toi et moi. Au présent.

Elle défit son chignon, rageuse :

Tu te trompes… sans avoir tort ! Bakenkonsou et Isisnefer, c’est nous. Que tu le veuilles ou pas cela revient au même encore et toujours !

Adorable Paul, il lisait à travers elle.

Qu’est ce qui te tracasse tant, ma chérie ?...Ne me dis pas…tu as aussi quelque petit secret à éventer?...S’est IL communiqué avec toi ?...Dis moi la vérité…T’a-t-il contactée, de la façon qui soit ?

Pas maintenant… je ne veux pas en parler. J’ai… j’ai trop peur…

Il se méprit sur les raisons de sa peur :

...Non, bien sûr que je ne vais pas me fâcher…Pourquoi le ferais-je ? Je ne veux que te protéger, ma douce…

Pas maintenant, s’il te plaît. J’ai… encaissé pas mal de coups aujourd’hui. On verra ça tantôt.


Si elle parlait de coups moraux, elle ne s’attendait pas à ce que des physiques s’échangent après un repas à couteaux tirés. La cause ? Amélia !
Jack s’était lancé à sa suite quand elle avait déclaré se retirer et vouloir déserter le lendemain. Nick n’avait pas tardé à courir les rejoindre.
Des chats enragés ? En tout cas la chatte, elle, déserta la scène laissant les pugilistes sur leur faim.
Une remarque de Paul la fit tiquer :


Arrêtez ce cirque, bon sang…Ça ne lui fait rien à elle…c’est sa façon de faire ! Mine de rien…la belle n’est qu’une fauteuse de trouble ! Histoire ancienne…Allez, le spectacle est fini….Que dirais tu d’une petite promenade dehors…la nuit semble belle !


Elle l’était, oui ! Se mordant la langue pour éviter des questions venimeuses, Shirley suivit Paul sous les étoiles. Tout était si paisible… serein. Dommage que la tempête ait ravagé les lieux. Morgan avait son idée là-dessus. Belle façon de noyer le poisson…

Un typhon est passé sur l’île…

En quoi est-ce anormal ? Des tempêtes tropicales, typhon… cela n’a rien d’extraordinaire !

Pourquoi je trouve ça étrange ?...Ben…parce que ça n’arrive que très…très rarement, pour ne pas dire que jamais…ce n’est pas la zone…et puis…il y a quelque chose qui me dérange beaucoup là…Amélia !

Tiens, il y venait tout seul ? Quelque part, c’était réconfortant.

Tu la connais bien, si je ne m’abuse ?

Oui…je la connais. Son père, en tout cas, était un bon ami du mien…Amélia a toujours été une fille singulière…Gâtée pourrie, capricieuse…elle s’arrange toujours pour avoir ce qu’elle veut… donne pas cher pour ces deux gars…Elle les fera se déchirer entre eux…puis les plantera et s’en ira chercher ailleurs…c’est son habitude.

*Dont tu as été victime, j’en mettrais ma main au feu !*

Cela n’avait aucune importance. Paul avait bien le droit d’avoir eu une vie sentimentale aussi mouvementée qu’il l’avait voulue avant de la rencontrer. Histoire ancienne, comme il avait dit. N’empêche qu’une certaine mélancolie ou un regret flottait dans ses dires.
Histoire de détourner l’attention de sa belle, Paul requit le soin de ses jointures malmenées dans l’échauffourée entre les McKenna. Elle rit en embrassant chaque parcelle dite douloureuse de son anatomie. Ses lèvres n’avaient pas reçu de coup de poing mais il s’en plaignit en rigolant…

Balade délicieuse… silencieuse… Shirley en avait gros sur le cœur. Elle n’arrivait pas à délier la langue, ça faisait mal.
Tiens, une piscine ! Le souvenir de leur premier baiser l’investit. Mutine, elle poussa soudain le garçon à l’eau et l’y rejoignit en riant. Batifoler sous la lune, se laisser dériver dans une étreinte folle. Le rire de Shirley devint sanglot :

Paul… je ne veux plus te perdre… jamais. Il… Je… Je n’ai rien dit tantôt… Mais tu dois savoir.
(elle s’accrochait à lui avec désespoir) … Non, j’ai rien fait… Pas autant que les autres en tout cas. J’ai cru, moi aussi, pouvoir le circonvenir… Je suis allée à lui quand il m’a appelée. On était à la révolution française… J’ai cru pouvoir sauver notre tête… C’était un homme séduisant, il faisait partie du comité public et pesait lourd dans les décisions des tribunaux. Nous étions dans le collimateur… sur la liste des parias. Il m’a promis… ta vie. Je savais qu’il mentait ; il me voulait, moi. Je suis allée le voir avec l’unique intention de… de le tuer et… j’ai réussi. Je l’ai blessé mortellement pendant un baiser forcé. Il a eu le temps d’appeler « à l’assassin » on m’a guillotinée peu après, et toi aussi… J’avais déjà reçu des « appels »… j’ai terriblement peur qu’il recommence.
Il nous veut toutes, comme l’a dit Miranda, mais je pense qu’il me veut moi surtout car je ne lui ai jamais cédé !
Je veux que ça s’arrête… Je ne veux que toi.


Elle plaida, pleura beaucoup et fut consolée à l’avenant.

Nuit torride, joies sans pareilles. L’amour ne se commande pas. On le reçoit, le donne, le renforce.
Le lendemain, Shirley se sentit plus forte, prête à lutter de toute son âme pour préserver ce don unique.
Quand ils descendirent main dans la main comme des gamins heureux, ils jugèrent l’ambiance du petit-déjeuner aussi tendue que le dîner de la veille sauf que… Nick arborait la mine d’une fauve satisfait quoique à l’affût du moindre trouble. Amélia, fermée, ne touchait rien d’autre que son café. Jack, avec un beau coquard, semblait prêt à sauter sur le râble de quiconque. Miranda et Josh ne payaient pas de mine non plus.
Isabel arriva la dernière à table. Quelques cernes autour des yeux, elle s’assit et beurra des toasts l’air de rien.


Tu vas bien ? s’enquit Shirley agacée par ce silence pesant.

Ce qu’elle débita suspendit les gestes des autres en éveillant leur intérêt.

… L’hélico est en panne ? Comment sais-tu ça ?

D’expliquer qu’elle avait voulu le réserver mais qu’on lui avait signalé une panne majeure.
Consternation des uns, réjouissances d’autres.
Le ton monta. Amélia tempêta, pesta, jeta sa serviette et quitta la table. Nick sourit, énigmatique ; Jack darda son couteau d’un œil mauvais.
Puis la porte refermée par une Miss Fitzgerald en pétard s’ouvrit sur un des employés du port :


De l’aide ! Vite ! Ka’huna…

Dressée immédiatement Iolani s’enquit :

Ka’Huna ? Qu’a-t-il ?

Il est plus mort que vif ! Avec Bob, on a voulu le consulter ce matin. On l’a trouvé à l’agonie…

Amenez-le !

Sortie, entrée, le divan fut investi par un corps inerte.
Teint gris, le malheureux ermite respirait avec difficulté. Son corps ne semblait pas malmené, il ne portait aucune blessure apparente. Les hôtesses se précipitèrent sur le vieillard, cherchant une cause à cet état calamiteux… en vain.
Josh intervint. Sortant sa baguette, il la promena au-dessus du corps inanimé puis fronça les sourcils. Manifestement, il ne trouvait pas de raison à ce problème.


Que faites-vous ? interrogea Elisabeth.

Shirley hésita à lui révéler la vérité. Ce fut Paggitt qui s’en chargea, de manière détournée :

Peut-être qu’un revigor… ? En unissant nos pouvoirs…

Son bois se brandit aussi. Deux sortilèges frappèrent l’inconscient mais il tressaillit à peine.
Unir les pouvoirs ? La tentation était trop forte. Shirley regarda ses « sœurs »
:

Peut-être que nous… ensemble… ?

L’union fait la force, c’est connu !
Isabel ne possédait pas de baguette, on s’en passerait.


Nous l’avons fait, une fois… à l’Antiquité… Essayons, mes sœurs !

Miss Templeton posa la main droite sur la poitrine de l’agonisant, les autres placèrent la leur sur la sienne.
Une prière ? Une incantation ? Isisnefer ne savait pas. Peu importait. Elle ne pensa qu’à renforcer le mourant, le réveiller, le sauver.
La chaleur des mains sur la sienne s’intensifia. Yeux clos, Shirley n’eut pas conscience de ce que les autres pouvaient voir. Paul lui raconta plus tard qu’une aura rougeâtre était apparue, s’irradiant à l’entièreté du corps de Ka’Huna. Le vieil homme réagit positivement. Il s’agita soudain :


Cessez de me faire griller, mesdemoiselles ! Je crame, là !

Un soulagement intense régna, le charme se rompit.
Iolani apporta de l’eau fraîche au revenant. Déjà, l’ermite reprenait des couleurs et fulminait :


Vous êtes folles, toutes les trois ! On doit toujours payer ses dettes !


Comme remerciement, les filles pouvaient s’attendre à mieux. Vidée de substance, Shirley se contenta de se glisser dans les bras de Paul. Son contact la nourrissait, la régénérait. Miranda fit de même avec Josh. Isabel chancela, Jack ne bougea pas pour la soutenir.

Ka’Huna se redressa sur un coude, les dardant d’un œil furieux :
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyDim 21 Nov - 14:03

Vous souillez cette terre sacrée avec votre magie. Les protections sont rompues. Que le divin nous vienne en aide ! Où est-elle ?

On s’interrogea du regard. Était-il fou ? De qui parlait-il ? Paggitt réagit :

Miss Fitzgerald ? Euh… elle a quitté la table… Sans doute à l’étage.

Attrapez-la. Il le faut !

Hésitations… Qui, comment, pourquoi ?
Cromwell jura et fonça aussitôt imité par les McKenna, Paggitt, Morgan à la traîne.
Isabel émit un rire que Shirley jugea… sadique. Ka’Huna s’affala sur le divan
:

… Oui, c’est à cause d’elle mais… je l’ai voulu ainsi. Je l’ai voulu ! Ne lui faites pas de mal !


Maintenue de force, Amélia n’en menait pas large quand des mains musclées l’amenèrent à l’ermite. Elle se débattait comme une furie, injuriant copieusement ses tourmenteurs.
Jetée au tapis face à l’ermite, elle ne pipa plus un mot.
Isabel cracha son fiel, assurant l’avoir suivie jusqu’à la grotte de l’ermite. L’autre se défendit… mollement. Ka’Huna remit les pendules à l’heure
:

Elle est venue parce que je le lui ai demandé. Je savais qu’en lui confiant des informations sur les réincarnés, j’allais provoquer SA colère. Il a retourné la magie contre moi.

Les répliques fusèrent de partout. Shirley ne demeura pas en reste :


En quoi était-il si important qu’Amélia sache pour nous ?

Comment choisir son camp quand on ignore ce qu’il y a au bout des ficelles ? Miss Fitzgerald était une marionnette… Maintenant, c’est une marionnette éclairée.

Isabel siffla une remarque désobligeante, imitée par Miranda. Les cheveux de Shirley se dressèrent :

Êtes-vous folles ? On ne va pas la rejeter à la mer, quand même ? Comment savoir exactement ce dont est capable cette fille ? Il doit exister un moyen…

J’ai du véritaserum, intervint Paggitt. Elle sera forcée de tout nous raconter.


La discussion fut houleuse. Les uns approuvaient, les autres s’y refusaient.
Pendant ce temps, celle que l’on croyait écrasée sous le poids de « ses fautes » échappa à la vigilance de ses geôliers.
Avant que nul ne comprenne ce qu’elle faisait, Amélia avait bondi. En deux pas, elle sauta par la fenêtre ouverte. Le temps que le groupe réagisse, elle s’était évaporée dans la nature.
Des imprécations suivirent cette évasion inattendue. On s’engueula, s’énerva, Shirley soupira :


Elle ne peut pas aller bien loin. Il faudrait peut-être s’équiper pour la chercher ? Je suppose qu’elle connaît aussi la magie, n’est-ce pas, Monsieur ?

Ka’Huna sourit faiblement :

Elle saura se cacher… Bonne chance. Bonne chasse !

Le vieillard était fatigué, il ferma les yeux. Sur ses traits flottait un sourire… énigmatique.
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyJeu 25 Nov - 14:24

L’idée de laisser Amélia partir avec les autres demoiselles déplût assez à Nick. Il ne fallait pas être clairvoyant pour se rendre compte qu’elles n’agréaient pas du tout la présence de la belle texane. Il craignait surtout les piques d’Isabel, qui était, depuis quelques jours plus poison que d’habitude et bien sûr, tout était la faute de son idiot de frère qui insistait à faire tout à l’envers et courait après Amélia, sans se soucier de rien d’autre. Inutile essayer de le raisonner, Jack se montrait plus borné que jamais et si on en croyait aux signaux détectés, était à un pas de perdre carrément la tête pour ces beaux yeux noirs !...Sauf qu’il y avait un énorme problème, lui, il avait déjà perdu la sienne, pour la même raison !

Le retour à la maison se fit en vitesse, le brouillard descendait de la montagne. Pendant le court trajet, on avait mis les nouveaux arrivants au courant des menus faits depuis leur dernière rencontre…Incendie, fuite, réclusion, typhon…Amélia. Elle et encore elle. Lui, n’avait pas du tout apprécié les regards admiratifs dont les nouveaux couvèrent la belle. Assez avec Jack à jouer les dingues, pas besoin d’avoir une meute à tenir à l’écart mais heureusement Miranda et Shirley ne semblaient pas être de celles qui se laissent gagner si facilement la partie.

Arrivés à la maison, impossible se méprendre sur les plans immédiats des nouveaux arrivants. Ils avaient besoin de se réunir et parler, sans témoins. Amélia ne serait pas la bienvenue, là. Lui non plus, de certaine façon, autant en profiter.

Ils ont des choses à discuter !, dit il, succinct, en la prenant de la main, viens !

Impossible de sortir. Le brouillard enveloppait la nature comme un linceul mais la grande demeure ne manquait pas de coins et recoins agréables où s’isoler pour avoir la paix. Le jardin intérieur lui sembla l’élection parfaite. Encore une lubie de l’aïeul fondateur. Isolé de l’extérieur par un artificieux vitrage, l’endroit semblait quand même en faire partie. Plantes exotiques, rares et délicates, ayant besoin de soins spécifiques s’y trouvaient rassemblées, harmonieuse et odorante jungle de luxe.

Le vieux McKenna avait des idées discutables…mais va savoir pourquoi, on dit qu’il avait le cœur tendre pour ses plantes, ce serait pour la seule chose d’ailleurs, on assure qu’il était un tyran.

Il se doutait un peu qu’Amélia se fichait comme d’une guigne des raretés de cet ancêtre particulier, elle ne tarda pas à le confirmer. Quel sourire ! Il glissait joyeusement sur la pente de la plus délicieuse folie et ne ferait rien pour mettre un frein.

Nick, qui sont ces gens ?

Que dire autre que la vérité.

Des amis. Des bons amis. Mais tu dois les connaître, quand même, ce ne sont pas des inconnus au bataillon.

Elle prit un petit air adorablement boudeur en assurant se sentir de trop dans ce groupe qualifié d’hétéroclite. Miranda était celle qu’elle connaissait le mieux. On s’en serait douté.

Ces deux fortes têtes, se mouvant dans la même orbite du monde des affaires, ne pouvaient pas s’ignorer même si elles s’y employaient…olympiennes, quoique sans perdre détail des faits atteignant l’une ou l’autre.

Enjôleuse comme une chatte, Amélia voulait en savoir plus. Comment ? Quand s’étaient ils rencontrés ? Trop de questions, mine de rien. Quelque part dans sa tête embrumée du plaisir de sa proximité, Nick perçut un déclic d’alarme…mais c’était déjà trop tard. La façon dont elle jouait avec les boutons de sa chemise et son bon sens, le rendait plus que vulnérable. Tout autant que la finaude minaudait délicieusement.

Voyons, tu peux bien me le dire. Ne sommes-nous pas… amis ?

Amis ? Pouvait on être ami d’une femme qui vous rend fou ? Difficile…très difficile. En tout cas, lui, ne pensait pas du tout à une plate amitié…pas là, pas en ce moment, pas si elle l’embrassait de cette façon.

Amélia…

À quoi bon parler ! Il la serra contre lui et mit toute sa science pour lui prouver combien cet échange le ravissait. Ce fut un baiser électrisant, qui de façon ou autre, prouva que cela allait au-delà du simple flirt occasionnel. Il le sentait et fut sûr qu’elle aussi, quoique sa réaction le surprit un peu. N’avait elle pas les yeux soudain emplis de larmes ?

Ma douce…qu’est ce qu’il se passe ?

Silence. Il la serra contre lui, rassurant et elle se calma.

Tu veux donc savoir comment on se connaît avec…eux…bien, on ne va pas en faire un secret d’état…même si…mais…je peux avoir confiance en toi.

Il n’en était pas si sûr que ça mais se résister à ce regard velouté était impossible. Il céda. Raconter une histoire comme celle là requérait un certain tact…Il s’y prit, sans trop de détours, devinant qu’elle y prêtait une oreille plus qu’attentive. Il faisait bon la sentir si près, humer ses cheveux, embrasser sa tête blottie contre sa poitrine, caresser lentement son dos en la sentant frissonner.

Tu vois…c’est tordu à souhait…difficile à croire et pourtant vrai.


Les questions ne tardèrent pas.

Le méchant qui en veut à Jack et Isabel en veut aussi aux quatre autres ?


Oui. Ils sont un tout. Un tout très gênant si on croit à tout ce qu’il fait pour empêcher leur réunion.

Qu’ont-ils de si extraordinaire ?

Il sourit, mi figue mi raisin, en écartant une mèche de cheveux de jais qui tombait sur sa joue.

Ils…dominent une sorte de magie ancienne…qui deviendra plus puissante en étant tous réunis.

Un aveu assez singulier mais au point où on en était.


Magie ? Tu te moques de moi, vilain !


Cette esquisse de gifle le fit sourire, son regard rieur était une invitation à la folie. Sa bouche cherchant la sienne, la folie même…la plus douce et merveilleuse des folies.

Moi aussi je suis un peu sorcière. Tu ne diras pas le contraire… ?


Suis mal placé pour ça, tu ne crois pas ?

Merveilleuse ivresse…merveilleux oubli ! Mais il fallut bien reprendre contact avec la réalité et se rendre compte de l’heure.

On ferait mieux de rejoindre les autres avant qu’on ne vienne nous chercher.

Un dernier baiser avant d’entrer au salon où régnait une ambiance d’orage cataclysmique. Pas besoin d’être devin pour savoir que les propos échangés n’avaient pas été des plus gais. Isabel arborait une mine de martyre face aux lions. Jack, pour les effets, semblait être un des lions en question. Quant aux autres, ils allaient de la surprise au mépris en passant par l’apitoiement.

Pas question de faire commentaire ou poser de question, heureusement qu’un domestique eut l’heur d’annoncer que le dîner serait bientôt servi. On s’égailla sans avoir échangé un mot. Nick sentit le regard meurtrier de son frère lui transpercer le dos mais préférant l’ignorer, escorta Amélia jusqu’à la porte de sa chambre.

On se retrouve en bas !, dit il simplement avant de la quitter et se rendre au bureau, en espérant ne pas croiser Jack. Vœu exaucé. En attendant qu’il soit temps du repas, il se servit à boire et face à la fenêtre, contempla le paysage nocturne, enveloppé encore de lambeaux de brume.

*Ça va mal…ça va de mal en pire ! Pourquoi tout doit être si tordu ? Pourquoi…Amélia ? Pourquoi elle…maintenant ? Juste maintenant ? Ce n’est pas une coïncidence…j’en suis sûr…À quoi joue t’elle ?*

Parce que, épris ou pas, il pouvait encore voir assez clair dans cette situation intrigante où ils étaient plongés jusqu’au cou. Impossible d’ignorer ce petit manège de charme avec Jack…elle l’enjôlait, le tentait puis s’éloignait, le rendant de plus en plus dingue. C’était un petit jeu cruel que le blond encaissait mal, ses différences avec Miss Miller n’y arrangeant rien. Maintenant, Amélia tournait toute son attention vers lui, pas qu’il s’en plaindrait. Que voulait-elle ? Les convertir, Jack et lui, en rivaux, s’affrontant pour ses beaux yeux ? Peut être oui…peut être non, le temps dirait !

Ça alla plus vite que prévu. Le repas ressembla plutôt à un désastre social mais on tint vaillamment jusqu’à la fin. Ce ne fut pas facile pour Amélia, qui était le point de convergence de tous les regards. La plupart, pas amicaux du tout ! Ce qui devait arriver, arriva. Elle se leva, sans préavis et se déclarant fatiguée, prit congé non sans avant leur signaler qu’elle espérait que le lendemain, l’hélicoptère pourrait la ramener à Hawaï.

Arrêt sur image alors qu’elle quittait la salle à manger en coup de vent. Jack, fut le premier à réagir et la suivit. Le regard de Iolani l’enjoignit à ne pas bouger de sa place mais Nick ne voulut rien savoir et se leva à son tour. Suivi par le regard consterné de tous les présents, il fila à la suite de son frère.

Les trouver en train de s’embrasser au milieu des escaliers fut la goutte qui déborda le vase. Il vit rouge et se fichant de tout et de tous, se rua vers le couple et, sans aucune douceur, sépara son frangin de la belle, avant de lui envoyer son poing dans la figure, le déséquilibrant. Mais Jack n’allait pas tomber tout seul. Hargneux, il avait accroché son frère et ils roulèrent ensemble jusqu’au bas de l’escalier où s’en suivit une belle empoignade. Il se fallut de l’intervention musclée de Cromwell et Morgan pour les séparer, ce qui n’alla pas sans mal.


Arrêtez ce cirque, bon sang…Ça ne lui fait rien à elle…c’est sa façon de faire ! Mine de rien…la belle n’est qu’une fouteuse de trouble !

Nick fit un pas en avant décidé à lui casser aussi la figure, au besoin. Jack ne resta pas comme si rien, Cromwell s’interposa en les envoyant tous au diable. Jack, lui voulut savoir à quoi faisait référence Paul. Le journaliste ne voulut rien dire mais il resta très clair qu’il savait de quoi allaient les agissements de la belle.

*En aurait il pâti, lui aussi ?*

Nick ne voulut pas penser à la réponse et encore écumant de rage, gravit les escaliers et alla s’enfermer dans sa chambre. C’était la deuxième fois, en relativement peu de temps, que Jack et lui en venaient aux mains à cause d’une fille. La scène du désert, à cause d’Isabel, lui revint nettement.

*Il les veut toutes ou quoi !?...Qu’il se décide à la fin, ce triple con !*

Mais cette dispute lui laissait un méchant goût d’amertume. Jack était son frère. Une constante dans sa vie. Unis par un bas coup du destin, ce n’était pas une femme qui allait les transformer en ennemis…ou oui ?

Une longue douche l’aida à se rafraîchir les idées et à dénouer la tension. Désembuant le miroir, il s’y jeta un coup d’œil.


*Sacrée droite…Diables, Jack…pourquoi devait on en arriver là !?*

Ça lui faisait mal…mais savait aussi que plus tôt que tard, il lui faudrait faire un choix.

Après s’être retourné mille fois dans son lit, la fatigue finit par avoir le dessus et Nick s’endormit, d’un sommeil inquiet, ponctué de remords.

Il rêvait. Un rêve très plaisant. Elle se glissait dans son lit. Oui. C’était elle, il reconnaissait son parfum…même en rêves…pourtant, la douce chaleur qui se lova contre lui fut trop réelle pour s’y méprendre…serait ce possible ? Cela l’était.

Nick, aime-moi !


En une fraction de seconde, il était parfaitement éveillé.

Amélia…ma douce…


Aucun besoin de plus. Il n’eut qu’à la prendre dans ses bras, l’entendant soupirer, sentant le long frisson qui la parcourait pour se savoir perdu…irrémissiblement perdu et ravi de l’être. Si elle était le diable, il lui vendait volontiers son âme, si elle était l’ennemi, il virait de camp…Seuls comptaient ces baisers profonds, voluptueux, enivrants. Ces caresses, qui les enlaçaient dans un tourbillon de fougueuse folie, les entraînant loin…très loin de tout…vers un endroit précieux et unique, où seuls eux deux existaient. Si la magie existait…c’était bien le moment d’y croire !

Sans serments échevelés ni promesses mièvres, la proximité suffisait…L’aube était proche quand ils s’endormirent enfin, repus d’amour. Heureux.


Se réveillant le premier, Nick put contempler à souhait ce visage de madone, détendu dans le sommeil…elle semblait si démunie et fragile, si délicieuse et parfaite…et quand ses cils frissonnèrent dans la lumière douce du matin, révélant son regards de velours, il sût que de fièvre soudaine, ce qu’il éprouvait pour Amélia Fitzgerald avait mué en amour.

Bonjour, bel ange…bien dormi !?

Un baiser des plus tendres fut sa réponse. Il ne demandait pas mieux mais déjà, le bon sens même, elle lui faisait remarquer qu’il serait mal séant ne pas se présenter au petit déjeuner.

Je me passerais volontiers de les voir…


Mais il n’était pas question d’attirer encore plus l’attention sur eux et après une dernière étreinte pleine de promesses, la laissa filer pour rejoindre sa chambre.

Comme ambiance à table, pour le petit déjeuner, on pouvait rêver mieux. Nick pouvait, n’empêche, à peine masquer sa satisfaction mais n’en demeurait pas moins aux aguets, à l’attente de quelque coup bas sous forme de commentaire ou n’importe quoi d’autre. Sa chérie, elle, arborait une expression indéchiffrable. Plus loin, Jack, avec un œil au beurre noir, tirait des conclusions et ruminait quelque action revancharde. Et tiens, voilà que Miss Miller s’amenait en retard, quelques cernes donnaient foi de sa mauvaise nuit mais demeura d’une passivité alarmante. Cromwell et sa belle avaient l’air d’avoir passé la nuit à mettre au clair leurs vies et n’avaient l’air bien gaillard. Les seuls qui avaient l’air franchement ravi étaient Morgan et son archéologue. D’ailleurs ce fut elle qui démarra le drame, avec une simple question, un peu agacée. Elle s’adressa à Isabel et voulut savoir si tout allait bien. Comme si elle n’attendait que cela pour sauter en scène, la miss se lança avec quelques déclarations qui firent monter la tension d’un ou deux crans…et puis la nouvelle que l’hélicoptère était en panne.

La demoiselle avait voulu le réserver…pourquoi donc ?


Tu pensais aller quelque part, Isabel ?, s’enquit il, d’un ton un peu trop mordant.

La miss, imbue d’une toute nouvelle sympathie, riposta, à peu près, qu’elle était libre de faire ce qu’elle voudrait.

Des commentaires divers fusèrent. Le ton monta. Tous étaient énervés. Amélia surtout, cette panne inespérée mettait à l’eau ses plans. Sa mauvaise humeur devint assez évidente, pour tous. Pas de doute, l’adorable créature avait du caractère. Qu’ils aient passé la nuit ensemble semblait lui importer très peu mais Nick opta pour ne pas s’en formaliser. Avec l’hélico en panne elle n’irait pas bien loin. Il ne rata pas le coup d’œil envenimé de son frère alors qu’Amélia, se levait et quittait la salle à manger en coup de vent. Cette fois, personne ne songea à la suivre. Pas le temps, d’ailleurs.

Larkin, un des employés du port entrait, l’air défait.

De l’aide ! Vite ! Ka’huna…

En même temps que sa mère, Nick s’était levé.

Mais qu’y a-t-il, avec lui !?

Il est plus mort que vif ! Avec Bob, on a voulu le consulter ce matin. On l’a trouvé à l’agonie…

Pas besoin d’en dire plus. Deux minutes plus tard, on déposait Ka’Huna, inerte, dans le divan du salon. Iolani et Elizabeth se précipitèrent pour l’examiner. La cher homme n’avait rien, en apparence, mais se mourait, là, sous leurs yeux.

À grands maux, grands remèdes. Le moment se prêtait mal aux chichis, tant pis pour les non initiés, on expliquerait après. Cromwell tira sa baguette et la passa sur le mourant, sans plus de succès. Confusion générale. Questions. Le secrétaire de Miss Sheridan s’y prenait à merveille, avec les explications…il exhiba son propre bout de bois et proposa étroite collaboration…sauf que cela ne servit de rien.

Nick se sentait assez dépassé par les événements. Un coup d’œil vers Jack, l’informa que lui aussi. Le vieil homme avait toujours été pour eux là…et maintenant, ils se sentaient incapables de l’aider mais tout n’était pas perdu.

La magie se déploya de nouveau, sous les yeux ébahis des présents. Shirley, Miranda et Isabel s’approchèrent de Ka’Huna, qui semblait prêt à rendre son dernier souffle. Que firent elles ? Ce n’était pas à lui de le savoir mais Nick en fut, comme tous, émerveillé, en voyant cette aura rouge, radieuse, revigorante, s’étendre sur le vieil homme, l’envelopper…le rendre à la vie.

La suite donna lieu à quelque confusion. Ka’Huna, tous sens repris, retrouvait l’usage de la parole. Il s’y employa avec grâce.

Vous êtes folles, toutes les trois ! On doit toujours payer ses dettes !

*Drôle de façon de dire merci !*

Nick ne pouvait pas quitter des yeux le ressuscité qui ne mâcha pas ses mots.

Vous souillez cette terre sacrée avec votre magie. Les protections sont rompues. Que le divin nous vienne en aide ! Où est-elle ?

*Elle ? Qui ?...Seigneur…il parle d’Amélia !?*

Son premier réflexe fut de sortir en courant et aller la chercher, mais la poigne de Jack le cloua sur place, le forçant à écouter la suite.

Attrapez-la. Il le faut !

Comme si on sonnait le Hallali à la chasse. Les hommes s’élancèrent hors de la pièce avec l’intention on ne peut plus claire de mettre la main sur la demoiselle. Nick arriva en premier à la chambre de la miss.

Amélia…qu’as-tu fait ? Ka’Huna…que lui as-tu fait !?

On ne lui donna pas le loisir d’entendre sa réponse, déboulant comme meute vengeresse, les autres, Cromwell et Morgan, s’emparèrent de la jeune femme qui hurlait à qui mieux mieux.

Lâchez là !, gronda Nick.

Mais on n’était pas prêt à lui faire plaisir. Amélia, fut ramenée au salon. Jack et lui avaient suivi la procession, sans échanger un mot.

Isabel semblait en savoir, des choses. Avec perverse satisfaction, l’insidieuse déclara, sans ambages, avoir suivi Miss Fitzgerald jusqu’à la grotte du vieux sage. Le peu de brio mis par Amélia à sa défense scia Nick.


*Serait ce possible que… ?*

Mais Ka’Huna, avec une énergie surprenante pour qui agonisait minutes auparavant, fournit l’explication.

Elle est venue parce que je le lui ai demandé. Je savais qu’en lui confiant des informations sur les réincarnés, j’allais provoquer SA colère. Il a retourné la magie contre moi.

Aucun besoin de s’enquérir sur l’identité de ce « IL ». Nick essayait de remettre ses idées en ordre, ce qui s’avérait assez difficile. Répliques et commentaires fusaient. Lui ne pouvait que songer à comment se tirer de là avec Amélia, pour la mettre à sauf de ce chaos. Ka’huna, insistait pour l’exonérer.

Comment choisir son camp quand on ignore ce qu’il y a au bout des ficelles ? Miss Fitzgerald était une marionnette… Maintenant, c’est une marionnette éclairée.

Miss Miller ne rata pas l’occasion pour lâcher son poison. Miranda se montra odieuse.

Ça suffit, Isabel…tu ne sais même pas ce que tu dis !, Nick aurait été capable de lui envoyer des baffes, au moins personne, surtout pas son frère, ne l’arrêterait…d’ailleurs, il semblait en avoir envie, lui aussi.

Le Dr. Templeton se montra horrifiée avec les propos tenus.


Êtes-vous folles ? On ne va pas la rejeter à la mer, quand même ? Comment savoir exactement ce dont est capable cette fille ? Il doit exister un moyen…

J’ai du véritaserum. Elle sera forcée de tout nous raconter, c'était Paggitt.

Nick n’avait pas idée de quoi cela pouvait bien s’agir et n’allait pas rester là pour l’apprendre. Son regard rencontra celui d’Amélia. Un geste moindre, un mot articulé en silence, suffirent…La miss se détendit comme un fauve à l’attaque, prenant de court tout le monde. Avec une grâce toute féline, la jeune femme bondit par la fenêtre grande ouverte…
Profitant la belle confusion qui s’empara de tout le monde, Nick se faufila vers la sortie et quitta le salon. Il n’avait pas fait deux pas qu’une main se posa sur son bras, le retenant. Sa mère.


Que vas-tu faire, Nick ?

Ce que je dois faire, Maman…je ne vais pas la laisser seule, là dehors.

Mais…les autres…

Je m’en fous…C’est elle qui compte !

Iolani comprit l’inutilité d’une discussion, la mort dans l’âme, elle le laissa partir. En se retournant pour entrer au salon, elle se trouva face à face avec Jack. Son expression parvint à l’effrayer.

Jack…je t’en supplie…

Le jeune homme hocha la tête, sans rien dire et la prenant des épaules, entra avec elle au salon où les autres discutaient sur les diverses possibilités pour mettre le grappin sur Amélia Fitzgerald.

Il freina le pas en arrivant à l’orée de la forêt. Le sentier de droite était dégagé, celui de gauche, se perdait, au bout de quelques mètres entre l’exubérante végétation. Nick sourit et s’engagea à gauche. À peine si on percevait les traces d’un visiteur antérieur, la tempête de jours auparavant avait assez chamboulé la nature pour qu’on puisse distinguer les causes précises d’un quelconque changement.


Il la trouva, tapie près d’un rocher. Elle n’était pas effrayée mais furieuse, ses yeux noirs lançaient des éclairs menaçants en le voyant s’approcher. Nick ne s’en émut pas le moins du monde.

Joli pétrin dans lequel on s’est fourrés !, grommela t’il, se laissant tomber près d’elle, tu sais ce qui va se passer maintenant !?

Elle se contenta de hausser les épaules.


C’est ça que tu voulais ?...Dis moi, Amélia, c’est ça que tu voulais ?


La jeune femme le considéra, sans émotion.


Je me demande qui tu es vraiment…même si çà n’a plus d’importance…on est tous les deux du même côté…c’est à dire avec les autres à nos trousses !...Ah bon…tu as des moyens infaillibles pour te tirer de là !?

Se passant la main dans ses cheveux sombres, il laissa échapper un petit rire sardonique
.

Pourquoi ça ne m’étonne pas !?...Bien sûr, je ne suis qu’un pion de plus dans ton jeu, si adroit…C’était quoi pour toi, la nuit dernière ?...Un mouvement de plus sur l’échiquier ?...J’espère que ton Maître saura te récompenser dûment…mais en attendant, on ne peut pas rester là !

Il se leva d’un bond et la prenant du bras la mis sur pied, sans trop de douceur.

On y va !


Elle voulut savoir où. Nouveau sourire, cette fois un peu mauvais.

Là haut !

Et de lui signaler le flanc escarpé de la montagne.

Ça leur prendra du temps nous y trouver…

C’est du moins ce qu’il espérait, alors qu’une pluie fine et pénétrante se mettait à tomber…
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Jack McKenna
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyVen 26 Nov - 14:50

Il était las. Il en avait marre. Il voulait sortir de là, retourner chez lui, oublier ce cauchemar à répétition, prendre sa planche de surf et courir des belles vagues. Loin de tout, mais surtout, de sa destinée absurde.

Dit ce qu’il avait à dire, Jack était resté là, faute de mieux, à écouter des confessions qu’il ne voulait pas entendre, des reproches qui ne l’atteignaient pas. Que Mesyt , Isabel ,ou comme elle eut voulu se nommer au long des siècles, l’ait aimé n’était pas son problème, mais le sien. Il avait toujours été clair. Lui, ne l’aimait pas. Il l’avait désirée, passé des bons moments en son admirable compagnie et payé dûment le prix avec la mort. Il ne devait rien à personne…Mourir cent fois devait largement suffire !

Que Miranda Sheridan déclare avoir été l’épouse du grand méchant, ne le fit même pas tiquer, après tout, elle avait eu aussi le droit de chercher une solution à son problème. Manque de pot, ça avait raté. Au contraire des autres, qui semblaient avoir des souvenirs à foison, lui n’en avait que des bribes éparses, sans connexion. À quoi bon essayer de voir plus loin, d’en savoir plus !? Sa vie n’avait elle pas été satisfaisante jusqu’au maudit jour où son chemin avait croisé celui d’Isabel Miller !?

*J’aurais dû taper plus fort avec ma planche…bon débarras !*

Mais il ne l’avait pas fait. Jack détestait la suite des événements qui bouleversaient sa vie.

Que Miller défaillisse, que les autres le lorgnent en le taxant de monstre sans cœur…Il s’en fichait. Ses propres problèmes lui suffisaient largement. L’arrivée d’Amélia et …la Voix. Il n’était pas fou même si ses recherches sur le Net parlaient, vite fait, de schizophrénie…Jack se refusait carrément à une explication pareille mais cela le hantait, jour et nuit. Il aurait voulu en parler à Nick, son frère, son éternel confident mais au lieu de cela, il ne percevait que son éloignement, qui venait lentement mais aussi sûr qu’une sentence…Amélia s’en chargeait !

Femme fascinante, délicieuse, séductrice, Ses yeux noirs étaient une invitation au péché, ses courbes parfaites … à la lascivité. Elle l’enjôlait, le tentait…mais ne le voulait pas. Elle le menait sur les plus sombres chemins du désir pour le laisser tomber comme s’il n’était qu’un triste pantin et s’en allait faire du charme à son frère, qui, vu les résultats, tombait aussi vite que lui dans le panneau…

Le harcèlement dont le faisait objet Isabel le rendait malade. Elle n’avait donc pas compris qu’il ne pouvait pas l’aimer, que le données avaient été faussées depuis le début ? C’était cruel mais Jack n’avait jamais menti…ni lui…ni tous ceux qui l’avaient précédé…

La fameuse réunion était enfin finie. Que n’avait t’on pas dit ? Il se sentait à bout de ses forces. Voir son frère entrer, en tenant de la main la belle Amélia ,n’arrangea en rien le malaise persistant. La migraine qui lui broyait la tête ne fit que s’accentuer.

« C’est ton ennemi. Il te prend toujours ce que tu veux. Amélia te voulait mais il s’est coulé au milieu… »

Il y avait encore un moment avant le dîner. Jack s’arrangea pour gagner sa chambre sans que personne ne lui adresse la parole. Arrivé là, il s’enferma dans la salle de bains et vomit comme il ne l’avait fait de sa vie…À moitié mort, il parvint à gagner le lit et s’y effondrer. Se reprendre lui prit le temps juste avant d’avoir à redescendre pour le dîner.

Maudite charade. Jusqu’où cela les mènerait ?

Jack…mon chéri, tu es si pâle !

Adorable mère. Il se força à sourire, même si ce fut raté.

J’ai mal au crâne !

Et sa mère de lui fournir le comprimé miracle, qu’il se dépêcha d’avaler même en pressentant que ça ne lui ferait même pas des chatouilles.

Le repas fut une triste épreuve. Les regards échangés entre Amélia et Nick lui faisaient un mal d’enfer, de plus que dans sa tête, La Voix, se chargeait du reste.

« Il l’a...Il te l’a soufflée…Tu es un pauvre imbécile, Jack ! »


Quand Amélia quitta la table, ce fut plus fort que lui. Se fichant du reste de l’humanité, il lui courut après, comme le dernier des idiots.

Amélia…

Au milieu du somptueux escalier, elle se retourna.

Tu…

Mais il suffit d’un seul regard pour que ce qui lui restait de raison ne s’égare…peu importaient ses excuses…ses raisons, le bon sens…

« Elle est là…à toi !! »


Quel baiser cruel, amer…refus. Séparation violente. Nick.

« Tue le...tue le. C’est ton adversaire…il prend toujours ce que tu veux…Tue...tue !!! »


Mais c’était son frère. Le seul. Celui qui l’avait sauvé jadis de n’être que le triste poussin trop couvé…Sursaut de conscience, au temps de se prendre un gnon plein la gueule…Retour à la réalité. Au bas de l’escalier, ils avaient continué à se battre comme des mâles hargneux pour l’unique femelle du clan…

Comment arriva t’il à sa chambre ? Jack n’en sut trop rien mais était presque sûr d’y être arrivé tout seul. De la seule chose dont il eut souvenir fut de se sentir comme un chien battu, que son nez saignait et que son amour propre venait de connaître la plus cuisante défaite de sa vie. Mais encore au fond de ses rêves, La Voix vint le tourmenter…

« Vas y…presse toi…que personne ne te voit…Il suffit de couper de ci…de là…VAS-Y !!!! »

Sursaut de conscience face au réseau d’alimentation…

« COUPE ! »


Arrêt sur image.

« Plus de radio…plus rien…fiche tout en l’air…hésite pas… »

Le mal de tête le tuait. Son labeur de destruction fini, il se glissa comme une ombre, de retour à la maison, à la sécurité solitaire de sa chambre. Dormir ? Si on pouvait appeler comme ça cet état incertain, mélange de cauchemar et illusion, oui. Il dormit. Il n’était pas plus gaillard au réveil. Descendre et affronter les autres devenait corvée.

Nick avait l’air si content. La satisfaction se lisait dans ses yeux, dans ce regard caressant qu’il adressa à la belle Amélia, assise si près de lui. Les jeux étaient faits. Jaque et mate…Cette partie là, Jack l’avait perdue.

« C’est seulement une bataille…pas la guerre ! »

Le café savait à fiel. Les tartines, du carton. La voix des autres sourdait dans sa tête, indistinctes, bourdonnantes. Sa mère dut toucher son bras pour attirer son attention.

Mon Dieu, Jack…tu as une mine à faire peur. Tu te sens bien ?

Il assura se porter comme un charme mais bien sûr personne ne pouvait le croire. Peu importait. L’ambiance à table était mitigée, pour ne pas dire tendue. L’arrivée d’Isabel, en bonne dernière, fit tomber à l’eau son espoir de ne pas la voir de la journée. À peine là, la miss ne se priva pas de faire quelques petits commentaires pointus qui envenimèrent un peu plus l’atmosphère pesante. Ce fut elle la chargée d’informer aux autres que l’hélicoptère était hors service. Selon sa version, Miss Miller aurait voulu être passagère dans le vol de retour à la civilisation et maintenant, se trouvait, comme le reste, attrapée dans ce réduit coin de monde. Le piège se fermait sur eux.

Les commentaires n’allèrent en douceur. L’énervement général était tangible. Lui, s’en fichait. Du coup, tout lui était affreusement indifférent….enfin, presque tout. Qu’Amélia, assez hors d’elle, se lève et quitte la table le fit à peine réagir. Nick eut droit à un regard meurtrier de sa part et ne se priva de le lui rendre, teinté d’ironie mais aussi d’une certaine pitié, ce qui finit par lui faire plus de mal que prévu. Mais ce n’était pas la désertion de la texane qui le blessait, au milieu de la confusion douloureuse qui agitait son esprit, Jack ressentit de nouveau la terrible solitude que signifiait perdre le seul inconditionnel de sa vie. Son frère, son ami devenu pour les effets l’adversaire, l’ennemi.

Pas le temps de s’appesantir sur ses misères, on amenait Ka’Huna en article de mort. Déposé dans le divan, on examina le vieil homme. Pas de blessures apparentes mais son état ne laissait aucun doute, il agonisait. La prestation de Joshua éveilla la curiosité des non initiées, Iolani et Elisabeth se posaient des questions. Jack se sentit incapable d’apporter des réponses. Il laissa à Paggitt le loisir de s’y prendre. La magie avec baguette resta inopérante sur le mourant. Il fallut que les trois Grâces, Miranda, Shirley et Isabel, joignent leur force et leur magie millénaire pour faire revenir Ka’Huna à la vie. L’effort les éreinta et elles cherchèrent l’appui de leurs chères moitiés…Isabel chancela mais dut s’arranger seule. Lui, ne bougea pas d’un pouce pour la secourir. Elle aurait pu s’étaler sur le tapis, qu’il n’aurait pas cillé.

Pour un revenant, on devait reconnaître que le vieil homme s’y prenait bien, pour manier les mots de gratitude. Il se fallut de peu pour qu’il envoie au diable les jeunes femmes avant de s’enquérir sur la quatrième en discorde. Impossible de se leurrer, il parlait d’Amélia. Nick , qui avait assisté tout aussi en silence que lui à la démonstration magique, sembla prêt à s’élancer chercher sa belle mais Jack le prit du bras, le retenant. Sans un mot. Il reconnut une lueur de haine dans le regard de son frère et cela fit mal. Il le lâcha. Nick ne bougea que quand, Ka’Huna ayant demandé la présence de la texane, Cromwell et Morgan s’apprêtaient à agréer sa demande. Jack ne put que le suivre.

Amélia fut ramenée au salon, se débattant comme une diablesse mais une fois face au vieux sage, elle demeura passive, presque soumise pendant que l’accusation prenait la parole par la bouche ineffable de Miss Miller. Jack la détesta encore plus en cet instant. Nick semblait avoir envie de l’étrangler…s’il l’avait fait, ce n’était pas été lui qui l’aurait retenu.

Isabel ne mâcha pas ses mots, poison comme toujours, elle assura, avec perverse satisfaction, avoir vu Amélia se rendre chez Ka’Huna.

Mais si tu l’as vue, ça veut dire que tu étais là, toi aussi !, fit remarquer Jack, mauvais.

Impossible ne pas prendre cette évidence en considération. Satisfait, il remarqua que les autres prenaient cela en considération mais déjà Ka’Huna reprenait les rênes de la situation et déclarait à tout vent que si Amélia s’était retrouvée chez lui ce n’était que parce qu’il l’avait voulu ainsi, qu’il l’avait mise au parfum de leur histoire de réincarnations, tout en sachant qu’avec cela il éveillerait SA colère.

Jack sentit un douloureux élancement lui vriller le crâne. Il en aurait hurlé mais serra les dents pendant que les questions fusaient, le ton montait et le vieil homme demeurait sur ses treize : Amélia n’était qu’une marionnette dans SON jeu.

*Comme nous tous !*

Comme on pouvait s’y attendre, Isabel lâcha ses dards empoisonnés avec insidieuse satisfaction, secondée admirablement par une Miranda de méchante humeur. Nick fit taire l’une et ignora l’autre. Lui, resta, apparemment, sans part pris. Ces demoiselles n’avaient ni plis ni moins que l’intention de jeter la coupable à la mer. Là, Jack ne put retenir un rire mauvais.

Pourquoi pas la brûler au bûcher, tant que vous y êtes ? Vous êtes qui ? L’Inquisition !?... Ferme là, Isabel, tu fais un triste rôle, comme Torquemada, la !

La jeune archéologue semblait, elle au moins, avoir gardé un peu de bon sens et s’opposa à ces méthodes sauvages, selon elle, il devait bien exister un autre moyen de connaître la vérité sur les agissements de Miss Fitzgerald. Paggitt, au tour de toutes les astuces de son monde proposa du Veritaserum. Pas besoin de leur faire un dessin…on arracherait à Amélia sa confession, de gré ou de force.

Jack ne fut pas dupe du regard échangé entre son frère et la belle brune. D’être à sa place, il aurait agi de même. C’est pour cela que même prévoyant la suite, il ne bougea pas quand la texane prit la fuite…ni quand Nick quitta, discrètement les lieux. Sans se faire remarquer, il le suivit…Ils devaient parler…il devait lui dire…

Iolani l’avait devancé et réclamait des explications de son fils. Jack ne se sentit pas le cœur d’intervenir. Déchiré, il entendit Nick déclarer que c’était son devoir d’aider Amélia…en toute évidence, il était tombé dans les filets de la demoiselle et n’en faisait aucun mystère.
Sa mère ne put le retenir. Jack ne voulut pas en faire l’essai. Quand Iolani se rendit compte de sa présence, ses yeux se noyèrent de larmes.

Jack…je t’en supplie…

Que craignait-elle ? Que voyait-elle en lui pour l’effrayer de la sorte ? Que dire ? Rien. Il passa son bras sur les épaules de cette femme qui avait été, toujours, une autre mère pour lui et ensemble, ils retournèrent au salon où la discussion allait bon train.

La priorité du jour était : retrouver Amélia.


Ka’Huna sourit, mystérieux.

Elle saura se cacher… Bonne chance. Bonne chasse !

Remous dans l’assistance. Shirley avait voulu savoir si Miss Fitzgerald dominait elle aussi la magie mais le vieux sage, fatigué, avait fermé les yeux, leur signifiant que l’entretien était fini. Semblant revenir d’un long voyage dans les méandres de son esprit, Jack, se redressa, s’imposant. Il appela des domestiques et leur ordonna d’emmener Ka’Huna dans une des chambres d’invités et de l’y laisser se reposer. Sa mère fut d’accord avec cette mesure et en compagnie de Iolani, quitta le salon pour aller s’occuper du vieil homme.

Bien puisque c’est ainsi, je suppose que vous tous désirez vous lancer à la recherche d’Amélia…soit. Mais je vous préviens, tout comme Ka’Huna, elle saura se cacher et a plus d’un tour dans son sac…et Nick est avec elle.

Murmures outrés.

Et à quoi vous attendiez vous ? Qu’il la laisse tomber ? C’est pas son genre. Il fera n’importe quoi pour la protéger si vous cherchez à lui faire du mal. Vous feriez tous la même chose pour défendre ceux que vous aimez. Je connais mon frère et ce sera jusqu’aux dernières conséquences.

Plus d’un commentaire fusa par là. Isabel, bien entendu, eut l’heur d’en faire le plus blessant.

Ça suffit, tu as déjà lâché assez de poison pour un jour !...Je ne vois pas en quoi cela pourrait t’avancer, alors, ferme là un moment !

La miss eut un haut de corps mais il lui décocha un regard meurtrier et elle s’assit dans son coin et on ne l’entendit pas piper mot…pendant un moment.

L’île n’est pas énorme mais très boisée, topographie irrégulière et la montagne est truffée de grottes, de sentiers perdus et gentils précipices… Logiquement je connais l’endroit et veux bien vous aider à débusquer les fuyards…mais pas dans la fin que vous pensez…Seuls là dehors, ils sont victimes propitiatoires…Ramose est dans le jeu, que personne ne s’en doute…Comment je le sais !?

Son sourire désabusé en surprit plus d’un.

Il n’y a pas qu’avec les dames qu’il parle…Dites moi schizo, si ça vous chante…mais IL sait se montrer loquace…C’est vrai, on n’est que des maillons perdus…son intention ne peut être plus claire…elle l’a toujours été d’ailleurs…Il n’a jamais permis que les six soyons vraiment unis, cela aurait signé sa perte. Cette fois, n’est pas l’exception…sauf qu’IL se fait vraiment de la bile, là…Pourquoi ? Ben…parce qu’on est…même si on aurait du mal à y croire, plus proches que nous ne l’avons jamais été. Mes souvenirs ne valent pas les vôtres mais croyez moi, ça suffit pour me faire comprendre…Nous allons chercher ces deux là…parce qu’ils sont indispensables pour le bon aboutissement de cette histoire tordue…Pourquoi ?...Amélia est SON pion…Nick, mon frère…et je vous avertis…si jamais il lui arrive quelque chose, à Nick…c’est moi, personnellement, qui me chargerai de vous envoyer en enfer !

Plus clair, l’eau de roche. On accepta les termes.

Toi, tu viens avec moi !

La pauvre Isabel n’eut pas le loisir de s’y opposer. Il la prit du bras, sans aucun ménagement et procéda à donner des instructions pour la suite. Le plus sûr et sensé qu’aurait fait son frère était de se tapir dans le labyrinthe de grottes. Ce serait une vraie partie de plaisir que de l’y retrouver. En tout cas, Jack le voyait ainsi.
Un peu plus tard, dûment équipés, tous se mirent en route. Ce ne serait pas une simple balade en campagne. Ils étaient tous munis de walkie-talkies, boussoles et GPS, provisions et vêtements de rechange. Il ne serait pas question de revenir à chaque fois à la maison.

Jack prit la tête de l’expédition. À l’orée du bois, seule Isabel put voir son sourire tordu quand il indiqua le sentier de droite. Si plaisir il y a avait dans cette quête, il le ferait durer ! En début d’après midi, sous la bruine inclémente qui baignait constamment ces hauteurs, ils firent une halte, après des heures de marche, totalement infructueuses. Les exercés en magie durent arriver à un douloureux consensus…ça ne marchait pas, dans le coin.

Pas étonnant…la magie de la nature contre la vôtre…et elle est forte.

Comment savait-il ça ? Simple…Ka’Huna le lui avait dit quand il n’avait que douze ans…il n’avait pas oublié.

Après cette pause-repas, il resta clair que pour que cela ait un certain sens, ils devaient se séparer. Ils resteraient en communication et au cas où, pouvaient lancer une fusée-signal.
Isabel traînait et ne tarda pas à se plaindre. Humide. Froid. Chaud. Faim. Mal aux pieds. Fatigue. Mauvaise humeur. Mauvaise foi. N’importe quoi. Jack faisait la sourde oreille et poursuivit la partie de grimpette avec la même joie de cœur qu’une chèvre montagnarde. Ça glissait, on dérapait. Il y avait de la boue partout. C’était désagréable, ça suintait, ça collait…et le brouillard n’arrangea pas les choses. Jack, lui, n’en perdit ni l’orientation ni l’aigre de son humeur. Implacable, il tractait de la belle comme poids mort mais tractait quand même, sans lui donner le répit d’un souffle. Mais tout à sa fin. Son but.

Le sien était la caverne. Isabel n’agréa pas du tout l’endroit.


Pardon…si tu t’attendais à du cinq étoiles, c’est raté. Mais crois moi, c’est pas si mal que ça…viens voir !

C’était une curieuse caverne, de ci, de là, des ouvertures naturelles faisaient fois de fenêtres, fournissant assez de clarté comme pour ne pas avoir besoin des torches électriques. La Miss rechignait mais arrivés là où il avait voulu la mener, elle resta bouche bée.

Un bassin naturel , fumant tenait lieu de jacuzzi inespéré.


Cette montagne, tu pouvais t’en douter, est un volcan…Actif ?...Bien sûr qu’il est actif…Pas qu’il aille entrer en éruption demain...Il ne l’a pas fait depuis 300 ans , pas de souci…ça…c’est une source naturelle d’eau chaude…Oui, Isabel…pareil qu’une baignoire…Bien sûr que oui…tu peux y plonger…

L’idée sembla la ravir. Lui faisant oublier, pour le moment, tous ses griefs.

Il s’occupa d’établir leur campement pour la nuit. Fit du feu et fouilla entre les conserves fournies, le choix était large : haricots, viande en conserve, soupes diverses, barres de chocolat, pudding au chocolat et au caramel…

*TU t’attendais à quoi…à un hamburguer-frites ?*

La belle batifolait dans sa baignoire de pierre. Sans trop y penser, Jack se déshabilla et la rejoignit. Ça faisait du bien, cette eau chaude, pour s’enlever la boue du chemin…les tensions…et puisque c’était partagé…avoir des idées…pas trop orthodoxes...mais idées enfin !

Il se surprit à trouver tant de plaisir en l’embrassant… mais cela n’avait pas toujours été comme ça entre eux ? L’amour n’avait jamais joué un rôle prépondérant, seul le désir avait compté et il était toujours présent. L’esprit fermé à tout autre chose qu’à ces étreintes délicieuses, Jack ne perçut pas la Voix qui menaçait…vitupérait pour enfin s’estomper…ignorée, déçue !

La montagne gronda. Le tonnerre, aussi, au loin…peu importait, le maillon manquant venait de se fermer !
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyDim 28 Nov - 12:13

Miranda avait posé la main sur l’épaule d’Isabel pour qu’elle se calme un peu et débita des choses horribles. Miranda avait fait des erreurs elle aussi, elle avait même était mariée à Ramose. Tout ce que la jeune femme disait était vrai, le passé était le passé et on ne pouvait pas revenir dessus et surtout le changer.

Je ne vais pas demander votre pardon, il n’y a pas de raison pour le faire. Les faits sont tels, les cartes sont sur la table, jouons avec. Si quelqu’un a encore quelque chose à dire, je pense que c’est le bon moment…Sèche tes larmes, Isabel, le temps n’est pas à geindre mais à agir. Traîner nos remords comme boulets de forçat ne feront que ralentir le pas. À partir de ce moment, pensons et agissons comme ce que nous sommes pas comme ce que nous avons été. Je suis Miranda Sheridan et croyez moi, j’en suis très satisfaite.

Relevant ses yeux humides vers l’assemblée, Isabel sécha ses larmes, elle devait se reprendre et puis ce n’était pas ainsi qu’ils allaient tous parvenir à éliminer Ramose, il fallait être fort. Regardant Jack, elle remarqua qu’il n’en n’avait que faire d’elle, tant pis, elle se passerait de lui,même si son cœur saignait.
Miranda déclara ensuite une chose qui allait avec les idées d’Isa :


Cette femme…Amélia Fitzgerald, ma main à couper, que la petite n’est pas là par hasard !


*C’est une fouteuse de M***E, oui et elle fait tout ce qu’elle peut pour nous désunir…. On peut dire qu’elle y arrive parfaitement !*


Mais était déjà terminé, personne d’autre n’avoua avoir fait des erreurs, mais Isa savait que ce ne serait pas simple, la porte d’entrée s’ouvrit sur Nick et Amélia qui se tenaient la main, Jack les regardait de haut avec de la colère dans les yeux, Isa ne se sentait pas prête à affronter tout ceci donc se leva et alla dans sa chambre, en s’excusant.
Seule pour la première fois depuis un bout de temps, la miss se mit à réfléchir, elle devait aller voir Ka’huna pour qu’il lui parle de ce qu’il savait, car Miss Miller ne doutait pas que le vieil homme avait des pouvoirs magiques et qu’il connaissait pas mal de choses et puis elle voulait aussi savoir pourquoi Amélia était allée le voir l’après-midi même, juste avant que les quatre réincarnés n’arrivent sur l’île.

Comment le savait-elle ? Et bien c’était simple, Isabel avait suivi Amélia, elle était persuadée que cette femme était un poison, qu’elle n’était pas sur cette île par hasard et qu’elle faisait tout pour séparer Jack et Isa, mais ça ne se passerait pas comme ça fois de Mésyt. Lorsque Miss Fitzgerald avait dit qu’elle allait se reposer, Isabel avait accepté comme les deux autres, mais quelques minutes plus tard, Miss Miller était sortie du bureau pour aller aux toilettes, du moins c’est ce qu’elle avait voulu faire croire à Nick et Jack, mais son plan était bien de suivre Amélia, et sa quête avait été très fructueuse.
La jeune femme était allé rendre visite à l’ermite et la conversation avait été très intéressante, depuis ce moment là Isabel en savait plus sur la brunette, mais n’avait rien dit et avait gardé tout cela pour elle.
En cet instant, elle ne voulait voir personne sauf un homme, qui pourrait lui donner des explications. Isabel sortit de la maison, sans que personne ne la remarque, et puis de toute façon c’est à peine si ils l’avaient vu depuis ses dernières révélations, et se dirigea vers la grotte de Ka’Huna.

Le vieil homme la reçu, Isa n’avait pas sa langue dans sa poche :


Bonsoir….. Je sais qu’Amélia est venue vous voir cet après-midi… Oui, j’ai tout entendu, j’étais cachée.

Très chère, je savais que vous n’étiez pas loin et je vais vous dire une chose, miss Fitzgerald devait savoir tout, elle devait comprendre que son maître se moquait d’elle et qu’il se servait de sa beauté pour avoir ce qu’il a toujours voulu…


Isabel en savait plus que ce qu’elle voulait montrer, dans toutes ses vies, il y avait toujours une femme qui était là pour la séparer de Paser et à chaque fois Mésyt parvenait à s’en débarrasser, et là ce ne serait pas différent, elle ferait tout pour se débarrasser d’Amélia.

Je sais ce que vous prévoyez de faire, Isabel et je dois vous prévenir de ne rien faire, Elle est un atout pour vous tous…. Veuillez m’excuser, mais je me sens las….


Isabel fit ses aux revoir à l’ermite et disparut dans la nuit.
En rentrant dans la maison, elle s’aperçut que quelque chose s’était passée. Ne voulant rien savoir pour le moment, elle alla rejoindre sa chambre et prendre une bonne douche, puis se couchant dans son lit, elle ferma les yeux. Son sommeil fut agité, très agité.
Une voix s’était infiltrée dans son rêve, une voix d’homme, froide et qui lui disait des choses.


Viens me rejoindre, tu sais que c’est la meilleure chose à faire….. Tu n’es pas faite pour Paser, jamais il ne t’aimera, il te l’a dit….. Moi je t’aime….

NON !!!

Tu dois voir la vérité en face Mésyt…. Regarde bien ….


Des images s’infiltrèrent dans son esprit, elle voyait Jack en train d’embrasser avec passion Amélia et celle-ci le lui rendait bien…..Ils étaient heureux le jour de leur mariage…. Des enfants batifolaient entre les jambes de leurs parents….

Tu vois que tu ne peux rien faire, ils sont faits l’un pour l’autre….. Et si tu me rejoins, je ferai en sorte pour que tout cela ce réalise, je ne ferai mourir personne cette fois-ci…. Tu as ma parole !


Devait-elle le croire une fois de plus, Ramose avait toujours menti… Non elle ne devait pas, la seule chose qui était importante c’était de détruire le méchant.
Mais celui-ci savait comment faire pour que la jeune femme lui appartienne, il avait plus d’un tour dans sa poche.

Je vois que tu n’es pas convaincue, alors lève-toi……


Comme si elle était en transe, Isabel se leva et sortit de sa chambre, elle ne savait pas où elle se trouvait ni ce qu’elle faisait là, une autre porte s’ouvrit devant elle et ce qu’elle vit la fit presque vaciller. Son cœur se serra et éclata en mille morceaux, là juste sous ses yeux, Jack et Amélia partageait le même lit et on ne peut pas dire qu’ils ne faisaient que dormir.
Retournant dans sa chambre, sans faire de bruit, Isabel se recoucha et la voix de Ramose revint encore la tourmenter :

Tu ne peux pas dire que je t’ai menti….. Tu as vu de tes propres yeux ce que Jack fait en ce moment, alors, viens me retrouver et ensemble nous serons les plus puissants.


Que devait-elle faire ? Dans l’état où se trouvait son esprit et son cœur en ce moment, elle ne pouvait pas faire autrement, comment pourrait-elle encore regarder Jack en face ?


Isabel n’avait pas beaucoup dormi et une fois le soleil levé, alla prendre sa douche en vitesse et sortit de la maison pour aller voir si elle pouvait réserver l’hélicoptère, elle devait partir, aller voir Ramose, pour qu’il ne fasse de mal à personne, elle était certaine de pouvoir le persuader.
Mais rien ne se passa comme prévu, on lui annonça que son moyen de locomotion était en panne et qu’il faudrait au moins deux jours pour le remettre en état. En colère, la jeune femme rejoignit la maison et s’aperçut que tout le monde était déjà présent. Levant les yeux, elle remarqua que Jack avait une mine rageuse, un œil poché et que Nick était ravi. Mais que c’était-il donc passé ?
Si elle regardait bien Nick et Amélia avaient passé la nuit ensemble et non Jack et Amélia, Ramose avait encore fait des siennes, heureusement que l’hélico était en panne….
Isa était toujours en colère et quand Shirley lui demanda comment elle allait elle répondit sèchement :


Non, je ne vais pas bien du tout, l’hélico est en panne et on ne peut pas sortir d’ici….

L’hélico est en panne ? Comment sais-tu ça ?

Parce que j’ai voulu le réserver pour ce matin….


Elle n’avait pas d’autres explications à donner, mais Nick voulait savoir où elle comptait aller :

Tu pensais aller quelque part, Isabel ?


Je n’ai de compte à rendre à personne, je fais ce que je veux …..


Amélia était aussi en colère, elle aussi aurait voulu partir et se leva d’un bond pour sortir de la pièce. Quelques minutes plus tard, un employé du port surgit dans la salle à manger en annonçant qu’il avait besoin d’aide. Ka’huna venait d’être découvert en piteux état. Isabel ne comprenait rien, elle l’avait vu la veille et il allait parfaitement bien à part d’être un peu fatigué, que lui était-il arrivé ?
On le déposa sur le divan, Pau et Josh tentèrent de le ramener parmi les vivants, mais rien ne se passa pas même avec la magie.
Shirley proposa alors une chose :


Peut-être que nous… ensemble… ?

Regardant Mirande et Isa, elles firent un signe positif de la tête.

Nous l’avons fait, une fois… à l’Antiquité… Essayons, mes sœurs !

Les trois jeunes femmes posèrent leurs mains les unes sur les autres, juste au dessus du corps inanimé du vieil ermite. Fermant les yeux, Isa sentit une grande chaleur s’échapper de ses doigts et rejoignant ceux de ses sœurs. C’était incroyable ce qu’elle parvenait à faire ensemble. Une voix se fit entendre :

Cessez de me faire griller, mesdemoiselles ! Je crame, là !

Ouf, elles venaient de faire une chose de bien refaire revenir Ka’huna à la vie était très épuisant et Isa se sentait comme vidé, la magie cessa.


Vous êtes folles, toutes les trois ! On doit toujours payer ses dettes !

Le vieil homme n’était pas contente du tout, mais là Isa s’en moquait un peu, elle chancela et tenta de se rattraper à quelque chose, si elle se souvenait bien en faisant ce genre de chose les femmes devaient reprendre leurs énergie en se serrant des les bras de leurs bien-aimés, mais Jack ne bougeait pas d’un poil, alors elle se laissa choir sur un fauteuil très proche et chercha sa respiration. Très épuisée, elle avait du mal à reprendre des forces.
Ka’huna se redressa sur un coude et cria presque :


Vous souillez cette terre sacrée avec votre magie. Les protections sont rompues. Que le divin nous vienne en aide ! Où est-elle ?

Oh, non si les protections étaient rompu cela voulait dire que Ramose n’allait pas tarder à surgir de nulle part, puis une fumée dans son cerveau repoussa ces idées, elle attendait avec impatiente Amélia.
Cette dernière fut trainée de force devant toute l’assemblée et Isabel ne put se retenir plus longtemps.


Je sais que cette folle est venue voir Ka’huna hier….. Comment je le sais ? Parce que je l’ai suivit, oui je n’ai jamais eu confiance en elle… Elle est là juste pour mettre la pagaille entre nous, et on peut dire qu’elle y est arrivée….

Puis Jack répliqua à son tour à l’attention d’Isabel :

Mais si tu l’as vue, ça veut dire que tu étais là, toi aussi !


Oui je l’ai vue et oui j’étais là, mais quand j’ai revue Ka’huna il allait parfaitement bien, mais même sans ça je savais que cette fille n’est pas là par hasard, elle doit payer….


Et Ka’huna de répliquer :

Elle est venue parce que je le lui ai demandé. Je savais qu’en lui confiant des informations sur les réincarnés, j’allais provoquer SA colère. Il a retourné la magie contre moi.

*Donc c’était ça *

En quoi était-il si important qu’Amélia sache pour nous ?
déclara Shirley.

Comment choisir son camp quand on ignore ce qu’il y a au bout des ficelles ? Miss Fitzgerald était une marionnette… Maintenant, c’est une marionnette éclairée.


Une marionette éclairée…. Laissez-moi rire, elle savait très bien ce qu’elle faisait et le sait parfaitement…. Elle veut notre désunion, mais ça ne se passera pas ainsi… Je propose qu’on la rejette à la mer….


Miranda était d’accord avec Isabel, Nick en avait plus que marre des paroles de cette dernière :

Ça suffit, Isabel…tu ne sais même pas ce que tu dis !

Oh que si je sais parfaitement de quoi je parle… Depuis qu’elle est là c’est le chaos complet, ne me dites pas que j’ai tord ?


Et Jack de répliquer à son tour :

Pourquoi pas la brûler au bûcher, tant que vous y êtes ? Vous êtes qui ? L’Inquisition !?...

Très bonne idée…

Ferme là, Isabel, tu fais un triste rôle, comme Torquemada, la !


Shirley n’était pas du tout d’accord avec Miranda et Isa et chercha un autre moyen pour soutirer les informations à la brunette.

Êtes-vous folles ? On ne va pas la rejeter à la mer, quand même ? Comment savoir exactement ce dont est capable cette fille ? Il doit exister un moyen…

Paggitt annonça à l’assemblé qu’il avait du veritaserum, même si Isa ignorait ce que cela pouvait être ce ne serait surement très efficace. Miss Miller avait une autre idée pour soutirer les infos de la bouche de serpent de cette fille et elle n’hésita pas à le faire savoir.

Pourquoi ne pas la torturer, ce serait surement très efficace….

Oh là, les regards vers elles, n’étaient pas très gentil, au contraire, tous la trouvait vraiment horrible.
Pendant que tous parlementaient de comment faire pour avoir des réponses de la jeune femme, celle-ci parvint à sauter par la fenêtre ouverte. La stupeur était de mise, il fallait tout faire pour remettre la main sur cette fille.

Ka’huna endormi sans donner d’autres informations sur la miss, Jack opta pour le conduire dans une chambre et quand cela fut fait, il regarda l’assistance et déclara :


Bien puisque c’est ainsi, je suppose que vous tous désirez vous lancer à la recherche d’Amélia…soit. Mais je vous préviens, tout comme Ka’Huna, elle saura se cacher et a plus d’un tour dans son sac…et Nick est avec elle.

J’en étais sûr, elle ne pouvait pas s’échapper seule…


Les autres se demandaient bien pourquoi. Puis Jack continua sur sa lancé en ignorant les propos de Miss Miller :

Et à quoi vous attendiez vous ? Qu’il la laisse tomber ? C’est pas son genre. Il fera n’importe quoi pour la protéger si vous cherchez à lui faire du mal. Vous feriez tous la même chose pour défendre ceux que vous aimez. Je connais mon frère et ce sera jusqu’aux dernières conséquences.


Mais bien sûr !! Maintenant tu parle d’amour, tu en ferais autant… Je suis sûr que tu serai bien partie avec elle… Non ?


Jack n’appréciait pas du tout la remarque et le lui fit savoir.

Ça suffit, tu as déjà lâché assez de poison pour un jour !...Je ne vois pas en quoi cela pourrait t’avancer, alors, ferme là un moment !

Isabel posa sa main sur sa poitrine et le regarda comme si il venait de lui dire les pires insanités qui existent, puis elle alla s’asseoir dans un coin sans dire un mot de plus en écoutant la suite.

L’île n’est pas énorme mais très boisée, topographie irrégulière et la montagne est truffée de grottes, de sentiers perdus et gentils précipices… Logiquement je connais l’endroit et veux bien vous aider à débusquer les fuyards…mais pas dans la fin que vous pensez…Seuls là dehors, ils sont victimes propitiatoires…Ramose est dans le jeu, que personne ne s’en doute…Comment je le sais !?

Tous suivirent le récit du jeune homme avec attention.

Il n’y a pas qu’avec les dames qu’il parle…Dites moi schizo, si ça vous chante…mais IL sait se montrer loquace…C’est vrai, on n’est que des maillons perdus…son intention ne peut être plus claire…elle l’a toujours été d’ailleurs…Il n’a jamais permis que les six soyons vraiment unis, cela aurait signé sa perte. Cette fois, n’est pas l’exception…sauf qu’IL se fait vraiment de la bile, là…Pourquoi ? Ben…parce qu’on est…même si on aurait du mal à y croire, plus proches que nous ne l’avons jamais été. Mes souvenirs ne valent pas les vôtres mais croyez moi, ça suffit pour me faire comprendre…Nous allons chercher ces deux là…parce qu’ils sont indispensables pour le bon aboutissement de cette histoire tordue…Pourquoi ?...Amélia est SON pion…Nick, mon frère…et je vous avertis…si jamais il lui arrive quelque chose, à Nick…c’est moi, personnellement, qui me chargerai de vous envoyer en enfer !


Isabel commençait à comprendre le comportement de Jack ces derniers jours, Ramose avait mis son grain de sel aussi, un peu soulagée, elle le regarda et lorsqu’il lui annonça qu’elle allait avec lui, elle ne dit rien et s’exécuta.
La prenant par le bras, ils se dirigèrent tous vers la forêt, chacun avait préparé un petit sac avec le nécessaire, ils n’avaient pas le temps de rentrer à chaque instant à la maison pour manger ou dormir, car Isa le savait cette chasse à l’homme ou à la femme, n’allait pas être simple et prendrait surement plusieurs jours.

Les sept personnes arrivèrent à l’orée du bois, Jack toujours devant suivit d’Isabel qui n’avait pas ouvert la bouche, elle entendait parler dans son dos, Miranda discutait avec Josh, ils en avaient des choses à se dire. Miss Miller ne prêta pas plus d’attention, elle suivait le jeune homme devant elle qui montra du doigt un sentier à droite. Il connaissait parfaitement l’endroit et savait où, passer. Une pause déjeuner s’imposa. Shirley, Paul, Josh, Miranda et Paggitt indiquèrent que leurs magie n’avaient pas d’effet ici, et se demandaient bien pourquoi, Jack avait vraiment réponse à tout.


Pas étonnant…la magie de la nature contre la vôtre…et elle est forte.

Après ce petit arrêt, on décida de se séparer en petits groupes, ce serait beaucoup plus simple et on couvrirait plus de surface. Jack resta avec Isabel qui commença à se plaindre quand elle vit qu’il fallait grimper un pan de montagne.

J’en ai marre, j’ai mal aux pieds, il y en a encore pour longtemps ?....

Le jeune homme ne daigna même pas lui répondre, elle continua à se plaindre, elle avait froid ensuite c’était trop humide dans le coin et ce brouillard qui n’en finissait pas.

Je ne suis pas une exploratrice, moi !!!

Mais Jack s’en moquait bien, Isabel n’arrêtait pas de tomber, la boue s’était insinuée partout sur elle et elle en avait plus que marre, elle se sentait sale et avait besoin d’une bonne douche, mais rien n’y fit, Jack ne céda pas d’un pouce.
C’était un rustre oui.
Arrivée enfin à l’entrée d’une caverne, Jack souffla un peu, la nuit commençait à tomber et la miss voulait savoir.


On ne va pas dormir ici quand même ?

Pardon…si tu t’attendais à du cinq étoiles, c’est raté. Mais crois moi, c’est pas si mal que ça…viens voir !


Elle le suivit à l’intérieur et remarqua que ce n’était pas si mal que ça, au contraire, c’était même très beau, elle lorgna même sur un bassin fumant.

Cette montagne, tu pouvais t’en douter, est un volcan…

Un volcan ? Tu veux dire qu’il est actif ?

Actif ?...Bien sûr qu’il est actif…Pas qu’il aille entrer en éruption demain...Il ne l’a pas fait depuis 300 ans, pas de souci…

Au moins ça…. Et ça c’est quoi ?

Ça…c’est une source naturelle d’eau chaude…

Comme une baignoire fumante ?

Oui, Isabel…pareil qu’une baignoire…

Wow, super, je peux y aller ?

Bien sûr que oui…tu peux y plonger…


Ni une ni deux, elle se dévêtit d’un coup et entra avec aise dans le bassin d’eau chaude. Rien n’était comparable à ce qu’elle ressentait en ce moment, elle se sentait déjà mieux et plus propre. Regardant un instant Jack qui préparer le feu et un coin pour dormir. Il était adorable.

Elle ne ressentait aucune gêne d’être ainsi nue dans une source naturelle avec un homme qui la regardait. Quelques minutes plus tard, il fit de même et la rejoignit dans l’eau chaude.
S’approchant d’elle il lui passa une main sur le visage et prit ses lèvres dans un baiser fougueux. Elle se laissa faire et sentit au plus profond d’elle-même une grande joie, le désir était toujours intact entre eux et elle allait en profiter.
Isabel savait pertinemment que Jack ne l’aimait pas, mais elle s’en moquait en cet instant présent, tout ce qui comptait c’était d’être dans ses bras et de lui rendre les baisers avec autant de passion.

Une caresse en appelant une autre, ils se retrouvèrent en train de se donner l’un l’autre avec une joie sans fin.
A bout de souffle, la miss se blottit dans les bras de Jack et logea son visage dans le creux de son épaule.


Wow !!


Le tonnerre gronda et Isabel entendit une voix, comme si cette personne était juste devant elle, une voix très en colère.

Vous n’auriez pas dû faire ça… Vous allaient tous payer… Tous mourir !!!!

Miss Miller leva les yeux vers Jack et chercha dans son regard si lui aussi avait perçut cette voix et on peut dire que oui, il avait l’air effrayé. Lui caressant le visage, elle lui dit :


Nous arriverons à le détruire, nous ne mourrons pas, je t’en fais la promesse…. Nous sommes unis et IL ne pourra pas défaire cela….

Un baiser sur la tête brune et ils sortirent de l’eau. Après avoir mangé quelque chose, ils se couchèrent ensemble se tenant dans les bras l’un de l’autre pour ne pas avoir froid et surtout pour reprendre leurs étreintes. Elle avait enfin partagé sa magie et ressentait comme une aura bénéfique l’entourant de toute part.
Une nuit parfaite dans la montagne.

Le lendemain matin juste avant l’aube, Jack réveilla Isa et avant de repartir à la recherche de Nick et Amélia ils mangèrent un morceau.
Derrière cette grotte la montagne était escarpée, il fallait monter encore, le blond était presque certain que son frangin n’était pas loin. La jeune femme lui faisait confiance et le suivit sans rien dire, avec même un grand sourire sur le visage.
Arrivée à hauteur d’une autre grotte, Isa attrapa le bras de Jack pour qu’il ne rentre pas.


Ils sont là….. Comment je le sais ? Bonne question ? Il va falloir y aller doucement…..Oui je sais que je ne dois y entrer, tu devrait y aller seul, ton frère t’écoutera….Vas-y je t’attends ici…..

Un baiser sur ses lèvres et Mr McKenna s’engouffra dans la caverne.
Isabel resta seule devant à attendre, elle avait la très net impression d’être observée. Comme une certitude au plus profond de son être. Dans son corps. Dans ses os. Impossible de s’en débarrasser. Un long frisson la parcourut. Elle se tourna pour regarder derrière elle, mais il n’y avait personne, bizarre. Une voix dans le creux de son oreille la fit presque vaciller.

Te voilà enfin….


Isabel inspira profondément, puis poussa un lent soupir, elle vacilla. La tête lui tournait, comme si une brume s’était glissée dans son esprit, étouffant ses pensées, enveloppant son cerveau d’un voile de plus en plus épais à chaque battement de cœur. Elle secoua la tête pour tenter de s’éclaircir les idées. Peine perdue. La brume, épaisse et tiède, refusait de partir.

Ah, ma jolie…. Je t’attendais, tu sais….

Des doigts invisibles et impatients se posaient sur son corps pour la couvrir de mille caresses fiévreuses. Une ombre s’éleva de terre, se tordant dans le vent, tournant encore et encore sur elle-même, comme un être étrange se débattant pour prendre vie.
Isabel ne parvenait pas à bouger un muscle. Elle ne parvenait plus à parler. Impuissante, elle ne pouvait que regarder.
Les ténèbres semblèrent prendre vie. Un cri strident s’éleva dans les airs.
Tentant de revenir à elle, elle cria juste une fois avant d’être complètement sous l’emprise de Ramose.


NON !!!!

Le noir l’envahi tout entière…..
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyVen 3 Déc - 0:49

La discussion privée entre les six réincarnés donna d’étranges résultats. S’il l’avait provoquée, Josh ne s’attendait certes pas aux conséquences.
Qu’isabel se confesse quasi instantanément l’étonna. Les aveux de Jack étaient assez choquants. Quoique… Après tout… Il n’avait fait que suivre Bakenkonsou… comme lui-même l’avait fait, à la différence notable que lui était déjà amoureux de Neith tout comme le grand prêtre l’était d’Isisnefer.
Paser aurait poursuivi l’imposture des siècles durant ?


*Absurde*


Il devait bien exister un autre lien que celui de l’attraction charnelle pour les avoir obligés à sans cesse se rencontrer.
Josh avait beau se creuser la cervelle, il ne comprenait pas. Mais le coup le plus bas à recevoir ne tarda pas. Là, pas gênée le moins du monde, Miranda, SA NEITH, l’élue de toujours annonça clair et net que tous avaient dû être coupable à un moment ou l’autre, qu’elle-même avait cru conjurer le sort en circonvenant Ramose et en devenant son épouse. Elle n’avait agi que dans le but de le protéger lui, de les protéger tous.
Il se souvenait de cette époque… Il savait qu’elle était mariée à un sale individu, et leur passion commune n’en était pas moins vive. Jamais il ne s’était douté qu’elle avait vendu la mèche à l’ennemi…
Scié sur place, le sorcier fut heureux d’être assis sinon il aurait titubé sous le choc.
Lorsqu’il avait vu la terreur de Miranda après qu’elle ait tué le serviteur de Ramose, Cromwell s’était bien douté que Miranda devait compter pour le vizir et qu’elle s’en défendait. Serait-il possible que l’infâme éprouve de l’amour pour elle, pour elles toutes ?


*Non, pas lui, impossible !*

Une diversion intervint avec le passage éclair de Fitzgerald flanquée de Nick. On annonça le dîner au même moment. Miranda, pas démontée pour un sou, l’accrocha avec un :

J’ai besoin d’une douche et de passer quelque chose de moins froissé…Tu viens, chéri ?

Chéri n’était pas un toutou que l’on siffle ! Le ton n’était pas vraiment un ordre mais l’humeur de Josh était si affectée par les révélations dérangeantes de la jeune femme qu’il le prit comme tel. Il monta à sa suite, l’air renfrogné au possible.
Sitôt la porte de leur chambre refermée sur eux, il grogna :


Tu aurais pu me signaler que Sergueï était Ramose ! Si tu me l’avais dit, ensemble on aurait pu essayer de le descendre une bonne fois au lieu de quoi tu as… tu as osé… tu t’es comportée comme une… une traînée oui, c’est ce que je pense !

Il savait son comportement ridicule. Lui tenir rigueur d’une erreur lointaine était tout simplement idiot. Qu’en pouvait-il ? Là, en quelques minutes, il venait de recevoir mieux que des baffes... Pas directement mais son amour propre, lui, encaissait mal.

… Je comprends tes intentions de l’époque, c’est pas ça qui m’ennuie !... Jaloux ? Euh… peut-être bien… Ce n’est pas le plus grave… Le plus grave est qu’il te contacte encore ! Tu dis toi-même qu’il t’aimait, ne te leurres-tu pas toi-même ? Avoue que ça te plairait si c’était le cas ? N’est-il pas fascinant, ce mec ? Je parie qu’il renaît toujours beau gosse craquant... Tu t’en fous ? Heureux de l’apprendre !

Elle tenta de lui prouver que lui seul avait jamais compté et comptait encore : monsieur était frustré, il boudait. Il repoussa « gentiment » ses avances de conciliation :

Au fait, si tu es heureuse et fière d’être Miranda Sheridan, moi j’aime Neith. Va prendre ta douche, j’irai après.

Déçue ( ou vexée ?) Miranda le laissa seul ruminer un tas de trucs.

*Diviser pour régner… NDD, c’est qu’il y parvient, ce bougre ! Il faudra que je parle à Paul… Jack est trop en dehors… tout est de sa faute, finalement. *

Quand Miranda reparut, il ne lui adressa pas un regard et fila à son tour se rafraîchir.
Ils descendirent ensuite pour assister à un dîner très… pénible. Jack et Nick étaient à couteaux tirés avec pour seul objectif de conquérir les bonnes grâces d’une Amélia Fitzgerald très hautaine qui annonça froidement vouloir déserter les lieux par hélico dès le lendemain. De quoi semer une belle pagaille. Les frères McKenna en virent aux mains dans le hall. Josh et Paul se chargèrent de séparer ces chiens enragés. Ce que déclara Morgan laissa Josh songeur :


*Amélia serait donc une intrigante lâchée ici pour semer la zizanie ? Son coup est réussi et, si je ne m’abuse… Il est vrai qu’elle a… du style*

Nuit… houleuse. Miranda semblait lui en vouloir de ses remontrances, lui était trop pensif pour chercher la réconciliation. S’ils s’allongèrent côte à côte, aucun ne se tourna vers l’autre.
Rêve ou réalité ? A force que tous avouent recevoir des messages du Vizir antique, il lui sembla en percevoir aussi à travers les brumes de ses songes :


Tu ne gagneras pas. Laisse-la-moi ! Elle était mieux avec moi qu’avec toi. Tu aurais dû la voir se pâmer dans mes bras… tu ne seras jamais à la hauteur.

Il fallait descendre déjeuner. Les amants d’hier se boudaient aujourd’hui. Sans appétit, Josh grignota un fruit, distrait. Tiens ? Isa parlait d‘hélico en panne ? Amélia quittait la table ?

*Bon débarras !*

La suite dépassa l’entendement. On amena le vieil ermite des montagnes dans un état lamentable.
Tant pis pour la discrétion, tôt ou tard, tous les présents de l’île sauraient qu’il y avait des sorciers dans le lot. Sa brave baguette examina le malade mais aucune information ne s’en dégagea. Quoique Paggitt, le membre des gardiens du secret dévoué à leur cause, tente de le sonder à revigorer Ka’Huna, leurs efforts furent vain. Une magie plus puissante devait être invoquée pour tirer le mourant du sort qui l’attendait. Les filles s’unirent dans cette tâche.
Beau spectacle en vérité !
Pauvre Neith ! Rompue par cet exercice, elle chercha son appui, et le trouva sans difficulté.
Cromwell était heureux qu’elle veuille de sa force pour se ressourcer. Cela lui prouva d’une singulière façon qu’ils formaient plus qu’une équipe : un couple soudé.


Les choses n’en demeurèrent pas là. Récupérant sa force vitale, le ressuscité réclama qu’on lui amène… Amélia.

*C’est donc de sa faute !*

Il n’en fallut pas plus pour que Cromwell se jette dans l’escalier, suivi par tous les hommes.
Comment Nick le devança-t-il dans sa course ? Il devait être particulièrement pressé de mettre la main sur la donzelle.


Amélia…qu’as-tu fait ? Ka’Huna…que lui as-tu fait !?

On a vu ce qu’elle lui a fait ! T’en mêle pas, Nick !

Aidé de Paul, qui semblait y prendre un malin plaisir, il ceintura la belle qui se débattit avec fureur en injuriant ses tourmenteurs.
Traînée de force jusqu’aux pieds de l’ermite, celui-ci confessa des choses étranges concernant un retour de magie de la part des forces obscures.


*Aurait-il fabriqué un retourneur de temps interdit ? Ou invoqué des démons ou… Misère…*

Si Josh pâlit, nul ne s’en aperçut mais pour lui une chose s’éclaira : Ka’Huna LUI avait parlé ! Il avait été puiser en Ramose des souvenirs dont il avait fait part à Miss Fitzgerald et l’autre s’était vengé du… dérangement.
Perdu dans ses pensées, Josh réalisa soudain qu’un débat véhément s’élevait autour de la « coupable ». Tous la jugeaient comme fauteur de troubles et la vouaient aux gémonies.


*Ils sont fous, ma parole ! Ils ne comprennent donc rien ? Se disputer ne sert à rien. *


Au beau milieu du débat pour déterminer que faire avec la traîtresse, cette dernière prit bellement la clé des champs. Sauf que de champs il n’y en avait point…
De plus, elle aurait un guide avec elle : Nick !
L’amoureux s’était fait la malle en douce à sa suite. Jack déclara, fâché :


Et à quoi vous attendiez vous ? Qu’il la laisse tomber ? C’est pas son genre. Il fera n’importe quoi pour la protéger si vous cherchez à lui faire du mal. Vous feriez tous la même chose pour défendre ceux que vous aimez. Je connais mon frère et ce sera jusqu’aux dernières conséquences.

Il se lança alors dans une diatribe assez virulente, expliquant les conditions dans lesquelles devaient se trouver les fuyards ainsi que des réflexions quant à ses « contacts » personnels avec Ramose.
Josh fronça les sourcils :


*Contacté, lui aussi ? Il en a de la chance !*

Une remarque retint particulièrement l’attention de Cromwell :

On est…même si on aurait du mal à y croire, plus proches que nous ne l’avons jamais été.

Mais Jack ne s’arrêta pas là et devint menaçant :

Nous allons chercher ces deux là…parce qu’ils sont indispensables pour le bon aboutissement de cette histoire tordue… Amélia est SON pion…Nick, mon frère…et je vous avertis…si jamais il lui arrive quelque chose, à Nick…c’est moi, personnellement, qui me chargerai de vous envoyer en enfer !

On s’équipa alors comme il le fallait pour cette expédition au cœur de la montagne. Selon Jack, les autres se réfugieraient, le plus sûr, dans un réseau de grottes difficiles d’accès.

Marche pénible pour beaucoup… De temps à autre, Cromwell tenta de pister les absents à l’aide d’un patronus. Chaque essai se solda par un échec, ce qui ne sembla pas étonner McKenna
:

La magie de la nature contre la vôtre…et elle est forte.

Plus ils avançaient, plus les idées de Cromwell se renforçaient au sujet de Jack ; il les tut.
Qu’il faille se séparer ne surprit personne. Les couples naturels se dirigèrent dans des directions opposées.
Miranda était très silencieuse. Son mutisme pesa sur Josh tel le poids d’un remords. Plusieurs fois, il lui tendit la main dans des endroits difficiles à franchir, elle l’accepta de mauvaise grâce.
Le temps n’était pas superbe, loin de là. S’ils ne s’abritaient pas, ils seraient trempés.
Bientôt la visibilité serait nulle, Cromwell avisa une cavité assez large pour les recevoir au sec.
Avec un soulagement évident, Miranda voulut déposer son sac à dos, Josh l’y aida, lui soufflant à l’oreille :


Je suis désolé...

Retournée d’un bloc, elle lui lança un regard noir qu’il ignora :

Sincèrement désolé… Je n’avais pas à te parler ainsi hier, ni à te tirer la tête si… bêtement. Oui, je suis un idiot fini, tu devrais le savoir depuis le temps… On ne reviendra pas là-dessus, hein ?

Elle hésitait, lui n’y tint plus. Il l’étreignit fortement, lui clouant le bec d’un baiser dévorant.
Torride réconciliation ? Non, l’endroit ne s’y prêtait pas du tout.
Dépliant les couvertures, ils se blottirent l’un contre l’autre après avoir allumé un petit feu sur lequel ils réchauffèrent des conserves.
Josh grilla une cigarette, rêvant tout en haut en regardant la fumée
:

Tu sais, j’ai la nette impression que Jack fait tout pour qu’on ne les retrouve pas de sitôt… Il est très protecteur vis-à-vis de Nick… J’ai beaucoup réfléchi en marchant et je ne peux lui donner tort dans ses déductions… Lesquelles ? Que jamais nous n’avions été si proches les uns des autres. Rappelle-toi nos autres vies… on s’est raté souvent mais quand ce fut possible, nos rencontres n’ont jamais été… complètes et ça on le doit aux… gardiens du secret… (il rit) Ouais, d’accord, Rassim a tenté de nous entuber bellement mais n’y est pas parvenu. Il voulait le pouvoir à travers vous, les filles, et nous éliminer pour vous préserver. J’espère que Jack ne tardera pas trop à rejoindre nos rangs. Si la fusion est totale, nos ennemis n’auront qu’à bien se tenir.

Le ciel entendit-il ce vœu ? Le fait est qu’il se déchaîna de féroce façon.

*Mauvais présage ? *

Sentant Miranda frissonner, il resserra son bras autour des épaules de sa belle :

Dors ma chérie. Je vais veiller.

S’il n’avait tenu qu’à lui, Josh aurait plaqué les autres à ce moment béni. Que demander de plus que de connaître la paix sans voix insidieuse dans la tête… Mais la paix a son prix : il resterait.

En bas, relégué à la protection des femmes McKenna,de Ka-Huna et des domestiques, Paggit ne se formalisa pas d’un tel traitement d’isolement. Iolani et Elisabeth étaient des compagnes plaisantes. L’ermite dormit jusqu’en début de soirée ne dérangeant personne.
Il parut soucieux malgré ses affirmations d’être en forme. Après un dîner léger, il souhaita reprendre le chemin de sa grotte, ce qui lui fut, gentiment mais fermement refusé. La soirée s’écoula en douceur au coin de la cheminée. Le roulement de tonnerre et les premiers éclairs firent sursauter tout le monde. Paggitt ne put s’empêcher de constater l’air inquiet du vieillard. Là-dessus, il s’inquiéta également. Dès qu’il eut l’occasion d’un aparté avec l’ermite, Andrew se lança :


Que redoutez-vous ? Va-t-il se passer du vilain cette nuit ?

Un de ses sourires énigmatiques flotta sur les traits rabougris de l’ermite qui sembla penser à haute voix, les yeux vagues :

Une bonne chose se passe, d’autres sont fâchés… nos amis courent un danger.

Comme revenu d’une transe, il regarda le majordome de Miss Sheridan :

Ils auront besoin de renfort… Pourriez-vous en appeler ?

Pris de court, Paggitt balbutia :

Le réseau de communication a été saboté tout comme l’hélicoptère…

Voyons, mon cher, je ne parle pas de ce genre de contact…

C’est que je… Contrairement à Mr Cromwell, je ne suis pas très… au top…

Vous manquez surtout de confiance en vous ! Qui n’essaye rien n’a rien ! Si vous connaissez des gens susceptibles d’aider nos amis, vous devez, vous m’entendez, vous devez les appeler.

Vous ne comprenez pas mon problème, se rebiffa Paggitt. J’aimerais le faire mais… je ne sais pas vraiment qui est… qui. Si je me trompe… ce sera peut-être pire !

Depuis la trahison de certains membres de la confrérie des gardiens du secret, Andrew doutait de tout un chacun. Il promit d’essayer de sélectionner les meilleurs amis des réincarnés au plus vite.
Quand tous furent monté se coucher, seul devant les flammes de l’âtre, Paggitt agita sa baguette.

Au petit jour, sous la grisaille déprimante, ils se remirent en route sans trop savoir où aller.
Miranda semblait attirée par une direction, ils suivirent son instinct.
Insensiblement, ils s’étaient rapprochés d’une paroi percée de nombreux orifices. Le nez de Josh se plissa en humant la sorte de brouillard qui les environnait. Une sonnette d’alarme retentit dans son esprit :


STOP ! cria-t-il presque. Je pense que l’on juste au-dessus d’une soufrière. Ces vapeurs sont mauvaises. Tu tiens vraiment à aller par là ?

Puisqu’elle insistait, il la força à se couvrir d’un têtenbulle. Ils avaient l’air fin !
L’ascension reprit, longue, ardue parmi ronces et rocaille.
Une sorte de plateau se distingua bientôt. Un peu de repos ne ferait pas de mal. Josh s’assit sur le premier caillou jugé digne de recevoir son postérieur. Il s’attendait à ce que Miranda se pose aussi. Cependant, elle demeurait debout, en alerte.


Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as vu quelque chose ?

Du doigt, elle pointa une forme allongée sur le sol.
Tant bien que mal, ils coururent sur le sol inégal jusqu’à ce qui s’avéra être un corps humain inanimé. Pas un des moindres...


Isabel ? Mais qu’est-ce qu’elle fait là toute seule ?

Tandis que Miranda essayait de ranimer Mésyt, Josh s’époumona :

JACK ! JAAAACK !

La bulle qui l’isolait des nuisances extérieures freinait les sons émis ou alors Jack était sourd comme un pot. En tout cas, nul ne répondit.
L’entrée d’une caverne se dessinant à proximité, Josh l’indiqua à Miranda. Prenant l’inconsciente dans ses bras, ils pénétrèrent tous les trois dans l’antre de roches.
Déposant son fardeau sur le sol, Cromwell constata qu’Isabel respirait beaucoup mieux. Ilse jeta un finite et s’apprêta à lancer un puissant revigor quand un bruit suspendit son geste. Se retournant, il eut la surprise de voir Jack apparaître du fond de la grotte.


Jack, ça va ? On a trouvé Isabel évanouie là-dehors.

Il n’avait pas l’air de souffrir de quoique ce soit. Il s’approcha, grommela quelque chose d’indistinct, comme si le sort de la jeune femme ne l’inquiétait nullement.
Son attitude agaça Josh qui lui tourna le dos et voulut se consacrer à Isabel. Grâce à Miranda, la jeune femme reprenait ses sens… si l’on peut dire. Elle divaguait, impossible autrement. Selon elle, IL était sur l’île, IL l’avait presque violée, IL avait voulu l’entraîner avec lui.
La pauvre fille terrorisée tremblait comme une feuille dans les bras secourables de sa « sœur ».
Sous le regard insistant de Cromwell, McKenna daigna se pencher sur la jeune femme. Il lui tint des propos apaisants ; la manière dont elle réagit en s’accrochant à lui prouvait bien des choses…
Mine de rien, Josh gambergeait. Il écarta Miranda, la tirant dans un coin plus reculé :


T’en penses quoi ? Ce salaud était planqué bien à l’abri ici où l’air est respirable tandis qu’elle suffoquait dehors… du soufre oui !... ça donne des hallucinations… Je ne sais pas ce qui me retient de lui casser la gueule !... appeler les autres ? On a essayé hier, rien ne passe ! Il va quand même falloir qu’il s’explique ce McKenna !

Bien décidé à régler des comptes malgré les supplications de Miss Sheridan, Cromwell prit sa tête des mauvais jours en revenant vers l’autre couple. Il posa la main sur l’épaule de Jack, prêt à frapper la jolie tronche quand elle se retournerait, quand une animation se produisit à l’entrée de la grotte. Par réflexe, il sortit sa baguette, et…
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Amélia Fitzgerald
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptySam 11 Déc - 19:20

Aimait-elle Nick ? D’une certaine façon oui.
Miss Fitzgerald n’ayant jamais réellement fondu pour un homme, elle ne pouvait donc pas vraiment savoir ce qui lui arrivait. Ce dont elle était certaine c’est qu’avec Nick, elle était bien.
Le poids de sa mission l’écrasait. Pourtant elle avait l’habitude d’être roublarde et savait toujours tirer son épingle du jeu. Si celui-ci valait la chandelle, elle était quasi prête à tout. Or là… Elle réalisait maintenant qu’elle avait beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans cette histoire.
Quelque part, elle savait déjà avoir trahi son « fiancé » en ne l’ayant pas averti de suite de sa trouvaille. La première partie de sa mission était accomplie avec la localisation des McKenna. Cerise sur le gâteau, les autres avaient rejoint le groupe. Ça lui faisait un sérieux paquet d’ennemis dans les parages à présent...
Il lui restait à circonvenir Isabel. Pourquoi ? Peu importaient les raisons, Steve les connaissait, lui.
De sa visite à l’ermite, plusieurs choses s’étaient éclairées pour Amélia.
Jamais elle n’avait imaginé que Steve soit la réincarnation d’un Vizir égyptien. Qu’il ait acquis une telle science, un tel pouvoir occulte s’expliquait au travers des siècles traversés.
Sa quête semblait éternelle : séparer les prêtresses de jadis, détruire leur vie. C’est donc qu’il en avait peur.
Cette constatation l’avait amusée au départ. Elle avait du mal à imaginer Steve craindre quelque chose. Les faits révélés par Ka’Huna ne laissaient aucun doute là-dessus.

Celle nuit-là, Amélia avait fait un choix : elle n’obéirait plus à personne... les yeux fermés.
En pleine connaissance de cause, elle avait rejoint Nick même si c’est Jack qu’elle devait séduire pour le séparer d’Isabel. Son instinct lui avait démontré qu’entre Jack et Isabel, à part une attirance physique, aucun sentiment vrai n’existait. La façon dont le garçon la regardait, elle, prouvait qu’il se damnerait pour ses beaux yeux mais elle s’en fichait. Nick était beaucoup plus… intéressant, son attachement plus profond.
Pas de calcul dans cette nuit torride, cette nuit… d’amour.
Des amants, elle en avait eus, pas des tonnes, juste de quoi satisfaire sa sensualité. Là, elle découvrit la joie du partage et en fut très remuée. Jamais elle n’avait ressenti ça !

Quand réveillée, il se pencha sur elle, leurs regards se croisèrent. Elle aurait voulu avoir le courage d’exprimer ses sentiments mais n’osa pas. Elle avait commis une erreur, et le paierait tôt ou tard.
Autant s’en tenir à sa ligne de conduite et faire ses bagages comme prévu.
Une surprise de taille l’attendait dans sa chambre. Là, bien en évidence sur son oreiller, reposait un bout de bois. Pas n’importe lequel ! Eberluée, elle s’en empara, ressentant immédiatement la sensation familière que lui procurait l’objet. SA baguette !
Par quel détour était-elle arrivée-là ? Elle n’en avait qu’un soupçon : LUI !
IL la lui rendait. Devait-elle considérer ce cadeau comme une preuve de son « affection » ?
Elle jugea qu’il s’agissait plutôt de lui fournir un moyen de défense. Reconnaissante, elle la fourra dans son jean et alla se rafraîchir.

Douchée, vêtue, elle mourrait de faim en pénétrant dans la salle à manger.
Une fois de plus l’ambiance était à couteaux tirés…
Miss Miller apparut et, très vite, annonça la couleur :


Non, je ne vais pas bien du tout, l’hélico est en panne et on ne peut pas sortir d’ici…

Un coup dans l’estomac n’aurait pas fait plus de mal à Amélia dont les projets tombaient à l’eau.
Qui avait osé lui couper ainsi l’herbe sous le pied ? Nick pour la faire rester ? Jack, pour la même raison ? Isabel afin d’empêcher qu’Amélia aille cafter ? Un des autres ?


*M’en fous ! Je pars !*


Rageuse, elle se leva et courut terminer son bagage qui, il est vrai, tenait en très peu de choses. Vite bouclé, le petit sac posé sur le lit la nargua. Amélia s’assit lourdement à côté, les idées à l’envers. Partir ? Rester ? Nick ? Jack ? Nick emportait la palme mais… Rester près de ces gens serait leur attirer encore plus d’ennuis qu’ils n’en avaient. La seule solution était de fuir même si l’envie n’y était plus depuis la veille.
Elle en était là de ses conclusions quand elle perçut une cavalcade dans l’escalier. On courait droit vers… sa chambre.
Le premier à débarquer fut Nick. Elle se dressa dans l’incompréhension totale d’une telle invasion car les autres suivaient. Il l’apostropha :


Amélia…qu’as-tu fait ? Ka’Huna…que lui as-tu fait !?


Ka’Huna ? Mais…

Cromwell et Morgan la ceinturèrent, elle se rebiffa :

Lâchez-moi, espèce de brutes ! De quel droit osez- vous… Nick empêche-les ! J’ai rien fait du tout !


Nul ne l’écouta. Malmenée, on la força à descendre pour la flanquer aux pieds de l’ermite qui semblait revenir… de loin.
Désorientée, se demandant à quoi rimait ce cirque, Amélia écouta les autres juger… son cas. Miss Miller ne l’appréciait vraiment pas :


Je sais que cette folle est venue voir Ka’huna hier….. Comment je le sais ? Parce que je l’ai suivie, oui je n’ai jamais eu confiance en elle… Elle est là juste pour mettre la pagaille entre nous, et on peut dire qu’elle y est arrivée…

*S’il y a une folle ici c’est toi, pauvre cloche !*

L’un après l’autre chacun la chargeait des pires maux de la Terre. L’archéologue voulut mettre un terme à la folie générale. Amélia gambergeait :

*Si au moins ils me laissaient parler… Ils n’écouteront rien. Tout juste s’ils ne me jettent pas aux requins…*

Belle empoignade entre ces imbéciles ! Relevant la tête, elle croisa le regarda de Nick. Mitigé le jeune homme semblait partager ses craintes. Elle crut y lire :

Fuis !

Ordre muet parfaitement en accord avec ses intentions. Nul lien ne l’entravant, la belle joua les filles de l’air. Sportive émérite, Amélia piqua le sprint du siècle et s’évada au nez et à la barbe de ses tourmenteurs.

Courir, mettre le plus de distance possible entre ces fous et elle, Miss Fitzgerald n’avait pas d’autre but pour le moment.
Agile tel un chamois même si elle ressemblait à une biche aux abois, elle fonça droit devant elle dans la végétation inconnue de l’île. Où aller ? Pas d’importance. Il fallait courir.
Même en étant aguerrie et poussée par l’adrénaline, la jeune femme dut s’arrêter reprendre son souffle. Un rocher sympa lui parut un abri convenable. Elle s’y accroupit et rassembla énergie et idées.


*IL doit savoir… *

Ne savait-il pas toujours tout ?
Perdue, elle hésitait à s’avancer davantage dans la nature sauvage. Pour enrager, elle fulminait bellement. Piégée de tout côté, comment se sortir du pétrin ?
Des bruits lui parvinrent. Quelqu’un l’avait suivie. Elle le vit venir vers elle, la mine… fâchée ? Anxieuse ? Il s’assit à proximité, las :


tu sais ce qui va se passer maintenant !? C’est ça que tu voulais ?...Dis moi, Amélia, c’est ça que tu voulais ?
Je me demande qui tu es vraiment…même si çà n’a plus d’importance…on est tous les deux du même côté…c’est à dire avec les autres à nos trousses !


Je ne t’ai pas demandé de m’aider… Je saurai me débrouiller seule.

Ah bon…tu as des moyens infaillibles pour te tirer de là !?

Elle l’aurait souhaité mais ce n’était pas le cas.

Bien sûr, je ne suis qu’un pion de plus dans ton jeu, si adroit…C’était quoi pour toi, la nuit dernière ?...Un mouvement de plus sur l’échiquier ?...J’espère que ton Maître saura te récompenser dûment…mais en attendant, on ne peut pas rester là !

Une envie furieuse de lui flanquer une baffe la démangea mais elle se retint car il n’avait pas tort. La traque devait s’organiser derrière eux. Sans ménagement, il la poussa à se bouger les fesses.
Fermée, butée, Amélia ruminait en suivant le mouvement ascensionnel. Où diable les menait-il ? Le temps, déjà maussade, vira à la pluie fine mais pénétrante. Ils ne possédaient que leurs vêtements sur la peau, autant les préserver.
Par chance Nick connaissait les lieux comme sa poche. Il leur dénicha une vaste grotte qui les prémunirait des intempéries en les rendant invisibles aux autres.

La laissant dans un coin, McKenna s’installa à distance, boudeur.
N’ayant pas dit un mot durant la montée, Amélia trouva idéale l’occasion de vider son sac. Elle en avait gros sur la patate et sentait qu’elle allait exploser si elle ne se lâchait pas.
Campée sur ses deux pieds, elle toisa Nick de haut :


Comme tu l’as dit : on a les autres à nos trousses ! Tu as choisi de me retrouver avant eux, libre à toi ! Seulement sache que je n’ai qu’un seul maître : moi !


Le sourire ironique du jeune homme l’agaça.

Tu ne me crois pas ? Tu devrais pourtant. Je suis la maîtresse de Steve Iron depuis plus d’une année. Il change de nom comme de chemise, cet homme. Ce qui nous lie est un mélange de passion et de haine. Tu as dit que tu n’étais qu’un pion dans mon jeu… c’est faux. NOUS sommes des pions dans son jeu à lui.
Avant d’aller voir Ka’Huna, j’ignorais tout de cette histoire de réincarnés, je le jure. J’ai pas trop compris ce que ce brave homme a entrepris pour me révéler ça mais, une chose est sûre : Steve l’a su et s’est vengé sur lui. J’ai commis bien des choses malsaines dans ma vie mais je ne toucherai jamais un vieillard ni un enfant.
Steve m’a envoyée dans les parages pour localiser Jack et Isabel. Autant que possible, je devais éviter qu’ils fusionnent… Ouais, c’est réussi… jusqu’ici ! … Oui, je devais séduire Jack mais il est des choses qui ne se commandent pas… Je ne l’aime pas, il ne me plaît même pas ! … attends, laisse-moi finir. Quand les autres ont débarqué, j’ai bien senti leur magie… Oui, je suis sorcière aussi, tu as saisi. Seule contre vous tous, j’avais peu de chance de réussir. Est-ce pour ça que Steve m’a envoyé ça ? (elle sortit sa baguette) Je n’en sais rien.
Dans la grotte, Ka’Huna m’a dit que je devais faire un choix. C’est pour ça qu’il m’a fait… remonter le temps et les époques des réincarnations. Il voulait que je sache qui était Steve, et ce qu’il voulait vraiment. (rire sans joie) Il ne m’aime pas, il n’a jamais aimé que lui et surtout le pouvoir.
Voulait-il éprouver ma « fidélité » en m’envoyant ici ? C’est très possible… Je t’assure qu’il sera servi !


Elle vit à sa tête que Nick se méprenait sur ses intentions.

Tais-toi, idiot ! Si j’avais voulu l’avertir, ce serait fait. Si je voulais le faire venir, il suffirait que j’envoie un simple message. Je ne ferai plus jamais rien de ce qu’il me demandera… Pourquoi ? Ben… parce que je déteste que l’on se fiche de ma poire... et aussi parce que… Je… Je…

Pour éveiller la curiosité de Nick, c’était gagné. Il se dressa et la domina de sa taille, lui gueulant dessus… pour la forme.

Tu tiens tant que ça à le savoir ? Eh bien c’est parce que je t’aime toi ! Toi avec ton caractère si… gentil… si franc… si doux. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Voilà, tu es content ? Ben tant mieux !

Rageuse, elle lui tourna le dos pour qu’il ne voie pas ses larmes. Faire un aveu pareil, elle, Amélia Fitzgerald ? Il fallait qu’elle soit drôlement atteinte. Manquerait plus qu’il se mette à rire, la honte serait complète. Mais il ne rigola pas.
Avec des gestes d’une douceur extrême, il la retourna contre lui pour l’étreindre à l’étouffer.
Des mots d’amour, elle en avait déjà entendus bien des fois. Une différence énorme existait ici : ils étaient sincères. Nick n’avait rien de son faux-frère, Dieu merci ! Elle sut avoir fait le bon choix et répondit avec ardeur à la fougue du garçon.

La baguette d’Amélia joua dans l’obscurité de la grotte. Un feu sans fumées s’alluma tandis que, blottie dans des bras aimants, elle s’épancha à nouveau.
Raconter son parcours d’enfant gâtée, ses dissimulations, sa rencontre avec Steve étaient naturels. Pas de mensonges, elle n’en voulait plus.


Je riais des filles amoureuses… je me moquais d’elles… Je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir… puis tu es venu… et j’ai… j’ai peur. Serre-moi plus fort, je suis morte de trouille… Tu ne le connais pas. Steve est pourri jusqu’à la moelle des os. Il jouit des souffrances des autres… Je ne sais pas comment le contrer… Je suis sorcière oui… comparée à lui, je peux me rhabiller.

Il riait, non de moquerie mais tel un enfant heureux, insouciant.


On pourrait filer en douce… Je pourrais réparer l’hélico… Jack ? Quoi Jack ?... Tu crois encore en lui ? D’après ce que Ka’Huna m’a fait voir, c’est un fourbe, un égoïste de la pire espèce ! Il n’aime pas Isabel, il la désire… c’est pas pareil, maintenant je le sais…. Comment je sais ? Devine !

Malgré la tempête du dehors, ils s’amusèrent à se prouver leur attachement en se taquinant mutuellement.
Longue nuit d’aveux et de soupirs. Peu de sommeil ? Et alors ? Jeunes et en pleine santé, ce n’est pas ça qui allait les transformer en lavettes.
Nick était décidé à retrouver volontairement les autres pour leur expliquer la position d’Amélia :


Ils n’y croiront pas. Ils penseront que je les manipule, que je te manipule… Morgan ? Ah, celui-là ? (haussement d’épaules) Lui comme tant d’autres a cru me mettre en laisse… Je l’ai laissé, il n’était pas content. S’il faut en passer par le véritaserum, je le prendrai mais je ne tolèrerai pas que Miller s’en mêle… Jalouse ? Tu te fous de moi (rires) Steve la veut pour s’emparer de ses pouvoirs et agrandir les siens. C’est la plus crédule des trois mais… (froncement de sourcils) s’il circonvenait Templeton, on serait mal… J’ai vu qu’il l’avait appelée, elle n’a jamais répondu…

Il fut décidé de quitter la grotte et de tenter malgré tout un rapprochement avec les autres.


Où sont-ils d’après toi ?


Nick était persuadé que Jack les aurait égarés volontairement dans plusieurs directions. Ils dévalèrent joyeusement les escarpements, en escaladèrent d’autres comme poussés par un vent invisible.
Ce qu’ils virent à distance les fit piler sur place. Un Jack en guenille, l’air perdu, se dirigeait vers une des nombreuses cavités creusées dans la roche.
Plus loin, ils devinèrent un autre mouvement : Shirley et Paul étaient en approche.
Amélia pâlit :


Stop ! Je… je ne vais pas plus loin. Ça sent mauvais par ici… pas le soufre… Il y en a mais c’est pas ça… Je sens… SA présence. Je ne peux pas… je ne veux pas le voir… il me tuera
!

Tremblant comme une feuille, elle se raccrocha à Nick pour qu’il lui confère un peu de sa force tranquille.
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Miranda Sheridan
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Miranda Sheridan


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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 15 Déc - 19:24

Miranda avait appris, très jeune, le prix de l’attachement aveugle. Enfant, elle avait aimé indéfectiblement, ses parents. Ils étaient le centre de son petit univers. Certes, loin d’être les parents idéaux, les siens, la délaissèrent la plupart du temps au bon soin des domestiques. Mais elle adorait les rares moments où ils semblaient se souvenir de son existence. Ignorée, mal aimée, gâtée outre mesure pour compenser ce manque ? Oui. Elle avait subi tout cela mais avait aimé, sans détours, arrière pensée, avec la loyauté unique d’un enfant avide de tendresse. Leur mort, trahison ultime, abandon final. Elle avait 12 ans et se jura ne jamais aimer de sa vie. Aimer créait dépendance et celle-ci rendait vulnérable, faisait craindre l’oubli. Miranda la dure, la froide, l’indifférente, despotique tyran. Ses vœux étaient ordres, elle entendait être obéie. On la taxait de mauvaise, tant mieux. Implacable, sans aucun doute. Déterminée, personne n’aurait osé penser le contraire. À 25 ans, Miranda ne se méprenait pas sur les vérités flagrantes de sa vie : le pouvoir est un sommet solitaire, sans partage. Isolée par son arrogance, elle regardait le monde de haut. Solitaire entourée d’une cour de faux amis, prétendants fallacieux et esclaves payés, Miranda ne vivait pas, elle régnait.

Peut on tellement changer ? Peut on délaisser les schémas établis de toute une existence et se vouer en corps et âme à un autre être humain ? Oui.
Miranda soupira. Ses révélations n’avaient pas du tout été du goût de Joshua. C’était vrai que reconnaître face à tous qu’elle avait été l’épouse de Ramose, à l’époque de la Révolution russe, ne lui avait pas attiré trop de sympathies mais celui là était le moindre de ses soucis, le seul avis qui comptait était celui de l’homme aimé…et pour le moment, il n’était pas trop encourageant, cet avis.

Tu aurais pu me signaler que Sergueï était Ramose ! Si tu me l’avais dit, ensemble on aurait pu essayer de le descendre une bonne fois au lieu de quoi tu as… tu as osé… tu t’es comportée comme une… une traînée oui, c’est ce que je pense !

*Seigneur, quel homme borné !*

Merci quand même…Je te fais remarquer que quand je me suis mariée avec lui je n’avais que 17 ans et pas la moindre idée d’être…Neith ni qu’il y avait un Ramose ni rien de rien. Après tout, c’est plutôt lui qui avait de quoi écumer…ne l’ai-je pas trompé en devenant ta maîtresse, alors ? À partir de là…qu’importait son nom…Nous avons bien essayé de nous défaire de lui…mais il était très fort…trop !

Il n’en était pas plus satisfait pour ça et continua à tempêter.

Oh là, Josh…on dirait que tu es jaloux !

Elle aurait dû se mordre la langue.

Jaloux ? Euh… peut-être bien… Ce n’est pas le plus grave… Le plus grave est qu’il te contacte encore !

Et que veux tu qu’il fasse d’autre !? Il ne perd rien à essayer !

Commentaire malheureux.

Tu dis toi-même qu’il t’aimait, ne te leurres-tu pas toi-même ? Avoue que ça te plairait si c’était le cas ?

Miranda souffla, énervée.

Ce que tu peux être idiot !

Mais l’autre ne démordait pas.

N’est-il pas fascinant, ce mec ? Je parie qu’il renaît toujours beau gosse craquant...

S’il continuait comme cela, elle allait finir par voir rouge.

Même s’il était le dernier homme sur Terre !

Tu t’en fous ? Heureux de l’apprendre !


En une dernière tentative de l’amadouer, elle s’approcha et lui entourant le cou de ses bras, l’embrassa sur le menton.

Il n’y a que toi qui comptes…Tu le sais…tu l’as toujours su !


Mais il ne voulait rien savoir.

Au fait, si tu es heureuse et fière d’être Miranda Sheridan, moi j’aime Neith. Va prendre ta douche, j’irai après.

Va au diable !


La soirée fut aussi pénible que possible. Pour la finir en beauté, les McKenna en vinrent aux mains et il fallut appliquer la force brute pour les séparer.

*Ça devient bordélique, pas à dire !*


Si la Fitzgerald voulait s’en aller, qu’elle s’en aille, bon débarras ! Mais bien sûr, qui dit que les choses doivent être faciles ? Une fois l’incident maté, chacun s’en alla de son côté. Josh boudait. Son esprit, à elle, n’était plus à la conciliation. Pour la première fois depuis le début de leur relation, Miranda se coucha en lui tournant le dos. Le sommeil fut long à venir mais elle ne changea pas d’avis. Lui, non plus, d’ailleurs.

Le lendemain. Jour de révélations. On commençait à en avoir marre, des surprises. L’hélicoptère, unique moyen pour quitter l’île, pour le moment, avait été mis hors d’usage. Par qui ? On n’allait pas prétendre que le ou la coupable se lève et avoue !


Appétit envolé, ignorant Josh, qui l’ignorait, elle, Miranda enrageait. Loin de s’arranger, la situation allait plutôt de mal en pire. Isabel déclara avoir voulu quitter l’île, en fait c’était elle qui avait eu vent des dommages subis par l’hélico. Miss Fitzgerald ne le prit pas trop bien non plus et déserta la table.
Agacée, Miranda touillait son café depuis un bon moment quand on ramena le vieil ermite qui semblait à deux pas du trépas.

La suite se déroula rapidement et en grande confusion. La magie ordinaire n’ayant servi à rien, Shirley fut de l’idée que peut être si elles conjuguaient la leur, il serait possible de tirer Ka’Huna d’affaire. Sans trop savoir comment, les trois avaient réussi à arracher le vieil homme aux griffes de la mort. Effort éreintant est peu dire, Miranda se sentit vannée, à deux pas de s’effondrer, son unique réflexe fut chercher refuge dans les bras de Cromwell. En fermant les yeux, elle se laissa aller contre lui, rassurée.

L’ermite revenu à la vie réclama la présence d’Amélia, ce qui fut interprété comme une inculpation. Les hommes allèrent quérir la demoiselle avant que celle-ci ne s’avise de disparaître. Sauf qu’au lieu d’incriminer Amélia, comme le faisait Isabel , particulièrement poison ce matin là, Ka’Huna remit les pendules à l’heure…à sa façon, ce qui pour beaucoup n’éclaira pas trop leur lanterne. La seule chose que Miranda, encore assez chamboulée, capta pleinement fut qu’ils étaient, tous, dans des sales draps ! Comme toujours, l’étroitesse de l’esprit humain n’admet de misère sans chercher un coupable…Miss Fitzgerald était là, à point nommé.

Si Isabel n’y alla pas de main morte, elle non plus, ne se priva pas de donner son avis, de manière fort peu charitable…mais Miranda n’avait aucune envie de se montrer agréable avec cette harpie d’Amélia. Elle laissa aux autres le loisir de tirer leurs conclusions, elle avait les siennes et celles-ci n’étaient pas trop engageantes : Ramose était sur leur piste, se rapprochant chaque fois plus, déployant son obscure force…et eux ? Ils ne finissaient pas de se mettre d’accord !

Profitant de la pagaille, Fitzgerald prit la clé des champs de façon spectaculaire. Le cher Nick McKenna la suivit, plus discrètement, ce qui semblait, du moins à son frère, la chose la plus normale du monde, suite à quoi, le blond leur largua un sermon bien senti mais consentit à les aider à chercher les fuyards, non sans avant avoir envoyé au diable la pauvre Isabel, qui n’en menait pas bien large.

Équipés en gentils explorateurs, ils s’en allèrent battre la campagne. Miranda maintenait sa distance et se limitait à suivre le mouvement. Josh essaya à plusieurs reprises de se servir de son patronus pour dépister les fugitifs, mais chaque essai s’avéra vain. Jack fournit une explication plus que valable. La magie de la Nature était trop forte, la leur ne leur servirait de rien. Ils devraient se tirer d’affaire avec leurs propres moyens.

*Génial…maintenant qu’on sait s’en servir…ça ne sert à rien !*

Après une pause pseudo-déjeuner, on reprit la marche mais cette fois, séparés en couples. Paggitt fut renvoyé à la maison, où il serait certainement plus utile.
La pente était dure mais elle se garda bien de rechigner, suivant les pas de Cromwell. Qu’il tende sa main secourable à moment donné, ne l’étonna pas. Elle accepta l’aide, sans un sourire, décidée à tirer la tête autant qu’il le faudrait. Amoureuse, elle l’était, irrémédiablement. Disposée à tout sacrifier pour cet homme, certes. Supporter sa jalousie pour des faits appartenant à une autre vie, certainement pas !

À mesure qu’ils montaient, les conditions climatiques empiraient. Une petite bruine constante menaçait de les laisser trempés jusqu’à l’os mais elle ne pipait mot. Il trouva enfin un espèce de grotte, suffisamment spacieuse pour leur permettre de s’y installer. Nul confort, mais au moins ils seraient au sec et pourraient faire un feu. En se délestant de son sac à dos, Miranda se rendit compte qu’elle était si fatiguée que ses gestes semblaient engourdis, Josh vint à son secours, profitant pour murmurer à son oreille :

Je suis désolé...

Profonde inspiration. Elle se retourna et lui décocha un regard peu amène mais il ne lui laissa pas le temps de parler.

Sincèrement désolé… Je n’avais pas à te parler ainsi hier, ni à te tirer la tête si… bêtement. Oui, je suis un idiot fini, tu devrais le savoir depuis le temps… On ne reviendra pas là-dessus, hein ?

Je…

Pas le temps de dire plus, il l’enserrait dans une étreinte d’ours et l’embrassait comme si sa vie en dépendait. Avec un soupir d’aise, elle lui rendit son baiser puis s’écarta un peu pour le regarder.

Je t’aime.

Ça suffisait. Cela voulait tout dire.

Campement sommaire mais Miranda ne trouva rien à redire. Elle aida à l’aménagement, ce qui ne demanda ni temps ni gros efforts, pendant qu’il s’occupait du repas du soir.

Lovée dans se bras, Miss Sheridan suivait sa récapitulation des faits avec attention.


Tu sais, j’ai la nette impression que Jack fait tout pour qu’on ne les retrouve pas de sitôt… Il est très protecteur vis-à-vis de Nick…

Normal, c’est son frère, non ? Je ne m’attendais pas non plus qu’il nous conduise tout droit à lui, même si ce serpent à sonnettes qu’est Fitzgerald sème la zizanie…je suis prête à parier que Jack et son frère feront front commun…sais pas…c’est une impression.

Josh n’en semblait pas trop convaincu mais avait d’autres remarques à ce sujet.

J’ai beaucoup réfléchi en marchant et je ne peux lui donner tort dans ses déductions…

Lesquelles ? Il en a dit des choses…

Que jamais nous n’avions été si proches les uns des autres. Rappelle-toi nos autres vies… on s’est raté souvent mais quand ce fut possible, nos rencontres n’ont jamais été… complètes et ça on le doit aux… gardiens du secret…

Ne me parle pas de ceux là…fameux gardiens !

Cela sembla l’amuser.

Ouais, d’accord, Rassim a tenté de nous entuber bellement mais n’y est pas parvenu. Il voulait le pouvoir à travers vous, les filles, et nous éliminer pour vous préserver. J’espère que Jack ne tardera pas trop à rejoindre nos rangs. Si la fusion est totale, nos ennemis n’auront qu’à bien se tenir.

Ce fut le tour à Miranda de rire.

Fusion totale ? Sais pas…mais si on va attendre que Jack tombe amoureux fou d’Isabel…ça peut durer, s’ils se sont pas mis d’accord en 4.000 ans…Mais enfin…on verra bien ce que ça donne !

En tout cas, pour cette nuit, un bel orage. Il allait veiller, elle s’endormit, pleinement rassurée par sa proximité.

Josh la réveilla de très bonne heure. Un coup d’œil à l’extérieur laissa devenir un jour gris, il ne pleuvait plus mais ça ne tarderait sûrement pas à recommencer.

Ils avançaient au petit bonheur la chance, se laissant guider par ce qu’on pourrait supposer était de l’instinct.


C’est quoi cette brume ?, s’enquit Miranda en fronçant le nez, ça ne sent pas bien du tout !

Il avait remarqué la même chose et l’obligea à s’arrêter disant qu’ils se trouvaient certainement sur une soufrière et que ces vapeurs étaient mauvaises.

Pouah ! On fait quoi, alors ?

Tu tiens vraiment à aller par là ?

Elle acquiesça alors il l’affubla d’une ridicule bulle transparente qui, même si elle protesta, lui permit de respirait librement. Miranda se sentait comme un martien mais continua d’avancer jusqu’à parvenir à une espèce de plateau. Un peu de repos ne leur ferait certainement pas de mal mais quelque chose taraudait Miranda, elle ne pouvait pas définir cette curieuse sensation mais au bout d’un instant d’observer les parages sut avoir eu raison.

Regarde…là bas !


Elle courut, au risque de se casser la figure, en arrivant plus près Miranda distingua une forme humaine, pas n’importe laquelle.

C’est Isabel !!!


La pauvre était évanouie. Miranda lui tapota les joues, essayant de la ranimer, sans trop de succès alors que Josh appelait Jack à cor et à cris mais du blond, pas de trace. L’air vicié de l’endroit n’aiderait pas Miss Miller à reprendre ses esprits. Non loin, ils aperçurent l’entrée d’une grotte, Josh releva l’inanimée dans ses bras et l’y porta. L’air y était respirable. Fin du sortilège Têtenbulle. Elle s’activait à la réanimation quand une apparition soudaine l’interloqua. Jack McKenna, frais comme un gardon sortant du fond de la caverne, s’approchait.
Miranda plissa le front, alarmée, quelque chose dans l’attitude du blond résultait absolument choquante…Un long frisson la parcourut. Interpellé par Josh, McKenna sembla se ficher comme d’une guigne d’Isabel en si mauvaise posture.

Mais déjà Isabel reprenait un peu ses sens, si on pouvait supposer comme tel le délire dont elle les régala.


Elle est en choc… Ce qu’elle dit n’a aucun sens !


Ou oui ? Aux dires de la jeune femme…Il était là ! Il avait voulu l’entraîner avec lui après l’avoir presque violée. Miranda et Josh échangèrent un regard interloqué. Enfin, Jack daigna lui prêter un peu d’attention et essaya de l’apaiser.

Miranda rejoignit Josh et ils s’éloignèrent un peu.


T’en penses quoi ?

Je ne sais pas trop…mais ça ne me plaît pas du tout…l’attitude de Jack ne correspond pas…

Ce salaud était planqué bien à l’abri ici où l’air est respirable tandis qu’elle suffoquait dehors…

Miranda secoua la tête, quelque chose la dérangeait mais elle n’arrivait pas à y mettre le doigt dessus.

Je sais que c’est ainsi mais…Quelque chose cloche ici…tu m’as dit que là dehors c’était du soufre, non ?

Du soufre oui !... ça donne des hallucinations…

Hum…très propice…non, ce n’est pas ça…

Je ne sais pas ce qui me retient de lui casser la gueule !


Non, Josh…non, ne fais rien…je t’en prie…attends…appelons les autres plutôt !

Appeler les autres ? On a essayé hier, rien ne passe ! Il va quand même falloir qu’il s’explique ce McKenna !

Josh, non…Josh…

Mais il y était bien décidé mais une nouvelle distraction arrêta son geste, au lieu de frapper McKenna, il tira sa baguette.

Oh, mon Dieu !!!

Miranda ne pouvait pas donner crédit à ses yeux…là, à l’entrée de la grotte, l’air plus mort que vivant se tenait…Jack McKenna, elle se tourna vers l’autre Jack qui retenait Isabel dans ses bras et ne fut pas dupe de son sourire triomphant, sans le penser, elle fonça.

Jamais…Jamais, tu ne l’emmèneras !!!


IL se redressa et lâchant Isabel, à nouveau inanimée la cueillit, elle, en plein élan.

Miranda, hurla, furieuse, cherchant à lui labourer le visage de ses ongles.

Ne sois pas rétive, mon amour !

Maudit sois tu…, elle se débattit puis soudain plaqua ses mains sur son torse puissant, EXPULSO !!!

Cela le fit reculer et la lâcher un instant, suffisant pour que trois éclats de couleur filent vers lui mais avant qu’ils ne l’atteignent, il s’était évaporé en riant, démoniaque…l’écho de son rire répercuta dans les parois de la caverne. Miranda tremblait de tous ses membres et serait tombée si Joshua ne l’avait retenue.

Paul et Shirley, arrivés à point pour les renforts, s’occupaient de Jack qui était à un pas de l’évanouissement.

Elle n’hallucinait pas…C’était Lui…


On ne pouvait perdre du temps. Isabel s’était évanouie de nouveau et Jack ne menait pas large. Shirley lui faisait boire un peu d’eau mais c’était évident qu’il aurait besoin d’un peu plus que ça pour se remettre. À voir l’état où il se trouvait, on aurait pu croire qu’il avait roulé sur le flanc de la montagne et était tombé dans des ronces. Le peu qu’il parvint à dire, indiquait que c’était à peu prés cela qui s’était passé. On l’avait surpris alors qu’il faisait du feu…la veille au soir…Ramose avait pris sa place…son apparence…la suite, était facile à deviner.

Le temps avait empiré. Une autre tempête semblait se préparer.

Il est furieux, dit Miranda, soudain très calme, il est hors de lui…Vous vous rendez compte ?...On l’a repoussé…Il a mis deux d’entre nous hors combat mais ils étaient là, avec nous…ON l’a repoussé…et il le sait…

Elle éclata de rire.

Et nous ne faisons que commencer…Isis, ma sœur, à deux je pense que nous pourrons remettre Jack un peu plus en forme…

Elles sourirent et enlaçant leurs mains sur le blond McKenna laissèrent s’écouler leur force…jusqu’à entourer le jeune homme d’un aura salvateur…

Tu vas mieux, Jack !?


Il hocha la tête et esquissa un sourire tordu. Il vivrait, pas de doute. Ranimer Isabel fut plus facile mais ce qu’elle venait de vivre risquait de la marquer encore longtemps. Miranda et Shirley s’approchèrent de leur amie, sans besoin de se parler, à nouveau assemblant leur pouvoir, elles psalmodièrent.

Oubli…Oubli…Divin Oubli…prends peines et peur…laisse la force…Emporte l’horreur…

Isabel sembla se relâcher, elle n’était plus inconsciente mais dormait. Leur version antique de « Oubliettes » fonctionnait toujours aussi bien.

Avec ce temps…je suis de l’idée qu’on n’ira pas bien loin…Jack va bien, Isabel aussi…restent Nick et Fitz…

Deux silhouettes se profilaient à l’entrée…
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Paul Morgan
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 12 Jan - 14:05

Le sénateur James Elliot Morgan était soucieux. Très, en fait. De ses enfants, Paul avait toujours été le plus détaché de la famille. Aventurier-né, il passait le plus clair de son temps à risquer sa peau dans quelque coin perdu et quelques fois il avait fallu le ramener au bercail en pièces à peine jointes mais au moins, savait on où le trouver or là, il avait disparu. Et si ce n’avait été que cela. Des rumeurs peu banales lui étaient parvenues sur le compte de son fils, que le sénateur supposait en Égypte, faisant pour une fois un travail tranquille et sans risques. Mais aux dernières nouvelles, Paul n’était pas plus au pays des Pharaons que lui. On jurait l’avoir vu à Hawaii où il aurait loué un hélicoptère sous un nom d’emprunt et de là, c’était comme si la terre l’avait avalé. Et puis ces hommes qui s’étaient présentés à son bureau en posant des questions de toute sorte, sans faire un secret que Paul était mêlé à quelque affaire passablement louche. De quoi inquiéter sévèrement le sénateur Morgan…s’il avait su !

La veille au soir les déclarations de Shirley l’avaient secoué plus que Paul ne voudrait l’admettre. Au début, elle avait voulu sembler tranquille mais tout ce qu’ils avaient dû entendre de la bouche de leurs compagnons d’infortune suffisait pour la mettre sens dessus dessous.

Paul… je ne veux plus te perdre… jamais.

Il avait essayé de se montrer aussi rassurant et convainquant que possible.

Je ne vais aller nulle part sans toi, ma chérie…je le jure.

Paul savait sciemment à quoi elle faisait référence mais aurait voulu la détourner du thème, sauf que la jeune femme avait besoin de mettre quelques points au clair, points auxquels, il ne s’était pas attendu…ou ne pas voulu s’y attendre. Cela s’était passé lors de la Révolution Française et cette évocation amena une sensation dérangeante d’angoisse. Ses souvenirs de l’époque étaient assez précis comme pour savoir exactement comment leur histoire avait fini. Vaillante prestation à l’échafaud.

Shirley en larmes avait plaidé sa cause mais il l’avait fait taire.

Tu l’as tué, on en est morts, on y peut rien et ce n’est pas ta faute…Je sais que tu ne lui aurais jamais cédé…pas que j’en blâme Miranda ou Isabel, chacun trouve ses moyens pour justifier sa fin…

J’ai terriblement peur qu’il recommence.

Lui aussi.

Nous nous défendrons, ma douce…

Faudrait encore avoir un plan sans failles mais on y penserait après. Ramose était roublard, cruel et surtout démesurément ambitieux. Il avait été ainsi au cours des siècles, aucun motif pour que cela ait changé. Il voulait leur perte et leurs femmes, aucun effort ne serait épargné jusqu’à y parvenir. Paul le savait. Shirley aussi.

Je veux que ça s’arrête… Je ne veux que toi.

Moi aussi, je ne veux que toi…tu le sais !

Paul n’était pas homme de serments vides. À quoi bon jurer que demain leurs vies seraient libres de menaces ? De la seule chose dont il était sûr était de l’aimer comme un fou et d’être prêt à se battre jusqu’à son dernier souffle pour la garder auprès de lui.

Nuit de merveilleux partage, isolés dans leur petit cercle magique à eux, sans penser aux lendemains ni à rien d’autre, seul leur bonheur comptait, se ratifiait, se consolidait, encore et toujours !

La réalité les rattrapa au petit déjeuner. L’état de parfaite harmonie qui les investissait n’était en rien contagieux. Les autres présents à table avaient chacun la mine plus longue que l’autre. Improbable de s’essayer à la conversation, donc on s’occupa de café et tartines, faute de mieux, tout en observant le prochain avec discrétion. Nick avait l’air satisfait du chat qui a eu droit au pot de crème tant convoité. Inutile de s’en demander la cause, suffisait de voir les regards qu’il coulait à sa voisine de droite, à savoir Amélia Fitzgerald. Il restait néanmoins sur ses gardes. La miss jouait les huîtres irréductibles et face à eux, Jack semblait avoir envie de déclarer la guerre à l’humanité entière. Cromwell offrait un semblant rogue et sa Miranda chérie boudait pour de bon. Ils avaient tous deux l’air de qui a passé la nuit sans dormir à gamberger sans trouver une solution valable. L’ambiance était à couper au couteau.

Et il fallut encore que Miss Miller fasse son apparition en faisant étal d’une humeur aigre qui fit monter d’un cran l’animosité régnante.

*D’ici un moment, on se poignarde les uns les autres !*

Les réjouissances commencèrent quand la miss déclara, d’un petit ton guindé que l’hélicoptère était en panne. On voulut savoir comment elle avait cette information et la belle d’avouer qu’elle avait voulu abandonner la partie et filer de Shadow Down.

*Elle aura pas tort, la pauvre…pas la gaieté pour elle, le coin !*


Le ton général monta. Dans un instant, on allait se crêper le chignon mais avant que cela n’arrive, Amélia déserta la table après une de ces sautes d’humeur qui lui étaient si propres. Cette fois, personne ne songea à lui courir après. Paul se disposait à reprendre du café pour finir d’atterrir dans cette nouvelle journée, pressentie éprouvante, quand on donna la voix d’alarme…la vieux sage, Ka’Huna avait été retrouvé à l’agonie et on le ramenait à la maison au moment même…

On passa un trait pour le reste du petit déjeuner. Chamboulement général. Le vieil homme se mourait. L’intervention de Josh et Paggitt avec leurs baguettes et sortilèges ne donna rien, et il se fallut de celle, conjuguée de Shirley, Miranda et Isabel pour réussir le miracle. Leur magie ancienne ramena le vieil homme du seuil de l’au-delà. Exercice exténuant qui mérita un remerciement très atypique.

La suite fut vraiment mouvementée. À peine assez remis, Ka’Huna avait réclamé la présence d’Amelia. Interpréter cela comme une accusation ne prit qu’un instant, soulevant les esprits.

Attrapez-la. Il le faut !

Ces paroles eurent le même effet que l’hallali à la chasse. Sans trop y mettre le cœur, Paul grimpa à l’étage à la recherche de la miss. Il savait Amélia capable de beaucoup d’excès et quelques bassesses mais jamais de s’attaquer à un vieillard, même si ce Ka’Huna n’était pas précisément ce qu’on pourrait cataloguer de vieil homme inoffensif. Traînée face aux autres pour écouter sentence, elle eut droit aux gentillesses empoisonnées d’Isabel et Miranda qui s’y mettait bon train mais à la surprise de tous, Ka’Huna l’exonéra de toute faute et en donna une explication de méridienne clarté :

Elle est venue parce que je le lui ai demandé. Je savais qu’en lui confiant des informations sur les réincarnés, j’allais provoquer SA colère. Il a retourné la magie contre moi…Comment choisir son camp quand on ignore ce qu’il y a au bout des ficelles ? Miss Fitzgerald était une marionnette… Maintenant, c’est une marionnette éclairée.

Cela aurait dû mettre fin au débat mais là, il y en avait qui clamaient justice. Paul soupira mais se tut, ce n’était pas lui qui allait discuter avec deux mijaurées assoiffées de sang qui parlaient même de jeter la texane à la mer. Shirley, elle, intervint, fougueusement, en assurant qu’il existait certainement quelque moyen moins primitif pour soutirer ses vérités à la miss. Paggitt fut de l’avis d’utiliser le Veritaserum, ce dont Paul, n’avait entendu parler de sa vie mais dont il pouvait aisément deviner l’utilité. Amelia savait sans doute très bien de quoi il en allait et n’avait aucune envie d’éventer ses secrets, décidant pour autant prendre la clé des champs. Elle s’y prit de façon surprenante et athlétique…en sautant par la fenêtre grande ouverte sur la nature prodigue et détaler comme une gazelle, ce qui bien entendu, prit tout le monde, lui inclus, de court.C’était une manière comme une autre de signaler quelque noirceur de conscience. Les avis fusèrent. On faillit même se disputer. Nick profita de la pagaille pour filer en douce et quand on s’en rendit compte, il courait sans doute la nature à la suite de la belle.

Ka’Huna se marrait tout seul et Paul faillit l’imiter mais vu le sérieux de la circonstance s’en remit à écouter la diatribe des autres. On emmena le vieil homme se reposer de sa quasi mort et avant de partir il eut encore l’esprit de leur souhaiter bonne chance dans leur chasse…puisque logiquement, on ne pensait qu’à se lancer à la poursuite de la « coupable » et son…complice ?

Jack remit les pendules à l’heure d’un ton âcre où perçaient mauvaise humeur et amertume. Il voulait bien leur servir de guide pour retrouver les fuyards mais laissa très clair ses raisons pour le faire.


Seuls là dehors, ils sont victimes propitiatoires…Ramose est dans le jeu, que personne ne s’en doute…Nous allons chercher ces deux là…parce qu’ils sont indispensables pour le bon aboutissement de cette histoire tordue…Pourquoi ?...Amélia est SON pion…Nick, mon frère…et je vous avertis…si jamais il lui arrive quelque chose, à Nick…c’est moi, personnellement, qui me chargerai de vous envoyer en enfer !

Paul n’en avait jamais douté. Jack pouvait être furieux avec son frère mais ne le laisserait jamais tomber. Il envia en secret cette union fraternelle, se doutant bien que ce ne serait pas son frère James qui irait le défendre de la sorte !

La gentille expédition. Équipés comme s’ils allaient se lancer à l’assaut de l’Amazonie sauvage. GPS, walkie talkies, fusées de signalisation plus barda complet avec aliments et tout le nécessaire pour tenir une semaine en campagne. Paul avait eu droit à son lot de magie, c’était prouvé qu’il était lui-même un sorcier et un bon d’ailleurs, mais au fond demeurait toujours le même moldu pur et dur, sceptique et ami de se débrouiller sans sortilèges et autres. Il fut ravi de la prévoyance de Jack , d’un scepticisme aussi poussé que le sien, quand il lui fournit un pistolet et une belle carabine de chasse. Shirley n’agréa pas trop qu’il porte des armes mais Paul se montra d’une logique incontournable.


Si un sanglier te fonce dessus, jusqu’à ce que je me souvienne du sortilège adéquat et du mouvement qu’il faut faire avec la baguette, tu y passes…Suis meilleur tireur que sorcier, confie en moi !

Elle soupira et sans doute finit par accepter qu’il y a des choses qui ne changent pas, des gens qui ne veulent pas le faire et que lui, était un de ceux là !

Ce n’était pas une tranquille balade en campagne. Après une courte pause, on avait décidé de se séparer, c’était plus logique de mener les recherches de la sorte. On restait en communication. Shirley avançait comme un brave petit soldat, sans une plainte même quand ils entamèrent l’ascension du flanc de la montagne. Au milieu de l’après midi, un crachin impénitent se mêla aux joies de la marche. Cela ne dura pas trop avant que cela ne dégénère en averse. La pente commença vite fait à devenir glissante.

Elles étaient où, ces fichues grottes ? Jack avait juré que le flanc de la montagne en était truffé mais jusque là ils ne faisaient que patauger dans la boue qui dégringolait en forme de ruisseaux épais, au risque de se casser la figure au moindre faux pas. Ils eurent droit à quelques glissades périlleuses avec rattrapages de dernière seconde, qui les laissèrent dans un état minable, hybrides de rats noyés et féroces guerriers maoris. Enfin, quand d’averse on passait à pluie torrentielle, ils avisèrent l’entrée d’un de ces fameuse cavernes.

Ce n’était pas un endroit de rêve mais au moins, c’était sec et pas trop sombre. Il aida Shirley à se délester de son barda en l’entendant soupirer d’aise.


Ce sac est trop lourd pour toi…tu aurais dû me le dire !

Elle assura que tout allait bien mais Paul devina que la jeune femme était à bout. Lui aussi était passablement claqué, depuis le temps qu’il n’avait eu droit à une virée pareille mais fatigue ou pas, ils n’avaient qu’une idée en tête…se décrasser un peu. Impossible rester couverts de boue.

Je sens que je commence à me craqueler …toi aussi, d’ailleurs !

Ils avaient l’air fin, couverts de boue de la tête aux pieds mais finirent par en rire comme des fous ce qui finit par craqueler pour de bon leurs masques.

Suis de l’idée de sortir sous la pluie…il tombe des trombes, on serait propres en un clin d’œil…

Certes il pleuvait des cordes mais un bruit d’eau, qui n’avait rien à voir avec l’intempérie, se faisait entendre venant de l’autre sens, de l’intérieur de la caverne. Curieuse comme un chat, Shirley le devança dans l’exploration, une minute plus tard, elle poussait des cris de ravissement…

Une cascade ? Dis donc…si c’est pas une veine, ça !

Se précipitant du haut de la paroi dans un bassin naturel, qui devenait torrent se perdant dans les profondeurs, une magnifique chute d’eau venait de les pourvoir de la douche dont ils rêvaient. Ni une ni deux, il se chargea d’amener leur équipement. Shirley n’avait pas perdu de temps, dépouillée de ses vêtements crasseux, elle s’offrait, en toute joie de cœur aux bienfaits de cette douche naturelle. Il resta à la regarder, un moment, avant de se décider à la rejoindre. Délice inespérée.

On en a de la chance…caverne avec salle de bains privée…je crois qu’on a beaucoup de chance !

Ce fut un long bain revigorant pour corps et esprit.

Pendant qu’il s’occupait de faire du feu, elle rinça leurs habits, avec un peu de chance, ils seraient secs le lendemain. Le repas fut vite prêt et expédié. Dehors, il pleuvait toujours. Par précaution, ils avaient décidé d’établir leur campement de nuit un peu en hauteur, pas question que la pluie fasse grossir le torrent et qu’ils se retrouvent dans la flotte au milieu de la nuit.

Plus tard, au coin du feu, installés dans le confort sommaire de leurs sacs de couchage unis pour n’en faire qu’un, ils récapitulèrent leurs dernières expériences.

Non…je ne me repends de rien…on est ensemble…Oui, j’aimerais mieux être ailleurs…pas toi ?...Non, je ne crois pas qu’Amélia se tourne contre nous…Je ne sais pas, c’est juste un pressentiment…À mon avis, elle s’est enfuie parce qu’elle a eu peur, tout simplement…de quoi ? Dis donc, tu aurais pas peur avec deux harpies comme Miranda et Isabel te tombant dessus ?...C’est bon, défends les, ce sont tes amies…mais les deux sont, chacune à sa façon, des poisons….des bien jolis poisons mais …

Elle lui tapa dessus en riant, l’accusant de trop regarder toutes les jolies filles du coin.

Ben, suis pas aveugle, que veux-tu ? Mais tu sais que tu es la seule qui occupe mon esprit…oui, ici ou ailleurs…Pourquoi as-tu du mal à y croire ? Tu devrais quand même me faire un peu plus confiance…Ça fait un bail qu’on se connaît !...Après tout, 4.000 ans, dis donc…

C’était bon rire avec elle. 4.000 ou pas, c’étaient plutôt les dernières années qui devaient tracasser un peu sa belle, si ses souvenirs du passé étaient intacts, elle n’aurait aucun mal à deviner que de toutes ses réincarnations, cette dernière était bien la plus inquiète mais aucun besoin de revenir là-dessus…il l’avait retrouvée, tout avait changé.

La clarté glauque d’un jour de pluie accueillit leur réveil. Paul serait volontiers resté là, avec Shirley lovée contre lui, si quelque chose d’inédit n’avait attiré son attention. Le bruit de la cascade intérieure, si tenu la veille, avait gagné en puissance…et ce n’était pas tout, en contre bas de leur abri, la caverne s’était transformée en véritable piscine.

Hey, Dr. Templeton…réveille toi !

Elle sourit, sans ouvrit les yeux en se serrant un peu plus contre lui, câline comme un chat. Il l’embrassa tendrement puis la secoua un peu.

Allez…je rigole pas, on a un petit problème !

Cela suffit pour la tirer de son demi-rêve. Force fut, un instant plus tard de lui donner raison. Elle sembla consternée mais Paul ne trouva pas trop de raison pour perdre la tête.

La pluie a fait grossir le ruisseau qui alimente la cascade, tu n’as qu’à écouter… pas le Niagara mais ça en fait, de la flotte…Non, je ne pense pas qu’on ait un mètre d’eau là en bas…en tout cas, on va se mouiller les pieds pour sortir d’ici !

Pas de quoi les rendre fous de joie mais ce n’était pas une tragédie, non plus.

De toutes façons…on sera en soupe une fois le nez dehors, vu ce qu’il tombe…donc…

Sans perdre de temps même pour un petit déjeuner hâtif, ils récupèrent leur barda et entreprirent la descente vers la nappe d’eau. Paul y sauta en premier. Il fut très surpris de constater que c’était plus profond que prévu et qu’en plus, il existait un fort courant. La sortie se trouvait à une dizaine de mètres en amont.

Viens !


Elle le rejoignit et poussa aussitôt un cri d’alarme, plus petite et mince, le courant avait beaucoup plus d’emprise sur elle que sur Paul qui, plus grand et de charpente plus solide, résistait assez bien.

Ça va aller,
assura t’il plein d’optimisme, la sortie est à deux pas…

La jeune femme s’accrocha à lui et ils avancèrent un peu, non sans peine…puis, sans préavis, elle le lâcha et comme si une main invisible l’attirait vers le fond, disparut un instant sous l’eau.

Shirley !!!


C’était ridicule…mais quand il revit sa tête émerger, elle se trouvait à quelques mètres de lui et s’éloignait encore vers l’intérieur de la caverne. Il hurla comme un fou et se lança à sa suite, dans l’espoir de la rattraper avant d’atteindre le bassin où ils s’étaient baignés la veille…mais n’y parvint pas. Il l’entendit crier, l’appeler puis elle disparut comme si une force énorme l’aspirait.

SHIRLEY !!!!!!!!!

Un cauchemar. Il se souvint que le bassin formait par la suite un petit torrent qui se perdait quelque part…Cela devait former quelque part une espèce de siphon, dont la force venait d’engloutir l’amour de sa vie…Sans le penser, il plongea. L’eau tourbillonnait follement, impossible de voir quoique ce soit…il se sentit aspiré avec force et cessa de lutter…À quoi bon ? Si Shirley se noyait, il le ferait aussi…sans elle, rien n’avait de sens…

Et puis aussi soudain qu’avait commencé cette descente aux enfers aquatiques, il se retrouva recraché à la surface comme un bouchon. Une autre caverne où le torrent se déversait en un lac placide. Son sac à dos le gênait terriblement pour nager mais pas question de s’en défaire. S’il était ressorti, le plus probable est que Shirley ait eu la même chance. Il ne tarda pas à l’apercevoir, elle se trouvait déjà sur la berge…à genoux, pliée sous le poids de son barda détrempé et sans doute accablée par l’idée qu’il était, soit resté au départ soit noyé chemin faisant. La rejoindre ne fut pas trop dur, là, pas de courant tendancieux.


Hey, toi…

Elle se releva vivement, sans presque y croire et se jeta à son cou. Baiser éperdu.

Ouais…ça va…Drôle de truc, celui là…j’ai eu si peur…de quoi ? La belle question, de te perdre, pardi !!!

Il l’embrassa de nouveau et la serra contre lui, la rassurant et se rassurant lui-même. Peu à peu, ils retrouvèrent leur souffle et les battements débauchés de leurs cœurs retrouvèrent un rythme normal.

Sortons d’ici !

La prenant de la main, il entama le chemin vers la clarté devinée en amont. Ils avaient avancé une vingtaine de mètres quand des voix leur parvinrent.

Jamais…Jamais, tu ne l’emmèneras !!!


C’était Miranda et elle semblait furieuse.

Ne sois pas rétive, mon amour !

La scène qu’ils découvrirent les sidéra. Miss Sheridan dans les bras de Jack McKenna, le maudissait copieusement alors qu’il riait comme un dément, tenant des propos on ne peut plus déplacés, surtout si on tenait en compte que Josh se trouvait là…en compagnie de…

Jack !?...Mais que ?...

En un éclair, ils comprirent. Mus d’un même élan, ils sortirent leurs baguettes, juste au moment où Miranda se défaisait de l’étreinte de ce Jack là avec un Expulso. Trois sortilèges fusèrent en même temps mais l’Autre se dissolvait en l’air avec un rire démoniaque.

C’était…Lui !


Ils rejoignirent vivement leurs amis, arrivant à point pour retenir un Jack qui s’effondrait alors que Miranda tremblait comme une feuille dans les bras de Josh. Shirley se penchait sur Isabel qui gisait là, à moitié dans les vapes.

Elle n’hallucinait pas…C’était Lui…, assura Miranda en reprenant ses esprits.

Paul et Shirley étaient arrivés à la même conclusion. On les mit rapidement en antécédents.

*Il a pas perdu son temps…et doit être très sûr de sa puissance pour se pointer seul !*

Jack, mal en point, leur fit part, à la comme on peut, de ses déboires. Le pauvre gars en avait salement pâti et finit par tourner de l’œil pour de bon. Un furieux roulement de tonnerre les fit sursauter, suivi de près par d’autres. Une tempête en toutes règles se déchaînait.

La calme déclaration de Miranda eut l’heur de les surprendre.


Il est furieux, il est hors de lui…Vous vous rendez compte ?...On l’a repoussé…Il a mis deux d’entre nous hors combat mais ils étaient là, avec nous…ON l’a repoussé…et il le sait…Et nous ne faisons que commencer.

Elle rit. Paul fit la moue. Il connaissait bien leur Ennemi.

Lui aussi ne fait que commencer…ce n’est qu’une petite mise en bouche, crois moi. Ce salaud a plus d’un tour dans son sac…on le sait tous à nos dépends. Non…je ne suis pas pessimiste…je me borne à voir la réalité.

Les deux jeunes femmes s’appliquèrent à ranimer McKenna puis Miss Miller, qui en sus eut droit à un Oubliettes à l’ancienne. Pas besoin qu’elle garde un souvenir quelconque de sa terrible expérience.

En moins de cinq minutes le temps avait empiré dramatiquement, ce n’était pas de sitôt qu’ils quitteraient cet abri. Josh voulut savoir d’où ils sortaient.


De la grotte d’à côté si j’en crois à mes calculs…ou du moins, on était dans le coin…on est passés par la voie maritime, nous…aspirés par un siphon et tout…veux pas être prosaïque…vous avez du café ?

Personne n’y avait pensé. En se moquant de lui, Shirley s’appliqua à faire un feu. Miranda elle, faisait le point.

Avec ce temps…je suis de l’idée qu’on n’ira pas bien loin…Jack va bien, Isabel aussi…restent Nick et Fitz…

Il ne faudrait pas se faire beaucoup de mauvais sang pour eux, à point nommé, le couple de fugitifs venait de se pointer à l’entrée et y demeuraient, hésitants sans doute de l’accueil qu’on pourrait leur donner. Paul les aperçut en premier et avança vers eux.

Si vous attendez un valet pour prendre vos manteaux…mauvaise adresse. Si vous cherchez des amis, bien tombés. Faites pas de chichis…Oui, tu vois juste, Amélia…ton copain a été ici mais pas de souci…on s’est défait de lui…pour le moment ! Tu ferais bien d’aller voir ton frère, Nick…il a passé un mauvais quart d’heure !

Pas besoin d’en dire plus, l’autre fila vers où se trouvait Jack encore pâle comme un mort. Paul se tourna vers Miss Fitzgerald.

Sais pas à quoi tu joues, mais si tu as pris la bonne décision, tu es la bienvenue…si tu veux nous jouer un mauvais tour, je me ferai personnellement un plaisir en te tordant le cou, compris !?

Elle lui décocha un regard peu amène mais se le tint pour dit.

Peu après, réunis enfin autour du feu, dégustant le premier café, on fit une mise à jour. Pour une fois, Paul prit la parole, le tout premier.

On ne va pas se faire de grandes illusions, la Traque a bel et bien commencé. IL ne va pas nous donner du répit. On le connaît tous, on a pâti de ses intrigues pendant des siècles mais comme a bien dit Miranda tantôt, cette fois, nous sommes tous ensemble…Il le sait et ça ne lui fait pas du tout plaisir. Nous avons vu de quoi il est capable…Il l’a fait hier soir avec Jack, il peut recommencer quand on y pensera le moins…Je suis même sûr qu’en ce moment, il sait parfaitement ce qu’on mijote…donc, messieurs-dames, si vous avez un talent quelconque pour déjouer ses malices, je vous prie de passer en avant été exposer votre petite idée…Retenez qu’IL jouera avec son pouvoir de métamorphomage, c’est ça ? …donc, si on ne fait pas vraiment attention, on peut finir par se descendre les uns les autres ...Josh, tu es le plus exercé…À toi de nous instruire !

Laissant les autres gamberger à loisir, il se servit un autre café…

À Washington, le sénateur Morgan en avait appris, des choses. La disparition de son fils ne semblait pas être un fait isolé. D’après ses informateurs, en même temps que Paul avait disparu une jeune archéologue, le. Dr. Shirley Templeton. On les supposait ensemble. Mais ce n’était pas tout. À la même date, se trouvaient en Égypte d’autres personnages très susceptibles d’être de grand intérêt. Miranda Sheridan, richissime héritière et femme d’affaires de New-York, Joshua Cromwell, de New York aussi, aussi connu dans le monde des affaires. Les frères McKenna, de Hawaii, millionnaires et grands investisseurs dans le domaine de l’hôtellerie ainsi que la jeune Miss Isabel Miller, fille d’un très riche homme d’affaires californien…cela n’aurait eu rien d’étonnant, si ce n’avait été que tous, sans exception, avaient disparu…et que, si on ne s’y méprenait pas, avaient été aussi vus à Honolulu, à la même date que Paul avant de, tout comme lui, s’enfumer sans laisser de trace. Le sénateur avait encore une piste : William Ramsay, ami indéfectible de Paul, mais celui là, il faudrait le cuisiner soigneusement si on voulait lui soutirer une information quelconque, car si on croyait aux faits, il était tenu au secret…et n’avait aucune envie de vendre la mèche…pas encore !
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptySam 15 Jan - 20:47

Devoir s’équiper pour une chasse à l’homme n’entrait pas dans les habitudes du Dr Templeton.
Un lourd sac sanglé sur le dos avec vivres, couchages et autre matériel de survie, ils étaient parés.
Shirley tiqua en voyant des armes se distribuer. Elle refusa le pistolet tendu par Jack :


Sais pas me servir de ça !


Par contre Paul agréa aussitôt :

Si un sanglier te fonce dessus, jusqu’à ce que je me souvienne du sortilège adéquat et du mouvement qu’il faut faire avec la baguette, tu y passes…Suis meilleur tireur que sorcier, aie confiance en moi !

Pour ça, aucun souci, elle accompagnerait Paul en enfer au besoin.
Pas question d’une promenade bucolique. Sans se plaindre, Shirley suivit le train imposé par un Jack assuré.
Vint le moment où les couples se séparèrent afin de couvrir plus de terrain.
Le coin proposé à Paul et Shirley n’était pas de toute gaieté. D’autant qu’un méchant crachin se mua bientôt en pluie diluvienne. Comme bourbier, on ne pouvait rêver mieux.
Fidèle à son rôle protecteur, Morgan ne la lâcha pas lui évitant maintes glissades.
N’empêche que la situation extérieure empirant, il leur fallait trouver rapidement un abri au risque d’attraper une saloperie.
Un réseau de grottes devait s’ouvrir non loin. Ils y parvinrent après beaucoup de peines.
Une fois au sec, délicat, Paul la soulagea de son barda :


Ce sac est trop lourd pour toi…tu aurais dû me le dire !

Mais non, j’ai utilisé un sort d’allègement.

Certes, elle était crevée après cette ascension tortueuse mais ne le reconnaîtrait pas. Se sécher c’est bien sauf que, couvert de boue comme il l’était, le couple allait se retrouver en statue de terre sauf récurage intensif. Paul proposa de se laisser doucher par l’averse du dehors. La découverte d’une cascade interne les attira davantage.
Pudeur ? Ils avaient dépassés ce stade. Sans chichis, Shirley se dévêtit et s’offrit à la chute d’eau.
L’eau était tout un symbole pour cette réincarnée. Elle donne vie ou mort. Lorsqu’elle était prêtresse, le rite de purification occupait une place prépondérante dans sa vie et ça n’avait pas varié. Elle élevait sa prière muette envers le créateur quand Paul la rejoignit. Les dieux attendraient…
Dans le cocon ouaté du sac de couchage, Shirley les bénit. Que rêver de mieux que d’être blottie contre l’être aimé par-dessus tout ?
Une petite discussion s’imposait :


Tu n’en as pas marre de tout ce cirque ?


Non…je ne me repends de rien…on est ensemble…Oui, j’aimerais mieux être ailleurs…pas toi ?

Ben… Il va sans dire que je préférerais un bon lit bien douillet ! rit-elle. Sinon, tu as raison : être ensemble prévaut sur tout. Je pensais à Amélia… Son attitude est quand même… surprenante.

Paul émit sa vision des choses selon laquelle Miss Fitzgerald aurait eu peur de ses amies.


Peur ? Elle ? Franchement, je ne sais pas qui lui ferait peur . Isabel et Miranda se sont montrées odieuses mais avoue qu’il y a de quoi s’inquiéter avec cette fille qui ne sait pas de quel bord elle est vraiment.

C’est bon, défends les, ce sont tes amies…mais les deux sont, chacune à sa façon, des poisons….des bien jolis poisons mais …

Tout en riant, elle le pinça sans ménagement :

Jolis poisons, vraiment ? Avoue qu’elles sont bien plaisantes à regarder !


Ben, suis pas aveugle, que veux-tu ? Mais tu sais que tu es la seule qui occupe mon esprit…oui, ici ou ailleurs…Pourquoi as-tu du mal à y croire ? Tu devrais quand même me faire un peu plus confiance…Ça fait un bail qu’on se connaît !...Après tout, 4.000 ans, dis donc…

4000 ans à se chercher, se trouver, se perdre… Fameux bail, oui ! A la fois merveilleux et… affreux. Pourquoi n’arrivaient-ils pas à vivre comme tout le monde ? A chaque fois, on les avait fauchés alors qu’ils croyaient atteindre le paradis. Que n’aurait-elle pas donné pour fonder enfin une vraie famille ? Ce regret, elle le portait en elle depuis la nuit des temps. Un jour, peut-être ?
En attendant, dormir au creux du bras de Paul suffisait à son bonheur.

Il la secoua doucement, Shirley n’avait pas envie de bouger. Elle se sentait trop bien ainsi blottie contre lui.


Allez…je rigole pas, on a un petit problème !

Au moins n’était-ce pas Ramose qui intervenait. Néanmoins, entendre le bruit amplifié de l’eau tombant dans la grotte avait de quoi l’effrayer.
Mouillés pour mouillés, autant se faire une raison et tenter de sortir de ce trou à rats.
Les affaires rassemblées en hâte, il fallut contrer le courant qui les repoussait vers l’intérieur.
Quelle galère !
Malgré la poigne de Paul qui la tirait en avant, Shirley peinait à remonter à son niveau. Il ne manqua plus qu’elle se torde le pied sur un caillou noyé : elle lâcha prise et se retrouva au bouillon. Le courant était trop fort. Lestée de son barda, elle ne parvint pas à résister. Quand elle émergea, Paul était déjà distant. La panique n’arrangea rien :


PAUL ! hurla-t-elle désespérée avant de replonger.

Y avait-il un bouchon ouvert à cette cuvette ? Le fait est que la jeune femme en eut la nette impression. Aspirée vers le fond, elle n’eut d’autre recours que de prolonger son apnée et… subir la succion.
Les poumons en feu, il lui sembla que sa dernière heure était venue… une fois de plus. C’était si bête… Puis, tel un bouchon, elle émergea à l’air libre. Les réflexes de survie fonctionnèrent, elle barbota vivement pour gagner la 1ère berge à portée.
Reprendre son souffle avant tout. À genoux, elle récupéra un peu à la fois soulagée de s’en être sortie et affligée que Paul ne l’ait pas suivie. S’était-il noyé ou était-il resté plus haut ?
Accablée, elle ne put empêcher un flot de larmes la submerger. C’est alors que :


Hey, toi…

Vivant ! Il était vivant et il l’avait suivie !
D’un bond, elle se redressa et courut l’enlacer dans une étreinte d’amour infini.


Tu es là ! Tu es là !

Elle ne cessa de le répéter entre deux baisers fous. Il avait eu peur de la perdre ? Et elle donc !
Rassérénés, heureux d’être ensemble et en vie, il leur fallut reprendre pied dans la réalité de leur position. Sortir ? Evidemment, c’était logique.
Entraînée par la main de son compagnon, Miss Templeton suivit en faisant gaffe à ses pas.
Bientôt des voix attirèrent leur attention. D’autres personnes hantaient ces lieux et, au timbre employé, ce n’était pas la joie. Miranda pestait ferme tandis qu’un homme lui susurrait des encouragements.


*Qu’est-ce qui se passe, là ?*

A cent lieues d’imaginer la scène, celle qui s’offrit à eux avait de quoi les désarçonner. Miss Sheridan se débattait dans les bras d’un Jack McKenna fielleux tandis qu’un autre Jack était soutenu par Josh.


*Isis protège-nous !*

Réflexe d’autodéfense ? Les baguettes se brandirent. Tout alla très vite ensuite mais le faux Jack s’évapora dans un ricanement à glacer le sang. Pas le temps de se demander le comment du pourquoi, Isabel et Jack réclamaient des soins. Shirley fonça sur une Isabel perdue dans les vapes. Gourde sortie, elle tenta de lui donner un peu d’eau tandis que Josh et Miranda les mettaient au fait de leurs mésaventures avec… Ramose.
IL était venu… en personne. IL avait tenté de s’emparer de Miranda. S’IL avait pris l’apparence de Jack dont Isabel était folle, cela pouvait signifier que…


*Mon Dieu, pas ça !*


Aidée de Miranda, elle expédia un oubliette à la jeune Californienne.
Dehors, un orage digne de la colère des dieux se déclencha. Miranda exultait :


Il est furieux, il est hors de lui…Vous vous rendez compte ?...On l’a repoussé…Il a mis deux d’entre nous hors combat mais ils étaient là, avec nous…ON l’a repoussé…et il le sait…Et nous ne faisons que commencer.


*La belle affaire… Si tu crois que ça lui suffira comme leçon ?*

Paul dit tout haut ce qu’elle pensait tout bas : ce n’était qu’une escarmouche, un rien du tout.
Il expliqua leur propre parcours pour atteindre cette grotte puis réclama du café. Bonne idée !

Shirley était transie. Après un bain forcé suivi d’émotions fortes mais terribles, faire du feu la réconforta un peu. Une veine que les provisions soient dans des emballages étanches.
Toute à la confection du breuvage, elle releva le nez quand Paul accueillit les fugitifs.
Hésitants, penauds, ils ne savaient pas trop quel serait leur sort. La mise au point de Paul fut sans équivoque : ou ils marchaient droit, ou gare à eux.
Visée, Amelia ne pipa mot tandis que Nick accourut au chevet de son frère mal en point.


Le café est prêt…

Elle distribua les timbales, versa le nectar, et, soufflant dessus, s’assit avec les autres autour du feu. Tremblant de la tête aux pieds, elle écouta Paul livrer ses conclusions. Il n’avait pas tort : Ramose tâtait le terrain. Il risquait d’investir l’apparence de l’un ou l’autre histoire de les diviser davantage.
Passant la main, Mr Morgan demanda à Josh de les instruire sur les capacités particulières du métamorphomage.
Se grattant la tignasse, Cromwell déclara :


Normalement, on nait métamorphomage. Ces êtres à part peuvent modifier leur apparence à volonté. Les sorciers «normaux », tels que nous, ne peuvent parvenir à cette métamorphose physique qu’avec du polynectar, une potion qui doit contenir un élément appartenant à la personne copiée et dont les effets sont limités dans le temps.
Il est vrai que Ramose risque de vouloir nous enquiquiner en se faisant passer tour à tour pour l’un ou l’autre d’entre nous. S’il ne s’agissait que de polynectar on pourrait y pallier sans trop de mal mais, confondre un métamorphomage est une autre paire de manche… J’ignore s’il y a un moyen infaillible d’y parvenir. La seule solution valable serait de mettre au point un mot secret connu uniquement de nous…


Ses yeux dévièrent sensiblement sur Amélia, l’excluant sans rémission du « plan ».
Malgré la chaleur qu’elle sentait monter en elle, qui n’avait rien à voir avec le feu proche, Shirley attaqua :


Tu ne veux pas que nous choisissions ce mot devant elle, c’est ça ? Autant que je sache, elle a choisi son camp, non ?

Nick abonda dans son sens, avouant qu’il avait dû la tirer de force dans la grotte où elle avait pressenti SA présence.

Je comprends très bien vos réticences à mon égard. Comme je l’ai dit à Nick : je n’ai rien fait à Ka’Huna. Steve – c’est son nom actuel – exerce une emprise sévère sur qui le fréquente de près. Il sait être très… persuasif. Soumettez-moi à ce que vous voulez pour que je vous prouve ma bonne foi, je ne me déroberai pas.

Menton relevé, elle lança ça tel un défi à ses opposants.
Revenant de sa faiblesse, Jack la couva d’un regard presque tendre, signifiant à tous qu’il l’approuvait, voire l’admirait. Miranda et Isabel – encore assez vaseuse – gardèrent leur attitude fermée vis-à-vis de la petite brune blottie contre un Nick réconfortant.

On devrait voter pour savoir si oui ou non nous incluons Amélia dans ce « secret », dit Shirley qui vida un second café.

Débat houleux mais incontournable. Elle leva la main annonçant un « OUI » fort et clair.
Nick et Jack suivirent le mouvement, Josh également.
Quatre voix contre trois, l’affaire était réglée.
Le choix du mot commun à tous déclencha d’autres débats. Chacun y alla de son imagination fertile, passant en revue la foule des possibilités envisageables sans parvenir à se décider.

Qu’est-ce qu’elle avait chaud ! Shirley n’écoutait que d’une oreille distraite.


Je … Je dois prendre l’air,
déclara-t-elle soudain en se levant.

Elle ne fit pas trois pas titubant avant que Paul ne vint à la rescousse :

… Si, ça va… j’ai trop chaud et un peu mal au crâne. Je vais aller m’asseoir à l’entrée. C’est peut-être la fumée…

Très attentif à sa belle, Morgan la conduisit à l’ouverture extérieure où elle respira plus à l’aise non sans cesser de transpirer en abondance.


Tu peux rejoindre les autres. Vous me direz le nom plus tard.

Assise sur un rocher, elle contempla longuement le déchaînement extérieur. L’esprit brouillé, il lui sembla qu’elle aurait dû leur dire quelque chose concernant la fumée… Pourquoi y avait-il eu tant de bois sec dans cette grotte ? Une provision laissée par un autre habitant au cas où… À moins que ce ne soit un piège de…
Il lui sembla entendre du remous venant du centre de la caverne :


Têtenbulle, vite ! criait Josh.

*Bonne idée*, songea Shirley avant d’être prise d’un grand frisson.

Tout devint noir.

Elle s’éveilla dans une chambre douillette. Paul, inquiet, était penché au-dessus d’elle, lui bassinant le front d’une serviette humide avec des gestes d’une extrême douceur.


…Comment ça, je reviens de loin ? Malade ? C’est vrai que je ne me sentais pas bien dans la grotte. On est rentré ?

Le mobilier correspondait bien à la chambre qu’ils occupaient chez les McKenna.

… Trois jours ? Je suis restée trois jours dans les vapes ? Mais…


Il lui expliqua de tous avaient été intoxiqués à divers degrés par des vapeurs sournoises. Cromwell aurait saisi de quoi il retournait et leur avait appliqué une bulle de protection. Shirley étant près de l’entrée, elle n’avait pas souffert de ces miasmes mais bien d’une infection pulmonaire.

Je ne tousse même pas, s’étonna-t-elle.

Il assura que la magie avait enrayé le mal, que tout était rentré dans l’ordre.

Où sont les autres ? … Chacun dans leur chambre ? C’est vrai qu’il fait nuit. La tempête est calmée dirait-on... Faim ? Euh… non !

C’était bizarre. Elle aurait dû mourir de faim après trois jours sans rien avaler d’autre que du café depuis son dernier vrai repas qui remontait à… plus loin.
En tout cas Mr Morgan semblait possédé d’une autre fringale. Les lèvres sur les siennes passèrent de douces à possessives, de plus en plus possessives, affolantes même.
Douce dérive, sauf que… Pourquoi ce malaise soudain ? Un affreux soupçon l’investit. Se pourrait-il que… Mais comment ?


Paul… Je… je suis fatiguée. Je t’aime mais…

L’éclat de dépit brillant dans l’œil de Morgan ne lui échappa pas.

*C’est pas possible ! Comment aurait-il pu… Paul… au secours !*

Ruser, il fallait ruser. Se radoucissant, elle se montra plus câline, ce qu’agréa aussitôt Mr Morgan.
Tandis qu’il la mitonnait savamment, Shirley étendit la main vers la lampe de chevet. A la guerre comme à la guerre, elle empoigna l’objet et le fracassa bellement sur la tête blonde.
Son tourmenteur dans les vapes, elle sauta du lit et courut à la porte qu’elle déverrouilla.
Décidément, Mr Iron faisait bien les choses. Avait-il investi la maison McKenna, était-ce un leurre ou…

Une porte s’ouvrit, elle se précipita sur une Isabel un peu échevelée. Lui sautant dessus, elle bafouilla :


Je l’ai assommé ! Il faut le ligoter, l’empêcher de s’enfuir… Qui ? Mais Ramose ! Il a voulu se faire passer pour Paul. Viiite !

Elle en devenait hystérique.
Alertées par ses clameurs d’autres têtes se pointèrent.


Tu vas mieux, dirait-on, grogna Josh.

Il est là, dans ma chambre !

Le rire d’Isabel lui parut hautement déplacé.

Il est sonné, c’est le moment ou jamais !


Miranda l’enlaça en riant tandis que Josh, Nick et Jack couraient à la chambre.
Entraînée par ses amies à réintégrer la pièce du délit, force fut de constater qu’elle avait bel et bien assommé… Paul.
Il s’ébroua, râlant en se massant le crâne sous les yeux hilares de l’assistance.
Confuse, Shirley n’en menait pas large
:

Vous… Vous êtes sûr que…

Oui, tous l’étaient. En pleurant de joie et de honte, Miss Templeton sauta sur le sonné :

Pardon, pardon mon chéri. J’ai cru que… Faudra me dire le mot que vous avez décidé ? Pardon, mon amour.
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 19 Jan - 1:21

Difficile à définir ce qu’il sentait ! Colère, confusion, crainte, amour. Le tout mêlé. Le beau chamboulement. Peu importait tout cela pour le moment. Il fallait trouver un abri, le crachin devenait pluie et celle-ci ne tarderait pas à muer en un bel orage sur les hauteurs. Pas trop engageant. Tractant Amélia sans se soucier de ses états d’âme, Nick poursuivit son ascension, au moins avait il l’avantage de savoir où aller.

Sans trop de mal, il trouva l’entrée de la grotte, assez dissimulée pour ne pas être vue au premier coup d’œil. C’était là, que Jack et lui avaient campé, bien d’années auparavant, lors de leur fugue mémorable. Si fichant de ce que pourrait faire ou pas la texane, il alla s’asseoir dans un coin pour broyer du noir à son aise. Cela ne dura pas trop longtemps. La miss avait l’intention de mettre les choses au clair et n’y alla pas de main morte.

Comme tu l’as dit : on a les autres à nos trousses ! Tu as choisi de me retrouver avant eux, libre à toi ! Seulement sache que je n’ai qu’un seul maître : moi !

Il se contenta de lever la tête et la considérer avec un sourire ironique qu’elle n’agréa pas trop.

*Allez, ma belle…à d’autres avec ça !*

Tu ne me crois pas ? Tu devrais pourtant.

Si tu le dis.

La suite ne lui plût pas mais alors là, pas du tout !

Je suis la maîtresse de Steve Iron depuis plus d’une année.

Ça faisait mal ! Selon elle, le Steve en question ne s’embêtait pas pour changer d’identité, ce qui disait long sur lui. Qu’Amélia qualifie sa relation avec cet homme comme un mélange de haine et passion ne le fit pas se sentir mieux.

Tu as dit que tu n’étais qu’un pion dans mon jeu… c’est faux. NOUS sommes des pions dans son jeu à lui.

Ça devait le rassurer ? Sûrement pas. Elle jura avoir tout ignoré sur l’histoire des réincarnés, c’était Ka’Huna qui s’était chargé de la mettre au parfum, ce qui avait valu au pauvre vieux d’encourir les foudres du tel Steve. Amélia reconnut quelques méfaits à son avoir mais jamais d’avoir agressé ni enfant ni vieillard. Au moins ça ! Sa mission, puisque mission il y avait, consistait d’éviter l’union entre Jack et Isabel.

*Pas besoin d’un agent étranger pour y arriver…ils s’arrangent bien tous seuls !*

Elle aurait dû séduire Jack. Ce qui, sans trop d’efforts, avait assez bien réussi sauf que, doux aveu, que la miss ne trouvait aucun charme à son blond de frangin.

Vraiment ?


Amélia n’avait pas fini. Qu’elle tire une baguette ne le surprit qu’à moitié. Elle était sorcière aussi, il aurait pu s’en douter. Selon ses dires, Ka’Huna l’avait poussée à faire un choix non sans avant lui montrer qui était vraiment Mr. Iron, à croire qu’il y avait réussi…à moitié.

Il ne m’aime pas, il n’a jamais aimé que lui et surtout le pouvoir. Voulait-il éprouver ma « fidélité » en m’envoyant ici ? C’est très possible… Je t’assure qu’il sera servi !

Le rire amer qui avait accompagné cet aveu prouvait, selon Nick, que cela la blessait. Qu’Iron ne l’aime pas ne voulait pas dire qu’elle penserait de même…

Vas y, te gêne pas...Fais ce que tu as à faire et finissons en avec cette farce!

Tais-toi, idiot ! Si j’avais voulu l’avertir, ce serait fait. Si je voulais le faire venir, il suffirait que j’envoie un simple message. Je ne ferai plus jamais rien de ce qu’il me demandera… Pourquoi ? Ben… parce que je déteste que l’on se fiche de ma poire... et aussi parce que… Je… Je…

Cette femme commençait à mettre ses nerfs à rude épreuve. Il finit par se lever et la toiser, énervé.

Parce que quoi ? Tu as encore des doutes ? Qui sait, n’est ce pas ? Peut être si tu prouvais la belle loyauté...c’est ça, non ?...Allez, finis de parler !

Petit sourire en coin. Son regard s’était adouci…ou peut être était ce son idée…

Tu tiens tant que ça à le savoir ? Eh bien c’est parce que je t’aime toi ! Toi avec ton caractère si… gentil… si franc… si doux. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Voilà, tu es content ? Ben tant mieux !

Jamais aveu de femme ne l’avait pris autant de court, ni fait aussi heureux. Elle l’aimait, lui ? Leur merveilleuse nuit d’amour n’avait donc pas été une passade, un autre mouvement sur l’échiquier. Retombant de son nuage, Nick réalisa qu’elle lui tournait le dos. Un discret reniflement l’informa de ses pleurs. S’approchant, il la prit doucement des épaules et la retourna. Son minois baigné de larmes l’émut au-delà de toute parole. La serrant contre lui, il déposa un baiser sur sa tête brune.

Je t’aime, Amélia. Je t’aime et te veux comme jamais je n’ai voulu une autre femme, tu me confonds et me rends fou mais ce que je sens pour toi fait que le reste importe peu…si peu, en fait. Si tu m’aimes aussi…alors…tout est possible.

Relevant son menton, il prit sa bouche une et une autre fois, tendre et consciencieux. Sa réponse fut délicieuse et pleine d’ardeur. Que vouloir de plus?

Le manque total de confort ou provisions aurait découragé d’autres moins braves. Nick et Amélia s’en moquaient vertement. Blottis au coin du feu sans fumée, fait par la jeune femme, il ne leur restait qu’à jouir du fait d’être ensemble. Dehors, la pluie tombait sans discontinuer et Amélia parlait. D’elle, de sa vie, des ses faits. Il découvrait vraiment qui était cette petite femme singulière qu’il avait décidé d’aimer malgré tout.

La miss n’était pas commode, son parcours le prouvait. Elle n’avait rien d’une petite demoiselle démunie, en tous les champs, elle était adversaire à craindre. L’amour n’avait jamais joué un grand rôle dans sa vie. Sa rencontre avec Steve Iron l’avait marquée. Il était plus fort qu’elle et Amélia le reconnut ainsi que la peur qui l’investissait en pensant à quelles pourraient être ses représailles.

Tu ne le connais pas. Steve est pourri jusqu’à la moelle des os. Il jouit des souffrances des autres… Je ne sais pas comment le contrer… Je suis sorcière oui… comparée à lui, je peux me rhabiller.

Je suis sûr qu’on trouvera bien comment, va…te fais pas de souci…pas maintenant !

Il était heureux et cela le rendait optimiste. Il rit de sa moue, elle n’y croyait pas trop à leur chance.

On pourrait filer en douce… Je pourrais réparer l’hélico…

Ça, je ne le doute pas, ma belle mais je ne vais nulle part en laissant Jack ici !

Elle ne le portait pas dans son cœur, son frère, sa réplique fut assez virulente.

Jack ? Quoi Jack ?... Tu crois encore en lui ? D’après ce que Ka’Huna m’a fait voir, c’est un fourbe, un égoïste de la pire espèce !

Hey ! Dis donc, tu y vas un peu fort quand même. Jack n’a rien d’un fourbe. Cette maudite situation l’affecte plus qu’à tout autre. Il en souffre et en a marre …Qu’il ne veuille pas se plier aux besoins de tous en…fusionnant avec Isabel, n’est pas de l’égoïsme…Dieu sait quels souvenirs il a…Jamais je ne l’avais vu réagir de la sorte avec une fille…

Il n’aime pas Isabel, il la désire… c’est pas pareil, maintenant je le sais…

Bien sûr que c’est pas pareil…et comment tu sais ça, toi ?

Elle l’embrassa, mutine.

Comment je sais ? Devine !

Il passa la nuit à le deviner, à s’en affoler, à l’aimer avec toute sa dévotion.

Au petit matin, il pleuvait toujours mais c’était plus qu’évident qu’ils ne pouvaient pas rester là, tapis comme des voleurs, sans provisions ni rien à se mettre sur le dos.

On va aller trouver les autres, c’est le mieux à faire. On leur expliquera tout et ils comprendront. Ils doivent le faire !

Elle n’était pas trop de son avis.

Ils n’y croiront pas. Ils penseront que je les manipule, que je te manipule…

Faudra prouver le contraire. Paul m’a donné l’impression de te connaître un peu mieux…lui et toi… ?

Elle haussa les épaules.

Morgan ? Ah, celui-là ? Lui comme tant d’autres a cru me mettre en laisse… Je l’ai laissé, il n’était pas content.

Et qui le serait, après avoir cru l’avoir !?

S’il faut en passer par le Veritaserum, je le prendrai mais je ne tolèrerai pas que Miller s’en mêle…

Tiens…tu serais jalouse, par hasard ?
, la taquina t’il.

Elle en rit, assurant que si Iron voulait Isabel c’était tout juste pour s’emparer des ses pouvoirs, ce qui, selon elle, ne serait pas trop difficile vu que la miss était très crédule par contre que s’il essayait de circonvenir Shirley, les choses se compliqueraient. Le Dr. Templeton aurait été la seule des trois à ne pas avoir répondu à son appel.

Bon…quoiqu’il en soit, allons les chercher, on verra ce qui se passe. Je ne les laisserai pas te mettre un doigt dessus, crois moi.

Où sont-ils d’après toi ?

Par là. Suis sûr que Jack se sera fait une joie en le envoyant en diverses directions, il aurait pu nous trouver très facilement, lui et ne l’a pas fait. Il veut gagner du temps pour que nous les rejoignions volontairement…je connais mon frère !

Non seulement il le connaissait, il confiait en lui.

Le chemin était semé d’embûches mais Nick savait où aller. Descendant, remontant, au gré du terrain ils mirent un certain temps à parvenir près de l’entrée d’autres grottes.

Ils doivent être par…oh, mon Dieu, Jack !

En effet, son frère, en piètre état, se mouvant comme un somnambule, avançait vers une des entrées. Le premier réflexe de Nick fut de courir vers lui mais Amélia, tremblant comme une feuille s’accrochait à lui.

Stop ! Je… je ne vais pas plus loin. Ça sent mauvais par ici…

C’est du souffre !

Pas le soufre… Il y en a mais c’est pas ça… Je sens… SA présence. Je ne peux pas… je ne veux pas le voir… il me tuera !

Calme toi, ma chérie…calme toi…


Facile à dire, blême, la jeune femme semblait en proie d’une terreur sans nom mais il la força à avancer doucement vers l’endroit où Jack avait disparu. Ils étaient près de l’entrée, les autres s’y trouvaient, leurs voix leur parvenaient…ainsi que l’écho d’un rire démoniaque qui fut à point de faire défaillir Amélia. Miranda semblait exulter d’avoir repoussé l’Ennemi mais voilà que Morgan se montrait réaliste en assurant que ce ne serait pas si facile que ça.

Il n’est plus là, Amélia…allons y !

Elle obtempéra mais ne voulut pas aller au-delà du seuil de la caverne. C’est alors que Morgan les aperçut et avança vers eux. Ils étaient les bienvenus. Sans détours, il communiqua à Amélia que son « copain » avait été là mais qu’ils s’étaient défaits de lui pour le moment.

Tu ferais bien d’aller voir ton frère, Nick…il a passé un mauvais quart d’heure !

Pas besoin de le répéter. Sa chérie ne courait plus de danger. Il fila. Jack était d’un pâle à faire peur.

Bon sang…qu’est ce qui t’es arrivé !?

Il…m’a eu de surprise…Sais pas…trop comment…Fond du…ravin …

Pas besoin d’un dessin pour savoir ce qu’il s’était passé. En tout cas, Jack s’en était tiré de justesse. Miranda le rassura en lui disant que Shirley et elle l’avaient raccommodé de leur mieux.

Il est encore tout secoué mais ça ira…eh, Jack…ça va, non ?

Ouais…merci !

Aidé par son frère, il se releva.

Je savais que tu viendrais, Nick…Dieu merci, faut faire front commun…sinon, IL aurait la partie plus facile. IL a pris…mon aspect, je l’ai vu avant qu’Il ne me balance dans le vide…et IL est resté avec Isabel…

Son expression fut de sincère désolation en devinant, comme l’avaient fait les autres, comment avait profité L’Autre de sa supplantation.

Elle…va bien ?

On le rassura comme on put. Les filles s’étaient chargées d’effacer la mémoire d’Isabel, aucun souvenir de cette affreuse expérience ne subsisterait. Les autres, eux, n’oublieraient jamais. C’était une épouvantable mise en garde. C’était comme si dès son silence Ramose les narguait de son pouvoir omniscient. Il jouerait toutes ses cartes, chaque atout, chaque sournoiserie serait de mise. Il ne leur ferait pas des aumônes. Cromwell, le seul sorcier patenté du groupe essaya de leur expliquer en quoi consistait être métamorphomage. Une exposition des plus encourageantes. De quoi en avoir les cheveux dressés sur la tête. Ramose pouvait changer d’aspect à son bon vouloir, ce qui, bien entendu, les plongeait dans un désarroi profond, d’autant que, selon Josh, il n’y avait pas moyen de le contrer…

*En version courte…on est foutus !*

Jack était le premier à en avoir fait les frais. Isabel, sa première victime.

La seule solution valable serait de mettre au point un mot secret connu uniquement de nous.

La belle idée ! Puisque personne n’en avait de meilleure faudrait s’y mettre mais comme il commençait à être habituel on en discuta…sans se mettre d’accord. Amélia était de nouveau le point de discorde. Shirley leva sa voix pour la défendre. Une première !

Tu ne veux pas que nous choisissions ce mot devant elle, c’est ça ? Autant que je sache, elle a choisi son camp, non ?

Nick passa son bras sur les épaules de la jeune femme, signifiant ainsi que si on lui en voulait, on devrait s’arranger avec lui d’abord.

Si Amélia avait voulu nous vendre, elle l’aurait fait…Elle le craint autant que nous et le connaît mieux que nous aussi. Tantôt elle a perçu Sa présence…

D’une voix voulue posée, Amélia exposa les faits. Ka’Huna avait été victime de vindicte du tel Steve, nouveau nom de Ramose, qui, selon elle, exerçait sans mal son emprise sur qui lui était proche. Il était passé maître dans l’art de la persuasion.

Soumettez-moi à ce que vous voulez pour que je vous prouve ma bonne foi, je ne me déroberai pas.

Que diables voulez vous d’autre !?, gronda Nick, mettez vous enfin d’accord et arrêtons de perdre le temps !

Jack se rangea de leur côté. Miranda et Isabel tiraient la tête. Le Dr. Templeton perdait patience et demanda qu’on vote pour décider si Amélia était digne d’être mise au parfum ou pas. La discussion reprit au risque de s’aigrir. Shirley trancha en levant son vote à faveur. Lui et Jack suivirent. Josh se joignit à eux. Paul resta sans parti pris. On s’en fichait, quatre contre trois, le Oui l’emportait.

J’ai toujours été nul pour ça !, grogna Jack en se massant le crâne qui lui faisait encore mal, n’importe quoi sonne idiot…

Ouais…ce doit être un mot ou une phrase ?

On lui dit que ça revenait au même…en fait tous tournaient bêtement autour du pot.

Ils étaient là, à échanger des avis débiles, plus idiots les uns que les autres quand tour à tour, tous commencèrent à se sentir plutôt vaseux. Cromwell fut le plus rapide à identifier le mal et les affubla tous d’une bulle transparente.

Génial…et quoi après !?

C’est pas mal, ça…on devrait le tenir en compte !, rigola Jack à qui les vapeurs de souffre semblaient mettre de bonne humeur. Tiens…et « Le temps n’a pas d’importance, seule la vie compte »…j’ai entendu ça dans un film…ça nous résume bien !

« La vie c’est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber », tant qu’on y est…on va repasser tous les films que t’as vu !?

Qu’est ce tu veux ? Abracadabra !? Sésame ouvre toi !?

Arrêtez de vous chamailler…Demain est un autre jour…on pensera mieux hors d’ici !

Tu vois, Miranda s’y met aussi…c’est d’Autant en emporte le Vent, ça !

Nick lui envoya une tape. Rien à faire, le souffre et Jack ça faisait un ménage du tonnerre.

Il embêta si bien tout le monde qu’on finit par accepter sa trouvaille mais déjà Paul revenait, affolé, en disant que Shirley était malade. Elle n’avait pas souffert des vapeurs de souffre, brûlant de fièvre, la jeune femme frissonnait bellement tout en transpirant.

La tempête n’avait pas diminué mais il était clair qu’ils ne pouvaient pas rester là, avec le Dr. Templeton dans cet état.

On peu prendre le chemin du versant Sud…il est beaucoup plus praticable…un peu plus long mais on arrivera sans mal à la maison, déclara Jack, tout son sérieux retrouvé.

Nick secoua la tête en remarquant les regards meurtriers dont les autres couvaient son frère.

Pas le temps de discuter…on y va !

Miranda et Josh appliquèrent quelques sortilèges très réussis à la malade la mettant un peu plus à l’aise pour la balade qui allait s’en suivre.

Leur arrivée à la maison déclencha une activité de ruche en folie. Leur absence n’avait pas duré plus de 24 heures mais il s’en était passé, des choses ! On para au plus urgent : s’occuper de Shirley. Aucun d’eux n’étant médecin ni medicomage, l’intervention de Ka’Huna fut la bienvenue.

C’est avec un plaisir plus qu’évident qu’après un bain, les rescapés de la singulière aventure se retrouvèrent à table, autour d’un déjeuner tardif ou dîner avancé, au choix. Elizabeth et Iolani voulurent à tout prix savoir ce qui s’était passé à la montagne. On leur donna la version compacte en évitant faire mention de l’épisode Ramose. Pas besoin de les alarmer encore plus.

L’essentiel est qu’on a tiré au clair quelques détails !, assura Nick en coulant un regard attendri à Amelia sans que cela déclenche une réaction adverse chez Jack qui semblait plutôt plein de prévenances envers Isabel qui ne départait pas encore de sa petite mine. La pauvre fille avait beau avoir oublié sa rencontre avec Ramose, elle était encore assez nerveuse.

*Tiens, Jack se sentirait il coupable ?*

Mais coupable ou pas, comme tous, il était fatigué et fut le premier à disparaître chemin de sa chambre. Les autres ne furent pas longs à l’imiter.

Qu’il faisait bon dormir dans son lit, au chaud, à l’abri des intempéries et avec la femme aimée dans ses bras. Tout était parfait.



On hurlait dans le couloir. De qui tirer de son sommeil un ours en hibernation. Réveillés de si abrupte façon, la seule chose qui restait à faire était aller aux nouvelles. Trois jours de calme idyllique, c’était trop rêver.

Shirley semblait avoir vu le diable. Au moins, elle semblait parfaitement récupérée de ses maux.

Je l’ai assommé ! Il faut le ligoter, l’empêcher de s’enfuir… Qui ? Mais Ramose ! Il a voulu se faire passer pour Paul. Viiite !

*Mais qu‘est ce qu’elle raconte?*

Isabel essayait de la calmer, Miranda y mettait de sa part, en se marrant pour de bon toutes les deux. Josh essayait d’y voir clair. Jack sortit de sa chambre pistolet au poing…on devenait un peu paranos, du coup !

Il est là, dans ma chambre ! …Il est sonné, c’est le moment ou jamais !

La pauvre avait perdu la tête avec la fièvre endurée ! Force fut d’aller voir ce qui la rendait si hystérique. Spectacle navrant. Paul gisait en travers le lit, proprement assommé avec la lampe de chevet dont les débris traînaient par là.

Elle est dingue !

Va savoir !, dit Jack, avec tout ce qui s’est passé, malade en sus…elle aura une belle confusion dans la tête…

Sacrée bosse qu’elle lui a fait !

Josh ranimait Morgan. Les filles escortaient Shirley qui ne put que reconnaître, honteuse, avoir bel et bien assommé l’amour de sa vie.

Faudra me dire le mot que vous avez décidé, dit elle d’une petite voix.

« Le temps n’a pas d’importance, seule la vie compte », lui souffla Jack, c’est moi qui ai trouvé !

Nick leva les yeux au ciel, tout le monde rigola, même Paul qui se massait le crâne avec entrain.

L’un dit la première partie…l’autre complète !, informa t’il, encore heureux que tu ais pas pensé à me tirer dessus !

Les esprits apaisés. Tout le monde semblait sûr de l’identité de tout le monde, mais force émotions personne n’avait plus trop sommeil. Sans faire de chichis, ce fut un gentil groupe qui descendit squatter le salon, sans même regarder l’heure. Elizabeth et Iolani n’avaient rien entendu ou n’avaient aucun désir de se mêler à leurs complots nocturnes, le fait est qu’on ne les vit pas.

Jack offrit à boire à la ronde. Tous acceptèrent et on était là, à deviser gentiment, verre à la main quand une apparition fracassante les fit bondir dans tous les sens. On brandit baguettes, pistolet, une bouteille…ce qu’on avait à portée de main, quoi ! Le pauvre Paggitt faillit mourir d’épouvante en se voyant entouré d’exaltés arme au poing.


C’est moi !!! C’est moi !!! Je ne pouvais pas savoir que vous seriez là…à cette heure…

Mais qu’est ce que vous faites là, Paggitt ?, voulut savoir Nick, aux dernières nouvelles…on vous faisait dans votre chambre…

Hum !...Le temps n’a pas d’importance…

Seule la vie compte !!!

Ma foi, il sait le mot de passe !
, reconnut Jack en baissant son arme.

C’est vous qui me l’avez dit !

Ok…c’est bon…mais que diables faisiez vous ?


Des renforts sûrs…Je les ai contactés.

Échange de regards surpris.

Des renforts ?...Quel genre de renforts !?

Des amis prêts à mourir pour la cause !, renchérit Paggitt, orgueilleux.

Comme quoi…encore des illuminés…et quand on aura l’honneur ?

Bientôt !

Vers quelle heure ?...Allez, je rigolais…on le saura assez tôt, j’espère !

Mais le lendemain, au lieu des renforts promis par Paggitt, un des gars qui s’occupait de la radio se présenta, hors d’haleine en plein déjeuner.

Un avion de la marine des USA demande la permission d’atterrir sur l’île.

Oups…c’est quoi ça…une invasion ?

On sort les mousquets !?

Ramose en voulait à leur peau, les gardiens du Secret aussi, on attendait des renforts inconnus au bataillon et voilà que la Marine intervenait…mais pour une raison qui leur échappait…ils rigolaient…les nerfs, ça joue des drôles de tours, parfois !
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Jack McKenna
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MessageSujet: Re: Orages...   Orages... EmptyMer 26 Jan - 13:44

L’annonce d’un débarquement des gars de la marine des USA sema ne disons pas la panique mais si une certaine inquiétude. Pas qu’ils aient à se reprocher d’un manquement quelconque à la loi, cela faisait tout de même un peu étrange qu’on s’occupe d’eux de cette façon si éclatante. Jack n’alla pas chercher les mousquets ni rien de semblable, préférant plutôt se rendre à la piste d’atterrissage pour donner la bienvenue aux nouveaux arrivants. Pas question de s’y rendre tous en masse, cela ferait population en émoi mais curieusement Paul Morgan, l’air rogue et sans donner d’explication, s’ajouta à l’expédition.

Le chemin était assez minable après les deux tempêtes. Ils allaient de cahot en nid de poule depuis un moment quand Jack sembla s’ennuyer de rester en silence.


Dis donc…tu en tires une tête…tu aurais par hasard une idée de ce que signifie cette visite de la Navy ?

Paul souffla, énervé mais ne put que hocher la tête.

Une certaine idée, oui !, maugréa-t’il.

Ah bon ? Et…c’est quoi, cette idée ?

Mon père…mon oncle…la famille, quoi !

Cet aveu sembla beaucoup amuser Jack ce qui lui valut un regard noir.

Pas la peine de me regarder de travers…je sais ce qu’est avoir une famille capable de n’importe quoi…ma mère a rameuté les forces alliées du Pacifique une fois que Nick et moi avons pris la poudre d’escampette…à la fin on a envoyé la Coast Guard et a été quittes pour un sermon…et deux mois à travailler comme mousses !

Alors suis chiche de finir mes jours à récurer un porte avions à la brosse à dents.

Oups…si grave que ça ? J’ai lu par là que ton père est sénateur…

Et mon oncle contre amiral, si tu vois le genre.

Jack soupira et se gratta le crâne avec son entrain habituel.

Ouais…vois le genre. La barbe, ces familles envahissantes !


Tu peux pas mieux dire !


Un silence religieux s’en suivit jusqu’à la piste. Peu après un avion de transport atterrissait et finissait par s’arrêter pas loin d’où se trouvaient les jeunes gens. On ouvrait la porte et dépliait l’échelle. D’abord descendit un homme en treillis de combat, précédant de très peu un civil. Jack affina la vue puis se tourna vers Paul.

L’air de famille est indéniable…

L’autre jura entre dents et avança d’un pas, trop surpris pour en faire un autre. Son frère James arrivait près de lui, souriant avec un soulagement évident.

Ça fait du bien voir que tu es d’une pièce !!!

Que diables…Toi ?...Mais…

Il eut droit à une bonne claque au dos avant que James Elliot Morgan jr, se tourne vers Jack, un large sourire aux lèvres.

Et si je ne me trompe pas vous devez être John Philip McKenna !


Dites moi Jack…et puisqu’on y est, Mr. Morgan…


James.

Soit, James…à quoi vient tout…ça !?, et il signala les hommes armés qui sautaient de l’avion.

Ah, ça !? Simple précaution !

Précaution ?, s’écria Paul, mais…pourquoi ?

T’étais perdu, Papa a alerté les hautes sphères, ma mission était de te trouver, constater que tu es d’une pièce et que tu te trouves ici de plein consentement…toi et tous les autres !

Paul avait maintenant l’air ahuri et confus de celui qui ne s’était jamais attendu à ce qu’on s’occupe de lui de façon…si spectaculaire !

Les autres ?
, s’enquit Jack en fronçant les sourcils.

Sheridan, Templeton, Miller, Cromwell, McKenna…pas des moindres, ça peut pas s’enfumer dans la nature sans éveiller des soupçons, surtout si un Morgan fait partie du lot. Ils sont là ?

Ben oui, à la maison.

Allons y alors.

Et eux ?, voulut savoir Jack en voyant la force de débarquement s’égayer dans les alentours, fusil au poing, ils s’attendent à quoi ?...À une attaque des rebelles locaux ?

Ils doivent assurer le périmètre ou quelque chose dans le genre, j’ai jamais rien pigé au jargon des militaires. Maintenant, voulez vous m’expliquer ce que vous faites ici…c’est un peu perdu comme coin, quand même.

On médite !, assura Paul, très sérieux, sur divers problèmes…on parle affaires, on fait des excursions en montagne…Rien de bizarre ni interdit. On des citoyens exemplaires !

Veux croire ça…et toi, tu fais un reportage sur ces lieux enchanteurs ?

Le rire de Jack sonna un peu faux mais surprit les deux autres.

Vous voyez juste, James, Paul est un photographe fantastique...parfait pour illustre notre projet !, il sourit avec une innocence déroutante, voilà…nous sommes tous ici réunis pour…peaufiner un ambitieux projet…nous voulons convertir cette île en un resort de luxe…un merveilleux ensemble hôtelier cinq étoiles en pleine nature avec les bontés inestimables d’un réseau de sources thermales.

Paul prit un air entendu et acquiesça en souriant aussi bon enfant que son ami. Il se demandait aussi d’où Jack sortait des idées pareilles comme si rien…en tout cas la pub fit son petit effet et James arrêta de poser des questions tendancieuses.

À la maison, les autres attendaient, impatients de savoir ce qui se passait. Paul présenta son frère à la compagnie. James avait assez lu de références sur tous et chacun comme pour savoir à qui il avait affaire. Curieuse assemblée, tout de même. Il n’avait pas cru un mot de la fable de McKenna, même si en y pensant bien, un projet comme celui là serait sans doute un vrai succès, l’endroit était exceptionnel. Trouver Amélia Fitzgerald parmi les présents le prit de court, il n’était pas question d’elle dans le rapport qu’il avait examiné. Mais il y avait une explication pour tout. La texane était arrivée là en tant que naufragée, rien de plus simple…une histoire de tous les jours, somme toute !

Elisabeth et Iolani, en parfaites dames de céans, invitèrent James à se joindre à eux pour le déjeuner si abruptement interrompu. Cela donnerait le temps pour des explications plus substantielles. Il ne fallut à James Morgan qu’un moment en compagnie de tout ce beau monde pour deviner que là on jouait au secret. Tous semblaient énervés, sur le qui vive, comme s’ils attendaient quelque chose. Leur comportement voulu naturel et posé trahissait une tension très perceptible. Ils parlaient en même temps, riaient de sottises et échangeaient des regards lourds de signification. Établir qui était avec qui ne lui posa aucun problème. Ça sautait aux yeux. À la fin du repas, les dames de la maison se retirèrent.


Bien, James, commença Jack, si vous nous donnez la bonne version des faits, on vous écoutera de bon gré gré…On voudrait tous bien croire que la préoccupation du Sénateur Morgan pour la sécurité de Paul suffit pour mettre en branle bas la Navy, mais sachant tous quelle est la profession de notre ami, nous doutons assez que chaque fois qu’il s’absente plus que prévu et sans donner des nouvelles, Papa déclenche une opération de rescousse de ce niveau…

Comme quoi le bon vieux scepticisme était toujours de mise.

C’est le moment que choisit Paggitt pour faire une de ses apparitions inattendues, même si cette fois il se remit à entrer en coup vent à la salle à manger, avec une expression jubilante.

Ils sont là !!!


Regards intrigués mais déjà il avait aperçu l’aîné des Morgan et se dirigeait vers lui, soudain sérieux et imbu de respect.

Je suis heureux que vous soyez là, James.

Les regards échangés passèrent d’intrigués à interrogateurs le tout à la sauce surprise totale.

Jack se leva.

Passons au bureau.

Tous suivirent le mouvement et un instant après s’accommodaient dans le bureau dont on ferma la porte. Sans rien dire Josh s’employa à quelques sorts de vérification pour s’assurer qu’il n’y eut aucun intrus, pas d’écoutes invisibles…tout parlait de paranoïa galopante mais on n’était jamais trop sûr ! Quand tout fut fait, on se tourna vers James et Paggitt.

On est tout ouïes !

L’histoire que déballa le fils aîné du Sénateur Morgan fut assez surprenante comme pour les laisser tous muets de stupeur. Il n’était ni plus ni moins qu’un des principaux alliés avec lesquels ce bon de Paggitt comptait contrer le malsain pouvoir de Ramose. James était …un Gardien du Secret.

Le beau tollé qui s’en suivit. Paul n’en revenait pas. Son frère mêlé à une intrigue…lui si droit, si exemplaire…si…enfin, si James ! Shirley à ses côtés essayait de digérer ces aveux. Cromwell avait du mal à y croire et Miranda, sourcils froncés, le secondait à la perfection. Nick gambergeait, sans se séparer de son Amélia chérie. Jack, suivant sa coutume, demeurait d’un scepticisme blessant mais, à la surprise de tous, était assis à côté d’Isabel, qui semblait tout aussi énervée et attentive que les autres. Une fois que James Morgan eut fini de faire son exposé, il attendit la réaction de son auditoire…Ça ne tarda pas. Des questions fusèrent de toutes parts. On voulait savoir au juste à quoi s’en tenir. Et ces hommes armés qui avaient débarqué de l’avion ?

Ah, des gardiens aussi !, grommela Jack, n’allez pas nous raconter que maintenant la Navy est aussi dans le coup ?

Non, La Marine américaine n’était pas dans le coup, il ne s’agissait que d’une manœuvre de distraction. Personne ne pigea trop à l’explication mais les fameux gardiens semblaient savoir ce qu’ils faisaient. James, faute de mieux, logerait dans la maison, les autres égayés par là, prenaient des positions stratégiques, allez savoir dans quelles obscures fins. Selon le frangin savant, ils savaient exactement à quoi s’en tenir. Pour le reste du monde, une avancée de la Navy occupait partie de l’île pour des manœuvres. Fin de la discussion.


Pourquoi ne pas avoir dit ça depuis le début ? Au lieu de nous laisser dire n’importe quoi ?

Il me fallait calibrer la situation, savoir si tout allait bien.


Ouais…et comme maintenant tu as un diplôme en psychologie avancée il t’a suffit d’un coup d’œil pour savoir que tout marchait sur des roulettes!, maugréa Paul, franchement agacé.

James prit un petit air vexé mais personne n’y fit attention.

IL a été ici et a fait quelques dégâts déjà…Qui sait, peut être qu’en ce moment même son Ombre maligne rôde par là en fignolant un gentil plan pour nous faire tous sauter…sauf que maintenant, on s’est miraculeusement multipliés…il fera venir ses compères et on va avoir droit à la version domestique de la bataille de Midway…avec la chance qu’on a ...

On l’a gagnée, cette bataille !, remarqua Miranda.

Je pensais aux japonais !, soupira Jack.

Sur ce commentaire si lapidaire on jugea la réunion terminée et on vida les lieux…juste pour aller se retrouver un peu plus loin.

Paul…t’es sûr que c’est ton frère ?

L’autre acquiesça avec un soupir.

Oui, il n’y que lui pour emmêler les pinceaux avec tant de style et faire paraître que ce sont les autres qui sont idiots.

Voilà de quoi rassurer n’importe qui !

Jack le regarda s’éloigner et se tourna vers Isabel qui n’avait pas ouvert la bouche depuis un long moment.


T’es bien silencieuse, toi. Tu…te sens bien ?

Elle assura que oui.

Tu sais…cette histoire…ça me plaît de moins en moins.

Il ne pouvait pas arrêter de penser à ce qui s’était passé dans cette grotte, à la montagne. Isabel, elle n’en gardait aucun souvenir mais se doutait bien de quelque chose. Ses questions étaient de plus en plus gênantes. Il lui suffirait de vouloir se montrer un peu plus perspicace et la vérité lui éclaterait au visage.

N’y pense plus, conseilla t’il, on s’en est tirés de justesse, c’est ce qui compte.

Le crût elle ou pas, Isabel n’en démontra rien, se contentant de soupirer pour de suite reparler du thème du jour : l’arrivée des renforts.

Sais plus, moi…c’est débile…On verra bien…Bof, arrivés à ce point, je m’attends déjà à n’importe quoi…Non. C’est pas du défaitisme…c’est me sentir impuissant. Je suis un type pratique, je crois en ce que je vois et toute cette intrigue de sorciers et puissances obscures me met les nerfs en boule.

La jeune femme lui rappela doucement que lui aussi en était un. Jack secoua la tête et sans le penser, lui passa le bras sur les épaules. Elle sembla un peu surprise de ce geste et lui décocha un coup d’œil teinté d’ironie.

Je…suppose que je devrais m’excuser pour mon attitude dans le passé.


Elle rit en secouant la tête comme si cet aveu l’amusait tout en lui semblant incroyable.

Tu peux te marrer si ça te fait plaisir…vais pas le répéter. Plus que jamais, nous devrions faire l’effort de nous entendre…

Ces paroles se prêtaient à interprétation et la miss les prit selon ses critères très personnels. Jack n’avait pas exactement prévu leur donner le même sens qu’elle mais s’étonna lui-même en agréant la sensation de plaisir que lui produisit sa proximité…si proche. Il y a des choses qu’on ne peut pas éviter et quand en plus on ne veut pas le faire, alors, il faut s’en tenir aux conséquences. Pourquoi deux personnes qui avaient passé le plus clair de leur temps, les derniers jours à se comporter comme des ennemis jurés, trouvaient soudain le besoin d’échanger des baisers torrides dans un coin du jardin ? La beauté du paysage ? Les émotions du jour ? La tension régnante ? Ou le désir pur et simple ? Disons, en essayant de saisir la nuance, que c’était un mélange de tout ça...en plus de Dieu sait quoi d’autre d’indéfinissable. Mais comme tout, la plaisante session de...réconciliation (???) connut une fin, assez euh…indiscrète et dérangeante. Le vieux Ka’Huna déboulant d’un détour d’allée se crut en devoir de se racler bruyamment la gorge. Ça suffit. (Cas contraire, l’ermite aurait toussé comme tuberculeux en stade terminal). Il sourit avec bienveillance complice aux jeunes gens qui se séparaient …à contre cœur ?

Il y a du monde ici, dernièrement, commenta t’il comme si rien, des amis, Kaeka?

Aux dernières nouvelles. Il parait que oui.

Très bien, alors !

Et sur ce, le vieil homme continua son chemin vers la maison d’où, depuis un certain temps, il entrait et sortait comme de son chez soi.

On rentre ?

Mais qui dit qu’elle avait envie de le faire ? Flâner par là, accrochée à son bras lui semblait bien plus agréable qu’aller s’enfermer entre quatre murs à devenir plus paranoïaque qu’elle ne l’était déjà. Jack ne trouva rien à redire sur la manière d’évacuer les tensions accumulées et en retournant au bercail, beaucoup plus tard, il arborait l’air satisfait du chat qui a flairé le pot de crème et qui s’ingénie à trouver le bon moment pour le déguster en toute paix.

Pas trop tôt !, souffla Miranda à Shirley qui suivait la parade de séduction aussi étonnée qu’elle.

Nick de son côté sembla soulagé de voir son frère prendre la voie du bon sens et oublier la belle Amélia. En somme, tout le monde semblait comblé avec l’évolution de l’affaire. Ka’Huna était des leurs ce soir. Elisabeth et Iolani trouvaient, de concert, que la présence du vieux sage tempérait l’ambiance avec sa bonne humeur et ses histoires. James Morgan agissait avec la naturalité de qui est habitué à évoluer en circonstances difficiles sans perdre ni calme ni sourire, le parfait politicien.

À la fin du repas, tous semblaient avoir oublié qu’une lourde menace pesait sur leurs têtes, telle épée de Damoclès. C’est très détendus qu’ils passèrent au salon pour un dernier verre avant de prendre leurs quartiers pour la nuit.

Accord tacite ? Entente parfaite ? Après cette après midi si démonstrative, se retrouver dans la chambre de Miss Miller, menant à bon but ce qu’ils avaient si bien engagé, sembla la chose la plus naturelle du monde. L’attirance, le plaisir mutuel s’était perpétué au long des siècles. Ce n’était certes pas de l’amour mais après 4.000 à se tourner autour dans des circonstances épiques, faisait que ça y ressemble un peu. Fougue et passion étaient au rendez vous, autant se contenter de ce qu’on a sans aller chercher plus loin…

Un hurlement épouvantable ravagea le calme de la nuit, tirant tout le monde de leur lit, de leur chambre pour se retrouver dans le couloir, affolés. D’autres cris, des bruits de lutte renseignèrent sur la provenance de cette interruption effrayante.

La chambre d’Isabel !!!, cria Miranda.

Ruée générale. On força la porte...le spectacle offert les paralysa d’épouvante…Jack gisait entre les draps ensanglantés alors qu’Isabel, poignard en main, se tenait à deux pas du lit, hagarde, le regard dilaté de folie en répétant en sourdine qu’il avait fallu que ce soit fait…

Nick, le premier, se précipita vers son frère. Encore conscient, Jack voulut parler mais ne parvint à émettre qu’un râle effroyable.

Elle l’a tué !!!, hurla Nick, cette folle l’a tué…

Dehors, un vent sauvage s’était soudain levé…
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