XXIème Horizon
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XXIème Horizon

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 Un nouvel horizon?

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Josh Cromwell
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Josh Cromwell


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MessageSujet: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptyLun 13 Sep - 21:54

C’était quoi ce bordel ?

Ils avaient dîné gentiment et surtout discouru à l’abri des indiscrets. Au quart de tour, Josh avait pigé ce que désirait Paul : le black out ! Pour une fois que la sorcellerie lui servait à quelque chose, Cromwell ne se priva pas de capitonner la pièce.
Les discussions avaient révélé plusieurs choses. D’abord, même si ça faisait mal, il leur faudrait se séparer. Pour Josh l’affaire était claire : il partirait avec Neith. Impossible autrement. Les autres, il s’en fichait un peu. Ensuite, ils se regrouperaient mais tous se méfiaient à présent de Rassim Bey et ça, c’était capital.
Que voulait cet homme en définitive, leur bien ou leur mal ?
Josh ne savait vraiment pas de quel côté penchait la balance. L’intrusion de leur hôte à la fin du repas lui tourna le foie :

Le rendez-vous est fixé à 23 heures, à Karnak après la représentation son et lumières des touristes. On vous y conduira en voiture individuelle. Les rituels de purification commenceront aussitôt. Je vous donnerai les détails sur place. Je me retire. Il va sans dire que je vous conseille vivement d’en faire autant, et… d’être sages.


*Cours toujours !*

Pour la première fois de sa vie… de cette vie, Josh Cromwell était amoureux. Jamais personne ne lui avait dicté sa conduite, ce n’était pas un grassouillet en toque qui allait commencer...

Délibérément, il avait salué la ronde et entraîné Miranda à sa suite.
Un sortilège à la chambre, il l’enserra d’une folle passion réciproque :


Je me fiche de ce peut dire Bey…je te veux…je t’aime tant !!!

Mots merveilleux qu’il confirma en retour par un savant déshabillage. Il aimait plonger en elle, la voir se pâmer et délirer avec elle.
Les soubresauts calmés, Miranda avoua :


Cette après midi, Paggitt est venu me trouver pour m‘avertir. Il semblerait que Bey a sa petite idée pas trop orthodoxe…

Cruel retour à la réalité après tant de félicité :

Il sait ce qui va se passer ?

Non, il ne savait pas de quoi il en va…Il veut que nous soyons sur nos gardes…Josh, quand cette cérémonie sera finie, nous partirons ensemble, n’est ce pas ?

Il ne put retenir son rire :

Ma douce folle, comment en serait-il autrement ? Les autres peuvent aller au diable, moi je te prends avec moi.

Elle était du même avis cette coquine délicieuse :

J’ai une maison magnifique à St. Bart…loin de tout...mais si tu ne veux pas, j’irai où tu décideras. Je ne veux pas me séparer de toi un instant, tu m’entends…À ce qu’on dit, ça fait des siècles que je te cours après…et puis…celle-ci devrait être la dernière fois…autant ne pas tout faire foirer, non ?

Rien ne foirera. Je n’ai encore qu’une vague idée du passé. J’espère que l’on trouvera pourquoi ça a raté les autres fois. On va… On devrait…

Il n’avait rien compris au malaise qui le prit. Miranda aussi semblait mal en point. D’un effort de volonté, Josh tenta d’attraper sa baguette mais un voile noir s’abattit sur lui.

Un goût affreux en bouche, des bribes cotonneuses dans les limbes cérébrales :


Paggitt ? Drogués ?

Le sang de Cromwell ne fit qu’un tour. Il fallait s’enquérir des autres. Puisque Miranda avait récupéré sa tête, il pouvait la laisser se débrouiller.
Revigorer Miss Templeton et Paul Morgan prit peu de temps. Miss Miller avait dormi seule. Jack n’apprécia pas le traitement mais voulut s’enquérir de son frère.
Réunis dans la chambre du journaliste, il fallut se rendre à l’évidence : Nick avait été soustrait du groupe.
Une apparition éclair de Rassim Bey mit les choses au point : ou ils marchaient droit, ou Mr McKenna subirait de tristes conséquences.



Rituel de purification ?
Misère ! Jamais Cromwell n’avait subi une telle humiliation. Se dépoilier devant de jolies servantes était en soi pas trop désagréable. Mais être tondu des pieds à la tête et épilé jusque dans son intimité le révolta cruellement.

Bas-les-pattes ! Si ça doit être fait, je le fais moi-même !

Raté ! Il eut beau gueuler comme un putois, il y passa, tous les poils aussi.
Quand les demoiselles en eurent fini avec lui, Josh se sentit lessivé de corps et d’esprit. Il n’arrivait pas à raccrocher son XXIème siècle avec tout le décorum qui l’enfonçait dans le passé.
Mené près d’une statue, il y retrouva ses deux compagnons d’infortune. S’il ressemblait à Paser à présent, Miranda allait s’écrouler de rire en le voyant chauve avec des yeux agrandis de khôl.
Bakenkonsou avait eu droit à un traitement de faveur puisqu’il portait perruque et attributs de sa fonction de grand prêtre.


*Il doit crever de chaud, là-dessous, le pauvre !*

La suite fut un rêve ou un cauchemar. Les filles, prises dans une sorte de transe, parlèrent un langage oublié mais que lui reconnaissait.
L’invocation du grand pouvoir…
Josh frémit en l’entendant. Là, sous ses yeux, se déroulèrent des phénomènes étranges… L’union sacrée… Trois âmes perdues se retrouvaient.
Encore sous le charme du miracle, il ne comprit pas de suite ce qui se passait.
Par réflexe, son poing partit droit sur le nez du premier qui lui sautait dessus avec un coutelas.
Belle mêlée !
Distribuant des baffes tout azimut, Josh rigola en voyant sa douce gazelle foncer dans le tas. Aucune des autres miss ne resta indifférente. Ça cognait, griffait, mordait de partout. Puis…


Paggitt !, ici !

Deux sorciers confirmés entrèrent en lice. Stupéfixion, sorts d’entrave fusèrent. L’assistance déserta les lieux dans une belle débandade.
Paggitt rendit aux prêtres une allure civilisée puis guida Jack vers l’endroit où reposait son frère.
L’oreille exercée de Josh capta des mouvements furtifs dans un coin.


Baken, il part sur ta droite !


Morgan était malheureusement incapable d’un sprint. Qu’à cela ne tienne, un sort idiot ( croque-en-jambe) et le fuyard s’étala.

Tiens, mais qui voilà ? Mr Bey… Djar tu as tourné casaque ou quoi ? Pourquoi cette attaque ? C’était stupide !

Vous êtes fichus de toute façon ! Ramose saura où vous êtes dès l’instant où vous toucherez aux filles ! Tant de millénaires et vous allez tout foutre en l’air !

Que va-t-on foutre en l’air ? ragea Josh tout en entravant le pacha.

Shirley s’était approchée avec Miranda. On aurait dit qu’elles étaient transfigurées, comme si une douce aura les baignait de l’intérieur. Ce qu’elle déclara laissa Josh pensif.

*Elle a de la veine si elle a pigé !*
On fait quoi de celui-là ?


Morgan l’aurait volontiers mis en miettes mais Miss Templeton ne voulut pas.
Les trois autres revinrent près d’eux. Ouf, McKenna n’avait rien… il était seulement hébété à moins qu’il ne soit ébloui par la fascinante Isabel.
Paggit leur tendit leurs papiers et cartes de crédits. Devant Bey, on allait pas parler du plan.
L’heure de la séparation avait sonné. Les McKenna emmèneraient Isabel par la route et en bateau.
Josh avait d’autres idées en tête pour sa belle compagne.
Touchants au revoir sous le ciel étoilé.


Neith, accroche-toi !

Elle était déjà à son cou. Un portoloin s’activa.

Rire, ça faisait du bien. Même si c’était à ses dépens, Miranda l’accepta de bon cœur en se relevant de la culbute.
Naturellement, elle voulut savoir où ils étaient.


En Angleterre ma chérie. Je sais que tu pensais aller aux Antilles… Il fait moche ici, oui.
Je pense qu’il est impératif de brouiller les pistes et que rien ne nous rattache directement à nos points d’origine. Dans ce coin, il y a des sorciers comme moi, comme toi maintenant !... Tu ne te sens pas sorcière ? (il rit) Non bien sûr tu n’as pas un long nez ni de verrue au menton. Tu es encore plus belle… si possible. (profond baiser). Oh, mais tu as froid… Il est vrai que ça change de l’Egypte. Attends, Paggitt m’a donné un truc avec mon portefeuille.


Le truc s’avéra être une pochette d’aspect banal. Comprenant de quoi il s’agissait, Josh agita sa baguette dessus puis y plongea la main. Il en ressortit un pardessus en laine et une cape fourrée.

Voilà pour vous, ma dame.

Il la lui passa en lui chipant encore un baiser au vol.

Maintenant, tu préfères marcher ou tansplaner ? C’est le truc qui fait Crac quand on apparaît et plop quand on disparaît.

Méfiante, elle opta néanmoins pour cette solution plutôt que de tordre ses délicates chevilles sur ces pavés d’un autre âge.

Londres… Chaudron baveur.

Josh connaissait le coin pour y avoir séjourné peu avant sa virée égyptienne. Que Miranda voie l’enseigne rouillée se balancer au vent alors que peu de gens la remarquaient lui prouva qu’il ne s’était pas trompé : Neith était bien une sorcière.
Salutation à l’aubergiste, tenant toujours sa belle par la main, Cromwell lui fit les honneurs du chemin de traverse.
Elle était adorable sa Neith ! Ce monde neuf pour elle l’animait d’une façon enfantine très touchante.
Freinant ses envies de tout découvrir d’un coup, il l’entraîna d’abord chez le fabriquant de baguettes.
La petite boutique poussiéreuse ne payait pas plus de mine que la fois précédente où Josh était venu. Mr Ollivander sourit largement en les accueillant :


Mr Cromwell ! De retour parmi nous ? Content de mon baume? Qui donc m’amenez-vous là ? Une bien jolie demoiselle, cette fois !

Josh n’entra pas dans le détail de sa visite antérieure. Il se contenta de dire :

Cette charmante demoiselle a besoin d’une nouvelle baguette.

Nous allons sûrement trouver de quoi la satisfaire. D’abord, je dois prendre vos mesures, Miss.

Galant, il l’invita à ôter sa cape et mit son mètre ruban en action. Josh se marrait de voir l’air consterné de sa belle. Des modistes, elle avait dû en fréquenter beaucoup, de pareils jamais.
Quand il eut pris les mensurations requises – jusqu’au tour de tête – Ollivander disparut dans l’arrière boutique et revint les bras chargés de petites boîtes. Il ne restait plus à Miranda qu’à essayer quelle baguette lui conviendrait le mieux.
Le résultat fut… décoiffant.
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Miranda Sheridan
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MessageSujet: Re: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptyJeu 16 Sep - 14:40

Il y avait certes des façons plus agréables de voyager…pas si rapides, un fait ! Toute secouée mais ravie Miranda s’était relevée. Josh était là, que pouvait importer le reste !

Il faisait froid. Elle ne s’y était pas attendue.


Où…sommes nous ?

En Angleterre, ma chérie. Je sais que tu pensais aller aux Antilles…

Elle jeta un petit coup d’œil aux alentours. Brume, bruine…pas du joli.

C’est affreux !, assura t’elle en frissonnant au temps de se couler dans ses bras, mais ça m’est égal…tu es là…

Ça faisait drôlement bien dépendre de quelqu’un, pour une fois, ayant l’assurance qu’il n’y aurait pas de coup traître.

Je pense qu’il est impératif de brouiller les pistes et que rien ne nous rattache directement à nos points d’origine. Dans ce coin, il y a des sorciers comme moi, comme toi maintenant !

Hein ? Sorcière ? J’ai l’air d’une sorcière moi ?, elle se passa le doigt sur son nez qui demeurerait toujours pareil, sûre de ne pas avoir de verrue nulle part.

Qu’il l’embrasse comme il le fit finit de la rassurer complètement. Miranda Sheridan était absolument heureuse,

Oh, mais tu as froid… Il est vrai que ça change de Égypte. Attends, Paggitt m’a donné un truc avec mon portefeuille.

Les tours inédits de Paggitt la surprenaient encore…que son chéri sorte de son portefeuille une cape fourrée devait avoir pas mal à voir avec cette merveilleuse magie dont ils se servaient, si savamment.

Voilà pour vous, ma dame.

Wow…je crois que je vais pouvoir m’y habituer…à la magie…et à toi !

Maintenant, tu préfères marcher ou transplaner ? C’est le truc qui fait Crac quand on apparaît et plop quand on disparaît.

Miranda fronça son joli nez mais y réfléchir ne lui prit qu’une demi-minute.

Ce crac plop me plaît…c’est marrant !

Là, il pleuvait encore. Ils étaient dans une rue très concurrencée, la bousculade presque. Miranda connaissait Londres mais bien sûr jamais au niveau simple piéton. Elle n’avait pas la moindre idée d’où se trouver, en tout cas cela la changeait un peu de New York, c’était plus folklorique. Les anglais étaient impayables avec leur touchante affection pour le passé…comme cette enseigne rouillée au drôle de nom, « Chaudron Baveur » se balançant au vent.

Sont marrants, les anglais…je parie que ce pub est là depuis le temps des romains…Chaudron Baveur…ils en ont de l’imagination.

Elle ne s’attendait pas du tout à ce qui s’en suivit. Josh poussa la porte et elle se trouva propulsée dans un autre monde. Mon Dieu, que ces gens avaient un aspect bizarre, d’un autre temps…

Josh…

Pas d’explications. Ils traversèrent la salle bondée, sans un regard ni à droite ni à gauche. Fermement accrochée à sa main, elle arriva à l’arrière cour. Un énorme frisson la parcourut alors qu’il jouait de sa baguette en touchant les briques du mur.

WOW !...C’est…génial !

Longue rue pavée, croulante de siècles, enseignes déroutants, un petit monde étrange y déambulant…vêtus de leurs longues robes, aspect circonspect…des sorciers…plein de sorciers !

Josh…ils sont tous…comme toi ?

Quelle question idiote. Bien sûr qu’ils étaient tous comme lui…et comme elle, s’il fallait y croire. Avec un soupir ébahi, elle tira de sa main, attirée par la devanture de l’animalerie magique…et par celle de la modiste...et de la librairie…et de ce magasin où on exhibait…des balais !

Mais lui, il avait sa petite idée en tête. Ils s’arrêtèrent devant une petite boutique, assez miteuse dont l’écriteau retint l’attention de Miranda : Ollivander, Fabricant de baguettes depuis 382 avant J.-C …

C’est pas sérieux, non ?

C’était. Une minute plus tard elle était dans la boutique la plus miteuse qu’elle ait jamais imaginée. Poussière et toiles d’araignée. Et puis…Mr .Ollivander en personne. Il sortait de quelle fable, celui là ? Cheveux blancs, fous…lui-même avait un petit air assez farfelu. Miranda serra la main de Josh, à peine intimidée.

Mr Cromwell ! De retour parmi nous ? Content de mon baume? Qui donc m’amenez-vous là ? Une bien jolie demoiselle, cette fois !

À croire qu’ils étaient presque des vieux amis !

Cette charmante demoiselle a besoin d’une nouvelle baguette.

Nous allons sûrement trouver de quoi la satisfaire. D’abord, je dois prendre vos mesures, Miss.

Miranda ne bougea pas d’un poil. Il fallut que Joshua la pousse gentiment au devant de ce drôle de bonhomme, pour qu’elle avance.

*Mesures ?...*

Mesures ! Et comment…Mètre ruban qui agissait seul. Qui mesurait le tour de son crâne, le long de son bras…de son nez...Elle allait hurler. Josh, lui, semblait se marrer comme un fou. Et puis le bonhomme disparut dans son arrière boutique.

Ça ma fait presque peur…ce truc…

Il lui assura n’avoir rien à craindre. Pas pour elle en tout cas, la suite se chargea de le confirmer !

Des petites boîtes. Plein de petites boîtes. Et toutes contenaient quelque chose, Des baguettes. Mr .Ollivander, très imbu de son rôle en ouvrit une.


Merisier, 27 ,8 cm, crin de sombral, rigide…

Miranda le regarda comme s’il parlait en chinois. Elle se tourna vers Cromwell, celui-ci se contenta de sourire et hocher la tête. Elle prit la bout de bois, sans écouter ce que voulait lui dire Mr. Ollivander.

Mouvements souples…ne l’agitez pas…ne…

Trop tard. Fascinée par les quelques éclats qui sortaient de la baguette Miranda l’agitait de belle façon. Le résultat fut inespéré. Ça fit un grand « boum », un bel éclat de lumière et elle se vit propulsée en arrière, tant et si bien que tomba sur son séant, cheveux ébouriffés …prise d’un fou rire en rien agréé par le maître des lieux qui, lui arrachant pratiquement la baguette de la main, s’en retourna derrière son comptoir en grommelant Dieu sait quoi.

Le suivant bout de bois fit encore plus de dégâts, une espèce de boule de feu ravagea l’endroit, faisant plonger Joshua derrière un fauteuil et Ollivander où il put. Miranda lâcha l’instrument de destruction avant qu’on ne le lui prenne.

Dites donc…vos trucs…ça fait n’importe quoi !

Le fabricant de baguettes depuis 382 av J.C la foudroya du regard.

Mes baguettes sont parfaites…c’est vous qui n’avez pas la moindre idée…

Habitué à s’en prendre à ses doux écoliers intimidés par son renom, il allait tout droit sur son laïus préféré, sauf que Miranda ne lui en laissa pas l’opportunité.

N’osez pas lever la voix avec moi…trouvez un de vos petits trucs qui marche et fin de l’histoire !

Ce n’est pas le sorcier qui cherche sa baguette mais celle-ci qui le trouve !

Alors…débrouillez vous et si non…arrêtez de vous plaindre !

De sa vie, on ne l’avait traité ainsi. Outré, le cher homme s’en alla fourrager dans ses boîtes. Il se fallut encore de trois essais faillis et assez catastrophiques pour que Miranda trouve son bonheur…et tout le monde son calme.

Chaises renversées, mur noirci, étagères effondrées. On aurait qu’une tornade dévastatrice étaient passée dans l’antique boutique. Le vénérable propriétaire n’en menait pas large. Josh Cromwell essayait de ne pas rire mais cela s’avérait assez impossible. Miranda, elle, restait au milieu de la pièce et des décombres, en était de presque transe, tenant sa baguette à bout de bras, fascinée par les doux éclairs dorés qui en émanaient.

Ça fait tout chaud…ça fait bon…

Santal, 24,5 cm, flexible…crin de licorne !, énuméra Ollivander, ronchon, ce ne sera pas trop tôt…Ce sont les clients comme vous que je crains le plus…d’où sortez vous ? N’avez vos jamais tenu…

Placide, Miranda se tourna vers lui.

Première fois, juré…mais pas à dire…je me suis amusée comme une folle. Ne vous en faites pas pour les dégâts !, impériale, elle lui tendit une American Express Platine, et profitez pour faire un peu la décoration...c’est un peu…fané !

Un rugissement révélateur, la fit se tourner vers son cher et tendre…il se tordait de rire alors que Mr. Ollivander devenait cramoisi de colère, en fait…s’en étouffait presque !

Quelle audace !!! Quelle audace !!!

Oups…ma foi, si vous ne prenez pas American Express, j’ai Visa et Mastercard. Désolée pour la pagaille et…

Josh crut opportun lui donner quelques petites et pertinentes explications.

Quoi ? Pas de cartes de crédit ? L’avoir dit plus tôt…Paggitt ! Paggitt…où diables est passé cet homme !? Mon Dieu, qu’il fait froid ici…

Il l’aida à remettre sa cape, sous l’œil noir du vieux monsieur pas commode.

Et alors…on fait quoi ?...J’emporte ce petit truc…il semble marcher à merveille...

Faisant des gracieux moulinets de son poignet elle fit jaillir des étincelles de plus en plus dorées, ce qui la fit rire, ravie comme une enfant.

C’est magique.

Elle avait saisi le principe. Josh se chargea de payer le prix fixé en lui assurant que les dommages seraient vite enrayés…sans besoin de ses belles cartes de crédit.

Mais à la fin…qui est cette demoiselle ?, gronda Ollivander en récupérant tous ses esprits.

Miranda eut un petit mouvement plein d’humeur et le considéra comme s’il n’était qu’une gênante punaise.

Miranda Sheridan, voyons !

Comme si cela expliquait absolument tout. Ce qui était bien le cas, pour elle.

On quitta ce qui restait de la boutique du fabriquant de baguettes. Miranda n’avait pas lâché son joli bout de bois.

Et maintenant...quoi ? On va rester là…en plein Moyen Âge ?


Pas nécessairement mais ils firent encore un petit tour instructif dans ces alentours pittoresques jusqu’à ce qu’elle se déclare agacée. Il faisait froid, une petite bruine impénitente réjouissait la journée.

Ces pavés sont odieux…on gèle et j’ai faim…allons au Ritz !

Valait mieux pas. Ils devaient se rendre à peu près invisibles. Pour un moment, elle devrait renoncer au luxe onctueux du Ritz ou du Claridge’s et se comporter comme un petit être humain tout ce qu’il y a de plus normal.

Au moins, Josh lui fit il plaisir en retournant du côté moldu, comme il l’appelait, là où les gens se débrouillent de leurs deux mains. Voyager en Métro fut toute une expérience pour la jeune femme. Poussée, ballottée, confrontée à une humanité pressée et indifférente, qu’elle méconnaissait, Miranda se sentait près de faire une crise mais Josh riait…elle suivait le mouvement.

C’est normal que les gens vivent…comme ça ?

La foule venait de les recracher à Victoria’s Station. Ben oui, c’était bien comme ça que tournait le monde hors du cercle exquis des riches et privilégiés.

Affreux…j’ai faim !

Fish & Ships, dans du papier journal…mais Dieu que c’était bon. Miranda s’en léchait les doigts. Elle qui ne mangeait qu’avec des couverts d’argent. Elle portait toujours sa cape et se fichait absolument de la façon dont la regardait le reste du monde…pour Miranda Sheridan, en ce moment, seule comptait la façon dont la regardait Joshua Cromwell.

Le soir venu, après une balade enrichissante dans un monde qu’elle n’avait jamais imaginé, Miranda se laissa paisiblement mener dans cette petite auberge de campagne, perdue quelque part dans ce bucolique paysage anglais, baigné de pluie. Son unique rêve fut comblé, une baignoire. Un long bain délassant, de l’eau chaude, sans plus, manquaient les sels précieux et autres huiles aromatiques…mais elle commençait à apprendre à la voir, sous un autre, prisme, la vie…

C’est vrai alors…je suis vraiment une sorcière ?

Oui. Elle en était une. Le reste viendrait plus tard. Elle avait encore tant à apprendre…Lovée sans les bras de son Emath, Neith s’endormit rassurée…il avait fallu presque 4.000 ans pour en arriver là, cette fois, ils se débrouilleraient pour que tout aille bien…

Je t’aime…

Lui aussi. Qu’importait le reste du monde !
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Josh Cromwell
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MessageSujet: Re: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptyDim 26 Sep - 21:11

Bon sang quelle histoire ! Quand il raconterait ça chez lui… Non, bien sûr que non, il ne se vanterait de rien à quiconque à moins de vouloir absolument finir à l’asile.
Qui croirait une fable pareille ?
Il se voyait mal en train de présenter Miranda à ses frère et sœur en prétendant :


Voici la femme de mes vies ! On se connaît depuis des milliers d’années...

Déjà qu’accepter sa condition bizarre de sorcier n’avait pas été facile, ce coup-là risquait de déclencher des hostilités. Il verrait plus tard comment arranger ça.
Pour l’heure, il y avait urgence à déménager.

Décidément Miranda Sheridan était une personne des plus amusantes. D’aussi loin que pouvaient remonter les souvenirs de sa vie actuelle, il ne s’était plus amusé ainsi depuis … ses études à Salem.
Voir son air d’enfant émerveillé par le monde magique ne manquait pas de sel et leur visite chez Ollivander resterait dans les annales du boutiquier.
Tordant, il n’y avait pas d’autre mot pour qualifier cet épisode remarquable.
Et vas-y que je produis une détonation, puis que je ravage la pièce avec une boule de feu avant de poursuivre d’autres dégâts. La belle s’en donnait à cœur joie. Lui, Cromwell avait choisi de se planquer le plus loin possible du grabuge. De son observatoire, il put se marrer un bon coup sans vexer personne.
Enfin la baguette reconnut son sorcier. Miranda était fascinée par son nouveau jouet, Ollivander soulagé d’en être quitte avec la tornade femelle et Josh ravi de ce spectacle. Le comble fut atteint quand la Miss voulut régler son achat et les réparations avec ses cartes de crédit.
Heureusement Josh avait conservé un peu d’argent sorcier. 7 gallions ne le ruineraient pas. Pour les dégâts, il savait qu’Ollivander avait l’habitude des désastres causés par les étudiants et était un expert en « réparo »

En quittant la boutique, Josh embrassa follement sa belle :


Bienvenue dans ton monde, adorable sorcière. Je dois te montrer deux ou trois trucs utiles de ce coin-ci.

La banque avec son personnel typique fascina Miss Sheridan mais moins que les modèles exposés chez Guipure. La boutique d’accessoires de quidditch intéressa fortement la novice qui aurait souhaité immédiatement posséder un balai.
Par bonheur le climat n’était pas engageant pour s’exercer au vol, d’ailleurs Miranda se fatiguait et désirait changer de décor.

Cromwell aurait pu les faire transplaner direct dans un endroit très douillet mais il jugea qu’une autre leçon s’imposait. Gosse pourrie, gâtée, jeune femme habituée à dominer les satellites orbitant autour de sa petite personne, Miss Sheridan ignorait tout de la vie du commun des mortels.


Prenons le métro !

Belle expérience, en fait. Lui offrir de simples beignets de poisson dans un cornet en papier s’avéra un plaisir partagé. Main dans la main, ils en parcoururent du chemin.
Consciencieusement, Josh évita les rues et avenues abritant les boutiques de luxe. Il l’entraîna exprès dans des endroits plus… déjantés. Croiser des jeunes – ou moins jeunes – arborant cheveux multicolores coiffés en crête de coq ou autres épis, couverts de tatouages et, ou, percés partout de breloques diverses sembla frapper la demoiselle.
Ils prirent ensuite un bus à Impériale, puis un autre métro pour retourner en banlieue.

Cette auberge où ils arrêtèrent leur errance, Josh la connaissait pour y être descendu une fois. Le personnel y était la discrétion même puisqu’elle servait surtout de refuge aux amants en quête d’isolement. Le confort y était assez sommaire, Miranda ne s’en plaignit pas. Elle se délassa longuement dans la baignoire tandis que Josh réfléchissait dans la solitude de la chambre.
Deux mois les séparaient du rendez-vous avec les autres réincarnés. Saurait-il relever le défi d’instruire correctement Miranda en ce court délai ? Au moins, il essaierait.
La journée avait été rude pour les deux. A part dormir, ni l’un ni l’autre ne songea à autre chose.

Josh s’éveilla très tôt. Il n’avait aucune envie de laisser Miranda seule mais devait absolument bouger.
Rester dans cet endroit ne le tentait pas. Certes l’isolement y était garanti mais cela ne conviendrait pas aux exercices qu’il envisageait de prodiguer à sa belle. Autant tenter de chercher autre chose.
Sans déranger Miss Sheridan, il sortit du lit. Lui piquer son nouveau joujou était indispensable. Merlin sait quel dégât l’apprentie sorcière aurait créé sans directives.
Rafraîchi, habillé de pied en cape, il écrivit un petit mot destiné à rassurer Miranda en cas de réveil intempestif malgré un petit sort apaisant, puis déposa un bisou sur les cheveux en bataille de la miss et activa un portoloin.

Son but n’était très éloigné.
Le gros problème de la situation actuelle était l’argent. En aucun cas Cromwell ne désirait qu’on les repère. L’usage des cartes de crédits était donc proscrit. Il lui fallait du liquide en quantité.
Il aurait pu dévaliser une banque ou détrousser un quidam quelconque mais jamais Josh n’avait commis d’acte répréhensible. Impossible donc d’éviter une visite à sa famille.

Il était deux heures quand il se matérialisa dans le parc de la résidence familiale. Tout était silencieux, calme, paisible. Au second étage, de la lumière filtrait à travers des volets baissés :

*Aaron doit être plongé dans ses comptes !*

Inutile de sonner et de réveiller le vieux domestique en service auprès des Cromwell depuis des lustres. Un transplanage parfait le mena dans le couloir des chambres.
Sans hésiter, il frappa discrètement à la porte de son frère. Une voix lasse répondit:


Entre Amy ! Que veux… ?

La surprise totale se peignit sur les traits de son aîné. Josh sourit en entrant :

Salut frangin !

Joshua ? Mais qu’est-ce que tu fous-là ? On te croyait en train de bronzer en Egypte.

J’en viens ! C’est une trop longue histoire à raconter et je ne veux pas m’attarder.


Toi, tu as fait des bêtises ! On a eu de la visite te concernant, figure-toi !

Voilà une assertion des plus déplaisantes :

De la visite, qui ? s’énerva-t-il.

Des gars qui se prétendaient de la police. Ils voulaient des détails sur toi, ton trajet actuel, tes femmes, tout le bazar. A croire que tu es devenu ennemi public n°1 ! Qu’est-ce que tu as fait ?

L'angoisse prit Josh aux tripes. Il n'avait jamais été trop famille mais là...

Ils vous ont menacés ?

Non, quelle question ! Ils voulaient des renseignements, on a dit le peu que l’on savait. Ils n'ont pas insisté, juste demandé qu'on les rappelle si tu te manifestais.


Sombre, Josh soupira:

Ces gars n’étaient pas de la police, Aaron.

On s’en est douté, figure-toi. C’est quoi, la mafia ?

Non plus… ou une sorte de mafia si tu veux. Ecoute, j’ai pas le temps… Il me faut du fric, beaucoup de fric pour… disparaître de la circulation quelque temps.

MAIS QU’EST-CE QUE T’AS FOUTU ?

Tais-toi, tu vas attirer Amy ! J’ai rien fait de mal mais je dérange quelqu’un de puissant. Ce quelqu’un pourrait très bien s’en prendre à vous, aussi tu ne diras à personne que je suis venu. Maintenant file-moi le blé ou je le prends moi-même !

En grommelant, Aaron se leva de son fauteuil et alla faire coulisser un panneau près de son lit. Un coffre apparut. La combinaison composée il l’ouvrit et en retira plusieurs liasses de billets qu’il fourgua à son cadet :

J’espère que ça ira ! Tiens, voilà leur téléphone... si tu veux négocier avec eux...

Merci, vieux ! T’en fais pas, je te rembourserai.

Il empocha les dollars et briston puis étreignit brièvement son frère :

Veille sur Amy. J’ai peur pour vous. Ces types sont capables de tout.

Il s’écarta en visa un coupe-papier qui bleuit. Prêt à s’évaporer, Josh cligna de l’œil :


Ah, au fait, tu auras bientôt une belle-sœur, tu vas l’adorer ! Bye !


Le portoloin touché, Josh revint en Angleterre.
Une prospection s’effectua via bottin téléphonique, chaudement à l’abri dans un bar déjà animé malgré l’heure matinale.
Josh repéra plusieurs agences locales de location où il se rendit sans tarder.
La troisième venait d’ouvrir quand un gars à la haute stature y pénétra se présentant sous le nom de Patterson..
Le conciliabule fut mené tambour battant. Très vite, le gérant trouva le bonheur de Josh dans une demeure de maître modernisée à souhait, libre de suite, en Ecosse.
Rubis sur l’ongle, le dénommé Patterson régla les deux mois de location additionné de la garantie mobilière avant d’expédier un oubliette au gérant.
D’autres courses s’imposaient.
Il en écuma des boutiques en une matinée !
Passablement crevé, Josh réintégra l’auberge en voiture de location.
Adorablement furieuse, Miranda faisait les cents pas dans la chambre.


Bonjour quand même ! sourit-il approchant la furie qu’il cadenassa d’une étreinte puissante. .. Tu as cru que j’avais filé ? Tu n’as pas lu mon mot ? … Suis allé me promener… Pas trop amusé, non.

Elle avait eu peur pour lui ! Voilà qui était mignon tout plein.

Là, là ! la berça-t-il. Je suis là. J’ai travaillé pour nous, tout est en ordre… non, pas de câlin maintenant ! J’ai une faim pas possible mais pas de cette sorte-là ! Descendons déjeuner.

Le repas fut vite expédié. Peu après ils prenaient la route vers les Highlands.

Miranda râlait. Ces heures en voiture ne lui convenaient guère. Josh expliqua :


Oui, on aurait pu transplaner ou prendre un portoloin mais j’en ai déjà activé deux ce matin et fais un tel usage de la magie que je suis trop fatigué pour recommencer... Oui, si tu veux, les sorciers ont des batteries à recharger… Suis allé voir mon frère, il nous fallait de l’argent… Non, mon amour, tes précieuses cartes de crédit attireraient l’attention sur nous, c’est hors de question.

La route fut longue. Ils n’arrivèrent à destination qu’en fin de soirée, ne s’étant arrêté que brièvement pour s’alimenter ou détendre en chemin.
Sous la lune, la masse sombre de la grosse maison ancienne était lugubre mais, une fois à l’intérieur, tout changea. Mêlant respect ancestral et modernisme, l’ensemble était chaleureux. Un bon feu ronflait dans une haute cheminée, attention spéciale de l’agence de location.
Le champagne avait été mis à rafraîchir, des énormes bouquets de fleurs animaient de leur couleur plusieurs points du salon cossu. La moquette devant l’âtre était d’une épaisseur à s’y noyer.
Avec plaisir, Josh vit que Miranda appréciait l’environnement.
Curieuse, elle voulait tout visiter, lui ne rêvait que de pieuter. Il ôta ses chaussures et la suivit dans les pièces et couloirs. Rien ne manquait. Les multiples paquets posés dans la chambre tirèrent des petits cris ravis de la demoiselle. Josh s’allongea sur la courtine du baldaquin, la laissant babiller à son aise puis… piqua un gentil roupillon.

Il aurait pu écraser jusqu’au lendemain midi si la belle n’avait eu d’autres idées.
Vêtue du somptueux déshabillé acheté chez Harrods, elle le réveilla très tendrement en lui offrant baisers et champagne. Elle avait visité le frigidaire et déplorait de ne pas déguster les bonnes choses qui s’y trouvaient.


… Oui, j’ai commandé un tas de truc. On peut soutenir un siège sans mettre le nez dehors… T’inquiète pas, je me débrouille en cuisine. Pour ce soir, le plat est tout prêt, non ?

Petit souper aux chandelles, en amoureux, que demander de mieux ?
Ensuite… Champagne, vins et spiritueux firent leur effet. Très gai, oubliant la traque dont il était l’objet, le couple étrenna la moquette d’une façon aussi inhabituelle que fougueuse.
Pourquoi dans cette étreinte folle Joshua se sentit-il si délirant ? Il ne chercha pas à savoir d’où émanait son langage, d’où lui venaient des sensations incomparables. Une seule vérité : il aimait Miranda-Neith au-delà de tout, de la vie, de la mort, de lui-même.

Le froid le réveilla. Comme un idiot, complètement absorbé à étreindre Miranda, il avait oublié d’alimenter le feu. Il se releva du moelleux tapis et s’activa tout en couvrant, attendri, sa belle d’un plaid du divan.


*Une gamine ! Une adorable gamine !*

Il en était fou, de quoi le surprendre. Mais il y avait un bail qu’il ne se posait plus de questions.
Préparer un petit déjeuner ne lui prit guère de temps.
Il s’affairait en cuisine quand un crac le fit sursauter. Déjà il se ruait sur sa baguette lorsqu’il reconnut l’arrivant :


Paggitt ! Vous m’avez flanqué la trouille ! B****L ! J’ai oublié de rendre ce lieu incartable !

Encore heureux ! soupira le secrétaire de Miss Sheridan. J’ai déjà eu assez de mal à vous trouver ainsi ! Je ne suis pas très doué, moi ! J’ai mis du temps à vous situer et vous bougiez beaucoup.

Si vous nous avez trouvé, les autres le peuvent aussi ! Activez-vous de ce côté, je protège l’autre.


Des sortilèges fusèrent rendant la maison digne d’un bunker. Alors seulement Josh se détendit et accueillit enfin plus amicalement le visiteur :


Pardon de m’être énervé, Andrew. On vous doit tant. Miranda dort encore, elle sera contente de vous savoir avec nous.

Allez donc la réveiller. Je termine à la cuisine.

De la manière la plus douce qu’il put, Josh rejoignit sa belle au bois qu’il couvrit de baisers pour la sortir des limbes. A moitié endormie encore, la belle semblait réclamer autre chose. Suspendue à son cou, elle devenait de plus en plus pressante. En riant, Cromwell se détacha de la tentation et susurra :

Nous avons de la visite, ma douce. Ces exercices seront pour plus tard, et j’en ai d’autres à te faire découvrir.

Miss Sheridan se montra joyeuse en retrouvant son majordome. Paggit leur avait concocté un fameux gueuleton qu’ils avalèrent gaiement sitôt les ablutions faites.
Les choses sérieuses commencèrent peu après.

Dans le parc entourant la propriété, Josh se mit dans le dos de son aimée dont il guida le poignet :


On va débuter par des sorts de base : lumos et nox. Ça allume et éteint le bout de la baguette. Très utile dans le noir.

Il guida ses gestes, elle répéta sans faux pas.
Suivit un entraînement d’ouverture et fermeture de coffrets apportés dehors pour ces essais.
Etonné, Josh constata que Miss Sheridan s’en tirait haut la main.


C’est à croire que tu sais tout. Seules les formules manquent… Mais je parie que… même sans baguette tu saurais ! On essaye… Euh… fais venir à toi ce coffre… Non, je ne te dirai pas la formule.

Il lui piqua sa baguette et attendit.
Miranda semblait perplexe, sa concentration joua et bientôt le coffret se déplaça. Il lui arriva si vite dessus qu’en catastrophe, Josh para le mouvement. D'un seul geste de la main, le coffre arrêta sa course vers le visage adoré.
Il en resta tout paf :


Je… Je ne me savais pas si doué non plus…

L’évidence le frappa. Cette nuit ils n’avaient pas unis que leur corps. Une puissance inédite les habitait à présent. À eux de s’en rendre maîtres.


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MessageSujet: Re: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptySam 2 Oct - 23:24

Panique. Ce fut le premier sentiment qui l’envahit en réalisant être seule, dans cette chambre d’auberge. Joshua était parti. Pendant quelques instants, elle céda à une folle désolation…puis trouva la note qu’il avait laissée. Pas question d’abandon, il n’était que sorti s’occuper de leurs affaires, promettant de revenir tantôt et lui recommandant de ne pas bouger de là. Soulagée, Miranda avait réintégré le lit chaud et s’était livrée à maintes réflexions.

Certes, la situation méritait qu’on y réfléchisse à fond. Quelques jours auparavant, sa vie avait basculé de la façon la plus surprenante. Finie l’existence dorée de tyran en jupe, Miranda s’était vue confrontée à une réalité assez saugrenue où son pouvoir sur êtres et choses se trouvait assez limité, pour ne pas dire qu’il n’existait plus. Elle s’en fichait. Enfin, presque. On ne se refait pas en un jour. Joshua Cromwell était entré dans sa vie et l’avait prise en main, sans qu’elle n’ait aucune envie de s’en plaindre. Douce dépendance. Une première pour elle, habituée à mener son monde, à sa guise, sans jamais s’arrêter à demander l’avis de quiconque. Penser á cela, l’amena à des réflexions plus terre à terre.

*Personne ne sait où je suis…Oh, mon Dieu…Ça va faire n’importe quoi à la réunion de la directive…Masters va en profiter pour ficher en l’air l’accord avec les français…et l’affaire avec les japonais ?...Je dois trouver un téléphone…*

Mais en y pensant bien, cela n’arrangerait pas grand-chose…en plus qu’il n’y avait pas de téléphone en vue ! Il faudrait en toucher deux mots à Josh, il trouverait bien une solution. Dieu, qu’il tardait, celui là ! Ennuyée, elle finit par se lever et fila sous la douche. Le manque de bagages était déplorable. En ronchonnant, elle remit les vêtements de la veille en se sentant presque misérable. De Mr. Cromwell , pas de trace.


*Ils l’ont repéré !...Il est peut être prisonnier ou pire encore…mort !*

Cette idée, si affligeante, la consterna. Au désespoir et sans pouvoir rien faire pour y remédier, Miranda retrouva un recours, depuis très longtemps oublié : prier. Sauf que manque de pratique, elle ne savait pas trop comment s’y prendre. La dernière fois qu’elle avait demandé quelque chose à Dieu, elle avait douze ans et ne voulait que le retour de ses parents. Ils n’étaient jamais revenus et elle, arbitraire, avait effacé ce moyen peu efficace de sa liste de priorités, apprenant, à la dure, que dans la vie il faut se débrouiller, sans attendre d’intervention divine.

Pourtant là…qui sait ?


*Hey…Dieu…tu te souviens encore de moi ?...*

La porte s’ouvrit, livrant passage à un Josh souriant. Elle lui sauta pratiquement dessus.

Ne me fais plus jamais ça !!!!


Bonjour quand même ! Tu as cru que j’avais filé ? Tu n’as pas lu mon mot ?

Elle protesta un peu, pour la forme, mais son étreinte la ravissait, la rassurant pleinement, tout autant que son sourire malicieux lui chauffait le cœur.

Où diables étais tu passé !?


Suis allé me promener.

Elle lui coula un regard boudeur.

Génial…j’espère que tu te seras bien amusé !


Pas trop amusé, non.


Lui nouant les bras autour du cou, elle l’embrassa, câline, sur le menton.


J’ai été folle de peur…j’ai pensé à toute sorte de choses affreuses qui avaient pu t’arriver…

Qu’il était doux et rassurant.

Là, là ! Je suis là. J’ai travaillé pour nous, tout est en ordre…

Vraiment !?
, et son sourire se fit enjôleur.

Mais il savait aussi se montrer très direct et décidément plus sensé qu’elle, qui perdait un peu la tête chaque fois qu’il la tenait dans ses bras.

Non, pas de câlin maintenant ! J’ai une faim pas possible mais pas de cette sorte-là ! Descendons déjeuner.

Idée qu’elle agréa sans rouspéter, cela faisait un bon moment que son estomac aussi criait famine. Tout en mangeant, Josh la mit au courant du plan du jour. Ils allaient encore se déplacer.

En Écosse ? C’est pas un peu paumé, ça ?

Juste de ce qu’il s’agissait. De se perdre un moment. Cela faisait quelques heures qu’ils roulaient, traversant le pays. Au début, Miranda s’était appliquée à regarder le paysage, avait bavardé, posé des questions mais au bout d’une demi journée de balade dans la campagne anglaise, elle en avait un peu ras le bol.

Oh la la ! C’est crevant de voyager comme ça…Les avions et les trains, ça existe…Oui, je sais…l’incognito ! On en a marre de ça !...Et…ton…plop crac, ça n’aurait pas aidé ?

Oui, on aurait pu transplaner ou prendre un portoloin mais j’en ai déjà activé deux ce matin et fait un tel usage de la magie que je suis trop fatigué pour recommencer...

Voilà qui donnait de quoi penser.


Ah bon ? Parce que ça fatigue, tout ça !?

Oui, si tu veux, les sorciers ont des batteries à recharger.

Elle n’y aurait jamais pensé et promit de le tenir en compte.


Et…où es tu allé avec tant de magie, si on peut savoir ?


Suis allé voir mon frère, il nous fallait de l’argent.

De l’argent ? Mais voyons…c’est le moindre de nos soucis, celui là…Il suffisait de passer à la banque et de faire un retrait…On peut le faire…j’ai mes cartes de crédit, là…et elles servent toutes n’importe où…sauf chez tes amis…les sorciers.

Non, mon amour, tes précieuses cartes de crédit attireraient l’attention sur nous, c’est hors de question.

Bruyant soupir agacé.


C’est le comble…


S’en plaindre n’arrangerait rien. La situation demeurait la même et ils devraient rester sur leurs gardes. À part deux petites pauses de rien du tout, le temps de croquer un morceau et étirer les jambes, Josh se montra implacable à l’heure de poursuivre leur chemin.

Tu es allé chercher le coin le plus paumé de cette satanée île, ou quoi ?

Celle là avait été, très vraisemblablement, son intention. La nuit était tombée depuis longtemps. Miranda s’énervait à voir le paysage, si lugubre, sous la lune et ne fut pas du tout rassurée quand la silhouette sombre et massive d’une maison se profila face à eux et que Cromwell, satisfait, annonça qu’ils étaient arrivés.

*Je parie qu’il y a même des fantômes, là dedans !*


Elle frissonna dans l’air froid de la nuit mais n’avouerait, pour rien au monde, avoir aussi la frousse. Accrochée à son bras, elle pénétra dans leur nouveau domaine. Une belle surprise l’attendait. Sous des dehors assez rébarbatifs, la maison était un havre de confort luxueux mêlant harmonieusement l’ancien et le moderne avec grand goût.

Magnifique !....Vraiment très réussi !,
assura t’elle, ravie en s’approchant du feu qui crépitait joyeusement dans le grand âtre de pierre, j’avais craint me retrouver dans quelque manoir sombre et froid…mais là...c’est parfait !

D’un œil connaisseur, elle inspecta le reste, prenant note des détails soignés. Champagne au froid, fleurs fraîches égayant l’ensemble. Une cuisine parfaitement équipée la ravit même si elle ne savait pas cuire un œuf, les placards bourrés de provisions la rassurèrent, ainsi qu’un frigo démesuré, rempli au top.

Bon…c’est pas demain que nous allons mourir de faim !

L’étage la charma et découvrir multitude de paquets, dans celle qui serait leur chambre, la plongea dans un ravissement enfantin. Elle entreprit de les ouvrir tous et chacun tout en bavardant, volubile, mais au bout d’un moment il fallut se rendre à l’évidence de ne pas avoir d’écho à ses commentaires. Josh dormait comme un bienheureux. Elle le contempla, follement attendrie.

* Mon beau chéri…mon unique amour !*

Mais rester là à le contempler n’était pas son genre et préféra se prélasser dans un bon bain réconfortant pour se remettre un peu du voyage. Elle choisit un somptueux déshabillé trouvé entre les nombreux cadeaux. Mr. Cromwell dormait toujours, le laissant se reposer encore un peu, Miranda s’occupa à découvrir le moindre recoin de la demeure. Un petit tour au frigo lui donna vraiment faim, elle passa en revue le contenu se disant que d’avoir eu un peu de talent elle aurait pu, sans doute, concocter un gentil dîner mais c’était loin d’être le cas…

Le moment de réveiller Josh était venu. Elle s’y prit de la plus douce façon et le plus grand plaisir, adorant glisser ses doigts entre ses cheveux blonds, l’embrassant mille fois jusqu’à le voir ouvrir les yeux et sourire.

Hey, toi…marmotte…sais tu que je meurs de faim ? J’ai vu dans le frigidaire plein de choses appétissantes…Un peu de champagne ?

Et de lui tendre une flûte qu’il accepta après avoir joyeusement baillé à s’en décrocher la mâchoire.

Oui, j’ai commandé un tas de trucs. On peut soutenir un siège sans mettre le nez dehors.

Ce qui lui seyait très bien, jamais de la vie elle n’aurait songé sortir faire des courses au supermarché.

C’est très bien, ça…mais encore faut savoir que faire avec tout ça…moi, pas la moindre idée !

Elle n’avait aucune honte à le reconnaître, depuis toujours, il lui avait suffi de demander pour voir le moindre de ses désirs réalisés.

T’inquiète pas, je me débrouille en cuisine. Pour ce soir, le plat est tout prêt, non ?

Ça m’en a eu tout l’air. C’est merveilleux…un homme débrouillard. Tu es plein de talents insoupçonnés, mon chéri…je me demande encore avec quoi tu vas me surprendre.

Il le faisait à chaque instant, l’émerveillant. Peu après, ils dînaient en tête à tête, au coin du feu…amour, quand tu nous tiens ! Miranda n’était pas une sentimentale, on la jugeait plutôt comme une femme froide et à peu près sans cœur, ce qui ne l’avait jamais préoccupée mais Josh avait tiré son âme de sa longue léthargie, lui avait rendu sa splendeur et sa foi intacte en la vie…Elle découvrait l’amour, pour lui…le réinventait, au besoin. Lui appartenait comme jamais elle n’appartiendrait à personne, avant lui, avait régné la vacuité, sans lui…

Cette nuit, dans ses bras, Miranda eut la pleine certitude que sans lui, la vie perdrait tout sens…tout mérite d’être vécue…

À moment donné, elle sentit qu’on la couvrait doucement. Avec un soupir heureux, détendue, Miranda poursuivit ses rêves, parfaitement à l’aise face au feu, sur cette moquette somptueuse.


Ce furent des baisers délicieux qui la tirèrent en douceur de son sommeil. Sans ouvrir les yeux, elle chercha sa bouche, s’affolant des sensations qui la parcouraient…

Viens…


Mais il s’écartait, sans brusquerie, après un dernier baiser délirant.

Hummm…je veux pas…j’aime être ici…avec toi…

Nous avons de la visite, ma douce. Ces exercices seront pour plus tard, et j’en ai d’autres à te faire découvrir.

Miranda ouvrit les yeux.

Visite ? Qui ?

Trois minutes plus tard, elle déboulait dans la cuisine.

Paggitt !!! Oh, Paggitt !!! Je suis si heureuse de vous voir !!!

Le cher homme ne s’attendait certes pas à tant d’effusion de la part de sa despotique patronne mais fut secrètement ému de cet accueil.

Miss Miranda…je suis très content de voir que tout a bien marché, que vous allez bien !

Bien sûr que je vais bien, Paggitt…Josh est avec moi…et maintenant, vous aussi…mon ami !

Avant qu’il puisse se remettre de la surprise, elle était repartie en coup de vent. Andrew Paggitt mit tout son talent en action pour concocter au couple un petit déjeuner digne du meilleur éloge.

Faim apaisée, bien emmitouflée, Miranda était prête pour sa première leçon pratique de magie.

Placé à son dos, Josh guidait son poignet en lui expliquant le mouvement à faire.

On va débuter par des sorts de base : lumos et nox. Ça allume et éteint le bout de la baguette. Très utile dans le noir.

Fascinée, elle fit l’essai et pouvait à peine le croire quand cela fonctionna. Le reste fut étonnamment facile, elle se sentait assurée dans ses gestes, il suffisait de suivre les indications données par Josh tout allait tout seul.


C’est à croire que tu sais tout. Seules les formules manquent…


Apprends les moi… toutes…


Josh sembla réfléchir puis dit quelque chose qui la laissa songeuse.

Mais je parie que… même sans baguette tu saurais ! On essaye… Euh… fais venir à toi ce coffre…

Il en avait des bonnes, de plus qu’il lui prenait sa baguette.

Mais…dis moi au moins comment !


Non, je ne te dirai pas la formule.


Ma foi, soupira t’elle en fixant le coffre.

Il lui suffit de l’évoquer en mouvement pour qu’il bouge et se dirige à toute vitesse vers elle. Il suffit à Josh de lever la main pour l’arrêter, résultat qui sembla le surprendre par-dessus tout.

Je… Je ne me savais pas si doué non plus…

Quelque chose d’étrange se passait. Miranda ne pouvait pas le définir, c’était comme si une force inconnue l’avait envahie, la faisant se sentir capable de faire des choses au-delà de ses connaissances. Sans regarder son aimé, elle ne fit qu’un geste..le coffre rebroussa chemin et se posa là où il avait été avant.

Suis…dépassée ! Je me …sens différente…c’est…donc ça… ?

En toute évidence, oui. C’était bien cela !

Josh fut de l’idée qu’avant de tenter des tours plus périlleux, il valait mieux s’entraîner avec la baguette, comme une bonne petite sorcière débutante.

Son Avis la ravit. Voir les petits oiseaux dorés apparaître à son invocation la fit rire, follement heureuse. Quand ce fut le tout d’essayer Oppugno, une incroyable sensation la saisit à la gorge en voyant les oiseaux filer tout droit vers Josh.

Finite !!!, c’était sorti tout seul.

Elle respira un bon coup, abasourdie.

Je…je veux en savoir plus…je veux tout savoir !

Cela prendrait son temps, on ne peut tout apprendre en un jour mais elle avait la sensation d’en savoir déjà beaucoup, c’était une conviction intime, comme si une partie de son âme venait de se réveiller d’un long…très long sommeil.

Ils n’avaient fait qu’une courte pause pour un déjeuner léger, préparé par Paggitt. Miranda, infatigable, exigeait plus…mais l’après midi touchant à sa fin, elle consentit à arrêter pour ce jour là.

Le soleil couchant baignait le parc de sa lumière dorée. Miranda ferma les yeux et laissa les derniers rayons l’envelopper, des mots anciens venaient à son esprit, sans les invoquer, l’enveloppant, la transformant tout en restant la même…


Merlin tout puissant !
, murmura Paggitt en tirant la manche de Cromwell pour attirer son attention, regardez…

Entourée d’une aura lumineuse, Miranda lévitait à deux mètres du sol, le visage toujours levé vers le couchant…
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MessageSujet: Re: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptyDim 10 Oct - 22:55

Quelle histoire de fous !
Si on lui avait dit, il y a quelques temps, qu’il était la réincarnation d’un prêtre égyptien et retrouverait en plein 21ème siècle la seule femme jamais aimée, Josh aurait crié au fou.
Pourtant les faits étaient là, incontournables.
Miranda ne correspondait en rien à son idéal féminin, sauf qu’elle était jolie comme un cœur et très, mais alors très… affectueuse.
Mélange de candeur et de grandeur, elle valait tous les trésors du monde.

Plusieurs, que dis-je, une foule de points restaient en suspension. Tant de ténèbres flottaient encore.
Mais à quoi bon se mettre Martel en tête ? Tout ne vient-il pas à point à qui sait attendre ?
Chaque chose en son temps.
Maintenant Josh avait une vraie responsabilité. N’était-ce pas ce qu’il avait cherché toute sa vie ?
Enfant turbulent, il ne s’était calmé qu’en apprenant qu’il était sorcier. Pourtant sa place n’était pas réellement là. Où devait-il se situer ? Il ne le savait pas alors. Il pensait juste n’être qu’un éternel insatisfait.
Voilà que tout avait basculé. Sa vie s’éclairait, la voie tracée portait un nom : Miranda.
Il mettrait tout en œuvre pour que leur rencontre actuelle ne se termine pas comme les précédentes puisque précédentes il y avait eues et qu’elles avaient chaque fois été… fatales.

Instruire Miranda devenait une priorité afin d’être parée à affronter leurs ennemis.
Son savoir inconscient se révéla fascinant. A croire que ce qui dormait en elle n’attendait que de se réveiller.
Les exercices se succédèrent à un rythme effréné et, Josh devait l’avouer, lui aussi se surprenait.
Jamais il n’avait ressenti en lui la magie telle qu’il la percevait en ce moment. Une énergie nouvelle circulait dans ses veines, un pouvoir inusité refaisait surface.
Mais l’usage abusif de la magie use même les sorciers les plus aguerris. Miranda accepta enfin de se reposer ; Josh était content de souffler. Pourtant rien ne l’avait préparé au spectacle étrange que lui offrit sa dulcinée.
Ce fut le cher Paggitt qui remarqua en premier le phénomène. Ebahi, Cromwell vit le corps de sa belle entouré d’une aura surnaturelle alors que, paisible et inconsciente, Miranda s’élevait dans les airs.
L’effet de surprise dépassé, le premier réflexe de Josh fut de se précipiter sur la jeune femme mais Andrew le retint par la manche qu’il n’avait pas lâchée :


Laissez faire, souffla-t-il comme hypnotisé par la scène irréelle.

Josh serra les dents en obtempérant. Heureusement la lévitation s’arrêta d’elle-même quoique Miranda soit à deux mètres du sol.

*Si elle tombe d’un coup…*

Il craignait qu’elle se fasse mal, aussi disposa-t-il rapidement un tapis de coussins sous la jeune femme en suspension.
La beauté de Miranda en ce moment était saisissante. Déjà terriblement canon au naturel, là elle frisait la perfection absolue. Emu même si angoissé, Cromwell se demanda à quoi cela rimait. Il aurait donné cher pour le savoir mais ne désirait plus rompre la transe incroyable.
Bientôt, l’aura perdit de son scintillement et Miranda descendit en douceur se poser sur les coussins. Josh se jeta sur elle au risque d’arracher sa manche toujours tenue par le majordome :


Ma chérie ! Mon amour… Parle-moi ! Ouvre les yeux…

Mort de trouille, il bénit tous les Saints du Paradis quand elle lui fit l’aumône d’un sourire.

Merci Seigneur !

Il l’étreignit avec tant de vigueur qu’elle se débattit un peu.

… pardon ma chérie de t’étouffer. Je… Tu viens de me flanquer une trouille bleue. Ça t’arrive souvent de te balader à deux mètres du sol ? … Non, j’invente rien, Paggitt est témoin. Regarde-le, il est encore vert de peur !

En effet, le majordome émotionné n’en menait pas large. Genoux tremblants, il s’assit en s’essuyant le front :

Mr Cromwell dit vrai. C’était… incroyable.

Très beau aussi, ma douce. Tu étais… divine. Tu as vu ou pensé à quelque chose ? … Isisnéfer ? … Tu as parlé avec Shirley ?

Miranda débitait ça comme si c’était une chose élémentaire. Josh rigola :

Si j’étais toi, la prochaine fois que tu veux lui parler, emploie un hibou ou de la poudre de cheminette, ce sera moins éprouvant pour les spectateurs !

Il l’embrassa comme un fou sans se soucier d’Andrew qui, discret, regarda ailleurs tout en restant pratique :


Si je puis me permettre, le dîner refroidit…

Les émotions ça creuse ! Le couple passa à table. Impeccable, Paggitt commença le service des deux couverts dressés à la salle à manger. Josh n’avait pas lévité mais un détail l’agaça à peine le potage versé :

Paggitt ! grogna-t-il, le sourcil relevé.

Monsieur ? Vous manquerait-il quelque chose ? Veuillez m’excuser mais…

Oui, il manque quelque chose ou plus exactement quelqu’un !

Interloqué, Andrew bafouilla :

J’ignorais que vous attendiez de la visite, je…

Vous, Paggitt ! C’est vous qui manquez à cette table ! Bon Dieu j’en ai marre du protocole et consort. Asseyez-vous !

Le pauvre homme rougit puis blêmit en regardant sa patronne. Jamais il ne lui serait venu à l’idée de partager la même table que celle-ci ! C’était inconvenant :

Ma… Ma place est à l’office, je…

Miss Sheridan ne verra aucun inconvénient à cette entorse, Andrew. Elle rigole, là ! Êtes-vous aveugle ?

Gauche, emprunté, Paggitt consentit à prendre s'asseoir sur le bord de la chaise tandis que Josh dirigeait la manœuvre avec doigté. Couverts supplémentaires et vaisselle se posèrent devant le domestique intimidé.
Sans chichi, Josh fit le service manuellement ensuite, intégrant d’emblée Andrew dans la scène :


On est tous dans le même bain. Sans toi, on serait très mal fichu. Ta place est avec nous, point barre. Bon, on va pas épiloguer là-dessus des lustres. Résumons la situation…

Il brossa le tableau tel qu’il se présentait : ennemis aux fesses, réunions délicates, pouvoirs en augmentation notable.

… Oui, j’ai des projets, ma belle. On ne va pas se cloîtrer ici deux mois ou nous deviendrons complètement dingues… Je sais, je suis remuant. Je l’ai toujours été, même dans l’antiquité, si je ne m’abuse, Bakenkonsou le confirmera (clin d’œil).. Ce que j’entrevois ? Mais… de retourner à l’école ( rire) Pas n’importe laquelle, non, bien sûr. Nous sommes en Ecosse. Lors de certains contacts ici, j’ai appris l’existence d’un collège réputé. A Salem où j’ai fait mes études, Poudlard est considéré comme un rival de taille. Je pense donc qu’une visite en ce haut-lieu s’impose.

Des questions fusèrent, Josh tenta d’y répondre :

Non, je ne tiens pas particulièrement à prendre des cours de quoique ce soit. Je voudrais surtout visiter leur bibliothèque que l’on dit fabuleuse. Tu n’as pas envie de connaître toute notre histoire, mon amour ? Moi, si ! S’il y a un endroit où elle est répertoriée, ce sera là !

Cromwell était têtu quand il le voulait. Si Miranda critiquait ses décisions, tant pis. Sur l’oreiller, il se chargea de « gentiment » lui faire oublier sa vindicte.

Le château de Poudlard ne se trouve pas si facilement que cela.
Selon les informations reçues au contact de sorciers locaux, on y accédait plus facilement à partir d’un village nommé Pré-Au-Lard.
De bon matin, Josh y entraîna Miranda dans un transplanage parfait.
On les regarda très curieusement puisqu’ils étaient vêtus en moldus sous les capes achetées à Londres via Paggitt. Demandant leur chemin à l’un ou l’autre passant, les « étrangers » se retrouvèrent bientôt face à une haute grille. A leur coup de sonnette répondit un petit homme sec et noueux qui les toisa de pied en cape :


Vous désirez ?

Nous sommes John et Amanda Carter, de Salem. Nous avons entendu vanter les mérites de votre bibliothèque et nous aurions souhaité la visiter. Pensez-vous que ce soit possible ?

Je dois demander l’autorisation au directeur. Patientez un moment, s’il vous plaît.

Faites donc, mon brave.

Se tournant vers Miranda, Josh cligna de l’œil.

J’espère que ces noms d’emprunt ne t’ennuient pas, ma chérie. J’ai pris les premiers du bottin téléphonique ouvert au hasard… Nous ne pouvons pas risquer de donner notre vraie identité, même ici.

Ils poireautèrent un bon moment au point que Josh commença à croire qu’on les avait oubliés. Enfin, le concierge revint leur ouvrir les grilles et les pria de les suivre.
Après avoir traversé un parc magnifique aux essences inconnues, ils aperçurent le château merveilleux autour duquel s’agitaient des jeunes gens en uniforme.
Assez impressionnés, ils suivirent le petit bonhomme dans l’enceinte, prirent plusieurs escaliers et couloirs pour arriver à une porte à laquelle leur guide frappa.

Assis sur un fauteuil antique, un noble vieillard les reçut amicalement :


Bienvenue à Poudlard. Ce n’est pas fréquent de recevoir des Américains chez nous. Vous désireriez consulter certains de nos ouvrages ? Puis-je en connaître les raisons ? Vous prendrez bien une tasse de thé ?

Josh, comme Miranda, n’appréciait pas du tout cette boisson mais la politesse était de mise. Les questions du directeur étaient très naturelles mais Cromwell hésitait sur la façon d’y répondre. Mentir ? Quelque chose lui disait que ce sorcier empreint de sagesse, le remarquerait aussitôt.
Aussi parla-t-il sans détour :


Merci, oui ! Je dois vous avouer que nous ne sommes pas de sorciers… classiques. J’en suis pourtant un puisque j’ai effectué mes études à Salem…

La directrice Van Pelt y exerce-t-elle encore ? dit malicieusement le vieillard en faisant le service des tasses apparurent de rien.

*Vieux filou !*pensa Josh qui sourit : Il n’y a jamais eu de Van Pelt dans le lignée directoriale de Salem. Parlons franc, voulez-vous ? Nous sommes ici parce que nous aimerions retracer une généalogie particulière : la nôtre. Nous serions issus de l’Egypte ancienne, et…

Des réincarnés, tous les deux ? Voilà qui est très intéressant, dit-il en caressant sa barbiche poivre et sel. Vous recherchez donc le décours de vos vies… passionnant. Il existe plusieurs théories et légendes là-dessus. Je crois être en mesure de vous aider. Si vous avez terminé votre thé, nous irons à la bibliothèque. Vous pourrez y venir directement aussi souvent que nécessaire.

Le breuvage était finalement meilleur que prévu, Josh et Miranda le dégustèrent avec les petits canapés d’accompagnement puis se levèrent à la suite du directeur.
La bibliothèque était à la hauteur de leurs espérances : immense !
Confiés aux soins de la responsable des lieux – une dame très pincée – ils déambulèrent dans des travées chargées de bouquins de tout genre, de quoi les déboussoler.


Qu’avez-vous qui se rapporte à la réincarnation et à l’Egypte pharaonique ?

Deux sections différentes, Monsieur ! Cela peut vous prendre des mois d’études à moins que vous n’ayez plus de précisions…

Miranda fonça dans le tas en annonçant la couleur. La bibliothécaire réfléchit après ce déballage :

Neith… Emath… Isisnefer… Bakenkonsou… Réincarnations… Cela ne me dit rien sauf les réincarnations. C’est par là.

Menés au bon endroit, Josh et Miranda purent prélever des antiquités et les consulter dans la salle de lecture réservée aux visiteurs. Il ne leur restait plus qu’à prendre leur mal en patience en épluchant les centaines de pages qui s’offraient à eux.

Des pauses furent nécessaires durant cette matinée studieuse.
Sur l’heure de midi, sortir de cet antre du savoir fut un vrai bonheur. Ils déjeunèrent agréablement dans un établissement appelé « aux trois balais ». Miranda n’était pas très chaude de retourner s’enfermer des heures au château. Bien que l’idée de se séparer d’elle ne lui plût pas, Josh dut l’admettre :


Ecoute, tu vas faire les boutiques. Ce coin est très sympathique. Si tu es en difficulté pour quoique ce soit utilise ce gallion truqué. Il suffit de le frotter entre pouce et index, je saurai et arriverai.
Sois prudente mon amour. On se retrouve ici dans quatre heures, plus tôt si je trouve des trucs intéressants. Je t’enverrai un patronus !


Après un baiser à couper le souffle, il reprit le chemin des écoliers.
Les heures s’égrenèrent avec lenteur. Josh en avait un peu marre. Il en apprit des trucs sur la médecine égyptienne !


*Utiliser de la fiente de crocodile comme contraceptif… ? Beurk*


Il allait abandonner pour la journée quand un passage d’un livre intitulé « La réincarnation existe-t-elle ? » attira son attention :

Plusieurs auteurs d’époques différentes rapportent que certaines personnes seraient douées de pouvoirs magiques sans en être conscientes jusqu’à ce qu’un événement particulier se produise. On signale des cas depuis la plus haute antiquité. Ce que nous appelons aujourd’hui ( le bouquin datait de 1343) le serment de fidélité se nommait autrefois le serment d’éternité. Il est possible qu’il se soit transformé au fil du temps mais il semblerait que les personnes liées ainsi pouvaient se réincarner à l’infini tant que leur but ne serait pas atteint.
Personnellement, j’ai vécu une rencontre assez étrange avec un couple nommé Swanson. Des sorciers, assurément, quoique peu ordinaires. Ils n’employaient aucune de nos formules habituelles, pourtant leurs pouvoirs étaient grands. Ils cherchaient d’autres gens comme eux, prétendant les connaître depuis la nuit des temps. Plusieurs années se sont écoulées avant qu’ils ne les trouvent, au moins deux d’entre eux : les Parish. Je suis témoin, qu’ensemble ils disposaient de plus de puissance. Ils affirmèrent être incomplets.
J’ignore si les retrouvailles eurent lieu mais une nuit, leurs habitations furent réduites en cendre. Disaient-ils vrai ? Je me pose encore des questions.
D’autres cas…


Au moins un fil à saisir. Peut-être ténu et inutile. Il faudrait se concentrer sur ces deux noms de famille.

Remerciant la Miss pincée, Josh rangea ses bouquins et vida les lieux. Il atteignait le hall quand le gallion truqué se mit à chauffer dans sa poche.


*Miranda !*

Paniqué, il tenta un transplanage immédiat qui… ne fonctionna pas.

*M***E !*


Le sprint qu’il piqua aurait fait rêver plus d’un sportif. Si on regarda de travers ce grand type qui courait tel un dératé dans la rue principale du village, il s’en ficha.


*Où es-tu ?*

Il ne restait que la solution du patronus. Déployer son aigle royal dans l’état d’énervement où il était ne fonctionna pas du premier coup. Lorsqu’il y parvint, il le suivit directement…
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MessageSujet: Re: Un nouvel horizon?    Un nouvel horizon?  EmptyDim 31 Oct - 3:37

Ma chérie ! Mon amour… Parle-moi ! Ouvre les yeux…

Euh…quoi ? Ouvrir les yeux ? Pourquoi ? Elle voulait les garder fermés, entendre de nouveau la voix d’Isisnefer, son amie, sa sœur… mais on la secouait presque et la voix de Josh semblait bien angoissée, pour lui faire plaisir, Miranda obéit. En fait, il avait l’air presque affolé. Cela l’émut et la fit sourire.

Merci Seigneur !

*C’est adorable qu’il aime tant mon sourire !*

Il la serra si fort dans ses bras que Miranda paniqua un peu…À quoi venait tant d’émoi ?

Hey…laisse moi respirer un peu…qu’est ce qu’il se…

Pardon ma chérie de t’étouffer. Je… Tu viens de me flanquer une trouille bleue. Ça t’arrive souvent de te balader à deux mètres du sol ?

Elle se défit un peu de son étreinte et le considéra en haussant un sourcil ahuri.

Quoi ? Qu’est ce que tu racontes là ? C’est quoi cette drôle d’idée ? Suis bien là, non !?

Et l’autre de défendre son histoire, véhément.

Non, j’invente rien, Paggitt est témoin. Regarde-le, il est encore vert de peur !

Pas à dire, le pauvre Paggitt tirait une drôle de tête, en tremblant presque, ce qui le poussa à s’asseoir à même le sol.

Mr Cromwell dit vrai. C’était… incroyable.

Josh la serrait de nouveau contre lui. Pas qu’elle voulut s’en plaindre mais là…

Très beau aussi, ma douce. Tu étais… divine. Tu as vu ou pensé à quelque chose ?

Miranda soupira.

Euh oui...en fait, je parlais avec Isis. C’était merveilleux, comme si elle était là, tout près…sauf que ça s’est interrompu, tout à coup…

Cet aveu si simple secoua Mr. Cromwell.

Isisnéfer ? … Tu as parlé avec Shirley ?


Il me semble bien que c’est cela que je viens de dire !

Si j’étais toi, la prochaine fois que tu veux lui parler, emploie un hibou ou de la poudre de cheminette, ce sera moins éprouvant pour les spectateurs !

Ce ne serait pas pareil !
, assura t’elle.

Mais déjà son chéri l’embrassait à en perdre haleine sans se soucier de ce cher Paggitt qui finit tout de même, en toute discrétion, par se montrer louablement pratique.

Si je puis me permettre, le dîner refroidit…


Miranda éclata de rire et s’échappant à l’étreinte d’ours de Joshua, se releva prestement.

Oui, allons manger…je meurs de faim, là !

Comme toujours, ce cher et stylé domestique qu’était Paggitt, avait tout prévu et la table était parfaitement disposée, pour ce dîner à deux. Elle ne trouva rien à redire et huma, avec délectation, le potage qu’on versait dans son assiette. Le grognement de son chéri la surprit. D'habitude c'était elle qui s'en chargeait, des grognements!

Paggitt !


De quoi mettre le pauvre homme dans ses petits souliers.

Monsieur ? Vous manquerait-il quelque chose ? Veuillez m’excuser mais…

Oui, il manque quelque chose ou plus exactement quelqu’un !

J’ignorais que vous attendiez de la visite, je…


Vous, Paggitt ! C’est vous qui manquez à cette table ! Bon Dieu j’en ai marre du protocole et consort. Asseyez-vous !

*Oups, il en a des idées, Josh…*


Paggitt semblait être du même avis qu’elle et ne savait plus où en donner de sa personne. Cette entorse flagrante aux bonnes vieilles coutumes résultait un peu bouleversante. Il la regarda, attendant un signal, n’importe quoi qui remettrait les pendules à l’heure et la vie en bon ordre mais Miranda ne put que rire face à tant de déconfiture.

Ma… Ma place est à l’office, je…

Miss Sheridan ne verra aucun inconvénient à cette entorse, Andrew. Elle rigole, là ! Êtes-vous aveugle ?

Allez, Andrew, on va pas en faire un plat…Asseyez vous !
, convia t’elle en lui signalant la place, à sa gauche.

Il n’avait pas l’air trop convaincu de tant de démocratie mais opta pour obéir, un peu soufflé de voir Cromwell prendre l’affaire en main, avec beaucoup de savoir faire.


On est tous dans le même bain. Sans toi, on serait très mal fichu. Ta place est avec nous, point barre. Bon, on va pas épiloguer là-dessus des lustres. Résumons la situation…

Josh a raison. Sans votre aide inestimable nous serions encore dans un drôle de pétrin !

La situation telle que la dépeignit Joshua ne semblait pas bien engageante. On leur courait après, la menace était constante, si leurs ennemis leur mettaient le grappin dessus ils passeraient un très mauvais quart d’heure pour ne pas dire ...un dernier mauvais quart d’heure, quoique…leurs pouvoirs se révélaient plus puissants que prévu. Ils n’étaient plus si démunis que ça, après tout !

En mangeant sa soupe, Miranda réfléchissait, au plat de résistance, elle le faisait encore, tout en écoutant les divers propos échangés entre Paggitt et Cromwell. Enfin, déposant ses couverts, elle se mêla à la discussion.

Oui, pas mal tout cela mais j’imagine qu’en restant enfermés dans ce trou perdu, on ne va pas faire grand-chose…

Oui, j’ai des projets, ma belle. On ne va pas se cloîtrer ici deux mois ou nous deviendrons complètement dingues…

Miranda soupira de nouveau.

*J’aurais juré avoir dit à peu près la même chose...enfin !*

Il avoua avoir toujours été du genre remuant, ce qui n’était pas pour gêner Miranda, qui aurait pu difficilement être cataloguée autrement. Sa vie n’était qu’allées et venues, mouvement perpétuel, comme si rester longtemps au même endroit lui résultait impossible. Tout l’ennuyait, l’agaçait…mais la miss devinait que tout cela allait changer…en fait, cela avait commencé à le faire dès l’instant où elle avait su que Josh l’aimait autant qu’elle l’aimait, lui.

Et…que prévois tu faire, mon chéri ?


Sa réponse la laissa pantoise.

Mais… retourner à l’école.

S’il rigolait, Miranda, elle, ne trouvait pas l’idée particulièrement affriolante.

L’école ?...Quelle horreur !

Pas n’importe laquelle, non, bien sûr. Nous sommes en Écosse. Lors de certains contacts ici, j’ai appris l’existence d’un collège réputé. À Salem où j’ai fait mes études, Poudlard est considéré comme un rival de taille. Je pense donc qu’une visite en ce haut-lieu s’impose.

Hein ? Un collège pour sorciers ? Quelle drôle d’idée…on y apprend quoi, là ?

Des tas de choses extraordinaires, aux dires de ces deux sorciers exercés. Miranda en posa, des questions. Elle voulait tout savoir.

Et…on va y faire quoi ? Pas prendre des cours de vol en balai, j’espère…je pressens que cela ne me plairait pas trop !

Paggitt se permit de dire que l’expérience était unique. Faudrait le croire sur parole.

Joshua, plus pratique, expliqua :

Non, je ne tiens pas particulièrement à prendre des cours de quoique ce soit. Je voudrais surtout visiter leur bibliothèque que l’on dit fabuleuse. Tu n’as pas envie de connaître toute notre histoire, mon amour ? Moi, si ! S’il y a un endroit où elle est répertoriée, ce sera là !

Elle fronça le nez.


M’enfermer dans une bibliothèque pour fantastique qu’elle soit, ne me tente pas trop…Je n’aime pas les écoles…

Ni ceci, ni cela…mais à sa douce façon, Joshua se chargea de la convaincre de beaucoup de choses. Elle adorait se laisser convaincre.

Pas de poteau indicateur, ni référence sur une carte quelconque. Poudlard, haut lieu de la magie, ne se livrait qu’aux yeux des initiés. Aucun mortel commun ne pouvait trouver l’endroit et même pour un sorcier non informé, la chose n’était pas si facile que cela. Heureusement, Mr. Cromwell savait exactement que faire. Miranda n’eut qu’à suivre le mouvement.


Tirée de bon matin de son lit douillet, la miss rouspéta plus pour la forme que pour autre chose, même si sa curiosité s’était aiguisée. Que son bien- aimé l’entraîne dans un transplanage étourdissant, l’enchanta, quoique pas autant que le lieu où ils se matérialisèrent. Elle eut l’impression d’avoir voyagé dans le temps en découvrant le petit village sorcier, Pré-Au –Lard. Charmant avec ses chaumières anciennes et la « faune » locale. Sorciers purs et durs, qui les regardèrent avec une certaine suspicion. Ce ne devait pas être tous les jours que des parfaits étrangers se baladaient par là en touristes curieux. Miranda surtout, donnait cette impression, s’émerveillant comme elle le faisait, à chaque découverte.

Quel endroit marrant…on devrait prendre notre temps pour l’explorer…


Mais ils n’étaient pas là pour cela. On leur indiqua le chemin de l’école et il fallut marcher un moment avant d’y parvenir. Le château qui apparut face à eux, coupa le souffle à la miss.

Wow ! C’est…incroyable…c’est si magnifique… Tu crois qu’on va nous laisser y entrer ?

Elle regardait d’un œil assez effaré les cochons ailés qui gardaient l’entrée.

Ils auraient pu trouver quelque chose de plus…euh…magique que des cochons ?...des dragons , par exemple ?

Mais enfin…chacun sa petite idée.

Le portier de l’endroit ne sembla pas précisément ravi de les voir, les toisant avec un mépris assez évident.

Vous désirez ?


Nous sommes John et Amanda Carter, de Salem. Nous avons entendu vanter les mérites de votre bibliothèque et nous aurions souhaité la visiter. Pensez-vous que ce soit possible ?

Je dois demander l’autorisation au directeur. Patientez un moment, s’il vous plaît.

*John et Amanda Carter ?...Si c’est pas de l’imagination fertile, ça…*

Faites donc, mon brave.

Il prenait de la couleur locale, là.

J’espère que ces noms d’emprunt ne t’ennuient pas, ma chérie. J’ai pris les premiers du bottin téléphonique ouvert au hasard… Nous ne pouvons pas risquer de donner notre vraie identité, même ici.

Mais non, voyons…Tant que tu ne dis pas Bush…ça va...suis démocrate, moi !

À bon entendeur!

L’attente fut assez longue. Miranda s’impatientait.

Franchement, ils s’en prenent du temps…on ne veut que voir la bibliothèque, pas visiter le Pape…pas de quoi faire tant de chichis…

Mais on vint tout de même les chercher. Le même bonhomme peu sympathique se chargea de les convoyer jusqu’à l’intérieur, après les avoir fait traverser un parc magnifique, où déambulaient des jeunes gens en uniforme.

Pas à dire…pas le sens de la mode, dans le coin !

Si vu de dehors, le château résultait impressionnant, une fois passée la lourde porte d’entrée, Miranda dut s’avouer émerveillée, ébahie, étourdie…soufflée. C’était unique, somptueux, grandiose et …magique.

Josh…ces tableaux nous regardent…et…Seigneur ! Ils…bougent dedans…regarde ça !!! Ils bavardent entre eux…c’est quoi, ça !?

De la magie, voyons…de la magie !

En arrivant à leur destination, Miranda dut faire un effort pour se reprendre une attitude digne.

Le maître de ces lieux les reçut fort sympathiquement.


Bienvenue à Poudlard. Ce n’est pas fréquent de recevoir des Américains chez nous. Vous désireriez consulter certains de nos ouvrages ? Puis-je en connaître les raisons ? Vous prendrez bien une tasse de thé ?

*Ça ne change pas, ces anglais !*

Mais bien sûr
, dit elle, un rien guindée, cela nous enchantera.

*Au fait…comment il sait que nous sommes américains ? J’ai pas le drapeau collé sur le front, quand même…on n’a même pas ouvert la bouche !*

Josh lui ne perdit pas le temps en préambules et alla directement au point.

Merci, oui ! Je dois vous avouer que nous ne sommes pas de sorciers… classiques. J’en suis pourtant un puisque j’ai effectué mes études à Salem…

La directrice Van Pelt y exerce-t-elle encore ?

Il n’y a jamais eu de Van Pelt dans le lignée directoriale de Salem. Parlons franc, voulez-vous ? Nous sommes ici parce que nous aimerions retracer une généalogie particulière : la nôtre. Nous serions issus de l’Egypte ancienne, et…

Des réincarnés, tous les deux ? Voilà qui est très intéressant. Vous recherchez donc le décours de vos vies… passionnant. Il existe plusieurs théories et légendes là-dessus.

Poliment ignorée, Miranda ne pensa même pas à se vexer (pour une fois !), trop occupée à détailler cet intérieur si singulier, plein d’artefacts étranges et orné de tableaux…aussi vivants que ceux de leur parcours. À croire que leur arrivée avait éveillé la curiosité générale. Elle se sentait étudiée des pieds à la tête, avec bienveillance par certains, avec suspicion par d’autres. Un digne vieillard à longue barbe blanche et lunettes en demi lune alla jusqu’à lui sourire et un autre, plus audacieux, lui cligna même un œil.

M. le Directeur se chargea lui-même de les escorter jusqu’à la bibliothèque, qui allait au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer et les laissa face à la gardienne des lieux. Une dame très pincée.


Qu’avez-vous qui se rapporte à la réincarnation et à l'Égypte pharaonique?

Deux sections différentes, Monsieur ! Cela peut vous prendre des mois d’études à moins que vous n’ayez plus de précisions…

Des précisions ? On en a, pas de souci…voyons… Règne d’Amenhotep III…cela doit donner quelque chose comme… 1390 Av.Ch…Grand Vizir Ramose, le grand prêtre Bakenhonsou…les autres…Emath, Paser… Trois prêtresses d’Isis…Isisnefer, Mesyt…Neith…C’est une histoire de réincarnations, enfin, vous voyez un peu le genre.

En fait, la dame ne semblait voir rien du tout…ou presque. Sans départir de son petit air sévère, la bibliothécaire dit :

Neith… Emath… Isisnefer… Bakenkhonsou… Réincarnations… Cela ne me dit rien sauf les réincarnations. C’est par là.

Et là, c’était un cumul insurmontable de bouquins de toutes sortes.

Oups ! On y passera la moitié de nos vies pour réviser tout ça !, gémit elle, dépitée.

Josh la rassura de son mieux mais elle n’arrêta pas de grommeler, énervée. La patience n’étant pas son fort, Miranda dut mettre beaucoup de sa part pour le seconder dans cette tâche titanesque, ce qui ne la fit pas se priver de ce qu’elle faisait le mieux : se plaindre. Chaque dix pages, le pauvre Josh eut droit à quelque commentaire plus ou moins acerbe. Elle gagna deux ou trois petites pauses et enfin, vers midi, le plaisir incommensurable de sortir à l’air libre. Petit retour au village s’imposait pour aller manger quelque part. Ils découvrirent un endroit haut en couleur locale appelé « Aux Trois Balais », où la patronne, une telle Mme. Rosmerta, les accueillit, souriante et sans faire un secret de trouver Joshua Cromwell très à son goût mais Miranda, accrochée, fermement, au bras de son chéri, lui signifia, d’un regard de haut voltage, que ce beau là, avait déjà qui veille sur lui.

Le repas fut bon, sans être exquis. On ne pouvait se faire d’illusions sur la cuisine anglaise, de toute façon !

Je ne veux pas être rabat joie…mais là, rien que de penser à retourner là bas…ça me donne des frissons.

En fait, elle taperait du pied, au besoin s’il voulait l’y obliger mais Josh était d’esprit conciliateur et comprit gentiment sa réticence.

Écoute, tu vas faire les boutiques. Ce coin est très sympathique. Si tu es en difficulté pour quoique ce soit utilise ce gallion truqué. Il suffit de le frotter entre pouce et index, je saurai et arriverai. Sois prudente mon amour. On se retrouve ici dans quatre heures, plus tôt si je trouve des trucs intéressants. Je t’enverrai un patronus !

Tu es merveilleux…je t’adore. Oui, je vais flâner par là...qui sait ? Je trouverai peut être des trucs intéressants.

Elle rangea dans sa poche le gallion qu’il lui remit et après un dernier baiser, plein de promesses, le laissa s’en aller. Restée seule, Miranda jeta un regard curieux sur tout ce qui l’entourait. Cette journée de fin d’automne était splendide mais froide. Elle serra les pans de sa cape et entreprit sa promenade. Tout attirait son attention. À la devanture d’un bijoutier, elle admira des très beaux bijoux anciens, surtout une très belle montre à gousset, en or. Sans le penser deux fois, la demoiselle entra et demanda à voir le bijou en question.

Le bijoutier reconnut de suite le potentiel de cette cliente inconnue.

Un choix exquis, Madame…il s’agit d’une fort belle pièce…

Il se lança dans une description précise de la fameuse montre qui, bien entendu, comme bon artefact sorcier, ne se remettait pas seulement à donner l’heure mais aussi cycles lunaires, conjonctions planétaires et autres bizarreries qui enchantèrent la jeune femme.

Bien entendu je la prends et voudrais laisser y graver quelque chose, j’espère que cela ne tardera pas trop.

Il ne sera question que d’un instant...dites moi seulement ce que vous vouez y inscrire…

Toujours tienne, Nei…Miranda. Oui…Toujours tienne…Miranda. Ça suffira !

Comme promis, un instant plus tard, la montre gravé reposait dan son écrin et celui-ci dans son sac. Trop occupée à regarder d’autres bijoux exposés, elle n’avait pas remarqué l’entrée d’un autre client qui, mine de rien, n’avait perdu mot de sa conversation avec le bijoutier.

Quand elle quitta l’établissement, il la suivit, discrètement. Arrêtée à la devanture d’un antiquaire, elle eut la première fois, la sensation d’être observée. Poursuivant son chemin, elle fut sûre d’être suivie. Une somptueuse cape doublée de fourrure la fit oublier tout autre chose que le désir impératif de l’avoir. Décidée, elle entra.

Je désire cette cape qui est en vitrine.

La vendeuse la considéra d’un œil suspicieux.


Je crains que cette cape soit assez hors prix, Miss.


Miranda lui décocha un regard flamboyant.


Vous ai-je demandé le prix ? Non, alors, faites vite…je n’ai pas tout le jour!

Vexée, l’employée s’acquitta. Miranda caressa la douce fourrure de renard blanc, la trouvant parfaite. Se délestant, en un clin d’œil, de sa propre cape, elle enfila l’autre, avec un frisson de satisfaction.

Je la prends.


Elle coûte…

Cela ne m’intéresse pas… Qu’avez-vous de joli à me montrer, plutôt que me regarder comme si j’avais des cornes et des sabots !?

La vendeuse tiqua une seconde puis se montra presque obséquieuse. Miranda oublia ses maints problèmes et s’adonna au fou plaisir d’acheter tout ce qui lui plaisait. Lingerie délicieuse et délicate, faite par des mains de fée, robes d’intérieur. Une fantastique robe de bal à tournure ancienne la fit raffoler. Elle voulut à tout prix l’essayer. Une fois face au miroir, un petit cri de surprise lui échappa…C’était une autre femme, celle qui se trouvait là…un autre soi même revenu dans le temps…

Madame va bien ?, s’enquit la vendeuse, en la trouvant soudain bien pâle,
Madame!

Elle recula d’un pas sans pouvoir quitter son image des yeux, en sentant un émoi insoutenable la prendre à la gorge.

*Katarina …*


Madame !!!

Je…je vais bien…ça…va…c’est que…

Que dire ? Comment décrire la douleur, l’angoisse, la douleur qui s’emparaient d’elle soudain, en évoquant ce passé qui soudain semblait n’être qu’hier ? Parée comme elle l’était à l’instant, Katarina avait dansé, feignant une joie loin d’être ressentie. Elle savait déjà la partie perdue. Ils avaient été trahis. Alexei , son amour, sa vie…Séparés de nouveau…L’aube suivante avait été la dernière. Mourir au petit matin, sans l’avoir vu une dernière fois…

Madame…


Avec un effort, elle s’arracha de cette morbide régression, tremblant de tout son être. Sans même se préoccuper d’ôter la robe, Miranda paya ses achats et mettant la cape doublée de renard, quitta la boutique avec précipitation.

Madame…vos achats !!!

Je…reviendrai les chercher…je dois prendre un peu d’air…


La jeune vendeuse secoua la tête…encore une cliente bizarre !

Ses pas la menèrent vers la sortie du village, sans qu’elle en soit consciente. La seule chose que Miranda désirait était effacer les images de ce souvenir qui taraudait son esprit…Reprendre le cours du présent, oublier la douleur du passé…Alexei était mort jadis…mais était de nouveau là, Josh…si vivant…tout comme elle.


*Miranda Sheridan…tu es Miranda Sheridan, tu vis...tu es heureuse...*

Tu ne pourras jamais te défaire de tes souvenirs !

Arrachée brusquement à ses réflexions par cette voix moqueuse, la jeune femme se retourna et fit face à l’homme qui venait de parler. Long, maigre, enveloppé d’une ample cape noire, Miranda lui trouva un air certain de vautour en maraude qui la répugna.

Que dites vous ?!?


Tu as bien entendu…Tes souvenirs, ils ne te laisseront jamais en paix…Tu revivras une et une autre fois la douleur de tes morts, femme…et des siennes…Tu n’as qu’une alternative !

Elle se redressa, hautaine.


Qui diables êtes vous ?


L’homme la dévisagea, imbu d’une morgue outrageante.


Un messager. Son messager. Reviens à lui et tu auras la vie sauve…Une vie magnifique, sans souvenirs ni chagrins…C’est lui, le seul, qui peut être ton maître !

Maître !?!? Je n’ai qu’un maître, imbécile, et c’est MOI !


La gifle assénée par une Miranda hors d’elle le prit de court. On l’avait averti que la demoiselle avait du caractère mais pas qu’il fut si virulent.

Inutile de résister…Ramose obtient toujours ce qu’il veut !

La mention de ce nom honni sous forme de menace si claire, la fit réagir d’une manière inattendue…même pour elle. Un long frissonnement l’agita, c’était comme si un courant de force la parcourait, l’emplissant d’une puissance inconnue jusque là. Soudain, Miranda eut la grisante sensation de pouvoir absolu, il lui suffit de lever à peine la main en braquant son regard sur l’homme.

Kelakos porta la main à sa gorge.De façon incompréhensible, il était en train de s’étouffer et savait que c’était elle qui causait cela…pourtant, la jeune femme n’avait même pas ouvert la bouche, seulement l’éclat de ses yeux, devenus soudain plus clairs, glacés, inexpressifs, signaient, muets, son arrêt de mort, certain.

Miranda se sentit redevenir elle-même, seulement pour réaliser ce qui venait de se passer…ce qu’elle venait de faire. Le messager de Ramose gisait au sol, traits convulsés de terreur, regard vide. Pas besoin de l’approcher pour savoir qu’il était mort…

*Tu l’as tué !!!*

Faisant demi tour, elle s’élança comme folle sur le chemin …

L’employée de la boutique faillit hurler de frayeur en la voyant débouler, en coup de vent, l’air hagard, exigeant à avoir ses paquets. Les prenant, elle resortit de la boutique aussi vite qu’entrée. Tremblant comme une feuille exposée au vent, elle fouilla, frénétique jusqu’à trouver le gallion truqué.

Viens, Josh…viens…

Incapable de tenir debout, la jeune femme s’affala contre un muret ruineux, luttant contre une folle envie de se mettre à hurler mais pleurant comme une Madeleine, recroquevillée sur elle même, bras enserrant les genoux…offrant l’image de la désolation la plus profonde.

Combien de temps s'écoula ? Miranda n’en sut rien…Pas plus de ce qui se passa après…En ouvrant enfin les yeux, après ce qui lui avait semblé être une éternité à flotter dans les ténèbres les plus glauques, elle devina plus que vit Joshua penché sur elle, le semblant ravagé.

Il…il…sait…, articula t’elle, péniblement, Il…

Force de mots doux, caresses et baisers, il parvint à la calmer. Miranda s’accrocha faiblement à lui.

Ne…me laisse pas…ne…me laisse plus…

Serrée dans ses bras, elle se sentait en sûreté, loin de ses peurs…de ses souvenirs. Seul lui comptait. Miranda s’endormit, bercée par sa proximité. La suivante fois qu’elle ouvrit les yeux, c’était Paggitt qui se trouvait à son chevet. Un peu plus consciente, elle réalisa se trouver dans sa chambre, dans le vieux manoir écossais.

Miss Miranda ! Enfin ! Comment vous sentez vous ?


Où…où est Josh ?

Il vient dans un instant. Vous nous avez fait si peur, Miss Miranda !


Pourquoi ?
, demanda t’elle, tout bêtement, sentant sa tête vide.

Il y a trois jours, Mr. Josh vous a ramenée en bien triste état. Vous sembliez si…affolée…perdue…pleurant sans cesse…disant des choses incompréhensibles…mais tout va bien maintenant…

Mais…où est il ?


Mr. Josh est allé chercher M. Morgan et Miss Templeton. Ils ne tardent guère…tenez…il me semble les entendre, là…

En effet, un instant plus tard, la porte s’ouvrait, livrant passage à une tornade humaine qui courut vers Miranda et l’étreignit avec force, en pleurant d'émotion.

Isis…ma sœur…


Enserrées en une étreinte chaleureuse, les deux jeunes femmes ne firent autre chose que pleurer copieusement, se rassurant à la comme on peut et y parvenant après un bel effort, alors Miranda se dégagea et la tint un instant, à bout de bras.

J’ai de la peine à y croire…tu es là…mais…comment ? Pourquoi ?...Que c’est il passé ?

Shirley, en proie d’un gros émoi, la mit au courant des derniers événements.

Oui…nous sommes cernés…IL ne nous lâchera pas…Isis…j’ai…j’ai…tué son messager…je ne sais même pas comment..je l’ai seulement regardé…J’ai peur…j’ai si peur…mais maintenant…tu es là avec Baken…Nous sommes ensemble…nous sommes plus forts…mais…que ferons nous ?

L’unique réponse était : chercher à joindre les deux maillons manquants, Mesyt et Paser. Le seul ennui, selon les déclarations de Shirley, était que ces deux là semblaient être allés se tapir dans un endroit quasi inaccessible.

L’entrée de Cromwell mit fin aux confidences. Miranda tendit les bras vers lui et soupira d’aise en le serrant contre elle.

Mon amour…

Plus tard, Miranda ayant insisté pour se lever, ils se trouvèrent réunis au salon, au coin d’un bon feu, buvant du chocolat chaud (rien de mieux pour se remettre des remous de l’esprit !). Exposée la situation, il restait clair que l’unique ressource était, encore une fois, se fondre dans le décor, dans l’espoir de berner l’ennemi…

À moins, bien entendu…
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