XXIème Horizon
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 Pile ou face?

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Jack McKenna
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Jack McKenna


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MessageSujet: Pile ou face?   Pile ou face? EmptySam 11 Sep - 19:46

Flammes vacillantes sous un souffle surgi de nulle part, aura de lumière, transfiguration, clameur ébahie de la foule. Simple spectateur d’un rituel dont on supposait il était aussi l’acteur, Jack, parcouru d’un étrange frisson, ne parvenait tout de même pas à trouver sa place dans cette, si exacte, réminiscence du passé. Il était là, investi en prêtre du temple et parvenait presque à accepter que tout cela devait avoir quelque chose de vrai. Cela expliquerait tant de choses. Mais lui, solidement ancré au présent, à son présent, ne pouvait que penser à son frère, retenu quelque part, attendant un dénouement incertain.

Il était Paser. Emath et Bakenhonsou étaient là, par vagues intermittentes le passé revenait. Face à eux, elles revivaient, splendides. Il les voyait telles qu’elles avaient été jadis, ces belles interdites mais surtout Mésyt. Douce Mésyt. Aimée l’espace d’une nuit et perdue à jamais. Il l’avait cherchée dans le temps et parfois retrouvée seulement pour revivre, incessamment, un cauchemar de séparation et mort. Mort cruelle, sous toutes ses faces, pourchassant et gagnant toujours le pari. Peu importait que ce soient les lions du Colisée, le sabre d’un maure, le bûcher, la guillotine ou un peloton d’exécution. Cette fois était censée d’être la bonne…la dernière aussi !

Bien entendu, il faudrait bien croire qu’il y avait quelqu’un qui n’envisageait pas cela de la même façon qu’eux…Finis les souvenirs, là, il fallait éviter qu’on les égorge comme des doux agneaux ! Si les assassins pensaient les prendre au dépourvu, plongés encore dans quelque transe, ce furent eux les surpris. L’affaire fut expédiée en deux temps trois mouvements, sans trop de mal. Quelques égratignures sans importance à déplorer, un peu de magie pour leur rendre une allure décente et filer chercher Nick. Ils l’avaient trouvé, ligoté et bâillonné au fond d’un sarcophage, un peu sonné mais de très mauvaise humeur. Bon signe. Tout allait bien.

Ordre du jour. Chacun pour soi et Dieu pour tous. S’égailler dans la nature, ne pas se faire remarquer et disparaître le plus vite possible du coin. Facile à dire. Le plus sûr était que les fidèles de la fratrie, les copains de Bey et Dieu sait qui d’autre, se lanceraient à leurs trousses. Un rendez vous fut fixé : Hawaii, deux mois plus tard…

Le secrétaire de Miranda Sheridan, homme plein de recours, leur avait remis, à tous, leurs papiers, argent, cartes de crédit, clés d’une voiture et le conseil de disparaître au plus vite.

Ce que fit chacun avec sa chacune, dans les ombres du petit matin.

Jack au volant, ils quittèrent l’endroit sur le chapeau des roues. La discrétion même. Ses passagers ne trouvèrent rien à dire. Isabel était trop occupée à panser les petits bobos de Nick, ravi de ce rôle d’agneau sacrificiel, qui lui valait traitement de faveur. Au bout d’un moment, on voulut quand même savoir où les menait la route.

On retourne à Safaga. On loue un bateau ou on l’achète, peu importe…On ne vole rien !

Il leur jeta un regard ombrageux par le rétroviseur et reçut en réponse le sourire malicieux d’Isabel. Le seul recours qui lui resta fut sourire à son tour et continuer son exposé.

De là on navigue jusqu’à Aqaba, ça nous prendra à peu près deux jours, enfin, tout dépendra du bateau…là on va a Amman…ou sinon on passe en Israël et on va à Tel Aviv et de là…à la maison…Pas la peine de rouler des yeux ronds…le plus facile serait d’aller Au Caire mais je me doute bien que là on trouverait bien un moyen de nous arrêter donc…on prend la route difficile et voilà !

De toute façon, il n’était pas prêt à en démordre, de son plan.

Et cela fonctionna à la perfection…Oh oui !

Installés en première classe, en route vers New York, où ils prendraient la correspondance pour Honolulu, les trois essayaient de se reprendre un peu de leur essoufflante randonnée pour quitter la terre des Pharaons.

Et je ne veux, de ma vie, jamais plus entendre parler de l’Égypte !, assura Jack, véhément en enfilant son deuxième whisky.

On lui assura, mi figue mi raisin que ce ne serait pas si facile que ça…vu les antécédents.

Non…je ne la gobe pas encore, cette histoire…que voulez vous ? J’ai vu des choses étranges, pareil que vous…mais je ne me sens pas…trop différent qu’il y a une semaine. Pour toi c’est différent, Isabel…toi, tu as eu ta révélation, sourire en coin, tu dois en piger, des choses, maintenant !...

Pas mal, comparée à lui.

Il se passa la main dans les cheveux et fit une grimace, la bosse qu’il avait sur le crâne faisait encore mal.

S’il faut y croire…ces charmantes personnes ne vont pas nous lâcher de sitôt…D’abord cet empoté de Le Brock…j’espère qu’il se sera noyé et puis le tel Bey…il nous a fait gentiment marcher celui là, avec son histoire de Gardiens du Secret…On aurait pu le faire parler comme ça on saurait au moins à quoi s’en tenir…à moins que l’un de vous sache plus long que moi sur les règles du jeu…

Il avait sa petite idée lui trottant derrière la tête mais n’allait pas en parler…pas là, pas en ce moment, pas face à Nick. Isabel se contenta d’un sourire en coin avant de boire une gorgée de son cocktail. On ne toucha pas le thème pendant le reste du voyage.

La grille de la propriété était grande ouverte. Jack et son frère échangèrent un regard surpris, un mauvais pressentiment les investit…Avant d’arriver en vue de la maison, ils savaient que quelque chose de terrible s’était passé…Les voitures des pompiers avaient piétiné la pelouse, détruit les parterres. On avait paré à l’urgence…

Surgissant d’entre la cohue d’hommes affairés, Kaela ,en pleurs, courait vers eux…Jack, pétrifié contemplait la ruine de ce qui avait été une des plus belles maisons de l’île…sa maison. Nick n’en menait pas plus large.

Mes petits… !, Kaela les étreignit avec force, en pleurant toujours, désolée…désolée…je n’ai rien pu faire…Ils sont venus et…tout brûlait…tout a brûlé !!!

Quoi ?...Qui est venu ?...Qui a fait ça !?
, s’enquit il, en réagissant.

Je…je n’ai pas vu leurs visages…tout vêtus de noir…mais l’un d’eux m’a donné ça et a dit : Paser…je ne comprends rien…

Jack tendit la main et la femme de charge déposa sur sa paume…un ankh brisé en deux.

Il comprenait lui.
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Nick McKenna
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptySam 11 Sep - 23:31

SORTEZ MOI DE CE TROU !!!!!

Il allait finir comme les momies. Oublié à jamais...ou au moins pendant un bon bout de temps jusqu’à ce que quelque archéologue zélé ou qui sait si un touriste curieux, veuille bien jeter un coup d’œil dans son sarcophage. D’abord, il tombait dans les vapes, se reprenait à peine quand deux costauds, genre armoire à glaces, l’avaient sorti de son lit douillet, assommé de nouveau et le voilà qui reprenait ses sens, dans le noir total, ligoté comme un saucisson, bâillonné…de là à déduire qu’on venait de l’enlever et qu’on ne voulait pas demander de rançon…

*Pourquoi ?*


Se poser des questions idiotes est de mise quand on se trouve dans une situation comme celle là. La réponse, il croyait la connaître. Jack. Son frère et son manque total d’enthousiasme pour prendre part au cirque envisagé avait besoin, sans aucun doute, d’une bonne motivation.

Misère totale. Nick, depuis qu’il en avait souvenir, avait horreur des endroits fermés…surtout si fermés que celui là. S’il n’avait jamais été exactement un claustrophobe, il était en bonne passe de le devenir. Il allait finir pas s’asphyxier mais un minable rayon de lumière perçait entre les pierres…au moins ça ! Pour si jamais, il s’appliqua à respirer avec un peu plus de calme…sauf qu’il était furieux ! Ça ne donne rien pour la respiration, la colère.

Combien de temps dura sa captivité ? Il n’aurait su le dire. Voilà que le couvercle de sa tombe se déplaçait, on l’aveuglait avec le faisceau d’une torche électrique et une voix plus que connue donnait l’alerte. Il n’avait douté que Jack viendrait le tirer de là. Il aurait fallu qu’il soit mort pour ne pas le faire. C’était ainsi entre eux. Sans être des frères à part entière et encore moins des vrais jumeaux, entre le blond et lui existait un lien que rien ne pourrait détruire.

Pas le temps à donner des explications, ça viendrait après. On le tira de l’impasse et on alla rejoindre les autres. La fameuse cérémonie semblait avoir foiré, à moment donné. D’un décor somptueux il ne restait que des débris qui jonchaient de-ci de-là, comme si une ruée de buffles s’y était précipitée. Leur hôte, le charmant Rassim Bey était attaché dans un coin, réduit au silence. On poserait des questions plus tard.

Sans trop savoir ni pourquoi ni comment il se trouva dans une voiture, conduite par son frangin, qui se prenait la plupart du temps pour la réincarnation de Fangio. Le mec avait une idée claire et précise de comment se tailler de là.

On retourne à Safaga. De là on navigue jusqu’à Aqaba, ca nous prendra à peu près deux jours, enfin, tout dépendra du bateau…là on va a Amman…ou sinon on passe en Israël et on va à Tel Aviv et de là…à la maison…Pas la peine de rouler des yeux ronds…le plus facile serait d’aller Au Caire mais je me doute bien que là on trouverait bien un moyen de nous arrêter donc…on prend la route difficile et voilà !

Tant qu’à faire puisqu’il savait si bien comment s’y prendre !

Après une traversée sans problèmes de la mer Rouge, ils étaient, Jack était un très bon navigateur, arrivés comme promis à Aqaba. Débarquer en Jordanie sans en avoir demandé l’autorisation, posait les mêmes problèmes que partout ailleurs dans les mêmes circonstances. Ça leur aurait valu la prison si…merveille des « public relations », ils n’avaient pas été copains comme cochon avec un des amis du roi Abdala, pour en pas dire qu’avec lui-même. De là à se retrouver, confortablement installés, en première classe, dans le premier vol partant pour les USA, il n’y avait eu qu’un pas.

Il n’avait qu’à regarder et entendre son frère pour savoir qu’il en avait assez de tout ce qui se passait. Que Jack déclare, sans ambages, en avoir assez de l’Égypte ne l’étonna pas, il en allait de même pour lui-même. Ce qui suivit lui donna de quoi penser.

S’il faut y croire…ces charmantes personnes ne vont pas nous lâcher de sitôt…D’abord cet empoté de Le Brock…j’espère qu’il se sera noyé et puis le tel Bey…il nous a fait gentiment marcher celui là, avec son histoire de Gardiens du Secret…On aurait pu le faire parler comme ça on saurait au moins à quoi s’en tenir…à moins que l’un de vous sache plus long que moi sur les règles du jeu…

Ben non…moi je n’en sais rien…c’est vous deux, [b]et il posa sa main sur celle d’Isabel, assise à côté de lui, face à Jack, et rien que vous deux qui pouvez en savoir quelque chose…moi j’étais enfermé au fond d’un trou infect !

Mais il avait quand même entendu une paire de trucs plus qu’intéressants avant qu’on ne se défasse de lui. La réunion entre les six élus avait été une magnifique source d’information. Il y avait été admis parce qu’il était le frère de Jack alias Paser, un des personnages clé de cette histoire débile. Il ne lui avait pas fallu être un génie pour déduire que l’unique façon que tous recouvrent leurs pouvoirs d’antan n’était que reproduire la circonstance première… la consommation. C’étaient celles là les règles du jeu…Il comprit que Jack n’eut aucune envie d’en parler. Pas en voyant les fins doigts de Miss Miller serrer les siens…c’était pas lui, l’élu…même s’il n’allait pas s’en plaindre.

Nick décida de ne pas s’en faire… Demain, chez eux, en paix, on mettrait tout au clair…

Mais rien n’est comme on le suppose. En voyant les grilles grand ouvertes de la propriété, Nick avait eu le pire de pressentiments qui s’avéra, tristement, vrai. La maison des McKenna, débout depuis plus d’un siècle, une des plus belles des îles…en ruines fumantes. Il ne subsistait que l’aile droite et part du corps de logis, très endommagés. L’incendie s’était déclenché pendant la nuit, de façon très violente. Et puis Kaela, se jetant dans leurs bras mais donnant distinctement à Jack une explication et déposant quelque chose dans sa main.

C’est quoi ?, voulut il savoir, montre !

Jack avait ouvert la main : un ankh, clé de la vie brisée, reposait sur sa paume.

Ça veut dire ce que je pense !?, s’enquit il en faisant un effort pour ne pas hurler, c’est ça que ça veut dire !!!?

Keala pleurait. Isabel aussi. Jack, curieusement demeurait imperturbable, seulement ses mâchoires serrées et son regard froid donnaient foi de sa colère. De sa vie, Nick n’avait vu son frère si maître de soi même…Normalement Jack était du genre emporté, à foncer tête en bille, sans réfléchir.

Impossible constater les dégâts, il fallait attendre que les petits foyers d’incendie subsistants soient éteints. Homme plus que pratique, Nick sortit son potable et passa une paire d’appels. Après tout. Les McKenna n’étaient pas propriétaires de deux des plus beaux hôtels des alentours pour rien, ce ne serait pas un endroit où vivre ce qui allait leur manque, jusqu’à remettre sur pied la demeure familiale.

Isabel semblait assez hébétée, il passa doucement son bras sur ses épaules.


Viens…tout va aller bien. Jack…on y va !


Semblant revenir d’un rêve douloureux, son frère se tourna vers lui en secouant la tête. Il irait plus tard, qui sait si demain…Il était ravagé, la maison de son enfance venait de partir en fumée. Le connaissant, Nick savait que de pouvoir, il fouillerait dans le cendres chaudes à la recherche de quelque souvenir…il avait toujours eu besoin de repères solides, Jack…

Mais le pire était à venir…ce que Kaela n’avait osé dire…mais que finit par avouer le chef des pompiers: la mère de Jack était dans la maison quand celle-ci avait pratiquement explosé…Il arriva juste à temps pour retenir son frère alors qu'il s ‘écroulait comme une masse…
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Isabel Miller
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyMer 15 Sep - 20:00

Enfin ! Les trois jeunes femmes étaient à nouveau réunit, cela faisait si longtemps qu’elles se cherchaient et à présent qu’elles s’étaient retrouvées tout était enfin clair.
Isabel sentait la magie l’envahir et des souvenirs d’un autre temps resurgir à sa mémoire, elle pouvait étreindre ses amies de toujours, ses sœurs, toutes pleuraient presque.
Il était temps à présent de transmettre leurs pouvoirs aux prêtres qu’elles aimaient pour qu’ils puissent tous détruire Ramose, une bonne fois pour toute.

Isabel se tourna pour voir Paser, là juste devant ses yeux se déroulait une chose horrible, on essayait d’assassiner les trois prêtres, elle entendit juste à côté d’elle Neith crier puis se fondre dans la bagarre, Isisnefer en faisait de même.

Personne ne toucherait aux cheveux de Jack, enfin façon de parler, car le pauvre homme était chauve comme un nouveau né, Mesyt s’élança et fracassa le nez d’un homme,
qui était sur son chemin, à coup de poings puis elle courut vers Jack qui n’avait pas besoin d’aide, il était furieux, enragé, cela se comprenait parfaitement.

Puis dans la cohue, Emaht retrouva son morceau de bois grâce à un homme que Neith connaissait bien, la magie fut son effet sur tous. Reprenant une allure normale, Jack, Josh et l’autre sorcier partirent chercher Nick, ce dernier savait où il se trouvait, Isabel resta avec ses amies le temps que les trois hommes ne reviennent.


Suivons notre plan. Nous nous séparons ce soir mais restons unis à jamais…Dans deux mois, à Hawaii.

Quel déchirement de se séparer à nouveau, mais ils n’avaient pas le choix, serrant les deux autres prêtresses dans ses bras, Isabel déclara :


Faites attention mes sœurs, le malin est partout, méfiez-vous de tout le monde et surtout restez en vie, nous aurons besoins de tout notre pouvoir pour vaincre…. Au revoir mes amies….

Nick était revenu avec son frère, il allait bien, sauf quelques petites blessures par-ci par-là.
Il était temps de partir chacun de son côté, du moins chacun avec sa chacune, sauf qu’Isabel était flanquée de deux frangins, elle monta à l’arrière d’une voiture avec Nick pour le soigner.


Où allons-nous à présent ?


Jack avait déjà sa petite idée toute faite en tête.

On retourne à Safaga. On loue un bateau ou on l’achète, peu importe…On ne vole rien !

*Comme si c’était mon genre…*


Faisant un grand sourire à Jack qui la regardait dans le rétroviseur. Il ajouta :

De là on navigue jusqu’à Aqaba, ça nous prendra à peu près deux jours, enfin, tout dépendra du bateau…là on va a Amman…ou sinon on passe en Israël et on va à Tel Aviv et de là…à la maison…Pas la peine de rouler des yeux ronds…le plus facile serait d’aller Au Caire mais je me doute bien que là on trouverait bien un moyen de nous arrêter donc…on prend la route difficile et voilà !

Nous te faisons confiance, Jack, je sais que tu nous ramèneras à destination…


Et de là tout ce passa très bien, les trois jeunes gens prirent un bateau pour rejoindre Aqaba, aucun soucis pendant la traversé de la mer Rouge. Durant le trajet c’est à peine si les trois personnes avaient discuté de tout ce qui venait de se dérouler, mais Isabel savait bien que ça ne tarderait pas, que Jack voudrait des informations que seule elle avait.

Installés confortablement en première classe pour New-York, grâce aux relations des deux frangins, Isabel se sentait un peu mal à l’aise entre eux, elle ne savait pas quoi faire et surtout quoi dire. Jack, lui avoua qu’il ne voulait plus jamais entendre parler de l’Egypte, la jeune femme le comprenait parfaitement, mais il devait quand même se rendre compte qu’ils y étaient rattachés obligatoirement à cause de leurs vies précédente.


Tu sais Jack, je ne pense pas que tu pourras oublier si facilement l’Egypte et cette histoire qui nous lie.

Non…je ne la gobe pas encore, cette histoire…que voulez vous ? J’ai vu des choses étranges, pareil que vous…mais je ne me sens pas…trop différent qu’il y a une semaine. Pour toi c’est différent, Isabel…toi, tu as eu ta révélation, sourire en coin, tu dois en piger, des choses, maintenant !...

La miss acquiesça d’un signe de tête, oui elle comprenait beaucoup de choses à présent et voulait vraiment les partager avec Paser.


Oui, je sais tout, et tu ne vas pas tarder à savoir aussi…. Du moins je te dirai tout ce que tu veux savoir sur notre histoire, même si c’est assez difficile à accepter.

Jack se passa les mains dans les cheveux comme si il réfléchissait, puis il déclara :

S’il faut y croire…ces charmantes personnes ne vont pas nous lâcher de sitôt…

C’est exact….


D’abord cet empoté de Le Brock…
*tiens je l’avais oublié celui-là.*j’espère qu’il se sera noyé *et moi donc*ed]]et puis le tel Bey…il nous a fait gentiment marcher celui là, avec son histoire de Gardiens du Secret…On aurait pu le faire parler comme ça on saurait au moins à quoi s’en tenir…à moins que l’un de vous sache plus long que moi sur les règles du jeu…*Je voudrai tellement que tu saches tout, mais il n’y a qu’une manière pour ça…*

Nick, lui n’en savait rien non plus.

Ben non…moi je n’en sais rien…c’est vous deux,
et il posa sa main sur celle d’Isabel, assise à côté de lui, face à Jack,et rien que vous deux qui pouvez en savoir quelque chose…moi j’étais enfermé au fond d’un trou infect !

Buvant son cocktail, la miss ne voulait rien dire, surtout devant Nick qui avait posé sa main sur la sienne et leurs doigts s’enlacèrent. Elle aimait beaucoup le grand brun, elle se sentait en sécurité avec lui, mais avec Jack ce n’était pas la même chose, elle ressentait pour lui une sorte d’effet hypnotique, cela avait sans doute un rapport avec la découverte de ses pouvoirs.
Avant cette cérémonie, la demoiselle ne savait pas vraiment où elle en était dans toute cette confusion de sentiments, mais à présent elle savait, elle savait qui était l’élu, qui était faite pour elle et surtout qui était l’homme de sa vie, de ses vies.

Pendant le reste du voyage personne ne parla de cette histoire, mais Isabel n’arrêtait pas de se demander pourquoi Bey avait voulu assassiner les trois prêtres ? Une seule réponse lui venait à chaque fois à l’esprit, il avait ça pour que les prêtresses trouvent d’autres hommes avec qui elles partageraient leurs pouvoirs.
Pour le moment elle n’en dit rien, elle ne voulait pas affoler les deux frères qui étaient contents de pouvoir retourner chez eux.

Le lendemain, avant d’arriver à la propriété des McKenna, Isabel ressentit une drôle de sensation, quelque chose de terrible venait de se dérouler, pour l’instant elle ne savait pas quoi mais une fois sur place tout fut clair, une odeur de brûlé lui venait au nez, puis levant les yeux, elle la vit, la demeure familiale des deux frères n’était plus qu’un tas de cendres fumantes.
Une femme courut vers eux en pleurs, elle tenait quelque chose dans la main et la tendit à Jack, Isabel se pencha pour voir de quoi il s’agissait et fut choquée.
La miss n’écoutait même pas ce qui se disait, elle était complètement sous le choc, si l’Ankh brisé se trouvait là c’est que quelqu’un de proche à Paser avait succombé, mais qui ? Elle ne put retenir son cri :


Noooooonnnnnnn !!!!

Comprenant tout, elle sentait une boule lui serrer le cœur, les sbires de Ramose avaient déjà fait des dégâts et ne s’arrêteraient pas là, ils allaient sûrement s’en prendre aux familles des six élus, c’était plus que certain.
Isabel ne pouvait pas lâcher des yeux la relique brisée, elle n’arrivait même plus à bouger, ses jambes la tenaient à peine, elle sentit le bras de Nick se poser sur ses épaules en disant :


Viens…tout va aller bien. Jack…on y va !

Tournant le regard vers Paser, elle le vit dans un état proche de la crise de nerfs, il ne voulait pas venir avec eux et resta là sans bouger. C’est alors que le chef des pompiers se dirigea vers eux en leur révélant qu’une personne n’avait pas eut le temps de sortir de la maison, la mère de Jack.
Celui-ci accusa le coup en tombant en arrière, heureusement que Nick était là, il le rattrapa juste avant qu’il ne tombe par terre.

Les trois jeunes gens ne pouvaient rester ici plus longtemps, Nick porta Jack dans ses bras pendant qu’Isabel marchait derrière. Elle le suivit vers l' hôtel et ensuite dans une chambre luxueuse, elle n’avait pas le temps de regarder le décor, tout ce qui l’importait c’était l’état mental de Paser.
Nick le déposa sur le lit et alla à la salle de bain attenante pour prendre une bassine d’eau et un gant de toilette. Pendant ce temps, Isabel se pencha vers l’évanoui et posa sa main sur son front en murmurant :


Mon cher Paser, sache que je suis à tes côtés….. Nous allons tous devoir en passer pas là, comme toujours…. Si seulement tu pouvais te souvenir de tout…..

Le frangin revenait dans la pièce au moment ou Isabel allait dire quelque chose d’important, elle le laissa s’occuper de son frère et alla s’asseoir dans un fauteuil après avoir déposé un baiser sur le front de Jack.

Une heure, pendant une heure Nick n’avait pas lâché Jack des yeux, Isabel n’arrêtait de retourner dans sa tête ce qui venait de se passer, au plus profond d’elle-même elle savait que la mère de Jack n’était pas morte, il fallait qu’elle en ai le cœur net, alors elle se leva et se dirigea vers le lit.


J’ai besoin de prendre l’air…. Non pas besoin que tu m’accompagne, Jack à plus besoin de toi que moi….. Restes avec lui, je ne serai pas longue….. Promis je fais attention, à plus tard.


Bien que Nick voie d’un mauvais œil que la jeune femme sorte seule, elle n’en démordait pas.

Elle avait besoin de calme et de s’aérer l’esprit, d’être en contact avec la nature. Le soleil tapait fortement, mais elle n’en n’avait que faire, depuis sa rencontre avec les frères McKenna sa vie avait totalement basculé, ses pas la menèrent dans un joli petit parc et là juste devant ses yeux elle vit une femme allongée sur l’herbe, elle avait l’air mal en point, des contusions sur le visage donnait l’air qu’elle venait de se faire agresser. Sans réfléchir un instant Isabel se jeta sur la victime et la prit dans ses bras, la femme était belle, des cheveux blonds mi-long et des traits fins, elle ressemblait à un ange.
Que devait-elle faire de la dame ? Sans savoir où elle allait, Isabel se retrouva devant l’hôtel où elle avait une chambre, passant sans difficulté la réception, elle monta dans la suite où se trouvaient Jack et Nick.

La porte s’ouvrit comme par magie et Jack surgit devant elle avec son frère sur ses talons, apparemment ils venaient d’avoir une conversation virulente. Le blond regarda tour à tour Isabel et la femme qu’elle tenait dans ses bras et cria.
Prenant la dame dans ses bras, il lui octroya des baisers tout en pleurant, la déposant sur le lit, il se tourna vers Isabel.


…..Où je l’ai trouvé ?... Euh dans le parc, elle était inconsciente sur le sol, je me suis dit qu’il ne fallait pas la laisser là, alors je l’ai ramené ici….. Non, bien sûr que non, jamais je n’aurai cru que c’était ta mère….. Maintenant que tu me le dis il y a des ressemblances.


Jack ne comprenait pas comment Isabel avait retrouvé sa mère, lui qui venait d’avoir un choc en apprenant qu’elle était morte à peine une heure auparavant. Il lui posa encore des questions tout en s’occupant de sa mère.


….. Je ne sais pas ce qui m’a poussé là-bas…. La magie sans doute, mais je suis bien heureuse que ta mère ne soit pas…. N’a pas péri dans cet incendie….. Par contre, il faut que je te dise que…. Que si tu as reçu cet artéfact ce n’est pas pour rien, c’est un avertissement et je sens que chacun d’entre nous va en recevoir un….. Comment je le sais ?.... Et bien c’est la façon de faire de Ramose, il veut nous déstabiliser pour mieux nous tuer ensuite…. Il a toujours fait ainsi et recommence à chaque fois, enfin c’est ce dont je me souviens….. Oui je sais que tu veux savoir aussi, mais on en reparlera plus tard, si tu le veux bien…. Occupes-toi de ta maman, moi je vais aller me reposer, j’ai tellement de chose en tête que j’ai l’impression que mon crâne va exploser.


La suite comprenait plusieurs chambres, les deux frères occupaient la plus grande tandis qu’Isabel profiterait seule de la sienne, Mrs McKenna occupait la chambre attenante à celle de son fils.
La jeune femme passa dans le salon et entra dans la dernière pièce, en plongeant presque dans le lit et ferma les yeux, le sommeil s’empara d’elle en un instant.
Une main posée sur sa joue l’éveilla, en ouvrant les yeux, elle croisa le regard de Jack. Se relevant un peu elle lui demanda :


Comment va ta mère ?.... Je suis contente….Oui je me souviens que je devais te parler, mais tu es certain de vouloir tout entendre ?.... D’accord, alors voilà, durant nos précédentes réincarnations jamais nous n’avons fait cette cérémonie de pureté parce que les gardiens du secrets n’avaient pas pu nous contacter avant que toutes trois nous nous touchions…. Mais là dans cette vie, Rassim avait tout prévu, du moins c’est ce qu’il pensait…. Selon ma théorie, il a voulut vous tuer tous les trois et nous rendre notre virginité « entre parenthèse » pour pouvoir partager nos pouvoirs… oui je sais c’est fou, mais c’est la seule explication qui me viens à l’esprit, en éliminant les prêtres, il pensait surement que lui et deux autres gardiens du secret prendrait votre place et tant que nous…. Que nous n’avons pas fait… enfin consommé, aucuns de vous ne serait à l’abri….. Par contre il y a une chose que je dois te dire, c’est primordial….. Pour que tu partages mon pouvoir, il n’y a pas que ça, il faut qu’autre chose entre en considération….. Oui c’est ça, l’amour….il faut que nous soyons fou amoureux….oui c’est stupide mais c’est ainsi….. Quoi ? Tu me demande si j’éprouve quelques sentiments pour ton frère ? Et bien je le considère comme un ami, un confident et ça s’arrête là….. Ecoutes nous ne sommes pas là pour parler de Nick, mais de toi et moi.


Elle devait être honnête avec Jack, lui dire vraiment ce qu’elle ressentait pour Nick, baissant les yeux elle déclara :

Avant de faire la cérémonie je pensais avoir des sentiments plus profonds pour lui, mais à présent je sais que c’est toi qui compte le plus pour moi….. Même avant je ressentais quelque chose pour toi encore plus fort que pour Nick, mais tu avais l’air de ne pas me remarquer, comme si je n’existais pas….

Isabel releva le visage vers Jack et vit qu’il n’avait pas changé de position, il la dévisageait. Elle posa sa main sur la sienne et la caressa doucement, une onde de chaleur envahit tout son corps.
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptySam 18 Sep - 13:58

Un cauchemar! Voilà à ce que ressemblait ce retour au foyer! Comme si se retrouver face aux ruines fumantes de leur maison ne suffisait pas, la vue de l’ankh brisé remis à Jack par une Kaela en pleurs, les bouleversa tous. Le message implicite était clair : une menace planait sur eux…On les avait dans la mire. Qui ? Il ne fallait pas être bien malin pour le deviner. L’ennemi avait le bras long et agissait très vite. Mais le pire était à venir. Elizabeth McKenna se serait trouvée dans la maison au moment où celle-ci avait pratiquement explosé. La réaction de Jack ne surprit personne. Attaché comme il état à sa mère, apprendre sa mort, de cette façon, lui produisit un choc terrible. Premiers soins administrés sur place, Nick fit la seule chose qui lui restait à faire : éloigner son frère de ce décor tragique.

La suite du pent house les accueillit. Nick avait toujours adoré cet endroit, avec sa vue splendide de l’océan et du parc exotique environnant cet hôtel, dont il était si fier, mais là, il ne s’occupa ni du décor ni de la pauvre Isabel qui suivait le mouvement comme en songes, son seul et unique souci était Jack, toujours à moitié sonné, figé dans un émoi monstrueux. Il ne pleurait pas, ne disait rien, restait, le regard vague, fixé sur quelque point lointain.

Isabel aussi se faisait de la bile pour son blond frangin, après tout, selon toute cette débile histoire qui semblait s’être emparée de leurs vies, il n’était autre que l’élu de son cœur. Elle se montra douce et patiente auprès d’un Jack fermé. En d’autres circonstances, Nick se serait déclaré ému en voyant la dévotion de la jeune femme mais là il n’y prêta pas trop d’attention. Après un baiser sur le front du bel absent, elle décida que faire un tour dehors lui siérait.

J’ai besoin de prendre l’air.

Il lui aurait conseillé de sortir à la terrasse mais la miss avait d’autre idée en tête. Aller avec elle lui sembla tentant mais laisser son frère dans cet état ne lui sembla pas une bonne idée. Elle comprit au quart de tour.

Non pas besoin que tu m’accompagnes, Jack à plus besoin de toi que moi. Reste avec lui, je ne serai pas longue.

Fais attention quand même…tu ne connais pas les environs.

Promis je fais attention, à plus tard.

Et elle s’en alla. Nick se pencha de nouveau vers son frère et lui tapota un peu les joues dans l’espoir de le faire régir mais l’autre demeurait immuable, cloîtré dans son silence.

Je sais que c’est un coup atroce, mon vieux…mais Elizabeth n’aimerait pas te voir dans cet état.

Bingo. Jack le fixa d’un regard triste, en disant n'importe quoi.

Jack…Nous retrouverons qui a fait ça, je le promets.

Il n'en semblait pas du tout convaincu, bien au contraire, prévoyait un sombre avenir.

Sois pas défaitiste.

Et tout comme si, il se leva vivement annonçant qu'il ferait mieux de disparaître. Ce que, bien entendu, Nick ne fut pas prêt à accepter de sitôt.

Dis pas de conneries, Jack…on est ensemble dans cette galère…

Il savait son frère très capable de le faire mais Nick avait des idées très ancrées sur la solidarité familiale.

Tu vas nulle part !

Il était même prêt à lui taper dessus, si nécessaire et le suivit, très décidé quand il allait vers la porte…juste au moment où celle-ci s’ouvrait livrant passage à Isabel soutenant dans ses bras…Elizabeth Sommers-McKenna.

Mais que…

Nick en aurait pleuré en voyant son frère se précipiter vers la jeune femme et lui prendre sa mère des bras, l’emportant vers une des chambres, criant des ordres précis : appeler les secours, un docteur, la police…

Nick avait toujours beaucoup aimé la mère de Jack, qui l’avait accueilli sans aucun ressentiment, après tout il n’était que le bâtard de son mari. Elle n’avait jamais dit un mot à ce sujet, l’avait toujours traité comme s’il était son autre enfant, menant l’extrême jusqu’à s’entendre avec Iolani, sa mère et devenir les meilleures amies du monde. Cela avait fourni aux deux garçons l’opportunité merveilleuse d’avoir deux mères au lieu d’une.

Les explications d’Isabel demeurèrent vagues et elle préféra suivre Jack. Nick s’empara du téléphone et mit tout le monde en pied de guerre. Il était là à donner des ordres quand la porte s’ouvrit et Iolani Redvers entra, l’air éperdu de préoccupation, courant se jeter dans ses bras.

Mon Dieu, Nick, mon chéri…j’ai cru devenir folle en apprenant la nouvelle, j’étais à Maui…je suis revenue le plus vite possible…

Ça va , Maman…ça va bien !

Elle caressait son visage en pleurant. Mais son fils était intact, cela la rassurait un peu.

Mais...et Jack? J’ai su...j’ai su qu’Elizabeth...Mon Dieu, quelle tragédie horrible…

Elle…va bien aussi…Je…ne sais pas comment…une amie l’a trouvée, dans un parc…et l’a ramenée ici…Il se passe des choses très étranges, Maman…

Elizabeth…va bien ?

Oui…et Jack aussi…

Pas le temps de donner des explications, on sonnait. C’était l’équipe de premiers secours, suivie du médecin de la famille et de l’inspecteur de la Police.

Il suivit Iolani…la belle et douce Iolani, la meilleure mère du monde, vers la chambre occupée par son amie. Elizabeth était en état de choc mais consciente. Elle n’avait pas d’explication pour ce qui était arrivé, la seule chose qui lui importait en ce moment était pouvoir serrer son Jack dans ses bras, sécher ses larmes et caresser ses cheveux dorés. Elle l’adorait irrémissiblement son grand blond, même si le brave garçon était le vivant portrait de l’homme qui avait si bien su lui ruiner la vie.

L’état de Mrs. McKenna était rassurant, à part quelques égratignures et petites brûlures superficielles, elle se portait comme un charme. Que sa belle maison soit partie en fumée ne semblait pas l’attrister énormément.

Ce ne sont que des briques et quelques souvenirs…on en construira une autre et on se fera de nouveaux souvenirs.

Un esprit hautement pratique. Si elle avait su…

Un regard échangé avec son frère lui suffit. Ils avaient la même crainte…ils savaient, eux.


Passée l’émotion des retrouvailles familiales, Nick alla s’enquérir sur ce que devenait la belle Isabel. Il la trouva dans sa chambre. Endormie. Il resta un instant sur le seuil, à la regarder. Elle le confondait, tantôt proche, tantôt lointaine. Indécise, il le devinait… Ça lui pinçait le cœur, quand même, elle plaisait drôlement, Miss Miller…mais il n’allait pas s’interposer entre elle et son frère. Fermant doucement la porte, il retourna au séjour pour y trouver un Jack, rêveur, face à la baie vitrée.

Alors, ça va mieux, toi ?...Suis content qu’Elizabeth n’ait rien eu…Oui, je sais…on doit être sur nos gardes…Non, c’est pas de la paranoïa, à mon avis…Après tout ce qu’on a passé… Je ne sais pas si Iolani agréera de venir vivre ici, avec nous…Leur raconter tout ?...Connaissant ma mère, on finit à l’asile.

Jack rit jaune. Il ne pouvait pas éviter regarder l’ankh brisé.

On finira par les convaincre…

Il le faudrait bien.
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyDim 19 Sep - 0:22

Il ne restait pas grand-chose de la belle demeure. C’était comme si les flammes avaient en même temps balayé grande partie de sa vie. Désolé ? Oui et non. En fait, il ne savait pas exactement comment se sentir en ce moment. Serrant l’ankh dans sa main, Jack pressentait que celui là n’était que le début d’un long chapelet de misères. Pour son malheur, il ne se trompa pas.

Sans savoir comment s’y prendre, le chef des pompiers finit par avouer qu’il y avait une victime à déplorer. La dame de la maison, qui s’y serait trouvée à l’intérieur lors de l’explosion initiale. Il pouvait encaisser n’importe quoi sauf ça. Pas la mort de sa mère. Il ne garda aucun souvenir clair de la suite. En reprenant quelque peu ses sens, Jack s’était retrouvé allongé dans un lit avec Isabel qui caressait son front tout en parlant doucement.


Mon cher Paser, sache que je suis à tes côtés… Nous allons tous devoir en passer pas là, comme toujours…Si seulement tu pouvais te souvenir de tout…

Paser ! Il détestait ce nom et tout ce qu’il signifiait mais la voix de la jeune femme était berçante, rassurante. Elle semblait à point de faire une révélation cruciale quand son frère fit son apparition, l’air bouleversé, alors elle déposa un baiser sur son front et se levant, s’éloigna, sans lui laisser le temps de la retenir.

Nick se faisait une bile monstre pour lui mais Jack n’avait aucune envie de parler mais bien sûr compter avec la passivité de son frangin était rêver. Au bout d’un moment, il se mit à lui tapoter les joues avec entrain.


Je sais que c’est un coup atroce, mon vieux…mais Elizabeth n’aimerait pas te voir dans cet état.

Il le savait plein de bonnes intentions mais ça, c’était aller un peu loin.

Elle est morte…elle s’en fout de mon état…!

Jack…Nous retrouverons qui a fait ça, je le promets.

Avec un petit rire affreusement amer, il se releva sur un coude et dévisagea son frère.

Et après, quoi ?...Ce sera ton tour puis celui de Iolani et de Kaela…Ils n’auront pas de sursis jusqu’à nous avoir éliminés tous…la sentence est tombée, Nick…

Sois pas défaitiste.


Tu me dis ça !?...Ils ont commencé par ma mère…tous ceux que j’aime vont y passer…avant de me tuer aussi…Tu n’as pas compris ? Je suis condamné…je m’en fiche…c’est vous condamner tous avec qui me fait mal.

Repoussant Nick qui voulait le retenir, il se leva vivement.

Le mieux à faire est disparaître…comme ça au moins…ils s’occuperont à me chercher…

C’était ne pas compter avec l’obstination de son jumeau.

Dis pas de conneries, Jack…on est ensemble dans cette galère…

Suis ton frère, Nick…pas ton bourreau…laisse moi en paix…je me débrouillerai…

Il était très capable de le faire mais Nick avait des idées très ancrées sur la solidarité familiale.

Tu vas nulle part !

Tu vas m’attacher au lit !?, gronda l’autre, en allant vers la sortie.

Au besoin, oui !

Ils étaient prêts à s’empoigner quand la porte s’ouvrit et une apparition inattendue eut lieu. Isabel se tenait sur le seuil ne soutenant personne d’autre que sa mère. Il oublia Nick pour bondir vers elle et prendre la femme à demi évanouie dans ses bras.

Maman…tu es là…tu es là ! Nick…appelle un docteur…la police…

Il pleurait de gratitude en la serrant contre lui, sans pouvoir encore y croire. Isabel le suivit alors qu’il emportait Elizabeth Sommers-McKenna vers une des chambres et la posait, tout douceur, sur le lit.

Maman…Maman, dis moi quelque chose…

Elle soupira et ouvrit les yeux, aussi bleus que les siens, le couvrant d’un regard surpris.

Mon chéri…je te faisais en Égypte.

Ça…a été plus rapide que prévu…*Si tu avais une idée !*…mais…toi ? Qu’est il arrivé ?...On m’a dit que…

Nouveau soupir. Elizabeth ferma les yeux, languide, sans pouvoir expliquer sciemment ce qui s’était passé. Jack, se tourna vers Isabel qui était restée là, sans rien dire.

Dis moi, ce qui s’est passé. Où…où as tu trouvé Maman ?

La jeune femme avait l’air u peu hébétée mais parvint à esquisser un essai de sourire.

Où je l’ai trouvée ?... Euh dans le parc, elle était inconsciente sur le sol, je me suis dit qu’il ne fallait pas la laisser là, alors je l’ai ramené ici…

Comme ça ?...Sans te poser des questions ? Ou savais tu que c’était ma mère ?

D’après lui, ce n’était pas du tout évident.

Non, bien sûr que non, jamais je n’aurai cru que c’était ta mère… Maintenant que tu me le dis il y a des ressemblances.

D’après tout le monde, sauf les yeux, il ressemblait outrageusement à son père, ce qui n’était pas pour le rendre fou de joie. Il gardait trop de mauvais souvenirs de son géniteur comme pour que ce soit autrement.

Mais…comment es tu arrivée là ?...Tu n’as pas pu la trouver ici…aux alentours de l’hôtel et la maison n’est pas précisément la porte à côté. Maman n’aurait pas…enfin…je ne sais plus rien…

Les réponses d’Isabel ne l’aidaient pas plus, à y voir clair. Elle-même semblait trop confuse comme pour parvenir à donner une explication convenable…à son avis.

Je ne sais pas ce qui m’a poussé là-bas… La magie sans doute, mais je suis bien heureuse que ta mère ne soit pas… N’a pas péri dans cet incendie…Par contre, il faut que je te dise que…. Que si tu as reçu cet artefact ce n’est pas pour rien, c’est un avertissement et je sens que chacun d’entre nous va en recevoir un…

Il secoua la tête, incapable encore de donner trop foi à la possibilité de la magie, même s’il avait assisté à quelques faits qui donnaient pas mal à quoi penser.

Un pressentiment ou…quelque chose dans le genre ?, s’enquit il, presque rogue, sans toutefois lâcher la main de sa mère, qui suivait ce singulier entretien avec plus d’attention que prévu.

Comment je le sais ?... Et bien c’est la façon de faire de Ramose, il veut nous déstabiliser pour mieux nous tuer ensuite…Il a toujours fait ainsi et recommence à chaque fois, enfin c’est ce dont je me souviens…Oui je sais que tu veux savoir aussi, mais on en reparlera plus tard, si tu le veux bien… Occupe-toi de ta maman, moi je vais aller me reposer, j’ai tellement de chose en tête que j’ai l’impression que mon crâne va exploser.

Vas y, oui…à tantôt !

Quand elle fut sortie de la chambre, il se tourna de nouveau vers sa mère qui le regardait, attentivement.

Qui est cette charmante demoiselle ? Je ne me souviens pas de l’avoir rencontrée auparavant….quelle conversation étrange, que la vôtre…Que se passe t’il, mon chéri ?

Elle venait de vivre une drôle d’expérience, mais au lieu de se montrer secouée et démunie, Mrs. Sommers-McKenna gardait très alertes ses qualités de discernement.

Euh...c’est une amie…Je…t’expliquerai plus tard…


Tu es amoureux d’elle ?


Maman, tu en as des idées…non…enfin, j’en sais rien…

L’arrivée de l’escouade de premiers secours et du Dr. Reeves le sauva de subir « la question » en toutes règles. Mrs. McKenna ne se laissait pas abattre pour si peu, état de choc ou pas, elle demeurait mère à part entière et tout ce qui touchait son garçon l’intéressait au plus haut point.

Suivit Iolani, la mère de Nick. Il adorait cette femme merveilleuse, pleine d’entrain et joie de vivre. Entre elle et Elizabeth, elles s’étaient arrangées pour donner à leurs fils une vie parfaite et sans regrets, même s’ils avaient un père qui ne méritait pas de l’être.


L’examen de l’équipe de secours et du Dr. Reeves les rassura pleinement quant à l’état de Mrs. McKenna. Elle allait aussi bien que possible dans une situation aussi bizarre que celle là. Personne ne pouvait trouver une explication rationnelle pour qu’elle se soit retrouvée si loin de chez elle…enfin, c’était ce qu’on supposait, parce qu’en vérité personne, même pas elle, ne savoir où Isabel l’avait trouvée.

Jefferson Reeves, docteur prévenant préféra lui appliquer un léger sédatif qui ferait dormir la dame pendant un bon moment, jusqu’à avoir l’esprit plus clair. Avant de s'endormir, elle émit quand même son docte avis sur les derniers faits.

Ce ne sont que des briques et quelques souvenirs…on en construira une autre et on se fera de nouveaux souvenirs.

Vue dès cet angle là, la vie semblait bien plaisante. Ni Nick ni Jack n’y croyaient rien !
Partis secours et toubib, Iolani resta auprès de son amie. Jack se sentait à bout de tout. Il se servit à boire et alla s’éperdre dans la contemplation de ce paysage qu’il aimait tant. Son chez soi. Le paradis. Là, où il avait vécu en paix jusque là…sauf ces maudits cauchemars, sa vie était parfaite…maintenant il y avait un serpent, qui guettait…

Alors, ça va mieux, toi ?

Il sursauta presque en entendant la voix de son frère derrière lui.


Ouais…ça va…

Suis content qu’Elizabeth n’ait rien eu.

Jack hocha la tête et essaya de sourire, ce qui fut absolument raté.

On eu de la chance, cette fois…Ça, et il regarda l’ankh, ce n’est pas un jeu, Nick…on a déjà essayé de nous tuer, deux fois…ils ont fait flamber notre maison…à des milliers de kilomètre de ce satané pays et ont été près de tuer ma mère…si ce n’est pas un truc à prendre au sérieux…qu’on me damne.

Oui, je sais…on doit être sur nos gardes.


C’est peu dire…veux pas sembler parano…mais là, on va devoir s’y prendre de façon à ne pas rester à leur merci…pas isolés. Nous devons rester tous ensemble…et essayer de trouver une fichue solution…

Non, c’est pas de la paranoïa, à mon avis…Après tout ce qu’on a passé… Je ne sais pas si Iolani agréera de venir vivre ici, avec nous.

Je n’ai pas pensé rester ici…Il faut leur raconter tout…

Leur raconter tout ?...Connaissant ma mère, on finit à l’asile.

Tant qu’à faire. Je ne vois pas d’autre alternative. On ira à Shadow Down…on pourra s’isoler là, avec assez de sécurité comme pas leur permettre de nous rejoindre. Jusqu’à savoir comment diable nous y prendre…faut que je parle avec Isabel…elle doit savoir…

Elle dormait encore. Il s’approcha du lit et s’y assit. La contempler, si belle et placide lui produisit une drôle de sensation qu’il ne parvenait pas à définir.

Isabel…

Lui caresser la joue lui sembla une bonne façon de la réveiller. Elle le fit, au bout d’un instant et le regarda, un peu ébahie, mais pas trop, de le trouver là.

Comment va ta mère ?


Bien. Elle va très bien, merci. Et toi, comment te sens tu ? Tu…allais me dire quelque chose…il y a un moment…enfin…avant que…

Oui je me souviens que je devais te parler, mais tu es certain de vouloir tout entendre ?

Il sourit et lui flatta doucement la joue.

Oui, je veux tout savoir…absolument tout.

Il écouta religieusement tout ce qu’elle avait à dire. Tout y passa. Ramose. Rassim et ses intrigues. Sa théorie sur cette situation si étrange, qui n’était pas trop engageante, il faut le dire. Puis enfin aborda le sujet en plein, non sans une certaine gêne. La fameuse consommation.

Par contre il y a une chose que je dois te dire, c’est primordial…Pour que tu partages mon pouvoir, il n’y a pas que ça, il faut qu’autre chose entre en considération…

Là, Jack soupira.

Faut qu’on s’aime et là…


Oui c’est ça, l’amour….il faut que nous soyons fou amoureux…oui c’est stupide mais c’est ainsi…

C’est pas stupide du tout…mais là…ça m’a tout l’air que tu te sens mieux avec Nick qu’avec moi !

Comme s’il ne lui avait pas donné plus d’une raison pour ça !

Quoi ? Tu me demande si j’éprouve quelques sentiments pour ton frère ? Et bien je le considère comme un ami, un confident et ça s’arrête là…

Ah bon !
, juste ce qu’on nommerait un cri victorieux.

Écoute nous ne sommes pas là pour parler de Nick, mais de toi et moi.


Parle alors !, exactement ce dont on a besoin pour initier un roman d’amour.

Au moins, elle n’y alla pas par quatre chemins.


Avant de faire la cérémonie je pensais avoir des sentiments plus profonds pour lui, mais à présent je sais que c’est toi qui compte le plus pour moi… Même avant je ressentais quelque chose pour toi encore plus fort que pour Nick, mais tu avais l’air de ne pas me remarquer, comme si je n’existais pas…

Oups ! Cela semblait l’avoir quelque peu vexée.

Ma foi, chaque fois que je te touchais tu m’envoyais à deux mètres en crevant de froid et me sentant plus malade qu’un chien…je dirais que ça a été un début assez minable…mais tu sais que tu me plais…

Ce n’était pas exactement une déclaration d’amour mais ce serait déjà ça d’avancé. Elle lui caressa la main et la sensation fut très plaisante…Après tout, faudrait bien commencer avec quelque chose. Elle relevait son visage et le regardait, attendant sûrement autre chose que le voir se gratter le crâne d’un petit air réfléchi.

Tu sais, Isabel…c’est très joli tout ça, le grand amour et le reste...mais c’est pas sur commande…Écoute…je n’ai aucun problème d’être avec toi…et enfin, tu sais…mais de là à te jurer amour éternel…

Si elle lui envoyait une baffe, il l’aurait gagnée, force de mérites. Elle était déçue. Se penchant un peu, il lui prit la bouche en un baiser qui tenait de n’importe quoi sauf de la passion dévastatrice. Cela ne dura pas longtemps, elle se dégagea et lui la lâcha, sans plus pour passer à lui exposer sa belle petite idée.

Je suis de l’idée que rester ici ne va donner rien de bon. Ils savent trop bien où nous trouver. Nous irons à Shadow Down…c’est une petite île de notre propriété…dans le coin.

Ce qui se résumait à l’Océanie dans toute sa splendeur et quelques dérivés.

La tête d’Isabel reflétait de la déception pure mais si Jack avait bien une vertu c’était celle d’être absolument honnête.

Je…ne suis pas amoureux de toi, ma douce…pas encore…enfin, je suppose que ça viendra mais pour le moment…je ne peux que penser à nous mettre tous hors d’atteinte de ce dingue…ou mieux dit de ces dingues qui en veulent à notre peau…enfin, pas à la tienne mais puisqu’on est tous dans la même galère je me suis dit que…Ne me regarde pas comme ça…Tu es la fille la plus adorable que j’ai jamais rencontré…mais tu ne veux pas que je te mente, non ?...Non ! Il n’a aucune autre…

Sauf Casey, Blaine, Sylvia et une demi douzaine d’autres…Il était sans doute la réincarnation la plus fichue de tous les temps…

Dès que j’en aurais parlé avec ma mère et Iolani…on arrange tout et on s’en va…

Soupir de la belle. On aurait pas vu homme plus borné.

Tu sais…je comprendrais si tu m’envoies au diable…

Juste un baiser avant de partir…

Quand Shadow Down apparut sous les nuages, tous, sans exception poussèrent un soupir de soulagement…Elle méritait bien son non, cette île, la plus éloignée de l’archipel. D’une beauté saisissante…perdue au milieu de la mer, un peu étrangère aux autres de tant de renom…inhabitée aussi…jusqu’à quelques jours auparavant quand les propriétaires de l’endroit semblaient s’être soudain souvenus de son existence…
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyDim 19 Sep - 22:22

Regardant le jeune homme dans les yeux, Isabel tenait toujours sa main, il avait l’air de chercher ses mots, mais quand ils franchirent sa bouche, elle fut un peu vexée, elle voulait vraiment savoir ce que Jack ressentait pour elle.

Ma foi, chaque fois que je te touchais tu m’envoyais à deux mètres en crevant de froid et me sentant plus malade qu’un chien…je dirais que ça a été un début assez minable…mais tu sais que tu me plais…

Au moins il ne niait pas qu’elle lui plaisait, c’était déjà un début.

Tu sais, Isabel…c’est très joli tout ça, le grand amour et le reste...mais c’est pas sur commande…Écoute…je n’ai aucun problème d’être avec toi…et enfin, tu sais…mais de là à te jurer amour éternel…

Écarquillant grand les yeux, elle avait du mal à croire ce qu’elle entendait, à chaque réincarnation Paser et Mésyt s’aimaient d’un amour fou et passionnel, d’un amour éternel et là, il venait de lui lâcher cette bombe en pleine figure. Si elle aurait pu le faire, elle aurait lâché quelques larmes, mais elle n’était de ce genre, au lieu de l’envoyer au diable, il se pencha vers elle en prenant sa bouche. Ce n’était le baiser qu’elle rêvait d’échanger avec Jack, mais au moins il lui témoignait son affection.
Elle voulait plus de sa part, mais pour le moment cela lui suffisait, du moins c’est ce qu’elle s’efforçait à vouloir croire, elle mit fin à ce baiser de cinéma quand à lui, il lui lâcha la main. Était-il vexé ? Non c’était plutôt elle qui était en colère.
Il lui exposa ensuite son plan.


Je suis de l’idée que rester ici ne va donner rien de bon. Ils savent trop bien où nous trouver. Nous irons à Shadow Down…c’est une petite île de notre propriété…dans le coin.

Très bien, bonne idée, mais la question n’est pas là, je veux savoir ce que tu ressens vraiment pour moi….


Elle sentait que la réponse du jeune homme n’allait pas lui plaire, mais il fallait qu’elle sache pour continuer sa mission avec l’esprit tranquille.

Je…ne suis pas amoureux de toi, ma douce…*j’en étais sûre*pas encore…*ouf au moins ça me soulage*enfin, je suppose que ça viendra mais pour le moment…je ne peux que penser à nous mettre tous hors d’atteinte de ce dingue…ou mieux dit de ces dingues qui en veulent à notre peau…enfin, pas à la tienne mais puisqu’on est tous dans la même galère je me suis dit que*tu as raison il vaut mieux s’occuper de sa famille avant de penser à soi*

Sans vraiment le vouloir elle lui jeta un regard noir plein de déception, il le remarqua de suite.

…Ne me regarde pas comme ça…Tu es la fille la plus adorable que j’ai jamais rencontré…*merci pour ce compliment*mais tu ne veux pas que je te mente, non ?...

Bien sûr que non, au moins tu es honnête…. Je suppose qu’il y a une autre femme là dessous, non ?

Non ! Il n’a aucune autre…


Au moins Isabel n’aurait pas de concurrence, elle écouta encore le jeune homme qui lui annonça qu’il allait parler à sa mère et à la mère de Nick et dés que tout sera en place, ils partiraient tous.
Mais elle s’en moquait bien, la seule chose qu’elle voulait était retrouver Paser, celui qui l’avait tant aimée, qui avait même donné sa vie pour la protéger, mais cette époque était belle et bien terminée, serait elle à nouveau heureuse avec son amour ? Où devra-t-elle se passer de lui pour affronter Ramose ?

Sans vouloir faire attention, elle soupira.


Tu sais…je comprendrais si tu m’envoies au diable…

*Jamais je ne ferais ça… j’attendrai le temps qu’il faudra pour que tu sois de nouveau fou amoureux de moi… et si ce n’est pas le cas et bien je resterai seule, il n’y a que toi que je veux et aucun autre…*


Pour lui prouver qu’elle n’en ferait rien, elle se pencha vers lui et l’embrassa sur les lèvres avec un sourire.
Jack sortit de la chambre et alla voir les deux dames en laissant la belle seule dans ses réflexions.

Isabel fit plus ample connaissance avec les mères des frangins, elles étaient vraiment très gentilles et voulaient savoir quelle relation la miss avait avec leur progéniture.
Elle leur révéla qu’ils étaient juste amis et rien d’autre, mais les deux femmes voyaient bien que ce n’était pas tout à fait vrai, mais ne demandèrent rien d’autre.
Une fois les préparatifs terminés et l’histoire de fou que leur racontèrent les frères McKenna, tout le monde était prêt à partir, on affréta un petit avion pour se rendre à Shadow Down, petit paradis terrestre qui appartenait à la famille.


Isabel fut un peu soulagée d’être là, de plus cet endroit était vraiment magnifique, le petit avion se posa sur un terrain dégagé ce qui révélait être une prouesse, car presque toute l'île était composée d'une immense forêt et de roches. Une fois pieds à terre, tous s'engouffrèrent dans une épaisse et immense jungle. Oui on pouvait bien dire une jungle car il n'y avait que des arbres à perte de vue, un peu plus loin à environ une demi-heure de marche, les hommes portant les bagages, se trouvait l'immense demeure, magnifique au milieu de la végétation.
Avant d'atteindre la villa, Isabel se serait cru dans le conte de Blanche-Neige et les sept nains, lorsque la princesse trouva au centre de la forêt la petite maisonnette des nains.
Mais ici ce n'était pas la même chose, la maison était immense on aurait dit un château, avec une piscine sous une grande coupole de verre, il devait y avoir au moins une dizaine de chambre.

L’intérieur de la villa était vraiment bien entretenu, splendide et immense, d'abord le vestibule, vaste et grandiose avec des miroirs qui partaient du sol et montaient jusqu'au plafond, puis la salle à manger, au centre une table d'une longueur vertigineuse avec une dizaines de chaises autour, un vaisselier ancien et des tas d'autre chose jusqu'à la cheminée dans un coin. Le salon était quand à lui aussi splendide que le reste de la demeure, un coin spécial était adapté pour les hommes, un genre de fumoir avec fauteuils en cuir, dans l'autre coin de la pièce se trouvait deux grands divans juste devant une immense cheminée et non loin de là sur un pan de mur, une bibliothèque avec des centaines voir plus de livres. Un véritable havre de paix.
Le reste de la maison était pareil à un petit paradis. Jack montra ses quartiers à la jeune femme qui avait juste pour elle une chambre avec salle de bain et un petit salon.

Elle s’allongea confortablement sur son lit tout en regardant le plafond, elle avait besoin d’être seule pour pouvoir entrer dans une transe et trouver au plus profond d’elle-même sa magie, mais c’était sans compter sur le bruit qui résonnait dans la maison, tous voulurent aller se baigner dans la piscine, on vint même à sa porte pour lui demander si elle voulait les accompagner.


Non merci, j’ai besoin de repos….

On ne chercha pas plus loin et on la laissa tranquille. Isabel n’arrêtait pas de retourner les paroles de Jack dans sa tête, il n’avait pas de sentiments pour elle, et elle se demanda pourquoi elle était venue ici avec eux, là où il n’y avait pas âme qui vive dans les environs et devrait rester là sagement à trouver un plan pour anéantir Ramose.
Comme si on pouvait trouver si facilement la manière de se débarrasser d’un aussi puissant être humain ?.... C’était comme faire des plans pour savoir comment voler, impossible en somme.

Au bout d’une heure à méditer, la miss descendit l’escalier et se fit toute petite, elle voulait aller visiter un peu les environs, alors elle sortit de la demeure sans que personne ne la remarque. Une fois dehors, elle s'enfonça dans les broussailles, disons plutôt dans la forêt dense, il faisait humide et très sombre. Le soleil ne parvenait même pas à traverser les arbres immense.
Isabel écouta les bruits aux alentours, même si elle savait que personne d'autre vivait ici, elle faisait quand même attention. Les oiseaux dans les arbres chantaient comme si rien, le vent soufflait un petit peu plus par ici.
La demoiselle s'était beaucoup éloigné de l'habitation, on ne pouvait même plus distinguer les contours. Ne voulant par pour l'instant faire demi-tour, elle s'enfonça encore un peu plus dans l'immense forêt, tout devint noir comme si la nuit venait de tomber d'un seul coup de baguette magique.
Ne voyant même plus où elle mettait les pieds, miss Miller raccrocha une racine avec son pieds et tomba. Pensant que la chute ne serait pas trop grave, elle se sentit tout à coup aspirée dans un gouffre très profond, dans combien de temps allait-elle atteindre le fond, elle n'en n'avait aucune idée.
Un cri strident sortit du plus profond de sa gorge, ne pensant à rien, elle ferma les yeux tenta de se recroqueviller sur elle-même, attendant le choc final.


Ne sentant plus aucuns membres de son corps, la jeune femme se demandait si elle n'était pas morte, en ouvrant les yeux elle se rendit compte que le noir ne l'entourait plus, au contraire un rayon de lumière vint l'éblouir. Où était-elle ? Qui était donc penché sur elle de cette manière ? Qui lui tenait fermement la main?
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyMer 29 Sep - 23:32

L’idée d’aller se réfugier à Shadow Down ne le rendait pas fou de joie mais il fallait bien reconnaître que la situation méritait des mesures extrêmes. D’abord l’incendie de la demeure familiale, l’ankh brisé, la supposée mort d’Elizabeth et cela pour ne pas se souvenir de tout ce qui avait précédé les derniers faits.

S’isoler dans cet endroit éloigné du monde, non seulement par sa situation géographique mais aussi pour son inaccessibilité, représentait une bonne garantie pour maintenir l’ennemi en respect. Le seul endroit où il était possible d’accoster était une petite crique à laquelle on avait un accès limité par des récifs à fleur d’eau, traîtres pour un marin non avisé. Inutile de préciser que ce petit port était sous forte surveillance depuis quatre jours. Impossible d’approcher du périmètre. Sur un plateau surmontant une mer déchaînée, on avait déblayé le terrain, quelques décennies auparavant pour le transformer en piste d’atterrissage.

Des histoires de toute sorte couraient sur Shadow Down, d’uns considéraient l’île comme un endroit sacré, d’autres, moins spirituels, parlaient d’elle comme un ancien repaire de pirates, écumeurs des mers qui l’auraient élue justement par la difficulté d’y accoster avec un navire moyen. Nick penchait plus pour cette version, qui s’accordait à la perfection avec la réputation des ancêtres McKenna, qui n’était pas précisément celle d’hommes de bien. Bien sûr le temps des pirates était révolu depuis longtemps quand grand-père McKenna, milliardaire excentrique, y avait construit sa demeure. Un délire somptueux, scénario de fêtes grandioses et autres extravagances dont on ne parlait pas volontiers en société.

Adolescents, Jack et lui avaient sillonné l’île de long en large, découvrant un monde exubérant et fascinant autant que sombre et mystérieux. La forêt les attirait comme un aimant mais après s’y être perdus deux jours, leurs mères leur avaient interdit de s’y aventurer, dans l’espoir assez vain, que les deux frères obéissent. Ils avaient 17 ans, quand en faisant fi de tous les interdits, les deux frères s’arrangèrent pour arriver à Shadow Down à bord d’un bateau de pêche. Ils avaient campé dans la forêt pendant près d’une semaine, alors qu’à Hawaii, Elizabeth et Iolani, devenaient folles de préoccupation. C’est en cette occasion, qu’ils rencontrèrent le vieux Ka’Huna, le seul habitant de l’ile, où il vivait, selon lui, depuis la nuit des temps, se moquant du fait que ce fut une propriété privée. En riant, il avait raconté aux deux frères ébaubis, comment le vieux McKenna avait cherché à le déloger, sans jamais pouvoir lui mettre le grappin dessus. Selon lui, qui faisait honneur à son nom qui signifie, le caché, la magie de la nature le protégeait. Il appartenait à la forêt, à l’air pur de la montagne, à l’eau des ruisseaux chantants, était ami des animaux, de la mer, du vent…

Une équipe de secours, envoyée par les mères au désespoir, avait mis à cette folle virée et comme ils n’avaient aucune affinité avec la magie des lieux ni amitié avec l’air de la montagne, on les trouva sans aucun mal et on les ramena chez eux, pour subir le plus long et virulent sermon de leurs vies.

Il s’en était passé du temps, depuis. Quand l’avion se posa sur la piste bien entretenue, Nick et Jack échangèrent un regard et un sourire complices. Leurs mères n’étaient pas précisément ravies de se trouver là, mais après l’histoire abracadabrante qu’ils leur avaient racontée, n’avaient pu qu’agréer. Isabel, elle, semblait fascinée par ce qu’elle découvrait. Certes l’endroit était superbe et insolite. Pas de chemins proprement dit carrossables, personne n’aurait songé à chercher à se déplacer là en voiture. Un seul véhicule y circulait, celui qui transportait bagages, provisions et autres, vers la grande maison, construite non loin de là.

La demeure était imposante. Inespérée au milieu de ce décor exotique. Un bijou inattendu dans un écran sombre de verdure mystérieuse. Nick avait beau la connaître, cela le surprenait toujours et le fascinait tout autant que la première fois qu’il l’avait vue. Démesurée, extraordinaire, décadente. Avec ses 32 chambres, ses salons, ses coins secrets, la piscine sous sa coupole de verre qui l’isolait de la forêt tout en l’y intégrant.

Bienvenue à Shadow Down, Isabel.

Elle avait souri, rêveuse, ébahie de découvertes. Ils n’eurent pas le temps de parler. Ces dames voulaient prendre leurs quartiers et donnaient déjà des ordres aux multiples domestiques, entendant gérer cette invraisemblable situation, à leur façon. Jack se chargea d’escorter Miss Miller à sa chambre et la belle ayant exprimé le désir de rester seule et se reposer, l’y avait laissée. Pendant ce temps, Nick s’était rendu au bureau du maître de céans, transformé pour les effets en centre de communications. Rien ne manquait. Ils avaient beau avoir mis de la distance géographique entre eux et la civilisation, se maintenir en contact avec le reste du monde devenait possible, grâce à la technologie de pointe dont ils disposaient. Ils étaient seuls, sans l’être.

J’adore cette paranoïa technologique !
, assura t’il, en rigolant, quand Jack fit son apparition, je défie quiconque de venir nous chercher noise ici…cet endroit est plus sûr que Fort Knox.

Il désigna les multiples écrans où apparaissaient les alentours de la maison, le port et la piste d’atterrissage.

Maman pense qu’on est devenus fous pour de bon ! Et Elizabeth n’a pas gobé la moitié de notre histoire…Ouais…elles croient qu’en vérité on a des problèmes avec la justice ou encore pire avec la mafia russe. Kaela semble être la seule à marcher avec nos fables…et Isabel ?

L’air laconique de son frère le renseigna assez.

Elle est toute chose depuis l’autre jour…quand tu as parlé avec elle…Vous avez…discuté ?

Jack ne trouva mieux que de lui raconter, à grands traits, les tenants et aboutissants de leur conversation.

Oups ! Je comprends maintenant qu’elle tire cette tête…tu y vas mollo, toi, avec tes aveux !

L’autre se défendit en assurant ne pas pouvoir mentir sur ses sentiments.

Elle t’aime, Jack…enfin, elle aime ce Paser…et pour les effets...tu es lui. Mais enfin, je pense qu’ici on aura largement le temps d’y voir clair, dans cette affaire…si on ne devient pas dingues avant…Tu sais, être ici, enfermé avec Maman , Elizabeth et Kaela…c’est pas mon idée de vacances de tout repos…qu’est ce qu’on va foutre à longueur de journée ?

La belle question. Observer la nature si on n’en est pas particulièrement passionné peut résulter éreintant au bout de trois jours. Elizabeth était une photographe très douée et s’adonnerait sans doute à son hobby mais après un certain temps, elle en aurait sûrement marre. Iolani peignait mais ne se tenant pas pour Gauguin on se doutait qu’en quinze jours à barbouiller des toiles, elle chercherait une autre marotte…et sa préférée était se mêler à la vie des deux « petits ».

Alors elle entrera à la cuisine, rendra tout le monde fou et voudra nous faire manger à longueur de journée…elle est fixée sur l’alimentation !

Jack espérait que sa mère ne commencerait pas à tricoter, chose qu’elle adorait, même si Hawaii se prête mal à porter des beaux pulls. Il en avait une armoire pleine même après un voyage pour aller skier en Suisse, d’où il était revenu en prétendant avoir perdu une valise pleine de ces merveilleuses créations maternelles. Personne n’avait voulu y croire. Vexée, sa mère avait cessé la production.

Il manquait encore un bon moment pour le repas que les dames de la maison avaient décidé serait servi en buffet, à la piscine.


Allons nous relâcher un moment…profitons qu’elles sont encore de bonne humeur…Tu vas chercher Isabel ?...Euh...ma foi, si tu veux…j’y vais…

Mais même sans ouvrir la porte, la belle se refusa à les accompagner.

Plus tard, quand on s’apprêtait à manger, Jack alla la chercher et ne tarda pas à revenir bredouille. Isabel n’était plus dans sa chambre. Pensant que la jeune femme déambulait dans la maison, on la chercha partout, sans aucun succès.

Elle doit être sortie faire un tour par là !

La demoiselle n’était pas dans les alentours,
non plus .

Si elle est dans la forêt…faudra se dépêcher de la trouver…regarde !

Se déployant comme un voile tenu, un fin brouillard se glissait sur le flanc de la montagne et les deux savaient ce que cela signifiait. L’ombre vers le bas…quand le brouillard aurait atteint la maison et la forêt, on n’y verrait pas au-delà du nez…

Oublie pas la boussole, ce sera le seul moyen de retrouver notre chemin…

Iolani et Elizabeth voulaient les accompagner.

Pas question !, assura Nick, on en a déjà paumé une…on veut pas vous perdre toutes…Restez plutôt là pour si jamais elle revient…si elle le fait, communiquez vous avec ça !

Et de leur fourrer dans les mains un walkie talkie et se sauver à toute vitesse à la suite de son frère.

On commence bien…déjeuner avec variété…où diables peut elle être passée ?

Sans réfléchir, Jack pointa dans une direction et s’y engagea d’un pas sûr.

Tu la flaires ou quoi ?

Le blond ne pouvait pas l’expliquer…il savait qu’Isabel Miller était partie par là…un point c’est tout !

*Amour GPS …ça devient technologique, là !*
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyJeu 30 Sep - 17:20

Sa dernière conversation avec Isabel n’avait donné rien de bon. Elle était vexée, pas de doute. Jack devait reconnaître ne pas s’y être pris de la meilleure façon, pour lui expliquer ses sentiments ou mieux dit l’absence de ceux-ci. Cette histoire d’amour éternel le taraudait sérieusement. Il avait bien vu comment ça marchait avec les autres couples. Neith-Miranda et Emath-Josh étaient fous l’un de l’autre. Isisnefer-Shirley et son grand prêtre-Paul se dévoraient des yeux…et lui, Paser ne sentait aucune flamme brûlante d’amour inassouvi s’emparer de lui…Quelque chose avait cloché au cours des siècles ou l’influence du sang McKenna lui avait pourri les illusions.

Au moins, les dernières nuits n’avaient pas été peuplées de mauvais rêves, il avait trop d’autres choses en tête comme pour cauchemarder avec des crocodiles. La décision d’aller se tapir à Shadow Down comme des pestiférés n’avait enchanté personne mais tenant compte de la situation les options n’étaient pas multiples. Convaincre Elizabeth et Iolani avait tenu du tour de force. Ces deux femmes, sagaces et pointues, avaient tout le mal du monde à croire l’histoire échevelée que leur racontaient leurs fils mais la véhémence employée les fit accepter que leurs enfants chéris étaient en danger…et elles aussi, soit dit en passant.


Jack, mon petit…dis moi toute la vérité ! Cette histoire a quelque chose à voir avec cette jeune femme, Isabel, si j’ai bien compris quelque chose mais tu ne vas tout de même pas me faire croire à cette fable de…réincarnations et que sais je d’autre.

Maman était agacée et il pouvait la comprendre.

Oui, je sais que c’est difficile à croire. J’y ai encore du mal, moi, pourtant c’est la stricte vérité. J’ai vu et vécu des choses qui le prouvent. Nous avons un…enfin, des ennemis puissants qui nous veulent hors du circuit. Je sais…il n’y a que moi qui sois directement impliqué mais Nick en sait trop et tous ceux qui nous sont chers sont moyen de pression et on ne va pas courir de risques.

Elizabeth avait plissé les yeux en le regardant attentivement.

Toi…un prêtre de l’Égypte ancienne ? Un peu gros à avaler, non ? C’est une histoire de fous…

Soupir désenchanté.


Oui…absolument.

Et…elle ? Si tout ceci résulte vrai…tu as donc été son mari…dans le passé.

Euh…pas son mari…d’autant que je me souvienne…on n’a été qu’amants…à chaque fois.

Seigneur, Jack, quel genre d’homme étais tu ?

C’était bien sa mère, ça…se soucier de la forme.

On ne m’a jamais laissé le temps d’aller plus loin…Suis mort jeune, à tous les coups…et pas précisément d’un rhume.

Quelle horreur...et tu le dis, si tranquillement ?

Que veux-tu ? Vais pas me mortifier par mes morts passées, j’ai assez de souci pour éviter que cela se répète cette fois aussi.

Mrs. McKenna secoua la tête, angoissée. Elle avait encore beaucoup de questions à poser mais quelque chose dans le semblant fermé de son fils lui indiqua qu’il ne dirait pas un mot de plus à ce sujet. Quoiqu’il en soit, il n’y eut plus le temps pour des conversations, les préparatifs de ce déménagement intempestif occupaient tout le monde.

Sans avoir échangé trois mots, à seules, avec Isabel, arriva le jour du voyage. Il l’observa, à la dérobée, pendant le vol. Elle semblait très tranquille, s’entendant à la perfection avec Iolani et sa mère et avec Nick, bien entendu. De temps à autre elle lui faisait l’aumône d’un regard et d’un demi sourire avant de l’ignorer de nouveau.


*Tu l’auras mérité…Que voulais tu d’autre ?*

Il n’en savait rien.

Ce retour à Shadow Down éveillait des joyeux souvenirs chez Jack. Temps d’insouciance en parfaite complicité avec son frère. Jamais ils ne s’étaient autant amusés que là, dans ce décor d’autre temps, enveloppés dans les mystères de cette île solitaire et sa nature prodigue. Isabel semblait assez soufflée par ce qu’elle découvrait. Rien ne l’avait préparée à tout cela. Qui sait ? Elle avait sûrement imaginé quelque paradis tropical d’un tout autre genre, avec plages bordées de palmiers, baignées d’une mer douce et claire or voilà qu’on la débarquait dans un endroit qui ressemblait plutôt au scénario de King Kong . Falaises abruptes sur une mer déchaînée, une montagne coiffée de brouillard et forêt à perte de vue. La maison lui réservait d’autres surprises, il en était sûr mais déjà Nick jouait les hôtes parfaits et il s’occupa plutôt de sa mère et Iolani.

Petit tour des lieux, pour voir l’essentiel, le reste attendrait une meilleure disposition d’esprit. La, la belle se déclarait enchantée avec ses appartements et avoua vouloir se reposer, sans plus. Inutile de chercher conversation, c’était sa manière polie de le mettre à la porte.


Ces dames avaient pris la situation en main alors il préféra rejoindre Nick dans le bureau, où il rigolait tout seul, comme gosse émoustillé, au matin de Noël.

J’adore cette paranoïa technologique ! Je défie quiconque de venir nous chercher noise ici…cet endroit est plus sûr que Fort Knox.

En tout cas les caméras de surveillance faisaient bien leur travail.


Oui, on dirait que tous les flancs sont couverts…

Maman pense qu’on est devenus fous pour de bon ! Et Elizabeth n’a pas gobé la moitié de notre histoire.

Jack secoua la tête et allant vers la fenêtre jeta un coup d’œil distrait à l’extérieur.

Tant pis, ce qui compte est qu’on les a convaincues de venir !


Ouais…elles croient qu’en vérité on a des problèmes avec la justice ou encore pire avec la mafia russe. Kaela semble être la seule à marcher avec nos fables…et Isabel ?

Soupir.


J’en sais rien.

Elle est toute chose depuis l’autre jour…quand tu as parlé avec elle…Vous avez…discuté ?

Non. Pas discuté. Elle m’a exposé son point de vue des choses…et moi le mien. Je lui ai dit que…enfin, que je n’étais pas amoureux d’elle, tu sais pour cette histoire de consommation et le reste. Elle semble croire que ça devait être automatique…que je perde la tête pour ses beaux yeux et lui jure amour éternel…

Oups ! Je comprends maintenant qu’elle tire cette tête…tu y vas mollo, toi, avec tes aveux !

Et qu’est ce que tu voulais que je fasse ? Que je lui mente et saute dans son lit ? Pas que j’ai le moindre souci à le faire mais…ça ne marcherait pas…elle saurait que je mens.

Nick avait toujours son petit mot à dire :

Elle t’aime, Jack…enfin, elle aime ce Paser…et pour les effets...tu es lui. Mais enfin, je pense qu’ici on aura largement le temps d’y voir clair, dans cette affaire…si on ne devient pas dingues avant !

De l’optimisme pur !

Tu sais, être ici, enfermé avec Maman , Elizabeth et Kaela…c’est pas mon idée de vacances de tout repos…qu’est ce qu’on va foutre à longueur de journée ?

Préfère pas y penser sinon suis chiche de déprimer. Si je vois maman avec des aiguilles à tricoter je me sauve dans la forêt !

Ils rirent tous les deux en repassant quelques possibilités pour tuer le temps de façon édifiante mais n’en trouvèrent que très peu. Le futur se dessinait ombrageux.
Iolani les interrompit en annonçant que le déjeuner serait servi à la piscine et qu’elle et Elizabeth s’ y rendaient justement pour nager un peu avant le repas
.

Allons nous relâcher un moment…profitons qu’elles sont encore de bonne humeur…Tu vas chercher Isabel ?

Vas y, toi… elle a pas envie de me voir.

La miss ne voulut rien savoir d’aller barboter en famille.

Tout à coup, il lui semblait avoir une autre fois dix ans et faire trempette sous l’œil vigilant de Maman.


Je me sens parfaitement idiot, là !, avoua t’il à Nick qui avait lui aussi l’air tout mitigé, on devrait en train de surfer à la plage, entourés de jolies filles…et on est là avec nos mères…Ça me fout presque la trouille ! On devra se risquer à inviter leur club de bridge…organiser une petite fête pour les intimes…Faut les maintenir occupées !

Son frère coïncidait avec lui sur tous les points.


Que mijotez-vous deux, tous seuls dans votre coin ?

Euh…rien de mauvais, Maman…On pensait à faire venir quelques de vos amis..pour que vous ne vous ennuyiez pas trop ici…c’est tout !

Vraiment ? Ce serait possible ? Merveilleux…Iolani, ma chérie…tu as entendu ça ?…les « petits » se préoccupent qu’on s’ennuie…et ont pensé que...

Les deux dames semblaient ravies avec l’idée d’organiser quelques réunions et se lancèrent, insouciantes, à élaborer des plans, ce qui les occupa gentiment un bon moment jusqu’à ce que la mère de Nick, décide qu’il était grand temps de manger.

Jack, mon chéri…va chercher ta petite amie…elle doit avoir faim, elle aussi !

Inutile d’entrer en explications, obéissant, Jack s’acquitta.

Il toqua trois fois à la porte de la miss, sans obtenir de réponse, il supposa qu’elle s’était peut être endormie et entra, sans faire de bruit. Pas trace de la belle.

Isabel !...Isabel !

Elle n’était pas dans sa chambre. Ni dans les couloirs. Les domestiques ne l’avaient pas vue et reçurent illico l’ordre de la chercher.

Retournant à la piscine il ne put qu’annoncer aux autres que la jeune femme avait…disparu.


Les recherches dans la maison ne donnèrent rien, pas plus que dans les alentours. Le plus sûr était qu’elle soit sortie se promener.

Si elle est dans la forêt…faudra se dépêcher de la trouver…regarde !

Jack jura en voyant le brouillard se glisser doucement vers la forêt, ce qui ne ferait qu’accroître leurs problèmes. Dans un moment, ce serait de la purée de pois et ils ne pourraient rien voir.

En un clin d’œil tout était prêt pour l’opération « Rescousse ».


Cette fille n’a rien dans la tête…qui a idée de sortir comme ça, dans un endroit inconnu !, marmonna t’il.

Où diables peut elle être passée ?


Par là !, assura t’il, en se surprenant lui-même.

Tu la flaires ou quoi ?


Je…ne sais pas…je le sais, tout simplement…c’est bizarre…mais je le sais !

Sans commentaires. Ils s’internèrent dans la forêt, par un petit sentier qui écartait à peine la végétation. L’endroit était sombre, humide, frais, odorant, bruits tamisés et chant d’oiseaux.

Il imaginait Isabel, fascinée par tout cela, sans même se rendre compte d’être en train de trop s’éloigner et le plus sûr, sans même regarder où se posaient ses pieds. Le semblant de sentier s’arrêtait aux abords d’un petit ruisseau et au-delà, la forêt se faisait plus dense, les voûtes des arbres ne laissaient presque pas filtrer la lumière du jour.

ISABEL !!! ISABEL !!!

Mais seuls les murmures de la forêt lui répondirent.

Continuons…elle ne peut pas être allée trop loin…et…Diables, et si elle s’est cassée la figure par là ? On mettra des siècles à la retrouver. Fichu brouillard !!!

C’était tombé sur eux comme un voile glauque, soudain, les enveloppant comme un linceul humide.

T’es encore là ?

Nick lui assura ne pas avoir bougé d’un pouce.

Vois rien à un demi-mètre…ISABEL !!!


Ils s’égosillèrent à en perdre la voix. Rien. C’était comme si la miss avait été engloutie par cette nature foisonnante et cette épaisse purée laiteuse.

Les oiseaux s’étaient tus. Un silence quasi surnaturel planait sur eux. Et puis un beau rire narquois éclata, les faisant sursauter.

Qui est là !? Qui diables est là ?


Ah…toujours si impatient, Keaka !


Et surgissant de nulle part, face à eux, une singulière apparition eut lieu. Immuable dans sa vieillesse digne et robuste, l’œil toujours aussi pétillant de malice et le même sourire moqueur, peut être que sa toison ébouriffée était elle un peu plus blanche mais il demeurait tel que dans les souvenir de Jack.

Ka’Huna !!!

Je ne vois pas de quoi se surprendre…Vous en faites de la pagaille, là ! Plaisir de te revoir, Niko…Vous avez grandi mais vous êtes toujours les mêmes nigauds de toujours !

Chaleureuses retrouvailles.

Quel besoin de hurler comme cochons égorgés ? Vous dérangez la paix de mon domaine.

Inutile de vouloir lui rappeler que c’était le leur.

Ok…excuse nous…mais une amie s’est perdue et…

Elle n’est pas perdue.

Ah bon ?...Je ne la vois nulle part, moi !

Mais tu la sens, Keaka…c’est pour ça que tu es venu jusqu’ici, juste dans cette direction et pas dans une autre…

Sans savoir trop pourquoi, ces paroles l'incommodèrent.


Coïncidence ! Où…est elle ?

Au coin du feu, en train de se demander pourquoi tu tardes tellement. Elle t’attend !

Vraiment ? Elle est bonne, celle là…

Le vieil homme secoua la tête, en souriant toujours.

Il me semble que tu n’as toujours rien compris.

Jack lui décocha un regard virulent.

Tu as raison, Ka’Huna…et m’en porte pas plus mal, crois moi…

Tu es un piètre menteur mais enfin…ça viendra un de ces jours…Suivez moi plutôt avant que vous n’altériez encore plus l’équilibre de la nature.

Ouais, parce qu’on est une marée noire, tant qu’à faire !

Non. Tu es un diable blanc qui n’a aucun respect pour rien, comme tes ancêtres.

Ce qui bien entendu, n’avait rien d’un compliment, venant d’un vieux sage polynésien. Jack émit un grognement. Nick pouffa et le vieil homme, les invitant à les suivre, les précéda. Force fut de le suivre.

Il marchait dans la forêt, au milieu du brouillard, sans rien voir mais sachant exactement où le menaient ses pas. Sans faillir un instant, le vieil homme les conduisit jusqu’à son repaire. L’entrée de la grotte était parfaitement dissimulée par la végétation. Il s’y glissa, comme un esprit sylvestre et eux, lui emboîtèrent le pas.

Un gentil feu crépitait dans l’être de pierre. Singulier décor, celui là qui tenait un peu de la caverne d’Ali Baba et du refuge d’un érudit, vu les étagères croulantes de livres de toute sorte.

Et là, installée dans un vieux fauteuil, face au feu, Isabel,contemplant les flammes.

Elle leva à peine la tête en les entendant entrer.


Génial, nous en pensant que tu t’étais cassée le cou par là et toi, qui fais de la thérapie de relax au coin du feu !

Sans doute lui dire qu’il était content de la voir saine et sauve aurait suffi mais Jack ne pouvait s’empêcher d’être en colère.

Ça te prend souvent, faire ce genre de choses ? On ne t’a jamais dit que c’est dangereux de se balader dans un endroit inconnu ? Encore de la chance que Ka’Huna t’ai trouvée…sans ça, qui sait…

Elle riposta, très calme que c’était dans son droit de sortir et d’aller où ça lui chanterait sans avoir en plus à donner des explications.

Ben, imagine toi que dans ce cas, non, tu ne peux pas aller où ça te chante parce que tu n’as pas la moindre idée d’où tu te trouves ni des dangers qui peuvent exister…Allez, on rentre. On nous attend à la maison !

Tu ferais mieux de te calmer, Keaka et rassure toi, Ikepela va bien…

Je m’appelle Jack…arrête de m’affubler de…Oublie ça !...Tant mieux si elle va bien, vais pas la porter !

Nick lui fit remarquer que son comportement tenait du rustre, ce qui n’améliora en rien les choses.

Moi, je rentre…arrangez vous !!! À un de ces jours, Ka’huna…

Et de faire demi tour, furieux, sans même savoir pourquoi, sans écouter les appels de son frère, suivi par le rire du vieil homme.

Dieu seul sait comment il retrouva son chemin mais en déboulant là où sa mère et Iolani prenaient leur café, il était d’une humeur passablement massacrante.


Jack, mon chéri...quelque chose ne va pas ? Où sont Isabel et Nick ?

Il haussa les épaules en se dirigeant vers la table du buffet pour se servir.

Bonté divine, Jack, que se passe t’il ? Où est Nick ?

Il va bien, Iolani…Il est resté tenir compagnie à Miss Miller et faire causette à l’original du coin.

Qui ? Vous aviez dit qu’il n’y avait personne d’autre que nous ici !, intervint Elizabeth, ton père racontait bien des histoires sur un vieil homme étrange…mais cela fait si longtemps, il doit être mort depuis.

Eh non, il est bien vivant et plein d’esprit…

Un domestique dressa en vitesse une petite table pour lui et servit le vin. Jack prit place et commença à manger, rien que pour découvrir que du coup, il n’avait même plus faim. Sans faire attention aux récriminations des deux dames, il abandonna la partie après l’entrée et se levant leur annonça aller au bureau.

S’il avait crû que Nick et Isabel le suivraient de sitôt, il en fut pour ses frais. Ce ne fut qu’à la tombée de la nuit, quand le vent venant de la mer balaya le brouillard, qu’il les vit sur un des écrans. Ils avançaient vers la maison, bavardant et riant. Nick passait son bras sur les épaules de la jeune femme et celle-ci semblait très satisfaite. Mal à l’aise, Jack reconnut que ça le faisait râler mais quittant le bureau, alla à leur rencontre.

Alors…bonne promenade ?

Nick, lui fit remarquer que la nuit était belle et l’air doux. Isabel, elle, l’ignora, olympienne

Apéritifs au salon…si ça vous dit !

Cette nuit là, pour la première fois depuis leur retour d’Égypte, les crocodiles du Nil revinrent hanter ses rêves.

MESYYYYT !!!

De quoi ameuter les environs…
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyVen 8 Oct - 17:01

Raccrochant une racine avec son pied, Isabel tomba à la renverse, de plus elle était près d’un gouffre, criant à en perdre haleine, elle ne sentit pas le contact du sol, au contraire, elle se sentit soulevée dans les airs, comme si elle volait.
La panique et la peur eurent raison d’elle et elle s'évanouit. En reprenant connaissance, elle vit penché au dessus d’elle, un vieil homme avec des cheveux blancs, qui lui tenait la main. La jeune femme était complètement réveillée à présent, regardant l’homme dans les yeux, elle n’y vit que de la bonté et de la bienveillance, alors elle ouvrit la bouche pour parler, mais il fut plus rapide qu’elle.


Ne vous inquiétez pas Miss, vous êtes saine et sauve et ne souffrez de rien de grave… Je suis Ka'Huna.

Elle savait que c’était lui qui l’avait sauvé de cette chute, mais comment ? Pas le temps de se demander ce genre de chose, se relevant tranquillement, Isabel s’assit et lui fit face.

Merci beaucoup de votre sollicitude, même si je ne sais pas du tout comment vous avez réussi ce tour de force…

Je suis persuadé que vous savez la réponse, au fond de vous !

Il lui lança un sourire et lui présenta un grand verre de liquide ambré.

Buvez ceci, ça vous fera du bien !

Isabel but le contenu du verre et quelques instants plus tard elle se sentit revigorée, puis elle se leva et arpenta la pièce, si on pouvait appeler cet endroit ainsi. C’était plutôt grotte de pierre où on trouvait tout le confort qu’il fallait pour un Hermite.
Contre les murs, dans des étagères, se trouvaient des bocaux avec à l’intérieur, des tas de choses, comme des pattes d’animaux, des herbes et d’autres objets pas très beaux à voir. Il y avait également une bibliothèque remplie de livres de toute sorte. Dans un coin, sur une vieille table, des fioles remplies de liquides étaient disposées, en désordre.

Isabel se sentait bien ici, comme si une aura bienfaisante l’entourait, elle se tourna vers Ka’Huma et se présenta quand même.


Je suis Isabel Miller, enchantée de vous rencontrer….

Il lui montra un fauteuil où elle s’installa tranquillement, mais au bout de quelques instants elle sentit quelque chose de bizarre, une chose difficile à expliquer, comme si on venait vers elle. Se concentrant un maximum, elle perçut une voix, dans le lointain, qui l’appelait et elle sut de suite que Jack n’était pas loin et qu’il la cherchait.
Se tournant tout de go vers le vieux bonhomme, elle lui dit :


Quelqu’un est en chemin, il vient me chercher, je le sens…..

On aurait pu la prendre pour une folle, mais pas lui, il la regarda avec insistance, puis se mit à réfléchir, si cette femme sentait une telle chose c’est qu’elle n’était pas comme les autres.
Ka’Huna la rassura :


Je vais aller à sa rencontre, avec le brouillard qui vient de tomber, jamais il ne sera où vous trouver…. Juste une question de qui s’agit-il ?


Oh, oui c’est vrai je suis tête en l’air parfois, je suis venue sur cette île avec la famille Mc Kenna …

Il ne fallait pas en dire plus au vieil homme qui laissa seule la demoiselle et sortit dehors.
Isabel entendit les cris de Jack et Nick, qui se mêlaient à la nature, un nom sortait de leur bouche "Isabel", ils étaient donc bien à sa recherche et elle savait que Jack n’était pas très content, mais que pouvait-elle y faire, elle avait bien le droit de se promener un peu, non ?

Quelques minutes plus tard, trois hommes firent leur apparition dans la caverne, Isabel les avait entendu arriver et leva à peine les yeux, elle sentait jusqu’au plus profond d’elle la colère de Jack, qui ne se fit pas attendre.


Génial, nous en pensant que tu t’étais cassée le cou par là et toi, qui fais de la thérapie de relax au coin du feu !

Si il aurait fait un petit plus attention à elle, elle ne serait sûrement pas sortie de la demeure, mais enfin c’était ainsi.

Ça te prend souvent, faire ce genre de choses ? On ne t’a jamais dit que c’est dangereux de se balader dans un endroit inconnu ? Encore de la chance que Ka’Huna t’ai trouvée…sans ça, qui sait…

Mais bien sûr et puis quoi encore, je dois rester sagement dans ma chambre à attendre que le temps passe ? Non merci, j’ai quand même le droit d’aller où je veux et de faire ce qui me plaît ? Je n’ai de compte à rendre à personne, alors s’il te plaît, lâche-moi un peu !....

Bien sûr Jack ne se laissa pas parler ainsi et riposta de suite.

Ben, imagine toi que dans ce cas, non, tu ne peux pas aller où ça te chante parce que tu n’as pas la moindre idée d’où tu te trouves ni des dangers qui peuvent exister…Allez, on rentre. On nous attend à la maison !


Isabel aurait voulu se lever et le secouer un peu, il ne se rendait pas compte de ce qu’il faisait? Un jour il était distant et l’autre, il était trop protecteur, et de ça, Isabel en avait marre, déjà que ses parents l’avaient couvée plus qu’il n’en fallait, elle n’avait pas besoin que Jack fasse de même. Voulant répliquer à nouveau, elle fut stoppée dans son élan par Ka’Huna.

Tu ferais mieux de te calmer, Keaka et rassure toi, Ikepela va bien…

Apparemment il n’en n’avait que faire.


Tant mieux si elle va bien, vais pas la porter !


Nick ne supportait pas non plus la réaction de Jack et le lui fit remarquer, ce qui n’arrangea rien à sa colère.

Moi, je rentre…arrangez vous !!! À un de ces jours, Ka’huna…


Attends, tu ne peux pas partir ainsi, avec tout ce brouillard !


C’est à peine s’il avait entendu la jeune femme, tournant les talons, il sortit de la caverne, laissant Nick et Isabel, seuls avec le vieil homme.
Au moins Nick était resté, lui, Isabel ne savait pas pourquoi Jack se comportait de la sorte et elle en fit part à son frère.


Dis-moi Nick, ton frère est toujours ainsi ? ou c’est juste à cause de moi ?

Le jeune McKenna lui révéla que son frangin lui avait confié la discussion entre eux, elle comprit alors pourquoi Jack était ainsi avec elle et se sentit mal tout d’un coup. C’était un peu à cause de son indifférence que le jeune homme se montrait distant avec elle. Il fallait qu’elle remette son jugement en question, ce n’est pas en ignorant une personne que celle-ci se montrerait plus proche, mais tout à fait le contraire.

Pendant plus de deux heures les trois personnes discutèrent de tout et de rien, Ka'huna était un homme pleins de ressources, il vivait sur cette terre depuis très longtemps et avait appris à se débrouiller par lui-même. Isabel lui demanda :


Pourriez-vous m’apprendre quelques petites choses ?

Sa phrases comportait un double sens et le vieil homme avait parfaitement compris, il lui sourit en ajoutant :

Habituellement je n’aide personne, mais pour vous je ferai une exception…. Par contre, il faudra venir ici avec Kaeka…. Il est temps de partir à présent, le brouillard s’est levé et n’oubliez pas, je vous attends…

Et de partir en promettant qu’elle reviendrait assez rapidement. Nick et Isabel regardaient le soleil se coucher, c’était vraiment très beau et de plus l’air était doux, une bonne petite promenade en somme, même si la belle aurait voulu la faire avec Jack…. Nick remarqua l’air soucieux de la demoiselle et passa son bras sur ses épaules pour la réconforter en lui disant qu’il fallait qu’elle soit plus attentive à Jack et plus présente pour lui. C’était exactement ce qu’elle était en train de penser, puis ils changèrent de sujet. Il lui raconta les bêtises qu’ils avaient fait, ici même, étant plus jeunes et elle riait à plein poumon en imaginant ces deux frangins en train de chercher une bonne cachette pour ne pas qu’on les envoie prendre leur bain….

C’est à peine s’ils entendirent Jack arriver à leur rencontre.


Alors…bonne promenade ?


Nick retira vite fait son bras et répondit à son frère, quant à Isabel, elle l’ignora complètement. Pourquoi ? Sûrement pour lui signifier qu’il aurait dû rester avec eux.

Apéritifs au salon…si ça vous dit !

Elle le regarda juste un instant en le remerciant.

Merci !

Ce ne fut un merci très gentil, mais plutôt sec et vif. Il allait falloir qu’elle change d’habitude, si elle voulait que Jack l’apprécie un peu plus. Ce dernier monta dans sa chambre et Isabel, prenant juste un morceau de pain et un verre d’eau, ne tarda pas non plus à rejoindre la sienne, après avoir souhaité une bonne nuit à Nick avec un baiser furtif sur la joue.

Fatiguée de cette journée, Isabel se coucha, mais ne trouva pas le sommeil, toutes sorte de choses lui trottaient dans la tête, elle voulait que Jack la regarde un peu plus et soit plus aimable avec elle, mais comment faire ? De quelle façon pourrait-elle faire ça ? Une idée lui vient alors à l’esprit, oui ! C’était parfait…..
Elle avait enfin trouvé la solution, fermant les yeux, le sommeil ne tarda pas à l’engloutir, mais un cri perçant la fit sursauter dans son lit.


MESYYYYT !!!

Jack, c’était bien lui qui appelait Mesyt, c’était la première fois. Sautant sur ses pieds, elle enfila une robe de chambre en soie blanche sur sa petite nuisette de même couleur et se précipita dans le couloir où tous étaient réunis devant la chambre du beau blond.

C’est encore un cauchemar….. Déclara la mère de Jack à la ronde.

Oui et c’est Isabel qu’il voulait et personne d’autre, alors la miss passa devant tous et posa la main sur la poignée. Avant de l’abaisser, elle dit :

Je m’occupe de lui, vous pouvez aller vous recoucher…

Tout le monde se regardait, puis tournèrent les talons sauf Nick qui ne bougea pas d’un pouce, il était inquiet pour son frangin, ce qui était naturel.

Je sais que tu te fais de la bile pour Jack, mais ne t’inquiète pas, dans quelques instants il sera de nouveau tranquille et dormira comme un ange…


Il remercia la jeune femme qui entra ensuite dans la chambre du jeune homme. Là sur le lit il était agité, se battant avec ses couvertures. Isabel savait parfaitement quoi faire, elle prit une chaise, l’apporta à côté du lit et s’y installa . Prenant la main de Jack dans les siennes, elle tenta de le calmer avec ses paroles et sa présence.

Je suis là, mon amour, ce n’est qu’un cauchemar, tu ne mourras pas tant que je serai à tes côtés… Calme-toi, et écoute ma voix , sens la chaleur de ma main !

Ces quelques gestes et paroles le réconfortèrent, il ne s’agitait plus et était un peu plus serein, Isabel posa une main sur la font de son aimé et de l’autre serra doucement la sienne qu’il serra à son tour. Une étrange sensation s’insinua dans le corps de la miss, une chaleur nouvelle, un agréable sentiment de bien-être, alors au lieu de le lâcher, elle resta là à le regarder dormir tranquillement.
De temps à autre il ouvrait les yeux et leurs regards se rencontraient, mais ce n’était plus Jack, c’était Paser, elle aurait reconnu ce regard parmi des milliers.


Mon amour, tu m’as tellement manqué… Oui, je reste avec toi, je ne te lâche pas… Je t’ai si souvent perdu qu’à présent rien ni personne ne nous séparera…

Puis il se rendormit avec un sourire aux lèvres. Isabel tombait de sommeil, posant sa tête sur le torse de Jack, son visage tourné vers le sien, elle s'endormit , toujours sa main dans la sienne.

Une pression dans sa main et sur son front réveillèrent la demoiselle, ouvrant les yeux, elle croisa le regard de Jack, il lui sourit doucement tout en lui caressant les cheveux. Lui rendant son sourire elle noua ses doigts aux siens.


Bonjour, alors bien dormi ?..... Oui comme tu peux le constater j’ai veillé sur toi toute la nuit…. Tu te souviens de ton cauchemar ? Et bien tu as appelé Mesyt et donc je suis venue…..

Les yeux dans les yeux, elle voulait lui montrer qu’elle était là pour lui.

Je suis désolée de mon comportement d’hier…. J’ai fais vraiment n’importe quoi….

Elle se redressa doucement sur sa chaise, avec quelques courbatures, mais son sourire n’avait pas disparu et elle déclara :

J’ai été un peu distante ces derniers jours et je te prie de m’excuser, je voulais que tu réfléchisses, mais je me rends compte que ce n’était pas la meilleure solution, alors j’ai décidé de faire une chose pour toi, ou plutôt que tu fasses une chose pour moi…..

Il avait se demandait bien de quoi la jeune femme voulait parler, alors sans attendre, elle se pencha vers lui, puis l’embrassa délicatement sur les lèvres avant de reprendre la parole.

Apprends-moi à nager !

En voyant sa tête, elle remarqua qu’il ne s’attendait pas du tout à cette proposition, ce qui était déjà une bonne chose, au moins elle l’avait surpris et puis elle avait vraiment envie de faire disparaître cette phobie de l’eau et d’apprendre à nager. Elle voulu se lever, mais il la retint de la main. Elle tenta de se justifier.

Ça peut paraître bête, mais j’ai vraiment besoin de me débarrasser de cette phobie…. Et tu es le seul avec qui j’ai envie d’apprendre…. Je te promets de ne pas hurler….

Il n’avait toujours rien dit et regardait la miss dans les yeux, son sourire réapparut. La pièce était à présent baignée de lumière et elle pouvait voir le fond des yeux de Jack, puis comme dans un rêve, il l’attira à lui et la serra dans ses bras. Que c’était bon, quelle agréable sensation d’être ainsi tenue par un homme, elle se sentit tout d’un coup pleine de courage et d’audace. Alors sans hésiter une seconde, elle prit possession de la bouche de Jack, dans un baiser fougueux et renversant. Si la porte ne se s’était pas ouverte au même moment, la miss n’aurait jamais réussi à sortir de l’euphorie où elle baignait.

Nick n’avait pas voulu frapper à la porte de peur de réveiller son frangin, mais jamais il n’aurait cru un instant, en entrant dans la pièce, qu’il dérangerait autant. Voulant s’en aller, Miss Miller interpella :


Bonjour Nick….Non, tu peux rester, de toute façon je m'en allais…. On se retrouve en bas pour le petit déjeuner et Jack n’oublie pas ce que je t’ai dit, je serai en tenue….

Se levant, elle posa un baiser sur le front du jeune homme, et sortit de la chambre tranquillement.
Éreintée de cette folle nuit de surveillance, elle alla sous la douche et s’habilla juste d’un maillot de bain deux pièces dissimulé sous un paréo.

Descendant dans la grande salle à manger, tout le monde était déjà réuni pour le petit déjeuner, il ne manquait plus que la jeune femme, quand elle fit son apparition tous tournèrent les yeux vers elle. S’installant sur la chaise vide à côté de Jack, elle lui lança un sourire, car il était aussi en tenue piscine, donc il était d’accord pour apprendre à Isabel l’art de la natation.
Tout en mangeant elle jeta un regard furtif à son voisin et lui demanda, très discrètement :


Il va falloir que tu me parle un peu de ce Ka’Huna….
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptySam 16 Oct - 23:09

Le pressentiment de Jack s‘était avéré vrai. Nick, qui n’avait fait que le suivre dans le brouillard, devait reconnaître que le sixième sens, qui semblait si bien avoir investi son frangin, fonctionnait à merveille. Que Ka’Huna, suivant sa vieille habitude, surgisse de nulle part, ne l’avait, par contre, presque pas surpris. Le vieil homme avait peu changé depuis leur dernière rencontre, même si celle-ci datait de plus de dix ans. À croire que le sage des lieux était imperméable au temps. Fidèle à lui-même, Ka’huna les avait tancés, plein d’humeur avant de les conduire vers son antre, si bien dissimulé. Jack, lui, tirait sa tête des mauvais jours et cela ne s’arrangea pas du tout en trouvant Isabel, assise au coin du feu, pas le moins du monde troublée par l’émoi causé. Bien sûr, son frère ne se priva pas de lui larguer son avis, qui n’était pas précisément gentil. Si la miss s’était attendue à le voir déchiré de préoccupation et au bord du désespoir, elle en fut certainement pour ses frais. Jack pouvait être très désagréable quand l’envie lui en prenait, ce qui semblait bien être le cas, là.

Tu ferais mieux de te calmer, Keaka et rassure toi, Ikepela va bien…

Le conseil de vieux tomba dans le vide. Jack était de mauvais poil. Nick, lui, préféra se tenir coi et attendre la suite, qui ne tarda guère.

Tant mieux si elle va bien, vais pas la porter !

Là, Nick ne put s’empêcher d’intervenir, jugeant que son blond de frère menait un peu trop loin les choses .

Dis donc, qu’est ce qu’il te prend !? Ça marche plus trop rond chez toi…Qu’est ce que tu as à…

L’autre ne lui donna pas le loisir de finir, furieux, Jack n’arrangea rien en grondant comme un ours et faisant demi tour.

Moi, je rentre…arrangez vous !!! À un de ces jours, Ka’huna…

Attends, tu ne peux pas partir ainsi, avec tout ce brouillard !

Il se foutait du brouillard comme de sa première chemise.

Ça passera…ce mec est plus têtu qu’une mule !

Ka’Huna se limita à sourire. Isabel, elle, semblait plutôt vexée avec cette réaction si virulente, se levant de son fauteuil, elle s’approcha, penaude.

Dis-moi Nick, ton frère est toujours ainsi ? Ou c’est juste à cause de moi ?

Il commençait à en avoir un peu assez de son rôle de médiateur mais, avec un soupir, ne put qu’admettre ce qui était, selon lui, la vérité des faits.

Désolé, ma belle…Jack est normalement un type très agréable, là, j’ai de la peine à le reconnaître…Ben oui, c’est bien à cause de toi qu’il est comme ça. Il m’a confié, tantôt, que cette histoire lui portait sur les nerfs…tu sais, il n’est pas facile à convaincre, celui-là…avoue, c’est pas facile à gober, quand même ! Il a toujours détesté qu’on l’oblige à quelque chose qui soit et se retrouver….disons, avec la responsabilité de devoir t’aimer indéfectiblement, le met très mal à l’aise et je crains que ça ne donne rien de bon…

Comme quoi, juste les mots consolateurs dont la miss avait besoin. Elle avait l’air tout chose mais déjà Ka’Huna faisait diversion en leur servant à boire un doigt de whisky, pour remettre les esprits d’aplomb. Habilement, il fit dériver la conversation sur des thèmes moins épineux que les désenchantements amoureux, qu’il devinait, couvaient par là. Magnifique conteur, il brossa un tableau coloré de sa vie sur Shadow Down, de la nature et ses bienfaits. Il eut un mot pour ces McKenna, pas toujours sollicites, qui avaient envahi ce petit paradis privilégié, s’octroyant en passant le mérite d’être l’unique maître de l’île qu’il connaissait dans ses moindres recoins et secrets.

Nick se limita à écouter, sans interrompre. Il l’avait déjà entendue cette histoire, même si pour l’occasion. Ka’Huna faisait des ajouts ou taisait des choses. En tout cas, personne ne pouvait douter qu’il était le héros local…très pittoresque, cela va de soi.


Isabel semblait en tirer, des conclusions. Il est vrai que cette caverne, en soi, donnait déjà beaucoup à quoi penser, cela additionné à ses histoires, le laissait bien placé comme esprit libre, sorcier à ses heures et conseiller à ses moments perdus.

Pourriez-vous m’apprendre quelques petites choses ?

Nick ne put que sourire. Isabel ne manquait pas de toupet pour demander cela et attendit que le vieil homme la mette à sa place mais là, il fut surpris.

Habituellement je n’aide personne, mais pour vous je ferai une exception… Par contre, il faudra venir ici avec Kaeka… Il est temps de partir à présent, le brouillard s’est levé et n’oubliez pas, je vous attends…

En peu de mots, Ka’Huna avait saisi la situation et semblait se faire toute une joie d’avance de pouvoir filer un coup de main aux jeunes gens, entre d’autres mots, jouer les Cupidons de service. Ce n’était pas Jack qui allait être content. Gentiment mis à al porte, il ne leur resta d’autre alternative que prendre le chemin du retour.

Le dernier lambeau de brouillard écarté par la brise, ils eurent droit au merveilleux spectacle d’un coucher de soleil unique, la nature semblait saupoudrée d’or et l’air, délicieusement tiède, embaumait. Mais Isabel semblait malheureuse. D’un geste de bon camarade, Nick ne trouva mieux que lui entourer les épaule du bras.

Allez…fais pas cette tête. Ma bourrique de frère finira bien par agréer, mais il faudra y aller en douce, avec lui…et ce n’est pas en le boudant comme tu le fais que vous allez arriver à quelque chose.

Cela sembla de quoi donner à penser à la miss. Il délaissa les conseils et préféra évoquer des vieux souvenirs, c’était moins risqué que jouer les psy.

Jack et moi, on adorait cet endroit mais nos mères pas trop et logiquement évitaient d’y venir. La première que j’y suis venu, c’est notre père qui nous y a amenés. Pour une fois, il semblait décidé à avoir l’air d’un père normal…mais ça n’a pas trop duré, au deuxième jour, il a simplement oublié qu’on était là et s’amusait avec ses amis…

Et avec sa maîtresse de service, mais cela, il le tut jalousement. Pas gai de reconnaître avoir eu un père qui n’était pas précisément un exemple de vertu. Nick ne lui en voulait même pas, cela avait été ainsi et un point c’est tout. Ni lui ni Jack n’avaient réussi à aimer cet homme déconcertant, mauvais à ses heures, indifférent la plupart du temps. Sa mort les avait soulagé d’un tyran et avait permis à leurs vies d’être équilibrées et heureuses. Paix à son âme !

On courait par là comme des petits sauvages, ravis…bien sûr Keala ne l’entendait pas de cette oreille…la pauvre, combien de fois, elle n’a pas eu à nous courir après pour qu’on rentre prendre le bain du soir…mais on aimait être crasseux et libres…ça lui a donné du fil à retordre.

Ils riaient de bon cœur, en parfaite camaraderie, quand surgissant d’un détour du chemin, Jack fit son apparition. Il ôta son bras des épaules de la miss, sait on jamais.

Alors…bonne promenade ?

Grognement à peine poli.

Très, à vrai dire…il fait très bon et le coucher du soleil a été sublime.

L’autre ne départit pas de son air de cavernicole ulcéré et grogna de nouveau :

Apéritifs au salon…si ça vous dit !


Et de faire demi tour en les plantant au milieu du chemin.


On ferait mieux d’y aller.

Une fois à la maison, l’ambiance était à couper au couteau même si Elizabeth et Iolani faisaient des efforts pour détendre l’atmosphère. Jack déserta avant le repas en assurant qu’il n’avait pas faim, Isabel préféra monter à sa chambre laissant Nick en tête à tête avec ces dames.

Mais que se passe t’il ici ?
, s’enquit « innocemment » Elizabeth.

Euh…rien.


Rien ?
, intervint Iolani avec un sourcil en accent circonflexe, un drôle de rien, en tout cas ! Ces deux là se font la tête, m’est avis…

C’est…confus à expliquer !, se dépêcha d’assurer Nick, se sachant perdu d’avance.

Il me semble qu’on a largement le temps…On voudrait bien savoir ce qu’il se passe là.

Maman…c’est l’histoire à Jack…il n’aimerait sûrement pas que j’évente ses secrets, non ?

Comme si cela pouvait les déranger. Nick passa les deux heures suivantes soumis, sans merci, à la « question » par deux femmes décidées à connaître le fond de ces mystérieuses vérités.

Passionnant,
fut le verdict de Iolani, qui souriait aux anges. Elle adorait irrémissiblement les histoires romantiques, alors…ils sont destinés l’un à l’autre…

En principe…oui !

Jack ne semble pas si convaincu que ça. Je pense que la petite est une bien gentille fille mais mon fils est trop têtu et s’il a décidé le contraire…ça pose des problèmes !

Elizabeth Sommers avait parfaitement saisi.

Avant de devoir s’éterniser sur des hypothèses plus ou moins décousues, Nick opta pour la fugue en douce et alla se réfugier dans sa chambre.

Le calme de la nuit fut rompu par un hurlement déchirant. Nick bondit dans son lit. Il savait exactement ce que signifiait ce cri terrifié. Le cauchemar de Jack.

Assemblée familiale à sa porte. Elizabeth semblait prête à y entrer mais Miss Miller s’interposa, pleine de décision.


Je m’occupe de lui, vous pouvez aller vous recoucher…

Pas à dire, elle ne voulait pas de leur intervention. Ces dames semblèrent accepter cette décision et s’en retournèrent à leurs appartements sans rien dire. Nick, lui, ne se décidait pas.

Je sais que tu te fais de la bile pour Jack, mais ne t’inquiète pas, dans quelques instants il sera de nouveau tranquille et dormira comme un ange…

Euh…si tu le crois…enfin, n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin d’aide !


Il ne lui resta qu’à suivre les pas de Iolani et Elizabeth et regagner sa chambre. Le sommeil fut très long à revenir.

Le lendemain matin, il fut sans doute le premier à se réveiller après des heures de repos inquiet. Au moins, Jack n’avait plus hurlé et la nuit s’était écoulée dans le calme le plus parfait. Il se demandait comment elle avait fini, cette nuit, pour son frère et la miss mais décidant que ce n’étaient pas ses oignons, alla prendre une douche avant de passer chercher son frangin pour le petit déjeuner.

Il ne réfléchit pas en ouvrant la porte de la chambre. Grand mal lui en prit. Jack était encore au lit et…Isabel était aussi là. Jamais de sa vie Nick ne s’était senti aussi gêné même si les deux autres ne semblèrent même pas remarquer sa présence, au premier abord, perdus comme ils étaient en un baiser anthologique.

Euh…excusez moi…je ne…

Ils n’avaient pas l’air fâchés. Enfin, Jack était un peu perdu dans les limbes mais Isabel réagit rapidement.

Bonjour Nick…

Euh…je…on se voit en bas !

Non, tu peux rester, de toute façon je m'en allais…On se retrouve en bas pour le petit déjeuner et Jack n’oublie pas ce que je t’ai dit, je serai en tenue…

Elle fit un bisou des plus maternels sur le front de Jack puis sortit de la chambre le plus tranquillement du monde en refermant la porte.

Désolé, mon vieux...savais pas…enfin…wow…c’était quoi ça ?

Jack n’en était pas trop sûr, il était aussi surpris que lui mais certainement plus ravi, si on tenait compte de son regard rêveur.

Alors…vous ?...

Non. Il ne s’était rien passé, à part ce baiser incendiaire.

Dis donc…tu la rends un peu dingue…elle resplendissait…Elle voulait dire quoi avec « je serai en tenue » ?

Que Jack avoue avoir été promu en prof de natation le fit rire de plus belle.

Veux voir ça…

Le spectacle débuta bien avant d’arriver au bord de la piscine. Tenues décontractée à l’heure du petit déjeuner, quoi de plus normal. Sa mère et celle de Jack avaient décidé d’aller faire un tour dans le coin, pour profiter de la belle journée, très sportives avec leurs tenues de balade et leurs chaussures de marche, ces dames offraient l’image même de la forme et bonne humeur.

Tu devrais venir avec nous, mon chéri !
, assura Iolani.

Euh…j’ai à faire, Maman…quelqu’un doit bien s’occuper des affaires même si on est ici !

La belle excuse, il ne voulait surtout pas rater le première leçon de natation.

Jack semblait très calme et de belle humeur en mangeant avec entrain ses tartines quand l’apparition de Miss Miller, spectaculaire dans son paréo, les laissa tous sans mots.


*Wow…t‘es frit, Jack !*

La miss prit place à côté du blond qui était resté avec sa tartine à mi chemin vers la bouche. Que lui dit elle ? Faudrait se limiter aux suppositions, le fait est que Jack sourit et continua de manger tranquillement, sans faire attention aux regards interrogateurs de sa mère et de Iolani.

Fini le premier repas du jour, ces dames poursuivirent avec leur projet de promenade. Nick, mine de rien fila dans le bureau, laissant le loisir aux deux autres de poursuivre avec leurs plans. Sans se gêner le moins du monde, il braqua son attention sur le moniteur qui suivait les allées et venues dan l’aire de la piscine et s’installa, en place privilégiée, pour suivre la fameuse leçon. Voyeur ? Pas du tout. Simplement curieux de comment ces deux là arrangeaient leurs différences.

Dès le début, il fut évident que Jack n’était pas né avec la patience suffisante pour être professeur de quoi que ce soit…Isabel ne pouvait pas oublier ses peurs de sitôt, seulement pour les beaux yeux du blond. Arrivée au bord de la piscine, Nick, très attentif à l'écran, la vit flancher et reculer d’un pas. Inadmissible pour Jack, qui jouant un peu les brutes sans cœur, ne trouva mieux que de l’enlacer, sans aucune passion et sauter illico dans l’eau. Drame en vue ! La jeune femme resurgit à la surface épouvantée, la bouche ouverte sur un cri de terreur, ce qui se solda par une belle tasse avalée et la mine déconfite de Jack qui la tirant d’un bras la retint à flot, le temps suffisant qu’elle se reprenne et lui largue la baffe de sa vie.


*À ce train là, si je veux des neveux…faudra chercher une autre fille !*


Jack, comme on pouvait s’y attendre, ne prit pas la baffe comme un préambule amoureux et menaça de se fâcher pour de bon. Malheureusement, il n’y avait pas de son et Nick rata leur discussion même si en les voyant se crier dessus avec tant d’entrain, il pouvait facilement deviner les mots employés.

Mais il faudrait croire que la miss n’avait pas trop envie de discuter avec cet homme revêche, après tout, elle n’avait eu aucun problème pour avouer quelles étaient ses intentions quant à Jack. Elle voulait retrouver son Paser et après les événements nocturnes on pouvait croire qu’elle était près d’y arriver….sauf que là, ce n’était pas Paser qui la narguait du milieu de la piscine mais bien Jack McKenna et il fallait dire, qu’un énorme effort d’imagination était nécessaire pour supposer que l’un et l’autre aient quelque chose en commun…

Tu es une brute sans cœur, Jack !
, grommela Nick, pauvre fille…elle en fait des efforts et toi…animal !!!

Isabel venait de couler pour la énième fois. Nick n’y tint plus, abandonnant son poste d’observation il filait déjà remettre les pendules à l’heure, lorsque le téléphone interne sonna. C’était Parker, du port.

Juste pour vous avertir, Boss…un front de mauvais temps s’approche vite…dans deux heures au plus on aura la plus belle tempête des derniers temps dessus…Ben oui, ça vient à toute vitesse…genre typhon, croyez moi…Ce ne sera pas du joli…ici on s’affaire pour sécuriser le tout.

Merci, Parker !

Il oublia Jack et sa belle pour aller plutôt chercher Iolani et Elizabeth qui couraient la nature sans rien savoir. Il ne dut pas aller bien loin, contre toute attente, il les trouva en train de deviser avec Ka’Huna, au milieu d’une belle clairière. Nick se demanda depuis quand ces trois là se connaissaient mais le moment se prêtait mal aux questions.

On doit rentrer...Une tempête vient sur nous, une grosse. Ka’huna, vous êtes le bienvenu à la maison…je pense que ce sera le plus sûr pour vous…

Contre toute attente, le vieil homme accepta de bonne grâce et assura qu’il serait là avant la tempête. Nick escorta sa mère et Mrs. McKenna jusqu’à la maison, en écoutant leurs commentaires émoustillés.

Donc c’est lui, le fameux Ka’Huna,
dit rêveusement Iolani, qui l’aurait cru ! Je le tenais pour une de vos inventions ou encore pour un pauvre fou mais c’est vraiment un homme charmant.

Nick décocha un regard étonné à sa mère mais déjà elle discourait allègrement avec son amie. Du coup, il se souvint de Jack et sa naïade.

Je vous devance…ne traînez pas en chemin…

Et sans plus d’explications s’éloigna au pas de course vers la maison.

À la piscine, la situation n’avait pas trop changé, sauf qu’Isabel semblait avoir enfin compris qu’elle pouvait flotter. C’était déjà un début, il fallait prévoir pas mal de leçons pour lui apprendre quelque chose d’autre…Jack avait l’air plus tranquille…beaucoup plus tranquille. Nick aurait bien voulu savoir comment ils en étaient arrivés là.

Veux pas vous gâcher la fête mais là, j’ai besoin de ton instructeur, ma jolie…on annonce une tempête et il faut sécuriser la maison…Tu viens, Jack !?

Il ne se fit pas prier mais avant de le suivre, il eut au moins la déférence d’aider la jeune femme à sortir de l’eau ce qui lui valut d’être chaleureusement remercié.

Vous faites des avances, dirait-on !

L’autre s’abstint de répondre et préféra filer dans sa chambre se changer. Sécuriser la maison leur prit un bon moment. Il fallut s’assurer que toutes et chacune des fenêtres fut bien fermée et les volets fixés à leur place.

Le vent commença à souffler en début d’après midi, par rafales de plus en plus fortes. Le ciel, du bleu sans pareil du matin était passé au gris ardoise, ne tardant pas à déverser un vrai déluge sur la nature. Régulièrement des nouvelles parvenaient du port qui par sa situation abritée ne craignait pas trop le vent mais si la furie de la mer. Vers 16 :00, la tempête avait commencé à dégénérer en véritable typhon. Ka’Huna, qui installé au salon, faisait les délices de ces dames avec sa conversation si prenante, reconnut n’avoir vu quelque chose de pareil qu’une fois depuis le temps qu’il vivait sur l’île.

Vous feriez mieux de dire à ceux du port de venir se mettre à l’abri, quand la mer est fâchée, vaut mieux être hors de son atteinte.

Pour quelque raison qu’il soit, la radio avait cessé de fonctionner. Impossible de se communiquer avec le port. De rien ne servirent les prières de Iolani, Elizabeth et Isabel, avant que personne ne songe à le retenir, Jack avait enfilé son ciré, pris une grosse torche électrique et était sorti. Nick voulut le suivre mais Ka’Huna le retint.

Il reviendra, laisse le, Niko…je perçois en lui une crainte qu’il doit vaincre seul…et cela a à voir avec son passé. Oui, je vois…je pressens, je sais beaucoup de choses…

Il ne voulut en dire plus. La tempête hurlait de plus belle au dehors. À 16 :30 de l’après midi, il faisait aussi sombre qu’en pleine nuit…

Deux heures plus tard, ne tenant plus en place, Nick se disposait à sortir à la recherche de son frère quand la porte s’ouvrit, livrant passage à quatre hommes trempés jusqu’à l’os, couverts de boue, de sang, portant des traces de coups et égratignures mais indubitablement vivants.

La dernière chose qu’on a entendu, dit Parker, hors d'haleine, est un SOS…il y a un bateau en perdition là dehors…et nous ne pouvons rien faire…

La nouvelle consterna les présents. Restait l’espoir moindre que les gardes côtes aient aussi reçu l’appel et seraient en route pour secourir le navire en détresse mais tous savaient que par une tempête pareille, la seule chose qu’ils pouvaient faire était prier…
Du coin de l’œil, Nick vit Isabel s’occuper de son frère qui semblait s’être pris une branche plein la poire, vu la bosse qui ornait son front…Amoché mais parfaitement satisfait, Jack se laissait faire, en toute joie de cœur…

Ce serait une longue nuit…Il servit à boire à la ronde. Ka’Huna racontait des histoires…
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyDim 17 Oct - 18:58

"...Douleur, désespoir et honte…Il avait parié à gagner et pourtant tout perdu à un jeu si simple…Les sombres rues de Thèbes étaient peuplées de menaces et lui s’y faufilait, tel voleur. Où aller ? Comment le savoir ? Loin. Le plus loin possible. L’aube teignait l’horizon quand elle était morte, offerte en sacrifice et il n’avait rien fait…Mesyt, douce Mesyt, qu’il avait abandonnée à son sort inéluctable. Pour lui, ce n’était qu’un jeu...un pari immonde remporté sans gloire…"

Une main secourable l‘avait tiré du cauchemar.

Je suis là, mon amour, ce n’est qu’un cauchemar, tu ne mourras pas tant que je serai à tes côtés… Calme-toi, et écoute ma voix , sens la chaleur de ma main !

Ce n’était pas mourir qui le tourmentait mais au contraire vivre avec son souvenir. La douceur de sa voix finit pourtant par se frayer passage dans son esprit éperdu, la chaleur de sa main le rassurait, le ramenant à port sûr. En ouvrant enfin les yeux, il l’avait vue, penchée sur lui, souriante, dévouée.

Mon amour, tu m’as tellement manqué…

Il n’en méritait rien pourtant sa main accrochait la sienne comme si elle signifiait le salut ultime.

Reste…

Son sourire était le pardon à ses péchés, le sursis magnanime à sa lâcheté.

Oui, je reste avec toi, je ne te lâche pas… Je t’ai si souvent perdu qu’à présent rien ni personne ne nous séparera…

Elle l’avait perdu, oui…toutes les fois où le Destin avait voulu les remettre face à face, répétant à satiété le même jeu cruel…prendre, laisser et tout perdre !

Le jour était levé depuis longtemps quand Jack émergea finalement de son sommeil, juste pour découvrir, surpris, ne pas être seul. Par quelque raison qui lui échappait, Isabel Miller se trouvait là, la tête posée sur son torse alors que la pauvre miss faisait des inconfortables équilibres mal accommodée dans un fauteuil tiré près du lit.

*Triple connard, tu as encore fait un de tes cauchemars et elle est venue te bercer !*

C’était la seule explication raisonnable qu’il pouvait trouver même s’il aurait presque préféré que ce soit Nick qui le réveille d’une baffe. Des bribes du rêve flottaient encore dans son esprit.

Quelle misère, cette conscience insidieuse, qui tenait à receler les misérables secrets de toutes ses vies…

Hey, toi !

Elle dormait profondément en retenant sa main. Il serra ses doigts et de sa main libre entama une légère caresse à sa tête. Résultat immédiat, la belle ouvrit les yeux et se redressa un peu. Il eut droit à un regard délicieusement doux et à un sourire attendri.

*T’es fichu…encore une fois !*


Bonjour, alors bien dormi ?


Ma foi, oui…mais et toi…tu es restée là ?


Quelle question stupide !

Oui comme tu peux le constater j’ai veillé sur toi toute la nuit…Tu te souviens de ton cauchemar ?

À quoi bon mentir une autre fois. Il faudrait bien mettre les points sur les « i » tôt ou tard.

Oui…assez bien. De toute façon, c’est presque toujours le même…mais, ce que je ne pige pas est pourquoi c’est toi qui es là !?

Elle sourit de nouveau.

Et bien tu as appelé Mesyt et donc je suis venue…

Ah…


*Toi et ta grande gueule !*

Tout dans ce regard soyeux parlait d’amour et dévouement, le faisant se sentir un peu plus misérable et coupable, si possible.

Je suis désolée de mon comportement d’hier… J’ai fais vraiment n’importe quoi…

Pas besoin de t’excuser.

Mais évidemment la miss n’en resterait pas là, avec les explications, souriant toujours, même si elle devait être moulue d’avoir dormi dans cette position précaire, Isabel poursuivit :

J’ai été un peu distante ces derniers jours et je te prie de m’excuser, je voulais que tu réfléchisses, mais je me rends compte que ce n’était pas la meilleure solution, alors j’ai décidé de faire une chose pour toi, ou plutôt que tu fasses une chose pour moi…

*Oh, diable…et quoi encore !?*


En tout cas, il ne s’attendait pas au baiser si doux qui ponctua sa demande.

Apprends-moi à nager !

*Seulement ça !?*

Très louable de sa part mais Jack ne fut pas précisément enchanté par l’idée. Elle sembla capter son hésitation et voulut se lever mais il l’en empêcha.

Pourquoi au juste ?


Sa justification était valable.

Ça peut paraître bête, mais j’ai vraiment besoin de me débarrasser de cette phobie… Et tu es le seul avec qui j’ai envie d’apprendre… Je te promets de ne pas hurler…

Elle pouvait résulter follement attendrissante avec ses yeux de biche timide, sans trop le penser, plus par réflexe qu’autre chose, Jack l’attira vers lui et la serra dans ses bras. La réaction de la miss fut aussi rapide que stupéfiante. Il ne s’était pas attendu au baiser plein de fougue et passion dont elle l’octroya. Il n’allait pas se plaindre, l’expérience était plus que plaisante…elle était très agréable en fait et donnait envie de collaborer de plein gré…Qui sait si cela ne serait allé plus loin si la porte ne s’était ouverte juste en ce moment et Nick n’avait pas fait son apparition. Sa tête valait de l’or. De la pure gêne.

Euh…excusez moi…je ne…


Décidément, Isabel était une femme aux réactions rapides, sans donner l’impression d’être le moins du monde gênée, alors que lui voguait dans un limbe incertain, elle se redressa et sourit à Nick, qui restait figé comme un poteau.

Bonjour Nick…


Euh…je…on se voit en bas !


Non, tu peux rester, de toute façon je m'en allais…On se retrouve en bas pour le petit déjeuner et Jack n’oublie pas ce que je t’ai dit, je serai en tenue…

Fallait atterrir.


Oui…bien sûr…

Elle eut l’esprit de lui faire un bisou sur le front avant de se lever et s’en aller toute contente. Nick ferma la porte et s’approcha rapidement.

Désolé, mon vieux...savais pas…enfin…wow…c’était quoi ça ?

Sais pas…

Alors…vous ?...

Soupir et sourire de travers.

Non, rien…je me suis réveillé, elle était là…a dit des tas de trucs puis m’a…embrassé…elle s’y prend rudement bien…pas à dire…

Dis donc…tu la rends un peu dingue…elle resplendissait…Elle voulait dire quoi avec « je serai en tenue » ?

Elle veut que je lui apprenne à nager…


Nick ne trouva rien de mieux qu’éclater de rire, comme si c’était follement amusant.

Veux voir ça…

Moi aussi !
, dit Jack, laconique.

Peu après, les deux frères rejoignaient leurs mères, à la salle à manger pour le petit déjeuner.

Oh, mon chéri…te sens tu bien ?...As tu pu bien dormir après ton cauchemar ?

Tout cela en caressant les cheveux du fiston et flattant sa joue comme si au lieu de sortir de la douche il revenait de la guerre.

Tout va bien, maman…j’ai dormi comme une souche.

Il prit sa place et beurrant une tartine la mordit à belle dents. Sa mère lui versa du café, tout en commentant.

La petite Miller a voulu rester à ton chevet…

Léger reproche ? Sans doute. Maman se serait sentie évincée.

Elle y était encore quand je me suis réveillé, si c’est ça que tu veux savoir…

Elizabeth fit une petite moue mais ce qu’elle allait dire resta en suspens. Isabel venait d’entrer en scène. Jack qui allait mordre sa tartine suspendit le geste à mi chemin.

*Et m***e !*

Elle était tout simplement à couper le souffle, vêtue de son paréo, un sourire resplendissant aux lèvres.

Iolani et Elizabeth se mordirent la langue pour ne pas laisser échapper quelque commentaire hors lieu. À leur avis, la demoiselle menait un peu loin son petit jeu de séduction, qui, entre autres, avait l’air de bien marcher, si on en jugeait par la tête que tiraient leurs enfants.


Mais prenez donc place, ma chère, rien de mieux qu’un solide petit déjeuner pour commencer bien le jour !, dit Iolani, en donnant un discret coup de pied à Nick pour qu’il ferme la bouche.

Elizabeth avait arqué un sourcil en élégant circonflexe.

Je vois que vous êtes déjà préparée pour une matinée à la piscine mais Iolani et moi allons faire une petite excursion dans les alentours, je me demandais si cela ne vous plairait pas de vous joindre à nous. Les garçons seront sans doute occupés.

Jack faillit avaler son café de travers. Quelle mouche piquait donc sa mère ?

En fait…Je vais accompagner Isabel à la piscine.


Sa mère lui adressa un regard teinté de reproche qu’il ignora allègrement, s’occupant exclusivement de la beauté assise à sa droite.

Il va falloir que tu me parles un peu de ce Ka’Huna…

Comme tu voudras…on aura largement le temps !

Elle l’octroya d’un sourire à fondre un iceberg puis s’appliqua à manger sagement.

Tout allait parfaitement bien jusqu’au moment de se trouver au bord de la piscine. Là, les vieilles craintes de la jeune femme semblèrent revenir au galop. Elle se raidit, pinça la bouche et recula prudemment d’un pas.

Allez, ma belle, tu ne vas pas flancher maintenant !

C’était juste de cela qu’il s’agissait.

Je sais que ça te fiche un peu la trouille mais dis moi, que diables risques tu ? Je suis là…et je ne vais pas laisser que tu te noies !

Elle n’avait pas l’air bien convaincue.

Tu m’as dit tantôt que c’était de cela que tu avais envie…

Quelque chose dans son regard lui laissait penser qu’elle avait changé d’avis et que d’autres choses trottaient dans sa tête mais il s’était engagé à lui apprendre l’art de la natation alors c’était exactement ce qu’il allait faire, même si pour un instant, quand il la prit dans ses bras, la miss sembla penser qu’il céderait à sa supplique muette…

La pauvre fut déçue, pas de doute ! Comme entrée en matière, il y avait mieux et elle n’agréa pas du tout sa brutale méthode. Remontant à la surface, elle était furieuse et le démontra. Sacrée tarte, celle qu’il se prit.

Ça va pas la tête, toi !
, gronda t’il, en la lâchant exprès, ce qui eut le résultat espéré. Elle coula.

Bien sûr, son intention n’était pas de la laisser se noyer stupidement même si du coup, il en eut presque envie. La rattrapant par le bras, il la ramena à la surface, évitant de justesse qu’elle ne lui largue encore une autre gifle.

Arrête ce cirque !!! Pour si jamais tu ne l’as pas remarqué tu as pied, là…

Lui, il avait pied mais bien sûr la miss ne mesurait pas 1.92, l’eau lui arrivait au ras du menton, suffisant pour l’affoler, néanmoins, cela ne l’empêcha pas de l’affubler de tous les noms d’oiseau imaginables.

Quand tu auras fini…tu pourrais essayer de flotter un peu, ça ferait une petite avance !

Au bout d’une demie d’heure, il fallut se rendre à l’évidence que la miss ne se sentait pas des qualités de bouchon mais plutôt de galet…elle coulait irrémédiablement.

Bon sang, c’est pas si dur, quand même…relâche toi…laisse toi aller…

Vers le fond. Il la rattrapa pour la énième fois et elle s’accrocha à lui. Ce rôle de planche de salut avait tout de même son petit côté agréable, du moins, la miss ne tarda pas trop à le découvrir, tout comme Jack à deviner ses intentions…À croire que Miss Miller se fichait comme d’une guigne d’apprendre à nager…ou du moins cela ne faisait pas partie de ses priorités immédiates.

Tu n’apprendras jamais comme ça…à nager, je veux dire.

C’était lui qui courait plutôt le risque de se noyer dan son regard caressant. Ça recommençait, comme toujours…cela n’avait pas changé en 4.000 ans. Elle l’aimait et lui ne faisait que la désirer…D’une ou une autre façon, ils s’étaient toujours trouvés involucrés dans une affaire passionnée, torride et bien entendu, la plupart des fois interdite et mal vue en société, toujours avec les résultats connus…

On devrait parler un peu
, se trouva t’il en train de dire après un baiser à leur tourner la tête, on…n’a jamais eu le temps de le faire…

Oui. Ils parleraient, pas nécessairement en ce moment. Elle parvenait à être parfaitement convaincante, la douce créature mais Jack était un type à convictions, cette fois ci…4.000 ans à se faire zigouiller pour un oui ou un non, étaient parvenus, dirait on, à le faire soupeser soigneusement les pour et les contre.

Maintenant, ma douce…tu vas flotter gentiment…sinon, je sors de la piscine et te laisse te débrouiller seule !

Elle lui coula un regard malicieux et pour une fois, suivit ses instructions. La laissant mollement flotter sur l’eau paisible, Jack respira, soulagé.

Et encore cette fois, l’arrivée impromptue de Nick sauva la mise.


Veux pas vous gâcher la fête mais là, j’ai besoin de ton instructeur, ma jolie…on annonce une tempête et il faut sécuriser la maison…Tu viens, Jack !?

Isabel ne put qu’agréer et Jack ne se fit pas prier.


On poursuivra avec ça demain.

L’idée la comblait. Elle le remercia, à sa façon et s’enveloppant d’un moelleux peignoir de bain assura qu’elle regagnait sa chambre. Jack la suivit des yeux et il fallut un petit coup de coude pour le faire retomber sur terre.

Vous faites des avances, dirait-on !


Sans commentaires, plantant là son frère, Jack préféra aller passer quelque chose de plus habillé avant de le rejoindre pour s’atteler à la tâche. La maisonnée, mise en branle bas de combat, se préparait pour la tempête. Ils en assurèrent, des volets. Sécuriser l’antenne de radio était prioritaire, sinon, ils la perdraient et seraient isolés du monde. Ce ne fut pas une mince affaire mais à deux, Nick et Jack parvinrent à leurs fins.

Si ça s’envole, ce sera avec cheminée, ce qui voudra dire qu’on est tous foutus, donc plus de souci à se faire !

Nick aurait certainement espéré des mots plus rassurants mais Jack ne pouvait pas s’empêcher d’être platement pratique dans ses assertions.

On se réunit pour le déjeuner. Jack fut assez surpris de voir que Ka’Huna était des leurs. Sa mère lui raconta leur rencontre du matin avec le vieux sage et l’invitation faite par Nick.

Au moins là, on ne va pas s’ennuyer…cet homme est une source intarissable de conversation.
Ka’Huna fit honneur à cette réputation et tint le public suspendu à ses lèvres, tant et si bien que presque personne ne remarqua les vents précurseurs de la tempête ni le ciel qui, d’azur incomparable passait au gris de plomb.

On finissait le dessert quand les rafales se firent de plus en plus violentes.

Ça commence !,
dit lugubrement Jack.

Si sa mère et celle de Nick semblaient très tranquilles, Isabel, elle, ne l’était pas du tout. À lui de la rassurer. Prendre sa main lui sembla un bon début.

T’en fais pas, la baraque est solide…et si ça tourne trop moche, on descend se réfugier à la cave !

Ce n’était sûrement pas ce qu’elle voulait entendre mais faudrait qu’elle s’y fasse avec.

Faute de mieux, ils étaient tous ensemble au séjour. Même sans en avoir besoin, un bon feu crépitait dans l’âtre, c’était chaleureux et rassurant. Isabel restait collée à lui comme si l’idée de le voir s’éloigner d’un pas l’épouvantait. S’il n’y avait pas eu autant de public, le moment aurait été rêvé pour une longue conversation mais pas question d’ouvrir la bouche avec sa mère et Iolani dans les alentours immédiats.

La tempête passait à catégorie typhon. Ka’huna n’arrangea rien en avouant n’avoir vu un déchaînement pareil qu’une fois auparavant. Personne n’osa demander ce qu’il s’était passé alors. Savoir que la toiture de la maison avait été arrachée comme une feuille de papier ne rassurerait personne…


Vous feriez mieux de dire à ceux du port de venir se mettre à l’abri, quand la mer est fâchée, vaut mieux être hors de son atteinte.

Il avait lâché cela comme si rien. Nick s'empressa d’aller passer un message sur la ligne interne mais revint au bout d’un instant, assez décomposé en disant que la ligne était morte.

Alors, il va falloir aller les chercher !

Jack lâcha la main de la jeune femme et se leva.

Je vais y aller…ça ne tardera rien !

Mais, Jack, mon petit…tu ne peux…


Allons, Maman…je suis assez grand pour prendre soin de moi-même…pas de souci, je ne vais pas m’envoler !

Isabel se joignit aux prières, secondée par Iolani. Rien n’y fit. Jack passa son ciré, même si cela ne servirait de grand-chose, s’arma d’une puissante torche électrique et sans faire attention aux suppliques féminines et de son frère, sortit affronter les éléments.

Des tempêtes, il en avait vues, mais celle là était vraiment quelque chose de sérieux. Le vent hurlait sauvagement et le rideau de pluie rendait la visibilité quasi nulle. Se courbant pour offrir moins de résistance au vent, Jack s’élança vers le chemin qui descendait au port. Un petit torrent dévalait la pente, la rendant presque impraticable. Glissant, tombant, se laissant entraîner par la coulée de boue et eau, Jack fit son bout de chemin de façon périlleuse. Il se prit une branche sur le crâne et resta à demi sonné pendant un instant, accroché à la comme on peut aux racines d’un arbre arraché.

La mer offrait un spectacle effrayant, sombre comme de l’encre de Chine, démontée et sauvage, des énormes vagues venues du large survolaient les récifs et se précipitaient sur la grève avec une violence inouïe, il suffirait que le vent augmente un peu de sa force et elles balaieraient l’édifice du petit port. Parker, Jones et Roberts passaient un mauvais quart d’heure en essayant de clouer une planche de bois sur une fenêtre brisée, le vent s’engouffrant par la brèche avait semé une belle pagaille. Jack les aida dans leur réparation puis ordonna de vider les lieux.

On peut pas rester là, regardez ces vagues…dans un moment l’un de ces monstres nous tombe dessus et on va rejoindre les poissons…

Mais s'était lui qui restait là, fasciné par le spectacle de ces rouleaux d’écume qui fonçaient sur eux, avec un grondement de train en marche. Quand la vague suivante éclaboussa bellement les vitres, Tom Parker prit Jack du bras et le poussa vers la porte du fond.

Je sais que vous rêvez d’en courir une comme ça…mais pas le moment d'y songer !!!

Le retour vers la maison fut plus difficile que la descente. Le typhon s’intensifiait. Des débris de toute sorte volaient au gré du vent fou, se transformant en projectiles qui les atteignaient brutalement. Une branche à la dérive faucha Roberts et Jones, manquant de peu de les tuer. Parker et Jack se portèrent à leur secours et ce faisant une autre branche leur tomba dessus. Jack vit des étoiles pendant un moment mais déjà on le traînait à l’abri.

Vous vous êtes pris un sale coup !
, assura Jones en examinant son front.

On…verra ça plus tard…faut arriver à la maison !

Seul Dieu sut comment ils s’y prirent. On les accueillit comme des héros et on les entraîna près du feu en leur fourrant un whisky dans la main. Jack claquait presque des dents et ne rêvait que d’une douche chaude et de dormir deux jours…c’est fou ce qu’il avait sommeil, là …sauf qu’après avoir jeté un coup d’œil à la bosse de son front, tout le monde assura que ce n’était pas une bonne idée.

Tu dois faire l’effort de te maintenir éveillé, mon chéri
, assura sa mère, après un coup à la tête…pas question de dormir !

Je suis crevé !

N’empêche…tu restes éveillé !

Isabel prit le relais et s’appliqua à soigner ses multiples bobos, sans arrêter de parler.

C’est vraiment très gentil de ta part…mais là, je voudrais bien aller passer quelque chose de sec…je crève de froid !

Pas question qu’elle l’accompagne. Nick eut l’heur de comprendre son coup d’œil suppliant et s’offrit à aller avec lui.

Après une douche bien chaude et avec des habits secs, Jack se sentit un peu mieux même s’il avait mal un peu partout. Obéissant aux consignes maternelles, Nick le ramena au séjour, sans avoir permis qu’il s’octroie une petite sieste.

La conversation allait bon train. Dehors le vent hurlait à qui mieux mieux. La tempête ne cédait pas d’un cran. Que Parker fasse part aux présents de l’appel au secours d’un bateau en détresse mitigea un peu l’esprit presque festif que revêtait la réunion. Ka’Huna avait repris ses récits …

Profitant que personne ne faisait trop attention à lui, Jack s’accommoda à sa place, dans le divan, mine de rien réclina la tête sur l’épaule subjuguante d’Isabel et piqua un petit somme…de bien courte durée. On l’en tira force de secousses et tapotements sur les joues.

Jack…Jack…mon petit, tu te sens bien ?

Inutile dire que le manège dura toute la nuit…Enfin, à moment donné, quand la tempête céda d’intensité et que tout le monde était trop fatigué pour continuer à le réveiller chaque dix minutes, Jack soupira soulagé. Isabel dormait, la tête sur son épaule, alors il se laissa mollement glisser sur les coussins, faute de mieux l’entraînant avec lui et sombra dans un délicieux et réparateur sommeil sans rêves.

Le jour s’était déjà levé, gris, pluvieux mais sans vent. Le pire était passé. On secoua Jack pour le ramener au monde des vivants alors qu’il ronflait gentiment. Il dut décliner son identité, réciter la table du sept, compter les doigts de la main que sa mère lui fichait sous le nez et assurer qu’il ne voyait ni double ni avait des nausées. On sembla se contenter de cela même si par la suite on ne le quittait pas des yeux, guettant la moindre défaillance, qui ne se produisit pas.

Après un copieux petit déjeuner, Nick fut de l’avis qu’un tour d’inspection s’imposait. Jack sauta sur l’occasion et avant que quelqu’un ne songe à donner son avis, il était déjà dehors.

La nature avait pâti du passage du typhon. Arbres déracinés, branches brisées jonchant les allées. Le chemin menant au port transformé en bourbier mouvant traînait encore quelques détritus de la tempête vers la mer. Malgré leurs craintes, l’édifice avait tenu bon même si l’intérieur était pure désolation, le vent et la mer s’étaient engouffrés par les fenêtres brisées.

Nick, surpris, assurait que la radio fonctionnait encore mais Jack ne faisait plus attention à ce qu’il disait…là bas, sur l’étroite plage, jonchée de débris, gisait une forme indubitablement humaine.

Je crois qu’on a un cadavre sur les bras !
, annonça t’il, lugubre, un bateau a dû couler…viens…allons voir !

C’était une femme. Il le sut avant d’arriver plus près. Une longue chevelure sombre s’emmêlant dans la brise, cachait son visage. Silhouette mince, délicate. Elle n’aurait été qu’un fétu de paille dans la tempête.

Pauvre fille !, murmura Jack en s’agenouillant près de la dépouille alors que Nick arrivait à leur hauteur.

D’un geste très doux, révérencieux presque, il entreprit de dégager son visage. Traits de madone, si purs et délicats…pâles, sans traces de blessure. Cela lui donna presque envie de pleurer.

Quel misérable gâchis…

La suite faillit le faire tomber à la renverse…le « cadavre » venait d’ouvrir les yeux et le fixait d’un regard de velours sombre, un peu vague…mais très vivant.

Hey…ça va ?

Il faut dire que vu les circonstances on ne pouvait pas faire mieux pour la conversation. Logiquement, il n’était pas question de la laisser étendue sur la plage en attendant qu’elle décline son identité et raconte son histoire. Sans le penser deux fois, Jack la releva dans ses bras, la trouvant incroyablement légère.

Pas de souci…vous êtes en sécurité maintenant…on va à la maison.

Elle ne dit rien, se laissant aller mollement dans ses bras. Rassurée, sans doute, elle parvint à esquisser un semblant de sourire, avant de refermer les yeux…Nick, qui avait enlevé sa veste, l’en couvrit bien que mal et ils se remirent en route au pas de course avec le précieux fardeau.

Isabel, Iolani et Elizabeth se trouvaient au salon quand les deux frères déboulèrent en catastrophe…Miss Miller ne sembla pas trop apprécier de voir Jack avec une autre fille dans ses bras, mais celui-ci était trop occupé à poser la naufragée dans le divan, pour se fouler de ses états d’âme.


Ces dames prirent vite fait l’affaire en main, disposant de ceci et cela, mettant tout le monde en état d’alerte. Une chambre fut rapidement préparée à l’étage, un bain coulé. Jack fut juste autorisé à porte l’inconnue jusqu’à ses appartements et de l’y laisser aux bons soins des femmes de la maison qui sauraient, sans doute, très bien s’y prendre pour la soigner…

Tu l’as vue, Nick…elle est…merveilleuse !

Le coup de coude arriva trop tard, à deux pas d’eux, Isabel avait parfaitement entendu son commentaire attendri. Jack se contenta de hausser les épaules.

Pas la peine de me regarder comme ça…j’y peux rien…elle est…parfaite !


Il y a des jours où on fait mieux en ne pas ouvrant la bouche…
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyDim 24 Oct - 1:26

Après un copieux petit déjeuner, les dames de la maison sortirent faire un tour et Nick alla vaquer à ses occupations, laissant seuls Jack et Isabel. Arrivés devant la piscine, la miss commença à paniquer, elle se demandait si c’était vraiment une bonne idée d’apprendre à nager, l’eau la narguait et elle se sentait si misérable. Ses peurs resurgirent au galop, sa gorge se serra. Reculant de quelques pas, Jack tenta de la rassurer.

Allez, ma belle, tu ne vas pas flancher maintenant !


Elle tremblait de partout, si ses jambes n’étaient pas si bien ancrées sur le sol, elle serait sans doute tombée. La pâleur de son visage faisait peur à voir, mais Jack savait trouver les mots.

Je sais que ça te fiche un peu la trouille mais dis moi, que diables risques tu ?

Je risque de me noyer…

Je suis là…et je ne vais pas laisser que tu te noies !


Au moins elle savait qu’elle aurait une bouée de secours.

Tu m’as dit tantôt que c’était de cela que tu avais envie…

Oui, mais….


Elle commençait à douter d’elle, jamais elle ne parviendrait à apprendre à nager, sa phobie était bien trop grande, à chaque fois qu’elle voyait une étendue d’eau, même infime, elle perdait pied et se revoyait se noyer avant d’être dévorée par les crocodiles.
Se tournant vers Jack, elle le supplia du regard, il la prit dans ses bras, réconfortant, là au moins elle se sentait bien. Elle crut vraiment qu’il allait l’embrasser et la mener à un autre endroit, mais mal lui en prit.

Une seconde plus tard Jack sauta dans l’eau avec la miss dans ses bras. Se sentant couler, elle ne savait plus quoi faire, de l’eau entrait dans sa bouche ouverte et elle but une tasse avant de remonter à la surface toujours dans les bras du jeune homme.
Isabel cherchait l’air et au moment où elle put enfin trouver, elle était complètement paniquée, pourquoi Jack avait-il fait une chose pareille, il y avait mieux comme entrée en matière, non ?
Jack ne l’avait pas lâchée et une fois la tête hors de l’eau, lâchant un cri de terreur, elle ne put retenir sa main qui s’écrasa avec force sur la joue de son professeur, qui n’agréa pas du tout.


Ça va pas la tête, toi !

Et de la relâcher pour qu’elle s’enfonce dans les profondeurs de la piscine. Elle paniquait vraiment ne sachant que faire avec ses bras et ses jambes, elle tenta de bouger comme elle put, mais rien ni fit, elle coula comme une pierre. Jack, qui ne l’aurait jamais laissée dans sa torpeur, l’attrapa par le bras et la remonta à la surface, ce qui eut pour effet de la mettre encore plus en rogne contre lui.
Bien entendu, il ne resta pas trop près d’elle de peur de se faire prendre une autre baffe, ce qu'il n’aurait sûrement pas volé. La maintenant à bout de bras, il commençait sérieusement à s’énerver.


Arrête ce cirque !!! Pour si jamais tu ne l’as pas remarqué tu as pied, là…

Elle le regarda d’un air mauvais et essaya de toucher le fond de la piscine avec ses pieds et quand enfin elle trouva quelque chose de dur, l’eau lui arrivait au niveau de la bouche, ce qui pour elle ne la mettait pas trop à l’aise. Elle en avait marre de la façon dont Jack s’y prenait pour lui apprendre la natation et elle ne put s’empêcher de crier.

Tu n’es qu’un idiot, un rustre, un sans cœur…. Tu veux me voir me noyer?

Elle n’avait pas pu s’en empêcher et lui de répliquer avec mauvaise humeur.

Quand tu auras fini…tu pourrais essayer de flotter un peu, ça ferait une petite avance !


Flotter, il en avait de bonnes, tiens ! Comment réussir à flotter quand on ne sait pas se servir de ses membres normalement ? Isabel n’avait jamais aimé l’eau et avait vraiment pensé que de faire cet effort juste avec Jack les rapprocheraient, mais rien ne se passa comme elle l’aurait souhaité, à chaque fois qu’il la lâchait, elle perdait tout ses moyens et avalait des tasses tout en coulant. Ce n’était vraiment pas son élément.

Bon sang, c’est pas si dur, quand même…relâche toi…laisse toi aller…

*Me laisser aller, oui contre toi…*


À chaque fois que le jeune homme la remontait à la surface, elle se blottissait dans ses bras, c’était beaucoup plus agréable d’apprendre de cette manière, ne pas lâcher Jack en lui faisant les yeux doux. Il avait sans doute compris la stratégie de la miss quand il ouvrit la bouche pour parler d’une voix, cette fois-ci plus calme et plus posée.


Tu n’apprendras jamais comme ça…à nager, je veux dire.

Ses yeux reflétaient du désir pour la demoiselle et elle enroula un peu plus ses bras autour du cou de Jack et approcha ses lèvres des siennes qui se touchèrent et se trouvèrent dans un renversant baiser empli de passion.
C’était exactement cela qu’elle voulait, être avec l’homme qu’elle aimait par-dessus tout et qu’il réponde à ses suppliques muettes. Mais tout à une fin et Jack rompit le baiser en la regardant dans les yeux et en déclarant :


On devrait parler un peu, on…n’a jamais eu le temps de le faire…


Oui tu as raison, il va falloir qu’on parle, mais pas tout de suite…D’abord je veux juste rester là dans tes bras….


Isabel lui coula un regard à faire fondre la glace et se pencha de nouveau vers lui pour prendre de nouveau sa bouche. Il dût faire un grand effort pour se reprendre et dire :

Maintenant, ma douce…tu vas flotter gentiment…sinon, je sors de la piscine et te laisse te débrouiller seule !

Oh là, il fallait qu’elle écoute à présent les instructions du jeune homme si elle ne voulait pas couler encore une fois, mais seule. Alors elle fit exactement ce qu’il lui disait et savait qu’il serait là pour la rattraper au cas où.
Jack regardait la miss flotter, bien qu’il la tenait tout de même par la taille, de temps à autre il lâchait prise et elle put constater qu’elle ne coulait plus, mais flottait comme un bout de bois, un très joli bout de bois même.

Nick eut encore la bonne idée de surgir quand tout allait bien.


Veux pas vous gâcher la fête mais là, j’ai besoin de ton instructeur, ma jolie…on annonce une tempête et il faut sécuriser la maison…Tu viens, Jack !?


Pas de soucis, Nick… Tu peux y aller Jack !


Le beau blond l’aida à sortir de l’eau et lui annonça qu’ils pourraient remettre la leçon pour le lendemain. Elle agréa de bon cœur et avant de s’enrouler dans un peignoir de bain vint se blottir dans les bras de Jack et l’embrassa à pleine bouche tout en le remerciant.


Merci pour tout Jack…. Je vais aller me changer, on se retrouve au salon…

Puis la jeune femme lui caressa doucement la joue et s’en alla en ondulant des hanches.
Les deux frangins firent se qu’ils pouvaient pour sécuriser le plus possible la demeure, ils savaient très bien s’y prendre, Isabel arriva à la salle à manger juste au moment où le repas allait être servi. Elle était restée un peu plus longtemps dans sa chambre, à réfléchir. Elle commençait à bien cerner Jack et parvenait de temps à autres à le faire plier.
Bien sûr elle aurait aimé avoir plus de sa part, qu’il soit fou d’elle, mais cela ne se faisait pas en quelques jours, il fallait du temps, et on peut dire qu’ils en avaient du temps devant eux, deux mois, du moins si personne n’aurait la bonne idée de venir les chercher dans ce coin perdu du monde.

Le repas se passa très agréablement en compagnie du vieux Ka’Huna qui racontait tout un tas d’histoire, les unes plus incroyables que les autres. Après le dessert, des rafales de vent se firent entendre plus bruyamment, Isabel ne pouvait s’empêcher de penser que c’était l’œuvre de Ramose, mais n’en dit rien. Jack remarqua l’air effrayé de la miss et pour la rassurer lui prit la main et la serra fortement.


T’en fais pas, la baraque est solide…et si ça tourne trop moche, on descend se réfugier à la cave !

Ce n’était pas vraiment le problème de savoir si la maison tiendrait, mais plutôt de savoir si un éclair ne leur tomberait pas sur le coin de la tête.
Tous se réunirent au salon devant le feu qui brûlait dans la cheminée, mais Isabel ne voulait pas lâcher Jack, elle avait peur qu’il s’éloigne même d’un pas, car un mauvais pressentiment la rongeait et elle ne voulait surtout pas l’affoler. Donc elle resta là tout près de lui avec toujours sa main dans la sienne.
En milieu d’après-midi, la tempête se transforma en typhon, se qui n’arrangea en rien les craintes de la jeune femme. Ka’Huna leur raconta qu’il n’avait vu qu’une seule fois dans sa vie une chose de ce genre et que le toit de la maison avait été arraché d’un seul coup de vent.
Le vieil homme déclara ensuite :


Vous feriez mieux de dire à ceux du port de venir se mettre à l’abri, quand la mer est fâchée, vaut mieux être hors de son atteinte.

*Oui, surtout si Ramose est fâché de ne pas avoir réussi à mettre la main sur nous..*


Isabel n’en démordait pas, étant vraiment persuadée que la tempête n’avait rien de normal, elle se blottit encore un peu plus contre Jack qui attendait que Nick revienne du bureau. Mais quand le brun revint, il affirma que la radio était hors service et qu’il ne pouvait pas joindre les gens du port. Jack déclara à la ronde :


Alors, il va falloir aller les chercher !


Puis il se leva en lâchant la main de la jeune femme qui savait ce qu’il allait faire et cela ne manqua pas. Son pressentiment était exact.

Je vais y aller…ça ne tardera rien !

Mais, Jack, mon petit…tu ne peux…

Allons, Maman…je suis assez grand pour prendre soin de moi-même…pas de souci, je ne vais pas m’envoler !


Il ne devait surtout pas sortir, pas maintenant…. Isabel se leva à son tour et le regarda d’un air triste et avec un ton suppliant s’avança vers lui.

Ne pars pas ! Je t’en conjure…. Reste ! Il y bien un autre moyen pour faire venir ces gens jusqu’ici sans que tu n’ai à affronter cette tempête ?

Il ne l’écouta pas et enfila son ciré, mais avant qu’il ne franchisse la porte, elle se précipita sur lui pour l’embrasser avec passion.

Fais attention, je ne veux pas te perdre !

Nick ne pouvait pas laisser son frère seul et voulu le suivre, mais Ka’Huna l’en empêcha.

Il reviendra, laisse le, Niko…je perçois en lui une crainte qu’il doit vaincre seul…et cela a à voir avec son passé. Oui, je vois…je pressens, je sais beaucoup de choses…

*Pourvu qu’il ait raison !*


Pendant deux heures interminables, Isabel se recroquevilla sur elle-même, écoutant à peine la conversation des autres, elle ne pensait qu’à Jack. Bien sûr elle sentait qu’il était toujours vivant, mais comment reviendrait-il ? En pleine forme ? Elle en doutait fortement.

Lorsque la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas, Isabel se précipita à la rencontre des personnes qui venaient d’arriver, Jack était dans un piteux état et les autres aussi, mais elle ne songeait qu’à l’homme qu’elle aimait. L’aidant à prendre place sur le divan elle laissa sa mère regarder la bosse qui ornait sa tête, elle lui affirma qu’il ne devait en aucun cas s’endormir, même s'il était fatigué.


Écoute-ta mère, elle a raison.

Il avait froid, besoin de prendre une douche et de mettre des vêtements secs. Nick l’accompagna pendant qu’Isabel attendait au salon. Une fois de retour la jeune femme prit soin de Jack, en toute joie de cœur. Elle ne le lâcha pas une seconde et s’accommoda avec lui sur le divan en lui serrant fortement la main, elle sentit la tête de ce dernier se poser sur son épaule et elle ne voulait surtout pas le pousser, au contraire, elle le laissa s’assoupir, mais pas pour longtemps.
Mrs McKenna la réveilla en le secouant et en lui disant qu’il ne devait surtout pas s’endormir. Isabel aurait fait une piètre infirmière à laisser son patient s’enfoncer dans le sommeil.

Ka’Huna raconta des histoires, mais la jeune femme ne l’écouta pas, préférant contempler Jack,qui était un peu pâle.
Quand la tempête se calma, la nuit était bien entamée, Isabel n’était déjà plus avec les autres, elle dormait sur l’épaule de Jack, avec un sourire aux lèvres.

Le jour se leva en même temps que la demoiselle, qui s’éveilla dans les bras de son aimé. Tous le monde dormait encore et elle dût faire attention en se levant de ne pas réveiller Jack. Après une bonne douche bien chaude, elle descendit au salon où Nick et les autres tentait de réveiller le bel endormi en lui mettent presque des baffes, il dût faire des efforts de tous les diables pour faire comprendre à la ronde que tout allait bien et qu’il n’avait pas mal à la tête.

Le petit déjeuner se passa dans le calme et Nick fut d’avis de faire un tour pour voir les dégâts engendrés par la tempête. Ne voulant pas rester là à ne rien faire, Jack alla avec son frère laissant les autres à des discutions diverses.

Elizabeth et Iolani voulaient parler à Miss Miller de ce qu’elle devait faire pour que Jack ne soit pas aussi rustre avec elle. Elle les écouta avec attention en se disant que tout ça elle l’avait déjà fait, mais que rien n’avait fonctionné, il fallait qu’elle reste elle-même et ne pas lui mettre de pression, le laisser faire ce qu’il voulait.


Vous savez ma chère, mon fils est une tête de mule et je pense qu’il faudrait que vous soyez plus douce avec lui, avec des paroles gentilles et des regards attendris, je suis certaines qu’il appréciera.


Elle acquiesça d’un signe de tête, c’est vrai que quand elle sortait le grand jeu au jeune homme, il ne pouvait pas résister, elle l’avait bien vu dans la piscine.

Merci pour ces bons conseils, je ferai de mon mieux…..

Isabel voulut ajouter quelque chose, mais l’entrée fracassante de Jack et Nick dans le salon lui ôta les mots de la bouche. Le regard de la miss se refroidit d’un coup et son sourire s'évanouit lorsqu’elle vit son aimé avec une une jeune femme dans les bras. Elle ne put s’empêcher de déclarer sur un ton assez sec :


C’est qui, celle-là ?

Jack ne la regardait même pas, il n’avait d’yeux que pour la nouvelle arrivante ce qui énerva au plus haut point miss Miller.
La rescapée fut installée sur le divan le temps qu’une chambre soit prête. Une fois faite, les dames de la maison hormis Isabel s’occupèrent de la demoiselle, qui était assez charmante, on ne pouvait pas lui enlever ça.
Jack dut emporter son fardeau dans les appartements prêts et resta devant la porte, lui et son frère ne devaient pour le moment pas entrer.

Isabel devait aller chercher un plateau garni, avec du café bien chaud et des tartines pour que la nouvelle puisse se rassasier. Arrivée à l’étage, elle entendit l’échange entre les deux frangins.


Tu l’as vue, Nick…elle est…merveilleuse !

Si Isabel n’avait pas fait un grand effort de contrôle, elle aurait sûrement lâché le plateau sur le sol ou pire le jeter à la tête de Jack. Elle lui lança un regard noir, taisant le mot qui lui venait à l’esprit.

*Rustre*

Jack avait bien remarqué le regard de la miss et se défendit.


Pas la peine de me regarder comme ça…j’y peux rien…elle est…parfaite !

La jeune femme crut un instant que son cœur venait de se briser en milles morceaux et passa devant les deux frères en les bousculant pour entrer dans la pièce.

J’apporte un en cas pour la demoiselle….


Elizabeth lui indiqua une table, Isabel posa le plateau et se dirigea vers le lit où la jeune femme brune était allongée, les yeux ouverts, elle ne savait pas du tout où elle se trouvait et était un peu paniquée. Les deux dames tentèrent de la rassurer en lui disant que Jack l’avait trouvée sur la plage.

Une voix dans la tête d’Isabel lui disait des mots qu’elle tenta d’ignorer, mais cela vint de plus en plus fort.


*Tue-la….Tue-la….Tu sais que c’est la seule façon de garder Paser !*

Non, non, arrête…

Isabel vous vous sentez bien ?

Euh….oui, je suis juste un peu fatiguée, excusez-moi !


Isabel sortit en trombe de la pièce, les larmes aux yeux et courant dans le couloir, elle n’entendit pas Jack l’appeler.
En sécurité dans sa chambre, elle s’écroula sur le lit et ferma les yeux, toujours cette voix qui revenait, elle savait très bien de qui il s’agissait, mais ne ferait pas ce qu’elle disait.


*Tu n’es qu’une lâche…Non…. Arrête de te cacher, tu sais que j’ai raison…. Non, tu as tort, ce n’est pas ainsi qu’il faut agir…. Ah bon ? Et tu crois que j’en suis arrivée là comme ça ?.... Quoi tu veux dire que ?.... Oui, bien sûr, j’ai toujours éliminé mes rivales, sinon comment crois-tu que Paser est resté avec moi ?..... Mais c’est de la folie, c’est inhumain….. Prends-le comme tu veux, mais sache que c’est la seule façon qui existe pour qu’il t’aime….. N’importe quoi, tes réincarnations t’ont rendue folle, tu ne sais plus ce que tu dis…. Mais bien sûr que si…. Tu crois que tuer mes rivales va faire que Jack soit amoureux de moi ? Mais tu rêves, l’amour ce n’est pas ça….. Je vais te dire quelque chose, Paser n’a jamais su je que je faisais pour le garder et tu devras faire comme moi, plus de rivales égale l'amour.... Jamais, tu m’entend Mesyt, JAMAIS !!!

La voix venait de s’éteindre et Isabel savait à présent tout. Mésyt avait à chaque fois fait disparaître la tentation de devant les yeux de Paser et avait tout fait pour le garder près d’elle, mais est-ce vraiment de l’amour ?
La chose la plus importante pour Isabel était que Jack soit heureux, même si c’était avec une autre, elle savait parfaitement que cela lui faisait un mal de chien, mais la vie est comme ça on n’y peut rien, on ne peut pas obliger les gens à tomber amoureux.


Ayant besoin de prendre l’air, la miss se leva, sortit de sa chambre et se dirigea vers les escaliers. Arrivée en bas, elle vit Jack et Nick en pleine conversation et alla les rejoindre, tentant de sourire un peu, elle se planta devant eux.

Je vais prendre l’air et voir aussi les dégâts que la tempête à fait, si l’un de vous veut m’accompagner, pour que je ne me perde pas, pas de souci, sinon je sortirai seule, à plus tard…


Assez étonnée, elle vit Jack lever les yeux vers elle et lui dire qu’il serait ravi de faire cette balade avec elle.
Au dehors, des branches brisées jonchaient l’allée, les arbres étaient déracinées, c’était vraiment la désolation, personne n’aurait dit que la veille cette île avait été majestueuse et magnifique.
Marchant à côté du jeune homme Isabel ne pu s’empêcher de décrire le paysage ravagé.


C’est vraiment horrible tout ça, j’espère que l'île se remettra très vite de ce typhon….

Jack pensait qu’il y avait autre chose, que la jeune femme avait besoin de parler et n’ouvrit pas la bouche non plus, à part pour lui dire que tout irait bien. Puis comme si rien il lui demanda une chose si elle était jalouse.

Oui, un peu… C’est normal d’être jalouse… c’est vrai que cette jeune femme est très belle… Mais ne va pas penser que je vais lui faire du mal ou autre, je suis bien incapable de faire une telle chose…. Oui je t’aime, mais je sais aussi que toi tu n’as pas les mêmes sentiments envers moi et si tu tombes sous le charme de cette fille et bien tant mieux…. Non, je veux juste que tu sois heureux… Bien sûr que je préférerai que tu sois fou de moi, mais la vie est ainsi faite, on ne peut pas changer les gens comme on veut….

Ensuite Jack lui posa une autre question, assez pertinente.

Non, je ne pense pas que je partagerai mes pouvoirs avec un autre que toi… Nick ? Je t’ai déjà dit ce qui en est de ton frère et moi…. Je ne crois pas tomber amoureuse d’un autre que toi et si jamais je n’ai la chance que tu sois amoureux de moi et bien je resterai seule, du moins si nous arrivons à vaincre Ramose…..

Le jeune homme avait besoin de parler, il lui déballa alors des choses incroyables.
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Amélia Fitzgerald
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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyMer 27 Oct - 20:57

S’octroyer des vacances !
Quand on est une femme d’affaires débordée la plupart du temps, cela aurait pu paraître bizarre. Amélia Fitzgerald aimait déroger aux clichés. Si d’aucun la prenaient souvent pour une « gentille » miss faible et influençable, beaucoup s’en étaient mordu les doigts.
Relever les défis était un sport hautement prisé par cette milliardaire.
La dernière réunion avec le conseil d’administration l’avait énervée. Cette bande d’incapables lui tapait sur le système aussi avait-elle décidé de les laisser se démerder pendant quinze jours.
Ou ils prouvaient leur valeur ou ils seraient tous virés sans remords.
Un ultimatum ? Méli n’était pas à ça près. En général elle obtenait d’excellents résultats en se montrant intransigeante.


*De toute façon, même s’ils ne foutent rien, ils n’arriveront pas à couler mes boîtes !*

Alors pourquoi s’en faire ?
Le besoin d’action physique l’avait reprise. D’autant que, il faut bien l’avouer, sa récente entrevue avec son « fiancé » ne s’était pas déroulée selon ses vœux. Le romantisme les atteignait peu, en cela ils se ressemblaient. Dans d’autres domaines aussi… Jason était autoritaire, il osait lui donner des ordres, ce qu’elle tolérait aussi difficilement que lui lorsqu’elle tapait du poing sur la table. Leur relation était plus basée par un rapprochement d’intérêts que sur une vraie entente sentimentale. Peu importait ! Ils s’aimaient à leur façon. Parfois il lui obéissait, parfois c’était elle qui cédait. Comme cette fois…


*C’est la dernière, mon « Chéri ». J’en ai marre de ta loi*

Oh, elle savait ce qu’elle risquait en dérogeant aux ordres mais Jason devait savoir que la toucher ne serait pas sans retour de bâton.
Crise dans le couple, crise au bureau, Amélia avait tranché :


Bon débarras et bye !

Quoi de mieux qu’une gentille croisière pour se ressourcer ?
Navigatrice expérimentée, prendre seule les commandes de son voilier particulier fut un plaisir. Autant joindre l’utile à l’agréable.
Partie de Bornéo avec l’intention de rallier Hawaii Amélia avait largué les amarres joyeusement.
Les conditions météorologiques étaient parfaites. Provisions à bord, électronique vérifiée, rien ne présageait ce qui suivrait.

Ses deux premiers jours en haute mer calmèrent ses nerfs. Se sentant libre de contraintes et attaches, elle avait laissé le vent gonfler la voile, mouillant ici ou là au gré de sa fantaisie.
Méli adorait barrer en solo. Technique additionnée de force physique ne la répugnait pas.
À ce moment pas de quoi fouetter un chat. La brise régulière ne requérait pas de gros efforts, juste de l’attention.
Ayant jeté l’ancre dans une crique abritée, la belle s’était prélassée à souhait. Nager, pêcher, bronzer : le pied ! Le soir, elle avait fait griller ses poissons auxquels elle avait ajouté des assaisonnements et légumes du bord. Dormir dans le hamac à la belle étoile lui avait donné ce qu’elle cherchait : la paix.

Le lendemain, assez tôt, Amélia reprit les commandes. Son petit nez s’allongea en constatant une anomalie dans la connexion satellite. Quoiqu’elle tentât, il lui fut impossible d’obtenir des prévisions météos. De plus, la radio du bord semblait faire des siennes alors que la veille tout fonctionnait encore à merveille.


*Bah ! Hier tout était clean ! Je ne suis plus très loin d’Hawaii. Je ferai réviser ces trucs sur place*

L’esprit serein malgré tout, la jeune femme mit le cap vers l’île visée. Hélas, il ne lui fallut guère longtemps avant de se rendre compte que les conditions atmosphériques se dégradaient fortement. Au ciel limpide succédèrent de gros rouleaux sombres. La houle s’intensifia.
Certes le voilier gagnait en vitesse mais les manœuvres devenaient ardues.


*Abats la voile, idiote !*

La logique aurait voulu qu’elle le fasse. Néanmoins, grisée par l’adrénaline, elle n’écouta pas la voix du bon sens, préférant rapidité à sécurité.
Il lui fallut cependant se rendre à l’évidence. Elle risquait de démâter si elle n’amenait pas la voile.
La pluie fine se transforma en déluge gênant la manœuvre. Plutôt que de laisser dériver l’embarcation, Amélia gagna la dunette et tenta de lancer le moteur.
Pas de bol ! Il refusa de démarrer. Amélia connaissait peu de mécanique. Elle crut que la magie aiderait, en vain. La situation devenant critique, elle se vit contrainte à jeter un sortilège atmosphérique. Le résultat ne fut pas du tout celui escompté. Au lieu de se calmer les éléments redoublèrent d’intensité.


*Pas normal, ça !*

Garder la tête froide n’était pas compliqué avec les paquets d’eau de mer qui lui tombaient dessus. Elle grelottait.

*La radio*

C’était son seul espoir : appeler des secours.
Des SOS partirent tout azimut puis quand l’engin n’émit que sifflements et grésillements, Amélia se sut perdue. A part enclencher les balises de secours, elle ne pouvait plus rien que prier. Il lui vint bien à l’esprit de transplaner mais n’ayant aucune idée de sa position actuelle, le risque de se désartibuler était trop grand. Il fallait tout miser sur… la chance.
Enfilant son gilet de sauvetage, elle se tint au gouvernail, écarquillant les yeux pour percer le rideau de pluie obscurcissant sa vision. Ça dansait furieusement, pire qu’au rodéo où elle excellait. Transformé en coquille de noix, le voilier nu subissait vaillamment la houle furieuse. Ecoper ne servait à rien. Tôt ou tard, la mer gagnerait à moins d’un miracle.
La visibilité déjà réduite lui parut plus opaque encore. Avec horreur, Miss Fitzgerald comprit pourquoi l’horizon était bouché. Monstrueuse, la vague attaqua, la souleva, l’engloutit…


*Père, j’arrive…*

Dernière pensée cohérente avant le voile noir. Combien de temps fut-elle ballotée tel un bouchon à la dérive ? Elle n’en n’eut pas conscience. Rêves ou brefs accès de lucidité ? Amélia se revit toute petite chevauchant le taureau d’entraînement du ranch. Elle riait aux éclats en agitant son chapeau au-dessus de la tête. Pas de chute mais des applaudissements pour saluer son exploit !
11 ans ! Premier vol en balai. Beaucoup moins remuant que la mécanique familiale, plus excitant aussi ! 20 ans… premier amant… 23 ans…


*Papaaaaaa !!!!!!*

25 ans…
Le paradis existait-il ? Souvent elle s’était posé la question. Une réponse ? Enfin ?
En tout cas, où qu’elle soit, les anges existaient puisque l’un d’eux se penchait sur elle :


Pas de souci…vous êtes en sécurité maintenant…on va à la maison.

*La maison des anges… ça doit être chouette… *

Mollement elle se laissa aller dans les bras vigoureux qui l’emportaient avec tant de douceur qu’elle s’imagina voler. Une chaleur bienfaisante se dégageait du corps de son sauveur, c’était rassurant, confortable…
Le contact cessa, remplacé par… du tissu ? Navrée d’être déposée, Amélia en aurait pleuré d’autant que tout paradis possédant son serpent, elle en perçut nettement le sifflement fielleux :


C’est qui, celle-là ?

*Ta gueule, sale vipère !*

A mi-chemin du rêve et de la réalité, Méli se délecta en imaginant écraser la face du reptile sous son talon. Ouf ! L’ange se manifesta à nouveau et la sensation de bien-être recommença, la comblant. Pas longtemps, hélas. Il l’abandonnait encore. Elle n’était pas seule pourtant. Des voix féminines résonnaient :

Ne vous en faites pas, mademoiselle, vous êtes entre de bonnes mains. Nous allons vous débarrasser de ces vêtements trempés et un bain chaud vous attend.

Rouvrant les yeux, Miss Fitzgerald contempla son environnement avec étonnement. Le paradis ressemblait vraiment à une chambre normale.

*Sans doute pour éviter le dépaysement aux nouveaux venus.* Je vous remercie, mesdames, souffla-t-elle en s’étonnant du son si rauque de sa propre voix. Je suis heureuse de ne pas être en enfer…


Les deux anges femelles – qui auraient pu être sa mère – échangèrent un regard mi-amusé, mi- attendri. La plus grande allait parler lorsque la porte s’ouvrit sur une très belle jeune femme qui portait un plateau. On lui désigna l’endroit où le poser, puis s’approcha de Méli.
Avant même que l’arrivante ne parle, Méli perçut de la haine dans le regard posé sur elle.


*C’est le serpent ! *

Voilà une constatation assez effrayante. Muette, Amélia se ratatina un peu sur sa couche tandis que les autres se lançaient dans des explications décousues :

Ce n’est pas l’enfer quoique, avec ce typhon, on s’y serait cru. Nous pensons que vous avez fait naufrage, c’est Jack qui vous a trouvée sur la plage. Vous rappelez-vous ?

Pas le temps de répondre, celle que l’on nomma Isabel se parlait à elle-même à moins qu’elle ne fut complètement idiote vu son propos à contre-pied :

Non, non, arrête…

Deux secondes plus tard, le serpent détalait :

*Bien fait !*


Sitôt seule avec les deux femmes, Méli secoua la tête :

Je suis un peu confuse, pardonnez-moi. Où suis-je au juste ?

Chez nous ! Les McKenna. Sur une petite île du nom de Shadow down, près d’Hawaii. Mais nous parlerons de tout cela plus tard. Rester dans ces vêtements mouillés vous vaudra une pneumonie. Vous sentez-vous assez forte pour prendre un bain seule ou devons-nous vous aider, Miss… ?

Méli avait l’impression que tout son corps était passé sous un rouleau compresseur. Ce n’était pas le moment de pêcher par excès de pudeur, pourtant, elle voulut crâner :

Fitzgerald. Amélia Fitzgerald… Je… Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse. J’y arriverai…

Sa tentative de relèvement prouva aussitôt le contraire.

Oooh, ça tangue… pire que sur le bateau…

Comme frappée d’une révélation, elle demanda :

Mon bateau… il a coulé, non ? Je… Il faut prévenir ma mère ! Elle doit…

Empressées auprès de la belle défaillante, les femmes McKenna rattrapèrent Méli qu’elles forcèrent à avaler un petit verre de rhum puis guidèrent jusqu’à la salle de bains où elles la déshabillèrent en la bassinant de propos rassurants :

On se charge de tout, Amélia. Réchauffez-vous d’abord. Nous restons à côté, si vous avez besoin de quoique ce soit appelez !

Petit sourire de gratitude sur ses lèvres pleines, nue comme à sa naissance, Méli savoura son bain.
Que c’était bon ! Tout ici semblait bon... à part Folcoche, bien sûr… Un truc clochait…


*McKenna… Ce nom me dit quelque chose ! Du diable si je me souviens de quoi… J’ai heurté un rocher ou avalé trop d’eau salée… j’ai des trous.*

Bah, un temps pour tout. Primo, il lui fallait retrouver ses forces puis… son ange salvateur.


*Jack… bien joli… de partout… *

Jason serait fâché s’il avait su ce à quoi pensait sa « fiancée » en ce moment de détente totale.
L’eau chaude lui fit un bien fou, en sortir… un mal de chien. Vaille que vaille, Amélia se frictionna et s’habilla d’un training probablement prêté par la vipère vu qu’il était beaucoup trop grand pour sa taille menue. Débroussaillée, sa tignasse de cheveux noirs fur domptée en un chignon sage, sans recherche.
Dans le tas de vêtements mouillés, elle sortit portefeuille et baguette. Quel soulagement de l’y trouver intacte. Grâce à cet objet, elle ne moisirait pas longtemps chez ces gens. Son portable était fichu… tant pis.
De retour dans sa chambre, elle interrompit le babillage de ses deux gardiennes qui lui sourirent gentiment en lui proposant le plateau repas.


Je vous remercie mais je n’ai pas faim du tout, par contre si vous avez du café…

Elisabeth et Iolani s’activèrent auprès de leur « poussin » qu’elles choyèrent tant et si bien que Méli sentit la torpeur l’envahir.

Reposez-vous à présent, conseilla la dame au teint mat. Nous viendrons vous chercher pour dîner. On va se débrouiller pour vous trouver des tenues plus… adaptées.

Dormir la remettrait tout à fait de ses émotions, Méli sombra d’un sommeil sans rêves.
Le soleil déclinait quand elle émergea. Certains muscles contractés et courbatures la firent grimacer en s’extrayant de sa couche.
Un sourire fleurit sur son visage en découvrant plusieurs vêtements posés sur un siège. Ses gardiennes avaient dû s’en donner du boulot pour les retoucher à sa taille ! Jean, polo, cardigan s’enfilèrent. Hélas les chaussures apportées juraient avec l’ensemble et son petit pied y flottait misérablement. Autant sortir pieds nus.
Le reflet du miroir la satisfit sauf la pâleur du visage. Quelques pincettes aux joues lui rendirent quelques couleurs, elle était prête à descendre.
La porte s’ouvrit comme elle allait la pousser. Amélia se trouva nez à nez avec une jolie brunette qui sursauta de la voir si alerte :


Oh, mademoiselle est levée ? Je suis Kéala, au service de Mrs McKenna. Je venais vous prévenir que tout le monde vous attend en bas si… si bien sûr vous désirez vous joindre à eux…

Puisqu’elle s’adressait à une domestique, Amélia retrouva sa hauteur guindée :

Je suis dispose. Menez-moi en bas.

Droite comme un I, prenant son allure altière coutumière, Amélia suivit la soubrette dans le couloir et aborda l’escalier avec un port de reine.
Tous les visages assemblés se tournèrent vers elle à son entrée. Il y eut un instant d flottement qu’elle mit à profit pour juger de l’effet produit par son apparition. En fait on peut en apprendre beaucoup en un seul regard. Les réactions étaient partagées entre suspicion et admiration. Pas à dire, le copain de son ange, en était un autre. Elle eut hâte de connaître ce beau brun au sourire étincelant. Cela ne tarda pas. On se bouscula bientôt au portillon, chacun y allant de ses questions. Présentations, empressements, Amélia s’assit entre les plus beaux hommes du lot qui rivalisèrent d’attentions. Elisabeth éclata de rire :


Laissez respirer cette pauvre petite ! Désirez-vous boire quelque chose, Miss Fitzgerald ?


Amélia accepta un doigt de scotch sec puis répondit calmement aux interrogations multiples en posant, elle aussi quelques questions.

… Oui, je suis apparentée aux Fitzgerald de Houston. Patrick était mon père… McKenna ?… j’avoue que depuis tantôt je me demande où j’ai pu entendre parler de vous ?... Ah oui… les frères McKenna… Hommes d’affaires inséparables…

Blablabla ! En peu de temps, Amélia apprit pas mal de trucs sur ces jumeaux inséparables. Le dîner succulent fut très animé. Méli y déplora le fait que nul n’ait pu joindre sa mère. La tempête avait causé tant de ravages dans le coin, qu’ils étaient complètement isolés du monde pour un bon moment.
Sciemment, elle ignora la vipère qui, en retrait, suivait avec attention ses échanges avec les McKenna :


*Elle en pince drôlement pour mon ange… La pauvre…*

Si on l’interrogea sur les circonstances de son naufrage, Miss Fitzgerald ne dissimula pas sa curiosité :

Mais vous-mêmes, que fabriquez-vous ici ? Des vacances ?

Son flair ne pouvait la trahir : ils cachaient quelque chose.
L’homme le plus âgé de l’assemblée était quelqu’un ! Divertissant avec ses anecdotes, il démontra néanmoins un intérêt particulier envers la convive inespérée qu’elle représentait. On l’avait nommé comme étant l’ermite local. Une sorte de visionnaire en harmonie avec la nature. Dès qu’elle croisa son regard, elle sut qu’il savait avoir affaire à une sorcière. Quand elle le vit jouer, l’air de rien, avec son couteau et dessiner sur la nappe des motifs invisibles aux profanes, elle lui répondit par le même biais. La question muette qu’il posait l’intrigua :


Pourquoi ici ?

Sincère, elle dessina :

Je l’ignore.

Le stratagème l’amusa. Nul ne se doutait qu’ils conversaient secrètement.
Ce Ka’Huna désirait une entrevue avec elle… Il l’aurait. Pas avant d’être isolés ce qui était loin d’arriver. Le vieillard déplorait que les sentiers menant à son antre soient dévastés par les éléments. Dans quelques jours, peut-être…

En attendant, Amélia, très à l’aise, discourait avec ses voisins immédiats ayant l’impression d’être transformée en girouette puisque obligée de tourner sans cesse la tête de gauche à droite.
Au dessert, elle avait le tournis. Nick McKenna s’en rendit compte et s’empara de sa main afin de lui faire prendre l’air. Son clin d’œil de complicité teintée de défi n’échappa pas à la miss pas plus que la mine soulagée d’Isabel.

Sur la terrasse, une brise tiède soufflait.


Je vous remercie de me sortir de là Nick. J’avoue être un peu… déboussolée par votre accueil si… chaleureux… Je crains que vous n’ayez à me subir quelques jours vu que les ondes ne circulent pas.


Galant, il lui assura que rien ne lui ferait plus plaisir. Elle rit et se fit songeuse :

Ça m’ennuie pour ma mère. Si on lui rapporte que mon Bellérophon a coulé corps et biens, elle risque une crise… Je l’aime beaucoup même si nous nous voyons peu depuis que j’ai repris la direction des affaires familiales… Miranda Sheridan ? (elle se raidit) Évidemment que je la connais. Incontournable emmerdeuse dans les finances !... Une amie ? Grand bien vous fasse. Et cette Miller ? … Une autre amie ? … je vois… Elle ne semble pas m’apprécier ou est-ce une idée ?... Ah… Un œil sur Jack. Cela ne m’étonne pas.

Les iris sombres s’attardèrent dans ceux du jeune homme, mi-coquins mi-velours :

Pas facile de choisir entre vous deux… je comprends... Plus complexe ? Expliquez-moi ça…

Il l’aurait sans doute fait si des éclats de voix furieuses n’avaient retenti soudain.

*Ohoh… Mon ange a des soucis avec sa gardienne, dirait-on…*

Passant une main « innocente » sous le bras de Nick, Méli soupira, lasse :

Je déteste les disputes. Allons plus loin, veux-tu ? Parle-moi de cette île, s’il te plaît.

Battement de longs cils, bouche en cœur, Amélia venait de se gagner un nouvel admirateur.


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MessageSujet: Re: Pile ou face?   Pile ou face? EmptyLun 8 Nov - 18:46

Pour une longue nuit, pas à dire, celle là en fut une ! Le retour de Jack, amoché, avec une bosse magnifique sur le front, fit diversion et donna la tonique pour les heures suivantes…De la pure joie ! Pas laisser dormir Jack ! Ça occupa tout le monde. Nick, faute de mieux, participa activement aux réjouissances, après tout, envoyer une paire de claques à son frère, avec la permission de Maman était même amusant !

Comme tout le monde, cette soirée d’émotions diverses finit par avoir raison de tous. Personne ne songea se retirer aux chambres et on s’accommoda à la comme on peut, dans le salon, qui, entre nous, ne manquait pas de divans, sofas et magnifiques fauteuils où tous et chacun purent piquer un bon petit somme réparateur. Au matin suivant, ils émergèrent de ce repos si bien mérité.

La première préoccupation de ces dames fut de se rassurer quant au sort du blond, qui lui, occupait, en tout confort, un divan avec Isabel. La belle fut tirée de son sommeil, sans trop de préambules et on se pencha sur le dormeur. Jack n’offrait aucun signe de mort prématurée, en fait, il ronflait comme un bienheureux et une fois réveillé, après maintes secousses et tapes sur les joues, sembla aussi rationnel et alerte que voulu.


Allez, finis toi de te réveiller !

Jack finit de réciter la table du sept et de reconnaître les trois doigts de sa mère.

Brave gars ! Tu as survécu !

Ils rigolèrent de bon cœur et Nick décida qu’il ne serait pas mauvaise idée de se restaurer un peu avant d’aller voir ce qui restait debout après la tempête. Son frère ne se le fit pas répéter et avant de finir de dire ouf, il était dehors.

Dis donc…c’est mon idée…ou tu avais hâte de sortir ?


L’autre fit sembla de ne pas avoir entendu et passa à autre chose comme si rien. Ensemble, ils prirent le chemin du port. Les alentours dévastés témoignaient de la brutalité de la tempête essuyée cette nuit. Désolation pure, comme si la main d’un géant avait fait main basse sur la paisible nature. Mais les dégâts n’étaient pas aussi terribles que supposés. L’édifice du port avait tenu le coup ainsi que beaucoup de l’équipement.

La radio fonctionne encore …enfin…on reçoit. Faudra que Roberts regarde ca de près…il pourra sans doute …

Mais déjà, Jack, lugubre l’interrompait.

Je crois qu’on a un cadavre sur les bras ! Un bateau a dû couler…viens…allons voir !

Lâchant ce qu’il faisait, Nick jura. Levant la tête, il vit la même chose que son frère. Une forme humaine gisant sur la plage, entre les débris de la tempête.

Oui…allons voir.

Il sentit son cœur se serrer en arrivant auprès de la dépouille que la mer, sans miséricorde, avait rejeté sur la grève. Une femme, on le devinait à ses formes menues.

*Pauvre âme !*

Déjà Jack agenouillé près d’elle, écartait la chevelure masquant son visage. Nick eut un affreux pincement au cœur. Quelle délicate et pure beauté. C’était à en pleurer.

La surprise fut majeure. La naufragée ouvrait les yeux. Le reste alla très vite. Pas le temps aux considérations hors lieu, il fallait la ramener à la maison, le plus vite possible. Il enleva sa veste pour la couvrir un peu de l’insistante bruine et ne put que suivre son frère qui l’emportait, dans ses bras.

Leur arrivée en causa, du remous. Nick ne rata pas la réaction de miss Miller, qui fut loin d’être apitoyée. En fait, la jeune femme semblait furieuse.


*Quitte pour une scène, le Jack*

Mais son frangin, ignorant celle qui soupirait, si bien, après lui, s’acquitta jusqu’à la fin de son rôle de sauveur de service. L’inconnue, qui avait à peine repris un peu de sa conscience, fut emmenée à une des nombreuses chambres d’invités et laissée aux soins des femmes de la maison.

Finie sa mission, Jack fut éjecté de la chambre. Nick, lui, attendait dehors pour en savoir plus.

Et alors !? Elle va bien ?...Pas grave ?

Jack semblait planer Dieu sait sur quel limbe supérieur et se contenta de dire, d’un air ébaubi :

Tu l’as vue, Nick…elle est…merveilleuse !

Lui, qui venait de s’apercevoir qu’Isabel se trouvait à deux pas, lui ficha le coude dans les côtes mais l’autre n’en avait que faire. Le regard ulcéré de son amour réincarné l’effleura aussi efficacement qu’un commentaire mal placé. Suivant sa charmante habitude, il contre-attaqua, sans contemplations.

Pas la peine de me regarder comme ça…j’y peux rien…elle est…parfaite !

*Ferme la, bon sang !*

Mais le mal était fait. Tant pis, jouant encore une fois son rôle de pacificateur, Nick sourit mais la miss passa face à eux comme une rafale de vent du Nord et entra dans la chambre avec le plateau, qu’elle apportait pour la victime du typhon.

Là, dis donc. Tu trouves toujours le ton voulu, toi !

Jack haussa les épaules, sans faire de commentaire. Il ne fallait pas être devin pour savoir que le blond n’était pas d’humeur …humeur qui n’améliora en rien quand deux minutes plus tard, Isabel ressortit et ignorant l’appel du sauveur de service, alla se perdre Dieu sait où.

*Pas à dire, dernièrement, le mec vit en rogne !*


Ce qui resta en évidence pour le reste de la journée.


On avait vaqué sans trouver vraiment de quoi se distraire. Parlant peu, grognant assez. S’emmurant chacun dans son bout de silence réfléchi. À moment donné, Miss Miller refit acte de présence en disant qu’elle avait envie d’aller faire un tour dehors. Saura t’on jamais ce qui poussa Jack à l’accompagner. Nick, lui, décida de s’en ficher et alla chercher à quoi s’occuper. S’ils s’entre-tuaient, ce serait leur problème.

Sa mère et Elisabeth, ayant laissé leur nouvelle protégée bien installée ne tardèrent pas à le rejoindre.

Elle va bien, assura Iolani, pauvre cœur…quelle expérience terrible.

Ben non, pas la joie...a t’elle donné un nom ?...Raconté ce qui s’est passé ?

Pauvre enfant, elle est très secouée…mais nous a bien dit qu’elle se nomme Amélia…Amélia Fitzgerald !

*Hein ? Amelia Fitzgerald ? *


Ce nom disait pas mal de choses à Nick. S’il s’agissait de la personne qu’il supposait, ils seraient gâtés. L’Amélia Fitzgerald dont il avait connaissance était tout un personnage et pas de ceux qu’on qualifierait précisément de « pauvre enfant » !

De quoi parlèrent Jack et sa belle, il n’en sut rien, sauf qu’a leur retour, ils en tiraient, des têtes. À croire, qu’ils avaient eu une longue et très enrichissante conversation. Mais au bout d’un moment, Nick oublia carrément son frère et ses problèmes. Miss Fitzgerald, escortée par Kaela, se joignait à eux.

Divine créature, si belle, si digne…si droite.

*Elle a avalé un piquet, ma parole !*

Mais ce n’était que du maintien. Fruit d’un exercice longuement pratiqué. Racée jusqu’au bout des ongles, élégante et délicieuse, même si mal fagotée avec ce survêtement qui lui allait trop grand, gracieuse comme une reine, même si pied nus…Adorable fragilité, mais ce n’était qu’une première impression. Elle ne manquait pas d’aplomb et de grâce. On devinait en elle, la meneuse, la forte, l’enjôleuse…celle qui, sans ciller ni s’émouvoir, pouvait dominer le jeu.

À peine, entrée en scène, elle avait captivé l’assistance. Et Jack. Et lui.

Et il faut dire qu’ils en mirent, un paquet, tous les deux. Oubliant presque l’existence des autres, ils se défaisaient en attentions autour de la belle brune qui acceptait ces attentions comme s’il n’y avait rien de plus normal au monde. Élisabeth crut bon devoir mettre un peu de retenue :

Laissez respirer cette pauvre petite ! Désirez-vous boire quelque chose, Miss Fitzgerald ?

On lui servit du whisky pur, magnifique pour les sursauts. Elle en eut besoin, vu la pluie de questions qui lui tomba dessus. Iolani et la mère de Jack voulurent savoir si elle avait quelque filiation avec certains Fitzgerald qu’elles connaissaient.

J’ai rencontré il y a quelques années un couple texan…Patrick et Carmen…des merveilleuses personnes !, assura Élisabeth qui connaissait, mine de rien, plus de gens qu’un expert en relations publiques.

Et la miss d’admettre, sans perdre le sourire


Oui, je suis apparentée aux Fitzgerald de Houston. Patrick était mon père…

Cela suffisait largement. Fameuse carte de présentation. Bien sûr, la belle n’allait pas en rester là, elle voulut aussi savoir chez qui elle était tombée. On déclina noms et identités.

McKenna ?… j’avoue que depuis tantôt je me demande où j’ai pu entendre parler de vous ?...

On n’allait pas trop se vexer de n’être pas présents dans sa charmante mémoire, plutôt la rafraîchir. Rapide mention des multiples sociétés à leur nom et autres succès homonymes.

Ah oui… les frères McKenna… Hommes d’affaires inséparables…


Comme quoi, pas des inconnus au bataillon. Consolateur. La miss aurait voulu se communiquer avec sa mère mais il fallut la désenchanter.

Désolé…mais la tempête a causé pas mal de ravages
, assura Nick, consterné, il faudra attendre un ou deux jours pour retaper l’ensemble…

Elle l’octroya d’un sourire lumineux. Il se jura de ne pas dormir pour faire que tout soit sur pied le plus vite possible. Assis à droite de la demoiselle, Jack lui lança un regard noir, qu’il ignora en toute joie de cœur. Plus loin, Isabel faisait la tête.

On parla, on mangea, on but et on continua à parler...enfin, plutôt à faire un concours pour qui retenait le mieux l’attention de la belle texane.

Elle avait naufragé au large de Shadow Down, seul équipage de son voilier, le Bellérophon. Partie de Bornéo, elle avait eu l’intention de joindre Hawaï, drôle d’équipée pour une femme seule. Isabel et sa panique à l’élément aquatique en prirent un drôle de coup avec cette déclaration. Fascinant, une femme qui adorait la mer de façon si téméraire…

Mais vous-mêmes, que fabriquez-vous ici ? Des vacances ?

La belle question.


Disons qu’on est en réunion familiale en quête de repos spirituel.

Personne avec deux doigts de bon sens n’allait gober ça. Elle ne fut pas l’exception. Tant pis, On pourvoirait après, avec les explications.

Le repas fut un succès social sauf que cette chère Amélia risquait un torticolis de tant se tourner entre Jack et lui, à part de risquer tomber raide morte avec les œillades empoisonnées que lui décrochait Isabel. Au dessert, il n’y tint plus et faisant fi du regard meurtrier de son frère, Nick se leva.

Je pense qu’un peu d’air frais vous fera grand bien, Amélia...si vous me permettez ?

Elle le permettait et lui en était reconnaissante. Pas plus que Miss Miller, qui resplendit de gratitude quand il entraîna la belle brune loin de l’objet de sa convoitise.

Je vous remercie de me sortir de là Nick. J’avoue être un peu… déboussolée par votre accueil si… chaleureux… Je crains que vous n’ayez à me subir quelques jours vu que les ondes ne circulent pas.

Vous subir ? Vous ne parlez pas sérieusement…vous êtes une bénédiction du ciel ! Rien ne me fait plus heureux que vous avoir ici, parmi nous.

Et il n’avait jamais été plus sincère de sa vie.


Ça m’ennuie pour ma mère. Si on lui rapporte que mon Bellérophon a coulé corps et biens, elle risque une crise.

Elle avait l’air sincèrement consternée. Nick s’empressa de la rassurer.


Il n’est question que d’heures…au plus, d’un jour, la radio reçoit bien, on arrivera bientôt à la faire marcher en sens inverse. Roberts, qui est notre spécialiste s’y atèle déjà.

Ses yeux étaient merveilleux, expressifs, caressants presque…

*Tu divagues pour de bon…Jack a raison… est merveilleuse !*

Vous êtes très attachée à votre mère. Je sais ce que c’est…la mienne est très euh…attachante !

Cela sembla l’amuser un peu.


Je l’aime beaucoup même si nous nous voyons peu depuis que j’ai repris la direction des affaires familiales.

Il en savait long, sur le parcours impitoyable de la miss.

Une responsabilité énorme, ce qui me fait rappeler une amie, Miranda Sheridan, vous la connaissez, certainement !

Elle la connaissait et si on en croit à son commentaire…


Miranda Sheridan ? Évidemment que je la connais. Incontournable emmerdeuse dans les finances !... Une amie ? Grand bien vous fasse.

Impossible de s’y méprendre, ces deux demoiselles n’étaient pas les meilleures amies du monde, plutôt dit…des belles rivales en affaires ! La suite le prit un peu de court.

Et cette Miller ? … Une autre amie ?

Pas à dire, pas de chimie entre ces deux là. Nick regarda le ciel, se racla un peu la gorge et lâcha son commentaire.

Une gentille fille, nous l’avons rencontrée, il y a peu de temps. Disons qu’on a…une étrange histoire en commun.

La miss agréa l’explication avec une moue, juste un brin dédaigneuse.


Je vois… Elle ne semble pas m’apprécier ou est-ce une idée ?

Venait le moment d’entamer quelques petites vérités, question d’éviter des quiproquos à futur.

Euh, en fait…sûrement pas trop…Disons, qu’elle tient Jack pour sa propriété.

Elle était charmante dans ses assertions.


Ah… Un œil sur Jack. Cela ne m’étonne pas.


Le regard qui s’en suivit ébranla toutes les défenses de Nicholas McKenna. Une de deux ou elle était extraordinairement perceptive ou il était devenu idiot sans remède…

Pas facile de choisir entre vous deux.


Choisir ? Euh…disons, qu’il m’a semblé qu’il y avait de ça...au début. Mais c’est une histoire bien plus compliquée que cela...enfin…c’est une longue histoire...assez…tordue.

De quoi éveiller encore plus cette curiosité naissante. Elle devait s’imaginer n’importe quoi mais, sans l’ombre d’un doute, voulait en savoir plus.

Je comprends... Plus complexe ? Expliquez-moi ça…


Pratiquement hypnotisé par ce regard de velours qui devenait presque caresse, Nick aurait déballé toute l’histoire de leurs aventures égyptiennes si juste en ce moment les échos d’une belle dispute ne leur étaient parvenu. Jack et Isabel, on ne pouvait se tromper, se disaient, à cor et à cris, les quatre ou la douzaine de vérités de leurs vies. Et Ça n’allait pas de main morte !

Nick, abasourdi par les grognements de cavernicole de son frère et les aiguës ripostes de Miss Miller, sursauta en sentant la main douce d’Amélia se glisser sous son bras.

Je déteste les disputes. Allons plus loin, veux-tu ? Parle-moi de cette île, s’il te plaît.

Elle était si belle, adorable, séduisante, douce…Nick aurait déballé n’importe quoi mais, dans un essai de garder encore la tête à sa place, il l’entraîna vers l’escalier qui menait au parc.

L’endroit ressemblait beaucoup à une zone ravagée par la guerre mais elle sembla ne pas le remarquer. Ses cils papillonnèrent, ravis et son sourire fut du pur régal.

Cette île appartient à la famille depuis longtemps. On dit, volontiers par là, que l’arrière grand père McKenna l’a acquise pour d’affaires assez louches. Il doit bien avoir quelque chose de vrai dans ces racontars…le vieux avait ses idées !

Elle sourit, compréhensive.


Je suppose que tu…enfin, pardon puis je te tutoyer ?

Un sourire à faire craquer un saint accepta sans paroles. Il pouvait.

Jack et moi ne sommes que demis frères…lui, c’est le légitime…moi, je ne suis que le bâtard reconnu…mais ça n’a jamais empêché qu’on se sente comme…oui, comme des vrais jumeaux…on est nés le même jour, à la minute près…Ironies de la vie ?...euh…je dirais plutôt, la belle saloperie de notre père mais enfin…Revenant à Shadow Down…ça a été un peu de tout...repaire de pirates, paradis de plaisirs interdits…refuge d’âmes perdues...va savoir…

Il disait n’importe quoi, perdu dans ce regard soyeux.

Jack ?...Il a un énorme problème sur les bras…


Et de brosser, rapidement le tableau de leurs misères. Elle écouta, attentive, intéressée, sérieuse…

C’est débile comme histoire…mais c’est ainsi…Le méchant traque mon frère…c’est comme s’il me traquait moi aussi…Vais pas le laisser tomber…ça ne donnerait rien, de toutes façons…s’il veut nous détruire, il n’ira pas se perdre en contemplations…Il a déjà fait cramer notre maison et failli tuer la mère de Jack…

Dieu, qu’elle était belle ! Nick ne put s’empêcher de lui effleurer la joue en une caresse non préméditée. Elle frissonna mais ne s’écarta pas. Pendant un instant suprême ils restèrent là, à se regarder, sans rien dire et quand il se pencha pour l’embrasser, la belle n’esquissa pas le moindre geste pour l’éviter.

Ça tenait du rêve…d’un merveilleux rêve. Parfait. Irréel…mais si vrai…


Il n’y eut pas d’aveux, aucune déclaration qui soit. C’était arrivé, tout simplement et c’était bien ainsi. Juste un regard complice, un sourire. Leur retour au salon ne passa pas inaperçu mais personne ne fit de commentaire. Jack squattait un coin, l’air hargneux. D’Isabel, pas de trace.

Le lendemain , la radio était arrangée et Miss Fitzgerald put contacter sa mère pour la rassurer sur son sort. Tout allait bien dans leur coin de monde puis…ça arriva…

Un chien de traîneau argenté. Du coup, quand on ne s’y attend pas, ça fait un drôle d’effet, encore plus quand la bestiole immatérielle se met à parler avec la voix de quelqu’un qu’on connaît…

C’est Shirley !!!

C’était bien le cas et le sien était presque un appel au secours.

Ils arrivèrent deux jours plus tard…et Nick ne fut pas le seul à pressentir que cette réunion serait….comment dire ? Difficile, chaotique… ?

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