XXIème Horizon
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

XXIème Horizon

Vous, sorciers égarés, venez nombreux nous rejoindre pour faire juste du rp, nous ne nous prenons aucunement la tête. Nous sommes là juste pour nous amuser !!
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

 

 Pas de panne... hic!!

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Josh Cromwell
Sorcier
Sorcier
Josh Cromwell


Messages : 48
Gallions : 25628
Date d'inscription : 02/05/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyLun 12 Juil - 13:02

Représentant commercial, quelle idiotie ! Pour bouger, il bougeait, oui. Toujours sur les routes ou en avion, Josh voyageait énormément. Au moins ce côté de son métier ne le dérangeait pas.
La firme montée par ses frère et soeur( administrateurs principaux) grandissait gentiment. Engagé presque malgré lui dans les rouages du géant de l’import-export, le cadet s’y taillait aussi sa part du gâteau. Vif, hargneux en affaires, rares étaient les marchés qui lui échappaient.
Certes il possédait l’audace et l’intelligence pour les négocier ces contrats mais il avait aussi une gueule ravageuse qui facilitait bien des choses surtout quand il s’agissait de convaincre une femme…

Cette semaine-là, Josh boucla rapidement des accords à longs termes avec un petit concurrent. Le groupe allait les englober en leur donnant une sérieuse bouffée d’oxygène leur permettant de survivre quoique ne possédant plus d’autonomie propre. Le cas s’était déjà produit et chacun en retirait du profit. L’image de marque de la firme était primordiale pour sauvegarder la confiance.
Jamais, contrairement à d’autres, le groupe Cromwell n’avait menti en proposant une association, ce qui leur valait l’estime de beaucoup.
Puisque tout s’était achevé plus vite que prévu, pourquoi rentrer si vite au siège ?
Estimant qu’il avait assez travaillé, Josh s’octroya donc des vacances aux frais de la princesse.
Hawaï, ses plages, ses filles…
Descendu dans un hôtel de prestige, le grand gaillard ne passa pas inaperçu. Même pas besoin de rouler des mécaniques pour attirer l’attention. Son allure de fauve d’1m95 y suffisait.
Attablé au bar, il sirota gentiment son cocktail aux fruits en laissant ses yeux d’azur détailler l’assemblée.


*Beaucoup de belles plantes… mais d’une banalité à pleurer !*

Il se doutait que la majorité de ces filles n’attendaient qu’un signe. La plupart devaient avoir enrichi copieusement des chirurgiens esthétiques pour arborer tant de formes parfaites. Lui s’en fichait… à moitié. Il visait rarement les corps, cherchant désespérément… un esprit !
Or là si le parterre était fleuri, la plante rare ne s’y trouvait pas.
L’une ou l’autre audacieuse l’aborda sous un prétexte ou l’autre. Quelques mots, en général, lui suffisaient pour juger un interlocuteur. Aucun ne reçut son approbation, ce midi-là.
Poli mais distant, remballant gentiment ces tentatives d’approche, Josh acheva son verre et sortit fumer dehors.

L’animation battait son plein. Accoudé contre le pilier de l’entrée des jardins près de l’artère principale, il vit défiler pas mal de monde. Voitures de luxe, taxis entraient, sortaient, passaient.
Les trottoirs regorgeaient d’une faune bigarrée, assez instructive sur la condition de ce peuple en mouvement : que du beau monde dans ce quartier.
Depuis son observatoire, cigare aux lèvres, il suivit les allées et venues de ces piétons soucieux d’eux-mêmes. Un spectacle insolite attira son attention. Une fort jolie jeune personne traçait sa route avec fierté et dédain. A croire que la reine de Saba fréquentait ces lieux. Au doux balancement de ses hanches répondait l’oscillation d’un carton à chapeau tenu par sa corde.
Le paquet assez encombrant ne rata pas de frapper la jambe d’un homme arrivant en sens inverse. Pensez-vous que la belle s’excusa ? Que nenni, elle passa son chemin comme si rien laissant l’autre un peu ahuri mais... souriant.


*il faut croire que le charme suffit à se faire pardonner…*

Las de ce cinéma en live, Cromwell éteignit son cigare dans le cendrier prévu à cet effet et rentra.
La journée s’écoula entre sieste, natation et tennis. La partenaire de ce dernier sport, dégottée au pied levé, s’avéra assez piquante pour mériter un dîner en tête-à-tête.
Rapidement, Josh se rendit compte que cette Natasha avait une cervelle de moineau et elle perdit aussitôt tout intérêt à ses yeux... ou presque. La fille voulait sortir, se payer du bon temps ? Il s’ennuyait un peu. Pourquoi ne pas l’accompagner au casino puisqu’elle semblait disposée à jeter du fric par les fenêtres ?

Tenue de soirée obligée, nœud pap de circonstance, Josh se savait à son avantage. Qu’à son bras se trémousse une très jolie femme devait en faire soupirer plus d’une autre. Il s’en fichait.
Voir du monde, côtoyer des gens était devenu un impératif auquel il ne pigeait pas grand-chose. L’opportunité y étant, pourquoi s’en priver ?

Samantha voulait tâter à toutes les tables : roulette, black jack, craps, etc.
Avec une désinvolture incroyable, elle allongeait ses plaques à gauche et à droite accumulant les déboires sans ciller.
Lassé de cette donzelle superficielle, Mr Cromwell ne tarda pas à fixer les autres joueurs de cette table de roulettes que Nate avait pris d’assaut. On y côtoyait un peu de tout : touristes en quête de bonne fortune, rombière dépensière, pacha sur le retour et…


*Mince ! La fille de tantôt !*

Très collet monté et froide, la miss jouait avec pondération et calcul indéniable.

*Une qui réfléchit ? Ça existe ?*

Fasciné, Josh observa le jeu de la belle brune avec attention, ce que finit par remarquer Natasha qui le houspilla ouvertement :

Très cher, je pensais que vous me porteriez chance ! Peut-être que si vous cessiez de reluquer le balcon de la brune… Au fait, pourquoi ne jouez-vous pas, vous avez des plaques pourtant ?

Être traité tel un larbin, se faire rabaisser aussi nettement n’agréa pas du tout Josh :

Je ne suis pas un porte-bonheur, très « chère »… un porte-poisse, qui sait ? Je ne joue plus… je gagne toujours !

Piquée, la rousse le mit au défi publiquement :

Je mise tout sur le 25… mon âge !

Ce culot faillit faire Josh s’étouffer de rire. La belle, quoiqu’elle fît, en avait 10 de plus au moins.

Zéro ! Mon âge aussi ! sourit-il en déposant ses plaques sur la case-dite.

Cette joute attira les curieux. Certains suivirent le 25 d’autres le 0, la belle brune s’abstint, lorgnant discrètement ces rivalités animées.

Rien ne va plus, annonça le croupier.

Vive la magie ! Josh y recourait rarement mais là, c’était presque une question d’honneur.
Au départ il laissa le hasard faire les choses mais quand la bille voulut s’arrêter sur le 36, il n’hésita pas à employer la baguette de sa poche.

Le public retint son souffle devant les oscillations de la bille qui se fixa enfin sur le zéro.

Pauvre Nate ! Dépitée, elle abandonna la table, lui cédant la place. Libéré de ce fardeau, Josh empocha ses gains. Plantant ses mirettes dans celles de sa jolie voisine de face, il lui sourit, engageant, sans trop.
Il recourut plusieurs fois à la magie, histoire de confirmer ses dires. Qu’il rafle à chaque fois le pactole entraîna la curiosité de plus d’un dont, fatalement, les vérificateurs des tables.
A moins que l’un d’eux ne soit sorcier, nul ne pouvait l’accuser de tricherie.
Sentant néanmoins d’où le vent venait, il se leva en lançant une plaque au croupier. Durant toute la partie, à part des yeux, Josh n’avait pas parlé à sa voisine à qui il venait de faire perdre une coquette somme. Là, il osa :


Puis-je vous offrir un verre en dédommagement ?

Contre toute attente, elle accepta. Se levant avec grâce, elle fourra ses jetons dans son sac et alla vers lui. Politesse oblige, il s’inclina légèrement :

Josh Cromwell, se nomma-t-il.

Elle s’appelait Miranda Sheridan. Fendant la foule des joueurs ou curieux, le couple se dirigea vers le bar. Peu de place étaient disponibles. Un petit sort de rien du tout libéra deux places.
Côte à côte, ils passèrent commande. La conversation s’engagea :


Vous venez souvent ici ?... Moi je ne suis là que depuis hier, jusqu’à la fin de la semaine… Vous êtes en vacances ? Ah… des vacances perpétuelles ? Vous en avez bien de la chance ! Je n’ai pas cette veine, je bosse dans une affaire de famille : le groupe Cromwell, vous connaissez ?

Miranda en avait vaguement entendu parler.
Sans trop savoir pourquoi, il eut la nette impression que la belle s’ennuyait. Bon, sa vie n’avait rien d’extraordinaire mais quand même, c’était… vexant.
Elle émit une remarque sur les jeux de casino.


Je ne les fréquente guère, je gagne trop souvent. Les services de contrôle m’ont à l’œil… Tricher ? Non, voyons ! Je n’ai pas de martingale ou autre truc du genre. Nous dirons que j’ai… du flair... Oui, à peu près à tous les jeux de hasard. Faire fortune avec ce don ? Non, ça ne m’intéresse pas particulièrement… Si je n’avais pas d’autres recours… peut-être le ferai-je * Et me mettrais à dos le ministère de la magie* Vous trouvez ça bizarre ? Je préfère gagner de l’argent différemment. J’ai un bon job très rentable.

La voilà à nouveau qu’elle se refermait comme une huître. Le prenait-elle pour un gigolo ? ça en avait tout l’air, en effet. Qu’elle pense ce qu’elle voulait, dans un quart d’heure il la planterait là, alors…

Mais parlons plutôt de vous, Miss Sheridan.

Assez sèche, comme détachée de tout ou blasée à mort, elle lui traça un bref tableau.

*Fille pourrie gâtée qui s’imagine n’avoir qu’à claquer les doigts pour obtenir ce qu’elle veut ! Exactement le genre que je déteste.*

Toujours par politesse, Josh s’enquit du lieu de résidence en précisant au passage qu’il habitait l’hôtel… Au moins sut-elle qu’il n’était pas sur la paille.
La conversation se languit misérablement. Cromwell estima qu’il était temps de mettre les voiles.

Descendu de son tabouret, il présenta ses hommages à la jeune femme :


Bonne fin de soirée, Miss Sheridan. Le hasard nous permettra peut-être de nous recroiser.

Comme une mécanique bien huilée, dans un geste d’une indifférence totale, elle souleva la main par habitude blasée. Impossible d’éviter ce baisemain imposé.
Au moment même où leurs doigts s’effleurèrent il se produisit quelque chose d’assez extraordinaire. Tous les éclairages de la salle entrèrent en folie en clignotant de partout. Assez éberlué, Josh suspendit son geste, imitant les autres en regardant partout autour de lui. Le contact des doigts de Miranda devenait extrêmement chaud, tellement cuisant qu’il les lâcha brusquement. Le courant électrique retrouva aussitôt sa normalité au soulagement de l’assemblée.


Eh bien nous avons failli avoir une fameuse panne, sourit-il plus mal à l’aise qu’il ne voulait le paraître. Bonne soirée !

Il fila droit en direction des toilettes où il actionna le robinet d’eau froide sur ses phalanges ébouillantées. Avec saisissement, Josh se rendit compte que des ampoules étaient formées au bout de ses doigts. Chose ahurissante s’il en est, elles disparurent en quelques secondes sous le jet glacé.
Troublé, Cromwell ne chercha pas à comprendre ce qui s’était produit. En rigolant, il imagina
:

*Tu dois être allergique à cette fille !*


Cette nuit-là fut peuplée de cauchemars affreux. Gladiateur dans une arène, il devait combattre des lions. Ce furent eux qui eurent le dessus, le mettant en charpie sous le regard épouvanté de…

Trois jours plus tard, flânant sans but dans les rues animées de la capitale, Josh passa devant la terrasse d’un restaurant. Houlà, ça bardait ferme, là. Le verbe très haut, sans souci de l’esclandre qui attirait l’attention du public, une jeune femme engueulait copieusement son compagnon de table.


*Tiens, Miranda ? se marra-t-il intérieurement. *

Qu’avait donc fait ce grand nigaud pour mériter les foudres de la belle ? Nigaud ? Pas tant que ça !

Vous êtes folle à lier, Miss Sheridan ! Vous m’aguichez puis faites un plat pour un geste…

La Miss répliqua vertement et termina la scène en expédiant une claque retentissante sur la joue du beau mâle. Furieuse, elle ramassa son sac et se dirigea vers la sortie devant laquelle Josh rigolait en douce. Tellement prise par sa colère, elle lui fonçait droit dessus. Un réflexe propulsa Josh en arrière afin d’éviter la collision :

Un souci, très chère ? sourit-il, certain de se faire remballer.

Si elle le voua au diable, elle n’en demeura pas moins sur place en battant des cils de surprise.

Ah… propositions indécentes ? Je vois. Il me semble que vous avez besoin de vous calmer. Si on buvait un verre à côté ? Je vous jure que je ne vous ferez pas d’autres propositions.

Amadouée ? Enervée le plus sûr. Elle accepta.

La conversation reprit là où ils l’avaient laissée auparavant. Se raconter leurs faits et gestes depuis le casino, discuter du temps devint vite rasoir. La miss dut en avoir aussi marre que lui car sitôt sa consommation achevée, elle prit congé. Aucun des deux ne tendit la main à l’autre…

Des semaines s’écoulèrent. Josh reprit le collier du boulot. Voyages, réussites, femmes de passage... La routine quoi.

Ce mois-là, Aaron Cromwell convoqua son cadet :


Tu files en Egypte ! On a un gros marché en perspective. Tu ne dois pas le rater. Tu as une suite réservée au Caire. Je veux un contrat en béton avec ce marchand de tapis ! Compris ? Tu as un mois pour l’obtenir.

Se faire traiter comme le dernier des commis n’agréait pas Josh. Aaron avait trop souvent tendance à oublier à qui il parlait.
Assez mécontent, Cromwell s’embarqua pour le pays des Pyramides.
Avec un peu de change ou de magie, il l’obtiendrait vite ce fichu contrat et pourrait profiter pleinement du décor.

Comme de juste, Yussef BenHamoud accepta les termes du contré négocié en quelques jours à peine. Joyeux, Josh rentra à son hôtel changer son costume trois pièces de fonctionnaire contre une tenue de parfait touriste. Il avait loué une Jeep et comptait aller visiter les monuments du plateau de Guizèh. Pas besoin de guide local, avec un GPS et sa baguette, il ne se perdrait pas.

Venir dans ce Pays le rendait… bizarre : à la fois excité et… nostalgique. Etrange sensation. Jamais il ne s’était particulièrement intéressé à l’Egypte sauf un peu à cause d’une tache de naissance sur l’épaule que sa mère comparait à l’œil d’Horus.
La route était bien aménagée pour faciliter les navettes vers ce haut lieu touristique. Chemin faisant, il dut en dépasser les charrettes, cars, camions. Les limousines étaient rares. Pourtant l’une d’elle était bel et bien en panne sur le bas côté de la route. Un autre véhicule de dépannage sans doute était arrêté derrière, les chauffeurs discutaient. Josh aurait passé son chemin sans plus d’intérêt si une délicieuse créature n’était sortie de la limousine comme il la dépassait. Réflexe ? Josh freina et se rangea non loin. Petite marche arrière, il se rapprocha et descendit à la rencontre de la dame en détresse :


Quel hasard ! Miss Sheridan ! Un ennui ?

Batterie à plat, surchauffe ? Elle ignorait d’où venait la panne mais pestait ferme.

Je n’y connais pas grand-chose en moteur. Ces chauffeurs non plus apparemment. Vous alliez aux Pyramides ? J’y vais aussi. Puis-je vous proposer ma Jeep ? C’est moins confortable que votre voiture mais plus que celle de la camionnette de dépannage…

Le temps d’embarquer son sac, Elle grimpa dans la Jeep.
Revenir en haut Aller en bas
Miranda Sheridan
Admin
Admin
Miranda Sheridan


Messages : 426
Gallions : 30375
Date d'inscription : 08/01/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyMar 13 Juil - 15:22

La plupart des gens pense que l’argent fait le bonheur. Si c’était ainsi, Miranda Sheridan aurait dû être quelqu’un de follement heureux…Il n’en était rien. C’était sans regrets. Comment se languir de quelque chose qu’on n’a jamais connu ? À 25 ans, la belle miss Sheridan était une femme blasée, indifférente. Son arrogance déjà légendaire n’était pas pour lui faire gagner des sympathies mais de cela, elle se fichait comme de sa première chemise. Elle n’avait que faire de l’agrément de son prochain, à vrai dire les gens la dérangeaient, toujours à lui courir après, avec un empressement suscité uniquement par le fait qu’elle soit quelqu’un d’extraordinairement riche.

Mais blasée ou pas, Miranda n’entendait pas se priver des plaisirs de la vie. Ne supposons pas que les siens étaient des gentils plaisirs tout simples, après tout elle pouvait acheter tout ce qui lui passait par la tête. Bien sûr, elle ne trouvait pas son bonheur à s’acheter une paire de Jimmy Cho, ou une robe de grand couturier…elle en avait des armoires pleines à craquer. Des bijoux ? Pourquoi pas ? Mais simplement pour mettre en valeur sa beauté et parce qu’ils étaient une bonne inversion. Le plus grand plaisir, elle l’éprouvait en faisant acquisition d’une entreprise défaillante et la remettant en valeur, au moment où celle-ci cotisait en Bourse, Miranda se déclarait satisfaite et passait à autre chose. Voyager par le monde l’occupait énormément, elle le faisait dans l’unique but d’enrichir ses connaissances d’autres cultures et aussi de se noyer anonymement dans d’autres foules, alors elle pouvait se montrer affable et arrivait à s’émouvoir de la misère des autres. Tous ses proches l’ignorent mais Miranda fait des énormes dons, toujours de façon anonyme, à des sociétés d’aide à l’enfance partout dans ce vaste monde. Il n’y a que les enfants qui parviennent à vraiment toucher son cœur, parce qu’ils sont désintéressés et innocents.

Qu’elle se soit trouvée à Hawaii ne répondait à aucun de ces paramètres. Elle était là pour la simple raison que l’endroit lui plaisait et que des « amis » l’avaient invitée à une somptueuse soirée, pendant laquelle, pour changer elle s’était ennuyée à mourir en écoutant les propos stupides que lui tenaient les autres. Elle avait pris rapidement congé et était retournée à sa suite d’hôtel. Le lendemain, elle flânerait par là, ferait quelques courses juste pour occuper le temps et qui sait, peut être irait à la plage ou resterait à la piscine pour parfaire un peu son déjà très réussi bronzage. C’est en rentrant à l’hôtel que Miranda l’avait remarqué, fumant avec indolence tout en observant les passants comme si cela l’amusait. Impossible de ne pas le voir. L’homme dominait la scène grâce à une taille très avantageuse mais aussi au fait d’être indéniablement très beau garçon mais bien sûr, elle passa de large, comme si rien, en fichant au passage son carton à chapeau dans les rotules d’un passant, pas la peine de s’excuser, il n’avait qu’à faire attention !

Jouer au casino. En voilà une activité banale comme peu. Elle n’éprouvait pas grand plaisir aux risques du hasard mais étant donné que la soirée s’annonçait d’un ennui sans pareil…Observer les autres joueurs était plus intéressant que parier.

*Tiens, le même type*

Sauf que cette fois, en smoking, le jeune homme offrait une image élégante et raffinée. Il était accompagné d’une rousse tapageuse qui devait se croire quelqu’un vu son attitude. Elle exigeait de son compagnon qu’il joue aussi et se lança dans un pari ridicule :

Je mise tout sur le 25… mon âge !

Miranda, qui, comme tout le monde l’avait entendue, pouffa sous cape.

*Mise sur le 35 plutôt, bique !*

La riposte de l’autre l’amuse aussi.

Zéro ! Mon âge aussi !

*Belle ironie!*

Elle ne mit aucune plaquette sur la table, se contentant d’observer la folle course de la bille. Celle-ci tressauta, indécise, en arrivant au 36…et puis, comme si un doigt invisible la bougeait, alla se poser…sur le 0.

La rousse ne fut pas ravie et quitta la table de jeu, cédant sa place à l’adonis blond qui ne se gêna pas pour lui lancer un regard et sourire, engageant mais sans corser la note. Miranda recommença à jouer...et à perdre. À chaque fois, le blond empochait le pactole et la regardait, souriant. Miranda sourit à peine une ou deux fois, sans se vexer qu’il gagne à tous les coups. Il semblait avoir plus de chance que le commun des mortels…ou trichait très habilement. Remportant une dernière mise, il abandonna le jeu et s’approcha.

Puis-je vous offrir un verre en dédommagement ?

Petit sourire en coin.

Pourquoi pas, après tout !

Il s’inclina à peine, se présentant :

Josh Cromwell.

Miranda Sheridan.

Le bar était bondé mais, curieusement, juste à leur arrivée deux places se vidèrent. Ils les occupèrent et passèrent leur commande. Miranda un Martini très sec, lui un whisky on the rocks. Comme il se doit dans ces situations, il entama la conversation.

Vous venez souvent ici ?

Pas trop. L’endroit est plaisant mais ne me répète pas souvent. Et vous ?

Moi je ne suis là que depuis hier, jusqu’à la fin de la semaine… Vous êtes en vacances ?

Miranda eut un de ses sourires en coin qui ne signifiaient rien et haussa à peine les épaules.

Je suis toujours en vacances.

Ce qui n’était pas tout à fait vrai mais étant donné qu’elle pouvait régir son emploi de temps à sa guise, tout comme si.

Ah… des vacances perpétuelles ? Vous en avez bien de la chance ! Je n’ai pas cette veine, je bosse dans une affaire de famille : le groupe Cromwell, vous connaissez ?

Ce nom ne m’est pas inconnu. De l’export-import, si je ne me leurre pas.

Elle savait plus que cela sur ce groupe qui commençait à se faire de la renommée dans le monde des affaires mais n’en pipa mot. Après tout, si Cromwell associait son nom à elle avec les entreprises du même patronyme, il devait se faire sa petite idée mais Miranda n’avait aucune envie de parler de cela, en fait, elle n’avait pas trop envie de parler. Elle se contenta de le laisser discourir sur ses allées et venues en faisant un effort pour ne pas bailler discrètement, alors pour éviter cela, préféra changer de thème.

Êtes vous un assidu des casinos, Mr. Cromwell ?

Sa réponse, dénuée d’ironie l’amusa.

Je ne les fréquente guère, je gagne trop souvent. Les services de contrôle m’ont à l’œil…

Elle sourit.

Je ferais la même chose à leur place. Vous ne trichez pas, au moins ?

Et même si, qu’est ce que ça pouvait lui faire ? Si l’homme en était capable, cela ne ferait que prouver qu’il était ingénieux. Mais le voilà qui défendait chaleureusement sa bonne foi.

Tricher ? Non, voyons ! Je n’ai pas de martingale ou autre truc du genre. Nous dirons que j’ai… du flair.

Un grand flair et…cela marche pour tous les jeux ?, c’était une petite question à double sens qu’il capta avec un sourire enjôleur.

Oui, à peu près à tous les jeux de hasard.

Tenant compte qu’elle considérait la vie comme tel, la réponse lui tira encore un petit sourire, un peu blasé.

Intéressant. C’est un don qui pourrait faire de vous un homme très riche.

Faire fortune avec ce don ? Non, ça ne m’intéresse pas particulièrement… Si je n’avais pas d’autres recours… peut-être le ferai-je .

Ah bon. Vous êtes alors n homme d’exception, Mr. Cromwell, la plupart sauterait sur l’occasion.

Vous trouvez ça bizarre ? Je préfère gagner de l’argent différemment. J’ai un bon job très rentable.

*Oui, comme commis de la famille, pas d’ambition, cet homme…enfin…ou peut être se sert il de son flair exceptionnel pour dénicher qui maintienne ses goûts dispendieux…tant pis….c’est pas avec moi que ça marchera !*

Mais parlons plutôt de vous, Miss Sheridan.

Soupir. Elle sirota son Martini.

Ma vie n’a rien d’exceptionnel ni follement intéressant. Mes parents sont morts dans un accident quand j’avais 12 ans et m’ont laissé une énorme fortune. Vous vous imaginez la suite. Excellente éducation, sélecte société. Je fais ce que je veux, quand je veux et personne n’a rien à redire.

*Et tu es plus seule qu’un chien sans maître, ton unique ami est un chat et tu n’as confiance en personne d’autre que toi-même. Merveilleuse solitude, non ?*

Mais bien sûr, pas un mot à ce sujet ne franchit ses lèvres. Qu’il pense d’elle ce qu’il voudrait. Ce ne serait rien de trop flatteur, mais qu’est ce que cela pouvait faire ? Miranda se fichait trop de l’avis des autres pour que cela la dérange.

Exquisément poli, le jeune homme, même s’il semblait avoir envie de la planter là, sans plus, s’enquit sur quelques autres détails…où elle habitait, entre autres.

En ce moment, à l’hôtel, je n’ai pas de résidence à Hawaii…mais j’y pense.

Il avait peut être voulu savoir quel était son lieu fixe de résidence mais elle ne se sentait pas trop disposée à énumérer ses nombreuses demeures. Lui aussi logeait à l’hôtel, après cette petite mise à jour, la conversation dépérit de façon notoire, il ne restait qu’un chose à faire : s’en aller chacun de son côté.

Bonne fin de soirée, Miss Sheridan. Le hasard nous permettra peut-être de nous recroiser.

Le hasard le dira, Mr. Cromwell.

Et, par simple habitude, elle tendit sa main. Que diables se passait il ? Pourquoi à peine ses doigts frôlèrent les siens tout sembla devenir dingue autour d’eux ? Les lumières clignotaient prises de subite folie et ses doigts…la brûlaient. Ils retirèrent leurs mains en même temps, assez interdits par ce phénomène inespéré. Tout redevint calme aussi vite que cela n’avait commencé. Miranda s’en sentait toute étourdie, presque à point de se trouver mal.

Eh bien nous avons failli avoir une fameuse panne. Bonne soirée !

Pâle, Miranda dût s’accouder au comptoir en regardant le bout de ses doigts rougis et douloureux comme si elle les avait passé sur une flamme.

Vous sentez vous bien, miss Sheridan ?, s’enquit le chef barman, très sollicite.

Oui…je crois…Juste un petit malaise. Apportez moi un peu d’eau glacée, s’il vous plaît.

Il s’acquitta, la célérité même. Le contact avec le verre glacé soulagea rapidement ses doigts.

*Quelle bizarre réaction !*

C’était bien la première fois de sa vie qu’une chose pareille lui arrivait. Elle ne voulut rien prendre de plus et se retira à sa suite. Une douche la remit un peu d’aplomb avant de se mettre au lit mais le sommeil fut très long à venir et quand il le fit, le rêve de toujours revint…Ce décor fané d’un passé très lointain, ces visages inconnus se mêlant, cette voix…ces mots. Amour. Ils parlaient d’amour, ces mots perdus à jamais…mais il était impossible de distinguer qui les disait…l’ombre engloutissait le tout, balayant le bonheur, donnant lieu à la douleur…à la peur…

Miranda se réveilla avec son propre gémissement de terreur et la vieille douleur, si bien connue, l’investit. Pourquoi souffrait-elle ? Que lui manquait-il ? Qui, lui manquait tant ? Triste mélancolie sans explication, Miranda pleura en silence, sans savoir pourquoi. Sans témoins, elle pouvait être faible. Personne ne l’en aurait jamais cru capable, de pleurer comme une petite fille perdue…comme ce qu’elle était, somme toute, derrière son masque de parfaite arrogance. Incapable de se rendormir, elle se leva et sortit au balcon…La nuit était belle, lune brillante dans un ciel dégagé de nuages, étoiles scintillantes…Si au moins elle avait eu quelqu’un pour partager ces instants…mais même Sage, son chat adoré était loin…

Qu’est ce qui lui avait pris d’accepter déjeuner avec Robert Huggens ? Certes le jeune homme était sympathique, même assez intelligent quoique trop collant à son goût. Soit, elle avait légèrement flirté avec lui mais cela ne donnait aucun droit à cet outrecuidant de se croire tout permis et encore moins de lui proposer de passer le week end avec lui, en laissant très clair que ce n’était à faire du surf qu’il comptait employer son temps.

Mais pour quel genre de femme me prenez vous, Huggens ?

Vous êtes folle à lier, Miss Sheridan ! Vous m’aguichez puis faites un plat pour un geste…

Aguicher !? En voilà de grands mots pour un sourire, Huggens, vous n’êtes qu’un lourdaud malappris sans une once de savoir faire !

Et de lui envoyer la gifle de sa vie avant de prendre son sac et quitter les lieux, la tête haute mais bouillant de colère.

Un souci, très chère ?

Relevant la tête elle fixa un regard meurtrier sur qui osait lui diriger la parole. Josh Cromwell.

Vous !? Allez au diable aussi…j’en ai marre des hommes et leurs propositions déplacées !!!

Mais il ne bougea pas d’un pouce, semblant trouver très amusant son émoi.

Ah… propositions indécentes ? Je vois. Il me semble que vous avez besoin de vous calmer. Si on buvait un verre à côté ? Je vous jure que je ne vous ferai pas d’autres propositions.

Son style direct faillit la faire sourire mais là, elle était encore trop fâchée, en tout cas, allez savoir pourquoi, sa présence la rassurait.

C’est bon, allons prendre quelque chose.

Leur conversation n’eut rien d’un badinage banal. Enfin, pas de badinage du tout. Ce fut plutôt un compte rendu assez succinct sur ce qu’ils avaient fait de puis leur première rencontre. S’étendre sur les bontés de la météo locale n’avait rien d’amusant et comme ils n’avaient rien d’autre à se dire, sitôt fini sa coupe de vin, Miranda prétexta avoir à faire et prit rapidement congé. Inutile de dire qu’ils ne songèrent pas à se toucher.
Arrivée à l’hôtel, Miranda découvrit qu’elle en avait marre du coin et prenant le téléphone s’occupa à préparer les détails de son suivant voyage. C’est à dire, elle se communiqua avec le pilote de son jet privé, qui devait bronzer à la plage en faisant du charme aux filles, lui ordonna de réunir l’équipage et laissa clairement établi qu’elle voulait quitter l’île dans le plus court délai possible. Ainsi fut fait, on ne discutait pas les désirs de Miranda Sheridan, point barre.


De Hawaii elle se rendit en Australie dans le but de visiter sa propriété viticole dans la vallée de Yarrah, près de Melbourne. Implacable, elle passa toutes les installations en revue et trouva, comme toujours quelque chose à redire. Après avoir embêté à loisir ses employés australiens, la miss retourna à New York, pour assister à deux galas de bénéfice et à une exposition d’art égyptien. De là, elle décida de se rendre à St. Bart et rester quelques jours à bronzer oisivement avant que la bougeotte ne la reprenne. Suivant escale, la propriété en Provence, endroit qu’elle aimait beaucoup mais n’y resta que trois jours avant de s’embarquer sur son yacht pour une croisière en Méditerranée accompagnée de l’indéfectible groupe d’ « amis » qui profitaient largement de sa splendide générosité. À Mykonos, elle se déclara agacée et les planta là avec la permission de poursuivre leur croisière sans elle.

Pourquoi avoir choisi l’Égypte comme prochaine destination ? Elle n’aurait su le dire mais la question ne se posait pas. Elle voulait y aller, elle y était. Quoi de plus normal que vouloir visiter les pyramides ? Bien entendu, pas question que Miss Sheridan fasse le tour dans un car bondé de touristes, même si c’en était un de très luxueux. Une limousine à sa disposition, Miranda partit en excursion en buvant du champagne frappé à point, tandis que le désertique paysage défilait, lui produisant, à quoi bon le nier, d’étranges sensations.

Quand la voiture commença à faire des ratés, Miranda s’énerva. Quand le véhicule s’arrêta pour de bon, elle piqua une belle colère.

Mais c’est du jamais vu, ça ! C’est quoi ce genre de service ?

Le chauffeur eut beau s’excuser et donner toute classe d’explications, rien á faire, elle tempêta à souhait. Le service de dépannage s’amena avec méritoire célérité mais cela ne changea rien. Elle était là, arrêtée sur le bas côté d’une route égyptienne, entourée d’ineptes…Les hommes palabraient sans fin, face au capot ouvert. Elle ouvrit la portière et allait les envoyer, une fois de plus au diable quand…

Quel hasard ! Miss Sheridan ! Un ennui ?

Elle le dévisagea, très surprise de le trouver là, au milieu de nulle part.

Pour un hasard, on peut dire que celui-ci en est bien un, M. Cromwell. Un ennui ? Je dirais plutôt que tous les ennuis…Cette stupide voiture a fait une panne…et bien sûr, personne, en commençant par moi, ne sait ce qui se passe. Quels imbéciles !!!

Je n’y connais pas grand-chose en moteur. Ces chauffeurs non plus apparemment. Vous alliez aux Pyramides ? J’y vais aussi. Puis-je vous proposer ma Jeep ? C’est moins confortable que votre voiture mais plus que celle de la camionnette de dépannage…

Tout de go. Sans pause. Direct. Pour la première fois en bien de temps, Miranda sourit vraiment, comme si la proposition du jeune homme lui semblait extraordinairement…attirante.

Je prends mon sac !

Peu après, ils filaient à bonne vitesse, cheveux au vent, pas de champagne à bord, investie d’une délectable sensation de liberté, Miranda fut à point de se sentir heureuse.

Mais…que faites vous en Egypte ? Ne me dites pas que vous êtes, mine de rien, venu plumer les casinos du coin ? Moi…euh…disons que j’ai cédé à une impulsion. Il n’y a pas très longtemps j’ai assisté à une intéressante exposition sur l’Égypte des Pharaons…cela a aiguisé ma curiosité.

Il lui raconta être là pour une affaire de tapis expédiée plus vite que prévu, le faisant se décider pour un peu de tourisme.

Je compte voir Gizeh aujourd’hui…mais aussi faire une croisière sur le Nil…Quelque chose m’attire de cet endroit…mais je ne sais pas exactement quoi.

Elle rit en voyant son expression dubitative.

Pas de souci, je sais ce que pensent les gens de moi…cela ne me gêne pas le moins du monde.

Ils roulèrent un moment en silence.

Regardez ça !!!

Au loin, se détachant nettement sur le ciel d’un azur incomparable, les pyramides de Gizeh…témoins silencieux et magnifiques d’un passé révolu.

Miranda sentit qu’un nœud lui coinçait la gorge et sans préavis, ses yeux se noyèrent de larmes. Cromwell s’étonna de cette réaction inespérée et si émotionnelle.

Je…ne sais pas…ce qui me prend !, hoqueta t’elle, C’est…ridicule…mais je me sens si malheureuse tout à coup…comme si…comme si…j’avais perdu quelque chose qui me tient à cœur…mais…je ne sais pas…quoi…ou qui…c’est…affreux!

Il devait penser qu’elle était carrément folle. Peu importait, Miranda ne pouvait pas contenir le chagrin sans nom qui lui pétrissait l’âme…
Revenir en haut Aller en bas
Josh Cromwell
Sorcier
Sorcier
Josh Cromwell


Messages : 48
Gallions : 25628
Date d'inscription : 02/05/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyJeu 15 Juil - 19:54

L’Egypte. Franchement, Pays de contraste.
Qu’une culture antique aussi raffinée ait vu le jour sur les berges d’un fleuve somptueux bordé de terres arides, que des bâtiments gigantesques aient pu être érigés avec la technologie de l’époque, frappait n’importe qui, Josh inclus.
A l’heure actuelle, cette Terre au passé glorieux restait encore marquée par sa magnificence d’antan. Le déclin des Pharaons, leur remplacement par Rome, l’influence de la Grèce, transforma radicalement les Egyptiens qui en oublièrent rituels et traditions séculaires.
Spolié par les grandes nations étrangères, le peuple par son ignorance des richesses dormant sous leurs yeux ou pieds, contribua à des pertes importantes du patrimoine millénaire.
Heureusement des mécènes vinrent à leur secours pour sauvegarder quelques trésors.
Tant reste à faire…

Cromwell ne pouvait pas rater les Pyramides auxquelles personne n’échappe un jour ou l’autre avec plus ou moins d’intérêt.
Indépendant, un peu téméraire, il voulait faire cette expérience en solitaire. Le hasard en décida autrement puisque, à mi-chemin, il lui fit à nouveau croiser la très mignonne et très orgueilleuse Miranda Sheridan.
Sans chichi, pour une fois, elle accepta de monter dans la Jeep de location et filer bon train en direction d’une des sept merveilles du monde. La miss était curieuse et étonnée de le retrouver là :


Mais…que faites vous en Egypte ? Ne me dites pas que vous êtes, mine de rien, venu plumer les casinos du coin ?

Non, avait-il ri. Les affaires, simplement. Mais vous-même ? Une brusque envie d’étendre vos horizons ?

Moi…euh…disons que j’ai cédé à une impulsion. Il n’y a pas très longtemps j’ai assisté à une intéressante exposition sur l’Égypte des Pharaons…cela a aiguisé ma curiosité.
Je compte voir Gizeh aujourd’hui…mais aussi faire une croisière sur le Nil…Quelque chose m’attire de cet endroit…mais je ne sais pas exactement quoi.


Il pouvait très bien la comprendre quoique ce type de femme ne soit en général pas très porté sur l’étude archéologique.
Son air mi-figue mi-raisin agaça la belle :


Pas de souci, je sais ce que pensent de moi les gens …cela ne me gêne pas le moins du monde.

Au détour d’une dune, le décor fut saisissant au point que Josh ralentit considérablement l’allure afin de profiter du spectacle incroyable des monuments funéraires de Mykérinos, Khephren et Khéops. Jadis, toutes devaient être revêtues de plaques calcaires polies dont l’éclat devait se refléter à des kilomètres. Seule la plus grande en conserve des traces, les autochtones ayant utilisés les vestiges pour construire leurs habitations.

Soufflé par tant de majesté imposante, Cromwell demeura muet. Il coula un œil en direction de sa voisine qu’il trouva passablement… décomposée.

Euh… ça ne va pas ? Vous avez l’air toute chose. C’est splendide mais…

Je…ne sais pas…ce qui me prend ! C’est…ridicule…mais je me sens si malheureuse tout à coup…comme si…comme si…j’avais perdu quelque chose qui me tient à cœur…mais…je ne sais pas…quoi…ou qui…c’est…affreux!

Vu sa tête, ça en avait bien l’air en effet. Véhiculer une femme en pleurs n’étant pas dans son habitude, Josh ne savait pas trop quoi faire. D’instinct, il voulut lui tapoter la main, en réconfort tout en cherchant à se garer.
Mal lui en prit !
La secousse fut si vive qu’il sursauta, donnant un mauvais coup de volant. Les pneus de l’avant chopèrent une pierre qui agit comme un tremplin. Malgré la douleur de sa main, Josh tenta coûte que coûte de redresser la situation. Que faire quand une voiture est transformée en planeur. Tout allait trop vite pour songer à la magie, il n’y pensa même pas.
L’atterrissage fut rude, la Jeep partit en tonneau. Deux, trois, quatre…

La balance de Maât flottait devant lui. Troublé de se retrouver nu couvert d’un linceul, Josh regardait les plateaux d’or. Dans l’un son cœur palpitait, dans l’autre une plume vint se poser.


*L’équilibre… Il faut l’équilibre !*

C’était bizarre de pouvoir penser mais pas de parler. Angoissé, il regarda le plateau soutenant son cœur remonter, celui de la plume s’abaisser.
Une voix surgie du néant retentit :


Emath, fils des artisans Geb et Chefet, ton cœur est pur. Tu pourrais traverser vers les vergers d’Osiris mais ton temps n’est pas venu. Retourne ! Retourne…

Sonné, le front en sang, Cromwell secoua la tête plusieurs fois. Miraculeusement, la Jeep s’était redressée. La ceinture de sécurité avait bien joué son rôle, il se sentait défoncé de partout mais intact.

*Quel c*n ! M***E, il fait nuit ! *

Le souvenir d’une passagère s’imposa. Il ne lui fallut qu’un regard à droite pour constater que la belle était dans les vapes. La tête tournée à l’opposé, il ne pouvait distinguer ses traits. Dégrafant nerveusement sa ceinture, il lui accrocha l’épaule pour voir son visage, redoutant que l’irrémédiable se soit produit.
Ouf ! Dans la clarté de la lune, les yeux lui apparurent clos et Miranda respirait. Il se pencha, prêt à lui tapoter les joues mais suspendit son geste en se rappelant son « allergie ».
Que faire ?
Sortant de l’habitacle, il le contourna. De nombreux objets s’étaient éparpillés Dieu sait-où. Au moins la malle-coffre était restée verrouillée. S’y trouvaient boîte de secours, couverture de survie et sac à dos. Prenant les trois, il revint à l’inconsciente qu’il tenta de ranimer en douceur d’un linge humide sur la face poussiéreuse.


Assez dormi, Miss Sheridan. Ouvrez les yeux…

Quelques mots indistincts s’émirent sans que Miranda ne se réveille.
Il eut beau fouiller ses poches, Josh constata la perte de son GSM. La belle en aurait-elle un ? Le sac qu’elle portait sur les genoux s’était évaporé avec les tonneaux.
Désorienté, Cromwell organisa ses pensées avec difficulté :


*Faut du secours… On a quitté la route mais on ne doit pas en être bien loin. Une Miss comme Sheridan ne peut disparaître sans trace. Probablement que des avis sont lancés*

Trop crevé pour se risquer à la magie, à la guerre comme à la guerre, en évitant le toucher les endroits dénudés du corps de la blessée, Josh emballa Miranda dans la couverture de survie. Son sac sur le dos, Il la souleva de ses bras puissants. Léger, ce doux fardeau ne lui pesa pas.
Les pavillons et yeux grands ouverts, Josh avança à travers le sable et les cailloux selon bruits et reflets distingués. Le talus à escalader lui causa un peu de souci ainsi chargé mais il parvint enfin à hauteur de la route asphaltée.
Des phares venaient en face, Cromwell se déporta vers eux. Il ne reçut qu’un méchant coup de klaxon en retour. La solidarité ne semblait pas de mise à cette heure tardive.
Plus il marchait plus la fatigue se faisait ressentir. Le sorcier commençait à désespérer quand il lui sembla percevoir des bruits de pales. En même temps des lueurs bleues clignotèrent au loin sur la route.
En un clin d’œil, un hélicoptère le survola, son projecteur l’éblouit. Un mégaphone cracha en arabe et en anglais :

Arrêtez-vous, ne bougez plus !

Josh n’en avait aucune intention. Soulagé, il vit l’engin se poser alors que des hurlements de sirènes retentissaient en approche.
Bientôt, des policiers et infirmiers l’entourèrent. Il ne leur délivra Miranda qu’avec réticence. Ce qu’il n’attendait, pas à peine le changement de bras effectué, fut le vilain coup de crosse qu’il se prit sur la nuque.

Nauséeux, Josh se réveilla allongé sur une paillasse. Trois barbus assez pouilleux lui jetèrent un œil vague. Un marteau pilon à la place du crâne, le prisonnier se redressa et chercha de quoi étancher sa soif dévorante. En plusieurs langues, il tenta de réclamer à boire. L’un de ses compagnons d’infortune lui désigna une cruche en terre cuite posée à même le sol. Non ! Même déshydraté, Josh refuserait d’avaler un tel truc auquel les autres avaient dû goûter.


On est où ?

La conversation fut difficile mais grosso modo, Josh apprit qu’il était dans une prison du Caire depuis la veille au soir. Il était presque midi selon ses voisins.
Guettait-on son réveil ? Le fait est que moins de dix minutes plus tard, un garde chiourme à la mine patibulaire et la matraque bien en vue vint ouvrir les grilles. Désigné, Josh se releva en chancelant légèrement. Poussé vers une porte, le jeune homme finit ses déambulations dans un petit bureau encombré d’un tas de paperasse. De derrière son bureau, un homme bedonnant, portant fez et moustache, lui aboya dessus :


Assieds-toi !

Le garde resta près de la porte ; son supérieur ouvrit un dossier :

Tes papiers disent que tu es Joshua Cromwell, citoyen Américain. Est-ce exact ?

Oui, mais…

Tu ne parles que quand je te le demande. Je suis le Capitaine Farroud, chargé de ton interrogatoire avant de te refiler en haut lieu. Ainsi, tu as organisé l’enlèvement de Miss Miranda Sheridan. Qui sont tes complices ?

Abasourdi, Josh resta bouche bée quelques secondes. Se rendant compte de l’énormité de l’accusation, il s’agita :

Vous êtes dingue ! J’ai enlevé personne, elle est montée…

Une sorte de badine frappa le bureau :

Silence ! ordonna le capitaine. Miss Sheridan vous accuse formellement. Une chance que nos patrouilles vous ont repérés.

Elle est devenue folle ! On a eu un accident, et…

J’ai dit SILENCE !

Menaçant, Farroud lui agita sous le nez son bout de bois. Interdit, Josh reconnut l’objet : sa baguette ! Avec elle il avait une chance de filer rapidement. Si l’autre recommençait à le menacer, il s’en emparerait.

Miss Sheridan est quelqu’un d’influent. Elle réclame votre tête ! Vous escomptiez une forte rançon, n’est-ce pas ? Beau plan, apparemment. Plusieurs rencontres fortuites pour la mettre en confiance puis, on soudoie le garagiste et on tombe pile pour ramasser la fille ! Sans cet accident, vous seriez en train de palper un pactole. C’est raté !

Je vous jure que je n’ai rien fait de semblable. Je réclame un avocat, j’ai droit à un coup de téléphone, et…

Cramoisi, le capitaine se leva prêt à cingler le visage de l’outrecuidant rebelle.
Josh bondit pile au moment où la porte s’ouvrait avec fracas. Le tableau devait être épique. Cromwell et le capitaine, debout en train de se disputer un bout de bois, virent débarquer une Miranda Sheridan dans toute sa splendeur furibonde.
Rapide, incisive, elle s’étonnait du peu de cas que l’on avait fait de Cromwell. Selon elle on avait mal interprété ses paroles et jamais il n’avait été question d’enlèvement. Elle désirait une levée d’écrou immédiate.

La suite alla très vite. Josh récupéra papiers et bout de bois avant de se retrouver dans une autre limousine où il se laissa couler dans le confort des sièges, un verre à la main.
Il y reçut, explications et excuses à profusion
.

Je suis content que vous alliez bien. Je me suis fait un sang d’encre, vous savez ? Mais, j’en ai vu d’autres. Je passe l’éponge. D’ailleurs j’aimerais m’en passer une vraie sur la gueu… sur le visage. Je déteste me sentir crasseux. Serait-ce abuser que de vous demander de me déposer à mon hôtel ? C’est le…

Pas question. Miss Sheridan avait les idées bien arrêtée sur la suite.
La limousine freina devant des grilles électriques qui s’ouvrirent à l’instant sur un parc luxuriant. Au bout de l’allée Josh distingua une villa aussi exquise que paisible.
Un portier se présenta ; ils descendirent.
Le guidant à l’intérieur Miranda le laissa aux mains d’un autre domestique aux couleurs locales.
La baignoire qui reçut Josh était une mini piscine. Avec délice, il subit les frictions d’un troisième larbin. Quand Josh réclama des vêtements, on les lui refusa. Il devait d’abord être examiné par le médecin personnel de la locataire du palace. Celui-ci soigna ses plaies, bosses et ecchymoses avant de lui permettre de s’habiller correctement.


*Wow ! Elle a des tenues masculines de toutes les tailles, la donzelle !*

En costume blanc avantageux, chemise à col ouvert, Josh retrouva son hôtesse sur la terrasser où elle avait fait dresser deux couverts.

Je ne mérite pas tant d’égards, se défendit-il en souriant. N’empêche que sans votre intervention, je pourrirais sans doute encore là-bas.

En apéritif, Cromwell descendit une bouteille d’eau puis passa au champagne. C’était marrant de voir à quel point Miss Sheridan se mettait en frais pour satisfaire ses moindres désirs. Elle était tellement navrée des désagréments causés par des paroles débitées dans un semi-délire.

Ne vous en faites pas ! Je suis un dur à cuire. C’est quand même étrange, non ?... Ben… ce qui se passe dès que je vous touche. Ne me dites pas que vous n’avez rien remarqué ! La 1ère fois, j’ai été presque brûlé ! Dans la Jeep c’était pareil !... Ah ! Réactions épidermiques… Admettons. Voulez-vous que nous refassions l’expérience ?

Elle hésita mais refusa.
Un déjeuner très agréable se déroula. Ils causèrent de tout, de rien, Josh détailla un peu son travail et la façon dont il s’y prenait parfois pour emporter un marché. Cela la fit rire.


*Elle devrait rire plus souvent, ça lui va très bien !*

La Miranda présente était bien différente de celle d’Hawaii. Le choc de la Jeep y était-il pour quelque chose ? La vue des Pyramides ? Autre chose ? Il s’en foutait, goûtant simplement ce moment de détente.
Il lui sembla que la Miss éclusait assez sec. Le dessert était depuis longtemps consommé, l’heure de la sieste dépassée, la bouteille de scotch vide.
Jugeant le moment opportun de se retirer, même s’il n’en éprouvait guère d’envie, Josh salua :

Je vous remercie de toutes vos attentions Miranda et j’espère que le hasard nous permettra encore de nous croiser.

Gaie et manifestement éméchée, la belle s’approcha de lui attendant… quoi ? Un baisemain ? Un shake hand ? Un baiser ?
Son pied accrocha le tapis, elle bascula en avant, droit dans le bras de Josh.
Quand des électrons de charges opposées se rencontrent ils s’attirent. En cas contraire, ils se repoussent. Le choc les propulsa à la renverse chacun de leur côté.

Revenir en haut Aller en bas
Miranda Sheridan
Admin
Admin
Miranda Sheridan


Messages : 426
Gallions : 30375
Date d'inscription : 08/01/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyMar 20 Juil - 19:31

Réagir si émotionnellement à quoi que ce soit n‘était pas du tout le genre de Miranda…pourtant là, ça allait fort ! Elle pleurait comme une dingue…c’était stupide mais elle n y pouvait rien.

Qu’il cherche à la consoler n’avait rien d’étrange…en fait, c’était le moindre à espérer mais à peine eut il tapoté sa main que la folle sensation de brûlure se laissa sentir. Si cela n’avait été que ça…Miranda ne sût jamais exactement ce qui s’était passé. Leur véhicule, hors contrôle, avait entamé une série de périlleux tonneaux…Elle laissa, par pur instinct, échapper un hurlement de terreur et avant que tout ne sombre dans le néant le plus absolu.

Était elle morte ? Non…elle avait trop mal partout comme pour l’être…

Assez dormi, Miss Sheridan. Ouvrez les yeux…

Quels mots étranges ! Sheridan ? Qui était Sheridan ? Tout tournait follement dans sa tête…mais elle savait encore que son nom était Neith…Tout était si confus…Emath avait l’air si affolé…C’était bien lui, non ? C’était bien sa voix qui l’appelait, la retenant de partir vers l’ombre sublime…

Ne…me laisse pas…ne me laisse pas !!!

Vide cotonneux. On la portait. Où ? Quand ? Qui ? Des voix, tout le monde semblait très agité…on discutait…

Elle est en état de choc !

Pas de quoi s’étonner après ce vol plané catastrophique. Miranda n’était pas près de reprendre ses esprits, ça vint un peu plus tard alors qu’on lui faisait aspirer un truc sentant l’ammoniaque.

Miss Miranda…enfin !

Andrew…que diables…

Un accident…ce type qui vous a enlevée sur la route…

Elle fit une profonde inspiration et se redressa. Tiens, elle était dans sa luxueuse chambre, dans la magnifique villa louée pour son séjour. Son secrétaire semblait dans tous ses états, le pauvre homme.

De quoi me parlez vous, Andrew ?...C’est quoi cette histoire d’enlèvement ?

Il lui fit un compte rendu assez confus, comme quoi on l’aurait enlevée sur la bas côté de la route, dans l’espoir d’obtenir une belle rançon…Pourtant, et de cela, elle s’en souvenait très bien, c’était dans la jeep de Joshua Cromwell qu’elle était montée, volontairement…

Seigneur, Paggitt vous avez trouvé ça tout seul ou vous avez eu besoin d’aide ?...Où est Cromwell ?

Euh…en prison, bien entendu !

Elle ne se priva pas de pester tout son soûl en envoyant son crétin de secrétaire au diable.

Sans que le pauvre homme puisse l’en empêcher, la miss avait bondi du lit.

Miss Sheridan…euh…c’est…

Pas un mot de plus, Andrew Paggitt ou je vous mets à la porte illico…Franchement, je vous savais un peu stupide mais là, vous dépassez les bornes…Qu’est ce qui vous a fait penser que Cromwell voulait m’enlever ?

Votre chauffeur a dit…

Elle leva la main, le sommant au silence et se dirigea vers le téléphone…sauf qu’arrivée là, la jeune femme se demanda comment s’y prendre. Elle n’avait pas idée de comment marchaient les entrelacs juridiques égyptiens mais supposait que ça n’allait pas pareil qu’à New York.

Vous avez crée un véritable problème, Paggitt…à vous de le résoudre. Je veux Cromwell hors de la prison le plus vite possible…BOUGEZ VOUS !!!

Et quand Miranda Sheridan disait de se bouger, il en allait de la vie même. Andrew Paggitt la détestait, comme presque tout le monde, mais avait encore plus peur d’elle. Il savait exactement de quoi pouvait être capable son boss et n’avait aucune envie de subir ses foudres. Si Miss Sheridan le renvoyait de mauvaise façon, il ne trouverait jamais un autre travail…ça, il le savait.

S’activant de la meilleure façon possible, Paggitt put enfin se communiquer avec le capitaine Farroud qui se chargeait, on pouvait s’imaginer comment, du prisonnier Cromwell.

Il fallut s’étendre en explications échevelées mais l’autre ne voulait rien entendre. Si la miss voulait signer la décharge, il faudrait qu’elle se présente au poste de police.

Mais c’est Miranda Sheridan !

Ou Isis en personne…elle doit venir ! Sinon…tant pis…

Plus clair…S’armant de courage, Paggitt alla trouver son chef qui pour alors avait magnifiquement repris le poil de la bête : elle était furieuse !

Ah ! Il veut me voir…et bien…il va me voir !!!

Andrew Paggitt eut des sentiments solidaires avec ce brave policier égyptien qui allait sous peu connaître le contondant pouvoir de la belle.

Miranda fulminait en arrivant au commissariat. Personne n’osa s’interposer sur son chemin.

En parvenant au bureau de Farroud où avait lieu l’interrogatoire, elle entendit Cromwell se défendre.


Je vous jure que je n’ai rien fait de semblable. Je réclame un avocat, j’ai droit à un coup de téléphone, et…

Brave citoyen américain qui croyait encore aux bontés civiques d’une société civilisée. San se gêner pour s’annoncer, Miranda ouvrit la porte à toute volée. L’égyptien semblait prêt à frapper l’américain sans se soucier du fait que l’autre était sans doute désarmé…quoique mesurant au moins 30 cm de plus…Ils semblaient se disputer pour un bout de bois…détail sans importance.

Trêve de bêtises !!!, tonna t’elle, je suis Miranda Sheridan et exige que cet homme soit mis en liberté d’immédiat. Vous ne pouvez pas traiter un citoyen américain avec tant de légèreté… Privé de ses droits…c’est honteux !!!!

Le capitaine, pris de court resta un moment la bouche ouverte, comme carpe hors de l’eau. Il était le digne représentant d’une société où les femmes ont peu ou rien à dire. Se voir interpellé de la sorte par cette virago sans manières, le fit voir rouge.

Cet homme est inculpé d’enlèvement…

Êtes vous stupide ou faites simplement semblant ?...Je suis MIRANDA SHERIDAN…je veux, j’exige…compris !?

Vous n’avez…

Fermez là…Que voulez vous ? Que le président en personne vienne vous le dire ? Mais je vous en prie, logiquement que je le connais, votre président…Hop, hop !!! Du vite fait ! Je n’ai pas toute la journée. Comment allez-vous, Josh ? Je suis sincèrement désolée de ce terrible quiproquo…

Il avait certainement passé un fameux quart d’heure. Farroud eut beau avoir envie de cracher du feu, dans la minute suivante, il reçut l’appel de l’ambassadeur des USA et du secrétaire personnel du président égyptien. Inutile de dire que les « compliments » plurent comme de la grêle…Il avait été à point de causer une véritable crise internationale…

Venez, Josh…quittons cet endroit ! Vous avez tout ?

Elle ne fut pas sans remarquer qu’il empochait prestement le bout de bois mais ne posa pas de questions, sa priorité était vider les lieux au plus vite. Une limousine les accueillit. Elle s’occupa personnellement de lui servir à boire.

Je suis absolument désolée…Mon stupide secrétaire a tout emmêlé…Je me demande d’où il a été pêcher une histoire pareille. Oui…ça lui ressemble faire du zèle…mais là…

Je suis content que vous alliez bien. Je me suis fait un sang d’encre, vous savez ? Mais, j’en ai vu d’autres. Je passe l’éponge. D’ailleurs j’aimerais m’en passer une vraie sur la gueu… sur le visage. Je déteste me sentir crasseux. Serait-ce abuser que de vous demander de me déposer à mon hôtel ? C’est le…

Je sais quel est votre hôtel…mais ce n’est pas là que nous allons !

Il sembla surpris en arrivant à la villa mais ne protesta pas.

Je ferai n’importe quoi pour vous dédommager, Mr. Cromwell, ce que voua avez subi par ma faute n’a pas de nom… Considérez-vous comme mon invité. Vous allez prendre un bon bain puis un médecin va vous examiner…Je veux savoir que vous allez bien.

Bon gré, mal gré ? Il obtempéra. Miranda sourit, satisfaite, après tout cet homme avait trop de caractère pour se soumettre facilement à ses caprices mais pour le moment…

Ils se retrouvèrent deux heures plus tard. Un bon bain avait fait des miracles, le costume en lin blanc lui seyait parfaitement.

Vous avez vraiment meilleure mine.

Je ne mérite pas tant d’égards. N’empêche que sans votre intervention, je pourrirais sans doute encore là-bas.

Il avait soif. Une bouteille de San Pellegrino glacée, fit son bonheur avant de déguster, en connaisseur, le champagne français qu’elle aimait prendre comme apéritif.

Toute cette situation a été causée, selon Paggitt, mon secrétaire, par quelque chose que j’ai dit pendant mon inconscience…Il n’y qu’un imbécile comme lui pour donner foi à un délire.

Ne vous en faites pas ! Je suis un dur à cuire. C’est quand même étrange, non ?

Quoi donc ?

Ben… ce qui se passe dès que je vous touche. Ne me dites pas que vous n’avez rien remarqué ! La 1ère fois, j’ai été presque brûlé ! Dans la Jeep c’était pareil !

Bien entendu qu’elle l’avait remarqué. Impossible autrement.

C’est assez curieux, ces réactions épidermiques…Qui sait, peut être sommes nous allergiques l’un à l’autre !?

Cela lui sembla si déplacé qu’elle ne put s’empêcher de sourire.

Ah ! Réactions épidermiques… Admettons. Voulez-vous que nous refassions l’expérience ?

Elle aurait voulu s’y risquer mais en y pensant bien déclina le plaisir.

Nous laisserons cela comme ça, pour l’instant.

Joshua Cromwell était un interlocuteur charmant. Sa conversation était aisée, intéressante, amusante aussi. Ses anecdotes sur sa façon de clôturer telle affaire frayaient le désopilant. Il n’avait pas froid aux yeux pour miser à gagner…

Vous devez être un adversaire à respecter, Josh…qui sait ? Peut être un de ces jours nous pourrons nous affronter sur le terrain.

Elle laissa échapper un petit rire sarcastique.

On dit que je suis mauvaise perdante…mais je ne peux pas le savoir…je ne perds jamais !

L’après midi s’écoulait agréablement. La conversation était prenante, la compagnie agréable. Miranda se sentait bien. Ça la changeait de son jour le jour…si solitaire. Peut être ce fut la raison pour boire un peu plus que normal. La tête légère, la vie lui semblait presque agréable…

Je vous remercie de toutes vos attentions Miranda et j’espère que le hasard nous permettra encore de nous croiser.

Quoi ? Il partait déjà ? Ce n’était pas cela qu’elle avait envisagé…Tiens…tout semblait tanguer doucement…c’était marrant…Oh, zut ! Voilà que son pied accrochait le tapis…C’était si bête…lui tomber en plein dans les bras…et sentir qu’une décharge électrique la faisait retomber en arrière…Elle resta là, assise par terre, en le regardant…dans la même position, juste en face.

Oups ! Il me semble, Mr. Cromwell que nos relations vont rester distantes…

Mais pour une raison assez stupide, cela déclencha une vraie crise de fou rire.

Ne pense pas que je suis dingue…ça ne te fait rien si on se tutoie ?...Non ? Tant mieux…mais cette situation est terriblement…électrique…C’est la première fois de ma vie que m’arrive un truc comme ça…Je sais….on me considère normalement comme une personne assez inabordable et certainement très antipathique…mais jamais cela ne s’était manifesté de façon si…douloureuse !

Elle riait encore en se relevant, laissant Josh faire de même sans lui offrir son aide. Elle fit tinter la clochette d’argent et deux secondes plus tard un domestique faisait son apparition, sans aucun besoin de parler, Miranda se faisait comprendre. La bouteille vide de scotch fut remplacée ainsi que verres et glaçons.

Ne te fais pas d’idées…normalement je ne bois pas…mais tu es un joyeux compagnon…Ça me change un peu des longues mines qu’arbore tout le monde…Pas de souci…je ne vais pas tomber raide…et au cas où…il y aura toujours quelque dévoué serviteur pour ramasser ma dépouille…

Elle servit à boire avant de se diriger vers la grande baie vitrée.

Je ne sais pas si je t’en ai parlé…je projette faire une croisière par le Nil…tu sais…tout le toutim pour touristes…d’abord, m’est venue l’idée de la faire avec mon yacht…mais je n’ai aucune envie de me voir entourée de tous ces parasites « incontournables » qui semblent y habiter…Oui, je sais…ce sont mes « amis »…

Un petit rire amer lui échappa.

Si l’un d’eux pensait se trouver sur mon testament…je suis bonne pour les crocos du Nil…

À peine dits ces mots, elle pâlit intensément et le verre lui échappa des mains…Tout à coup, une terreur sans nom l’investit…Elle se retourna vers Joshua, le fixant sans le voir…

Je…t’aimais tant…
Revenir en haut Aller en bas
Josh Cromwell
Sorcier
Sorcier
Josh Cromwell


Messages : 48
Gallions : 25628
Date d'inscription : 02/05/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyMer 21 Juil - 21:51

Se retrouver en taule n’était pas tout à fait une première pour Cromwell. N’empêche qu’il s’en était toujours sorti indemne, magie ou pas.
Là, la situation était embêtante puisqu’il était accusé d’un crime non commis et qu’il se retrouvait démuni de sa précieuse baguette.
Que se passait-il au juste ? Il aurait bien été incapable de le dire. À croire que depuis que sa route avait croisé celle de Miranda Sheridan tout s’était mis à tourner de travers.
Il n’avait fait que la secourir, somme toute !
Eh bien il fallait croire que ce n’était pas suffisant ou que les dés étaient pipés.

Pourquoi réagissait-il ainsi quand il touchait cette femme ? Il faudrait qu’il aille se renseigner chez les sorciers. Cette perspective ne l’enchantait guère… Allez savoir pourquoi.
N’empêche que là, sans son bout de bois, il se sentait encore plus perdu.
Voir le commissaire la lui agiter sous le nez fut le facteur déclenchant les hostilités. Il la voulait et l’autre ne cédait pas. Sans l’intervention fracassante de Miss Sheridan, Merlin sait ce qui se serait passé.

Belle intervention, pas à dire. Miss « je veux » et « j’exige » régla le problème si rapidement que Josh en fut… épaté.


*C’est chouette le pouvoir !*

Qu’elle l’amène chez elle, tint à le faire examiner par un médecin avant de le convier à un repas de « dédommagement » n’avait rien de surprenant en soi.
Moment agréable s’il en est. Mais la belle avait trop bu. Josh n’était pas du genre à profiter de ce genre de situation.
Quand ils se retrouvèrent tous les deux au tapis suite à une rencontre corporelle fortuite, la réaction de la Miss n’eut rien de triste :


Oups ! Il me semble, Mr. Cromwell que nos relations vont rester distantes…

Son rire était communicatif. Cromwell ne résista pas et rit aussi :

Si chaque fois que l’on se touche ça finit en feu d’artifice, on devrait ouvrir une foire.

Ils avaient l’air fin, assis par terre en train de se bidonner telles des baleines échouées.

Ne pense pas que je suis dingue…ça ne te fait rien si on se tutoie ?

Absolument pas ! Je hais les protocoles.

...Non ? Tant mieux…mais cette situation est terriblement…électrique…C’est la première fois de ma vie que m’arrive un truc comme ça

Ne te crois pas unique en ton genre ! Nous partageons au moins une primeur.

Je sais….on me considère normalement comme une personne assez inabordable et certainement très antipathique…mais jamais cela ne s’était manifesté de façon si…douloureuse !

Je devrais m’en sentir navré mais, désolé j’y arrive pas.

Ils riaient encore en se relevant chacun de leur côté maintenant une distance respectable entre eux. Qu’elle commande encore à boire à un domestique le fit tiquer légèrement. Voulait-elle les voir rouler sous la table ? Il ne dirait pas non mais la perspective d’être court-circuité le refroidissait. Elle s’expliqua :

Ne te fais pas d’idées…normalement je ne bois pas…mais tu es un joyeux compagnon…Ça me change un peu des longues mines qu’arbore tout le monde


Ne crains-tu pas d’abuser ? Je ne pourrai pas te relever…

Pas de souci…je ne vais pas tomber raide…et au cas où…il y aura toujours quelque dévoué serviteur pour ramasser ma dépouille…

La nouvelle bouteille de scotch entamée, elle but en allant à la baie vitrée d’où la vue était splendide sur le fleuve bleu.

Je ne sais pas si je t’en ai parlé…je projette faire une croisière par le Nil…tu sais…tout le toutim pour touristes…d’abord, m’est venue l’idée de la faire avec mon yacht…mais je n’ai aucune envie de me voir entourée de tous ces parasites « incontournables » qui semblent y habiter

Il s’approcha un peu mais pas trop.

Tu m’en as parlé, en effet. Des parasites ? Ces gens sont tes amis, non ? Tu devrais être heureuse d’être tant sollicitée.

Oui, je sais…ce sont mes « amis » Si l’un d’eux pensait se trouver sur mon testament…je suis bonne pour les crocos du Nil…

A ces mots, Josh se décomposa. S’il y avait bien un animal honni sur Terre, c’était celui-là ! Pourquoi ? Il ne savait pas mais il devenait malade rien qu’à leur évocation.
Manifestement, Miranda possédait la même terreur que lui.
Lâchant son verre, livide, comme perdue dans une vision dont il était étranger elle lança une phrase extrêmement déplacée :


Je…t’aimais tant…

Si secoué il était, aucun doute n’habitait dans son esprit : cette jeune femme était admirable… mais complètement dingue.
Une envie folle de vider les lieux au plus vite lui noua les tripes. Il recula de trois pas avec prudence :


Miranda… Tu as vraiment bu un coup de trop. J’encaisse mieux que toi, dirait-on. Tu vas partir en croisière sans tes faux amis ? Eh bien… je te souhaite un excellent voyage. Je vais rentrer à mon hôtel… Non, pas besoin que l’on me raccompagne. Je suis très… indépendant. Je vais appeler un taxi ou irai à pieds, t’en fais pas. Merci pour tout et… bon vent !

Ce fut lui qui mit les voiles aussi vite que possible. Transplanage express direct dans sa chambre dès que la voie fut libre.
Le besoin d’une douche s’imposa. C’est fou ce qu’il en prenait depuis qu’il était en Egypte !
Sous le jet froid, il ne put empêcher des images, des sons l’investir :


*Purifie ton corps, purifie ton âme ! Amon n’agrée que ceux qui le respectent.*

Un crâne rasé, le feu d’une lame de cuivre sur le menton, Josh se précipita sur le miroir.
Ouf ! Cheveux et barbe étaient intacts !


*Tu as besoin d’un psy vite fait, mon pote !*

Abattu, triste sans raison, Josh sombra dans un sommeil peuplé de cauchemars.
En nage au matin, il se précipita à nouveau nous la douche et… pleura sans même savoir pourquoi.
Une fois remis, il prit sa décision :


*Je rentre au bercail : l’Égypte ne me vaut rien.*

Un « failamalle » plus tard il était prêt à descendre prendre un dernier petit déjeuner quand on frappa à sa porte.
Intrigué, il alla ouvrir et tomba sur une sorte de majordome stylé :


La voiture de Miss Sheridan vous attend, Sir.

Hein ? Qu’est-ce que c’était que ça encore ? Que lui voulait-elle ?

Je prends l’avion dans quelques heures ! J’en ai rien à cirer de la voiture de Miss Sheridan * d’elle non plus, du reste*

Sans se démonter, le larbin enchaîna, impassible :

Veuillez m’excuser mais votre vol est annulé. Par contre j’ai ordre de vous mener à l’embarcadère où Miss Sheridan requiert votre présence.

Elle requiert ? s’étouffa-t-il presque. Allez dire à votre maîtresse que je me fous de ce qu’elle veut ou pas ! Je ne suis pas un objet, merde !

Le subalterne ne broncha pas malgré la virulence verbale :

Si je puis intervenir, il vaudrait mieux que vous le lui disiez vous-même… J’ai des ordres, j’obéis ! Si je rentre sans vous… Elle ne ratera pas ma tête.

Un ultimatum, en quelque sorte ! Vouant mentalement Miranda aux Gémonies, Josh rafla son sac au passage :

Allons-y alors ! *Dieu, elle va m’entendre !*

L’embarcadère grouillait de monde. Pas tous les jours qu’un navire de luxe mouillait au quai ordinairement réservé aux bateaux de tourisme local. Badauds, autochtones, nombres de gosses, voulaient voir le beau bateau larguer les amarres.

Josh avait fulminé tout le trajet. Se voir reluqué, photographié telle une bête curieuse en descendant de la limousine, l’horripila davantage si possible. Remonté à bloc, il gravit la passerelle. Les courbettes du personnel ne l’impressionnaient pas.
Où se cachait-elle ? Ils avaient des œufs à peler. Public ou pas, Josh s’en fichait.
Prompt à la détente, un sbire le guida vers le pont arrière.
Belle à couper le souffle dans un ensemble tunique-pantalon de lin immaculé, Miranda tourna son large chapeau vers lui.
D’abord décontenancé, Cromwell attaqua, virulent :

Écoute, je ne suis pas ta chose. T’as l’habitude de mener ton monde par le bout du nez, suis pas de ce bord-là, moi ! Tu veux une croisière ? Ce sera sans moi !

Il allait tourner les talons quand elle baissa très lentement ses lunettes de soleil.
Ses yeux… Ses yeux magnifiques ressemblaient à des poings… Elle avait dû en verser des larmes pour en arriver à ce point.
Il resta là, comme deux ronds de flan, démuni de moyens, sa vindicte fondant à 100 à l’heure :


Je… enfin… Pardon de m’emporter ainsi mais…

Posément, comme si chaque mot la désolait, elle argumenta. La larme finale le vainquit :

Bon… si tu y tiens tant… J’accepte… J’accepte de passer quelques jours ici.

Résurrection fulgurante. Miss Sheridan sourit de ses dents éclatantes en ordonnant le départ.
La sirène du bord fit sursauter Josh qui se sentit… à la fois heureux et triste.


*Tu te fais avoir sur toute la longueur… M’en fous ! Suis curieux de nature, tu devrais le savoir !*

Son installation n’était pas déplaisante. A moins d’être difficile, n’importe qui se serait senti un nabab dans cette cabine de pont vaste et claire.
Vaguement inquiet au moment du déjeuner, Josh rejoignit celle qu’il avait soigneusement boudée de la matinée.
Belle ? Non ! Plus que ça…
En conflit avec lui-même et ses principes, Josh daigna s’asseoir en face de Miranda. Il répondit à ses questions d’un ton volontairement distant :


Oui la vue est magnifique. C’est gag de voir tant de cabanes de boue séchée au bord du fleuve… on les croirait démunies de tout mais l’électricité ne manque pas : il y a des antennes télé partout.

Entrée de crudités… Josh n’y toucha pas. Inutile de risquer la turista.
La mIss buvait de l’eau en bouteille, sage précaution. Quand le serveur voulut ajouter des glaçons aux verres, Josh suspendit son geste :


Eau locale ? Basta ! Nous ne prendrons que des glaçons faits d’eau minérale !

Ses lunettes de soleil les empêchaient un contact visuel direct. Agacé, Josh n’y tint plus :

Ôte-moi ça ! dit-il en lui enlevant ses verres sombres. Il n’y a que moi pour te regarder et… je suis un peu magicien sur les bords. Ferme les yeux, s’il te plaît.

Miracle ? Elle lui obéit. Coup de baguette, envolées les poches ! Il camoufla son geste avec l’application des glaçons suspects sur ses paupières.
Enfin, il pouvait la regarder droit dans les mirettes.


Je sais que je suis… parfois sujet à… des crises de machisme. On se refait pas en deux temps trois mouvements. Tu as voulu que je sois de la partie… j’en suis. Peux-tu me dire le programme ?

Tout en dégustant du poulet rôti aux amandes et figues avec riz, elle lui exposa ses projets.

Louxor ? Pas mal… je ne connais pas. En fait je connais peu de chose sur l’Egypte, juste ce que les livres en racontent… et encore. C’est un sujet que j’ai souvent évité, va savoir pourquoi !
On dit qu’une allée de béliers relie Karnak à Louxor… dégradée mais belle. On y fera un tour si tu y tiens.


Ils parlèrent de choses et d’autres en évitant le point le plus épineux : pourquoi cette attirance répulsive ?

Après le repas, une sieste s’imposait. La chaleur grimpait, les cabines étaient climatisées.
Josh écrasa plusieurs heures. La luminosité décroissait quand il revint sur le pont.
Il la trouva accoudée à la rambarde, contemplant les flots, l’air triste. Une main sur une épaule couverte… pas de risque de brûlure ou si ?
Très légèrement, il osa et rien ne se produisit. Enhardi par ce succès, il dit :


Le tissu semble un bon paratonnerre. Tu sais ce qui manque ici ? Une piscine. J’aimerais y barboter des heures *avec toi* Je ne sais pas pour toi mais depuis que je suis sur ce sol, je me lave sans arrêt ! Aurais-je été prêtre dans une autre vie ?

Il rigolait mais ces mots le frappèrent, et apparemment, elle fut aussi assez choquée.

Fais… fais pas attention, j’ai dit ça ainsi. Qui croit en la réincarnation… ?


Elle semblait si désespérée qu’il changea de sujet aussi vite que possible :

On mange quoi, ce soir ? Du crocodile ?

Erreur fatale ! La Miss se raidit comme épouvantée. Il voulut l’apaiser, ses doigts rencontrèrent la chair nue du bras. Toutes les lampes s’éteignirent sous le survoltage. Pestant sous la douleur qui lui brûlait les doigts, Josh rouvrit les yeux pour constater…

*Elle n’est plus là !* MIRANDA ! MIRANDA ! STOPPEZ LES MACHINES !

Ejectant ses chaussures, il plongea.
Un Lumos lui permit de la voir partant à la dérive. Sportif, Cromwell la rejoignit aisément. Il l’accrocha et commença à la remorquer vers le bateau :


Tiens bon ! On va remonter à bord.

C’était sans compter sur la combattivité de Miranda qui réveillée brutalement se débattit en force ;

Il n’y a pas de crocos ! Il n’y en a plus depuis que le barrage d’Assouan a été érigé. ARRÊTE ! Tu vas nous noyer !


La solution aurait été de sonner d’un gnon en pleine poire cette furie paniquée. Non… Poussé par dieu sait quoi, Josh s’empara de sa bouche, lui clouant le bec et y goûtant un plaisir ineffable…
Revenir en haut Aller en bas
Miranda Sheridan
Admin
Admin
Miranda Sheridan


Messages : 426
Gallions : 30375
Date d'inscription : 08/01/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyJeu 22 Juil - 14:11

Miranda eut la sensation de revenir de très loin. Avait elle dit quelque chose de déplacé ? La question se posait vu l’expression effarée de Cromwell, en fait il la considérait comme si elle était devenue subitement folle et que sa seule envie, à lui, était de vider les lieux le plus vite possible.

Miranda… Tu as vraiment bu un coup de trop. J’encaisse mieux que toi, dirait-on. Tu vas partir en croisière sans tes faux amis ? Eh bien… je te souhaite un excellent voyage. Je vais rentrer à mon hôtel…

Se reprendre ! Il fallait à tout prix reprendre le contrôle de la situation. Se redressant,
Miranda essaya de sourire, ce fut à peu près raté.

Si...tu y tiens. Je vais sonner le chauffeur…

Elle ne voulait pas qu’il s’en aille pourtant celui-ci était son désir le plus évident.

Non, pas besoin que l’on me raccompagne. Je suis très… indépendant. Je vais appeler un taxi ou irai à pied, t’en fais pas. Merci pour tout et… bon vent !

Rien n’y fit, avant que Miss Sheridan ne réussisse à placer un argument valide, Cromwell avait pris la clé des champs, la laissant étrangement démunie et épouvantablement triste. Sans pouvoir s’en empêcher, Miranda se laissa aller dans le premier fauteuil venu et commença à pleurer. Combien temps resta-t-elle là à sentir que son âme se déchirait ? Impossible de le savoir, il fallut que l’ineffable Paggitt fasse acte de présence. Le secrétaire-esclave-bête noire, resta un instant, en retrait, la regardant, d’abord assez satisfait de la voir si défaite puis, se laissant gagner par sa bonne nature, apitoyé.

*Pauvre petite fille riche…Il l’a fuie…elle encaisse si mal…*

Miss Miranda…

Elle leva vers lui un regard éploré et renifla.

Il…il est parti, Paggitt…

Je sais, miss Miranda et vous devriez aller vous reposer.

Nouveau reniflement endolori.

Paggitt…je suis…si odieuse…personne ne m’aimera donc jamais ?

Le pauvre homme se sentait si gauche face à elle, fasse ce qu’il fasse, il était toujours quitte pour subir ses foudres, pourtant là, l’image offerte était si désolante qu’il ne se trouva pas le cœur de lui dire la vérité : oui, elle était odieuse et le plus probable était que jamais personne ne l’aimerait autrement que pour sa fortune.

Ne pensez pas à cela, Miss Miranda…vous êtes fatiguée et avez bu un peu plus que de compte…un bon bain et quelques heures de sommeil et vous serez comme neuve.

*Prête à nous envoyer tous en enfer si nécessaire !*

Docile comme un enfant, elle acquiesça, sans arrêter de pleurer pour autant. Paggitt sonna la camériste de la jeune femme et la fit emmener à sa chambre en se demandant s’il ne ferait pas bien d’appeler un docteur pour lui faire injecter un sédatif, mais à la réflexion supposa que le mélange alcool-calmants pourrait avoir des effets déplaisants. Miranda Sheridan lui menait la vie dure, il ne voulait pas la voir morte pour autant.

Aux dires de Claudette, la camériste attitrée, la miss avait pleuré tout le temps…en prenant son bain, en allant se coucher, en dormant et encore en se réveillant après un court sommeil en rien réparateur, comme résultat elle avait une tête à faire peur et son humeur était assez mauvaise comme pour désirer ne pas croiser son chemin. Mais ça ne ratait jamais, Paggitt trembla quand elle le fit appeler.

La miss semblait avoir retrouvé le calme mais n’était pas moins triste pour autant.

Que savez-vous sur Mr. Cromwell, Paggitt !?

À part tout ce que vous savez déjà, Miss Miranda et qui se trouve consigné dans son dossier, qu’il a réservé un vol en partance pour les États-Unis…et quitte le pays dans quelques heures.

Ah !...Faites en sorte d’annuler cette réservation. Cela m’est égal comment vous vous y prendrez.

Mais…c’est illégal !, s’ahurit le secrétaire.

La belle haussa les épaules , pleine d’humeur.

Comme si cela m’intéressait. Après avoir fait cela, envoyez le chercher à son hôtel, je l’attendrai à bord du bateau.

*Oups, ça va pire qu’à d’autres fois…elle a perdu la tête pour ce type !*

Excusez-moi de le dire, Miss Miranda mais je doute que Mr. Cromwell s’y plie de bonne grâce.

Cela m’est absolument égal, je le veux à bord…on verra après.

Ses désirs étant des ordres, impossible autrement. Deux heures plus tard, le tout mené rondement, Andrew Paggitt assista à l’arrivée de Cromwell à bord du navire fluvial de luxe affrété par la capricieuse miss. Le jeune homme était de très mauvaise humeur et n’en faisait aucun secret. Paggitt espéra qu’il n’irait pas étrangler Miranda et se posta discrètement à proximité du pont arrière où aurait lieu la fracassante rencontre.

La jeune femme avait choisi un ensemble de lin blanc lui seyant particulièrement bien, un large chapeau et des grandes lunettes de soleil. En l’entendant arriver, elle s’était tournée vers Cromwell, sans dire un mot…pas le temps d’en placer un, l’autre fulmina illico :

Écoute, je ne suis pas ta chose. T’as l’habitude de mener ton monde par le bout du nez, suis pas de ce bord-là, moi ! Tu veux une croisière ? Ce sera sans moi !

L’attaque était frontale et sans appel…pour quiconque d’autre que miss Sheridan, d’un geste de calculée lenteur, elle baissa ses lunettes, révélant ainsi ses yeux gonflés et rougis.

*Elle émouvrait un ogre…la pauvre !*

Paggitt soupira et attendit la suite. Évidemment, Cromwell fut pris de court et son animosité sembla tomber en point mort.

Je… enfin… Pardon de m’emporter ainsi mais…

Elle remit ses lunettes et soupira, à vous en fendre l’âme.

Excuse moi…des moyens employés…Je sais que ce n’est pas du tout correct…de manipuler les gens ainsi…mais…je ne sais pas ce qu’il m’arrive…je me sens heureuse quand tu es là et très malheureuse quand tu n’y es plus…Tu as toutes les raisons du monde pour penser que je ne suis qu’une odieuse fille capricieuse et gâtée pourrie qui ferait n’importe quoi pour avoir ce qu’elle veut mais…enfin…si tu ne veux pas rester…je…je ne ferai rien pour…te retenir…

*Si je ne la connaissais pas si bien, je jurerais qu’elle fait du théâtre mais là…S’il dit que non, cet homme est un monstre !*

Il ne l’était pas, Paggitt aurait pu applaudir en l’entendant dire :

Bon… si tu y tiens tant… J’accepte… J’accepte de passer quelques jours ici.

C’est…merveilleux !!!

Quel sourire, ça aurait fondre un iceberg, retrouvant ses esprits au quart de tour, la miss ne fit qu’un geste pour ordonner le départ. Le coup de sirène retentit, les amarres furent larguées, le bateau se sépara lentement du quai…

Merci, Joshua.

Il ne semblait pas exactement ravi de s’être laissé convaincre mais ce qui importait était qu’il soit là.

J’espère que tu trouveras tout à ton goût, dit elle, doucement, cas contraire…laisse le moi savoir.

Le regardant s’éloigner à la suite d’un domestique, Miranda plissa la bouche et fit un effort pour ne pas laisser échapper ses larmes. Pourquoi se sentait elle…si désolée et à la fois…si exultante ? Ces états d’âme si inconstants devenaient dignes de soupçon.

Cromwell l’évita soigneusement de la matinée, consentant enfin à la rejoindre pour le déjeuner. Il se montrait froid et distant, en toute évidence , il lui en voulait encore de la façon dont elle s’était prise pour l’embarquer.


Conversation ? Pas vraiment. Elle posa quelques questions pertinentes quant à son installation, le pays, le paysage…n’importe quoi. Il répondait brièvement, sans envie. Miranda n’avait pas quitté ses lunettes, simple coquetterie ? Ses yeux encore gonflés et rougis n’étaient pas bien jolis à voir…mais aussi elles lui permettaient de l’observer dans sembler trop directe. Le voir refuser les crudités présentées comme entrée la fit sourire en coin. Que craignait-il ? Être victime de la turista tant rabâchée ? Il aurait pourtant dû supposer qu’elle avait soigné jusqu'à ce moindre détail. Toutes les provisions embarquées pour ce voyage exclusif venaient tout droit de l’Europe. Mais elle ne dit rien. Le même manège se répéta avec les glaçons.

Nous ne prendrons que des glaçons faits d’eau minérale !

Elle aima son sens du détail.

Puis vint l’épisode des lunettes. Elle semblaient l’agacer et n’y alla pas par quatre chemins pour les lui enlever.

Ôte-moi ça ! Il n’y a que moi pour te regarder et… je suis un peu magicien sur les bords. Ferme les yeux, s’il te plaît.

Il les lui enleva et Miranda ne put que se plier à sa demande, un peu surprise. Qu’il passe des glaçons sur ses paupières enflées faillit lui tirer un soupir. Personne n’avait jamais eu un geste pareil envers elle. C’était si personnel, presque Intime…Quand elle put enfin le regarder, son expression presque affable la surprit encore plus mais pas autant que ses paroles :

Je sais que je suis… parfois sujet à… des crises de machisme. On se refait pas en deux temps trois mouvements. Tu as voulu que je sois de la partie… j’en suis. Peux-tu me dire le programme ?

Miranda eut un petit sourire.

Tu es peut être machiste, moi, je suis despotique…tu as raison, on ne se refait pas en un jour…Pour le moment nous naviguons vers Louxor…normalement c’est la que débutent les croisières mais…j’ai voulu faire autrement. Voyager en bateau m’a toujours beaucoup plu…

Louxor ? Pas mal… je ne connais pas. En fait je connais peu de chose sur l’Egypte, juste ce que les livres en racontent… et encore. C’est un sujet que j’ai souvent évité, va savoir pourquoi ! On dit qu’une allée de béliers relie Karnak à Louxor… dégradée mais belle. On y fera un tour si tu y tiens.

Ce n’est pas un thème qui m’ait intéressé dans le passé…pourtant, depuis un certain temps cela m’attire…de curieuse façon… Oh, oui ! Je tiens beaucoup à la parcourir cette fameuse allée…

La conversation dériva gentiment sur thèmes divers. Il semblait avoir oublié être fâché avec elle et Miranda s’en réjouissait, sans rien dire. Quelque chose de très étrange se produisait entre eux…mais bien entendu, ils ne parlèrent pas de cela.

La chaleur, en début d’après midi était écrasante, rien de mieux que se retirer faire une sieste. Fatiguée par les émotions des dernières heures, Miranda dormit comme un bébé et ne se réveilla que quand Claudette vint lui annoncer que l’après midi déclinait.

Pourquoi m’avez-vous laissée dormir si longtemps ?

Mademoiselle devait se reprendre un peu…vous étiez si fatiguée. Mademoiselle veut prendre un bain ?

Une douche fera l’affaire, Claudette…Je mettrai un ensemble simple…après pour le dîner, je me changerai…

Peu après, elle gagnait le pont...désert. Contempler les flots paisibles ne lui apporta aucune joie, au contraire, une espèce d’indicible tristesse l’investit. Miranda était là, à évoquer des souvenirs étranges qu’elle ne savait pas siens quand un léger attouchement à l’épaule la fit retomber dans la réalité, en se tournant à peine, elle découvrit Josh Cromwell, qui souriait.

Le tissu semble un bon paratonnerre. Tu sais ce qui manque ici ? Une piscine. J’aimerais y barboter des heures.

Ce serait très agréable, en effet, dit elle doucement, sans pouvoir le quitter des yeux.

Je ne sais pas pour toi mais depuis que je suis sur ce sol, je me lave sans arrêt ! Aurais-je été prêtre dans une autre vie ?

Ces mots lui produisirent un drôle d’effet…une réminiscence lointaine…très lointaine.

Curieuse idée, parvint elle à souffler, troublée.

Fais… fais pas attention, j’ai dit ça ainsi. Qui croit en la réincarnation… ?

Pourquoi de simples paroles avaient elle les pouvoir de la démunir de la sorte ? Sentir de désespoir intense qui engloutissait tout ? Il sembla s’en rendre compte et changea de sujet de conversation…sans aucun succès.

On mange quoi, ce soir ? Du crocodile ?

Trop ! C’était trop ! Au désespoir naissant succéda une terreur sans nom, elle ouvrit la bouche pour parler mais ne parvint qu’à émettre un gémissement inarticulé. Et puis, il la toucha…l’effet ne se fit pas attendre…la sensation de brûlure, les lampes s’éteignant…Le noir, la douleur…la peur…sans savoir comment, Miranda bascula…par dessus bord.

Le contact avec ces eaux calmes fut brutal, le choc l’assomma ou était ce la terreur…Elle savait. Ils allaient venir…elle le pressentait, devinant presque leurs yeux fixés sur elle, leur proie…Il fallait mourir pour effacer sa faute…pour laver aux yeux de la déesse l’affront commis…Elle n’avait fait que l’aimer…son Emhat…cette fois unique, pour atteindre le Paradis avant de descendre en enfer…

En sentant qu’on l’accrochait, elle hurla…


Je ne veux pas mourir…je ne veux pas mourir !!!

On l’entraînait…vers où ?…le fond sombre de la rivière ? Non ! Elle devait lutter ! Devait essayer de leur échapper mais on n’échappe pas à son Destin…pourtant, elle se débattit follement en hurlant comme une possédée.

Il n’y a pas de crocos ! Il n’y en a plus depuis que le barrage d’Assouan a été érigé.

Foi de Neith, jamais personne ne lui avait parlé sur ce ton…Plus de crocodiles ?...Assouan ?

ARRÊTE ! Tu vas nous noyer !

Valait mieux se noyer que se laisser croquer par…des crocodiles ?

Mais au lieu de la douleur attendue, ce fut un baiser qui la fit sombrer dans un tourbillon de délicieuse douceur. Toute panique disparue, envolée…elle était en sûreté, il était venu la sauver…il bravait tout pour la délivrer de cette mort épouvantable.

Elle ne voulait pas que cela finisse…la chaleur de cette bouche sur la sienne anéantissait ses craintes, la mettait à sauf de tout mal…

Miranda reprit lentement ses esprits pour réaliser se trouver en pleine rivière, dans les bras de Joshua Cromwell qui l’embrassait avec beaucoup de science…Une expérience très plaisante qu’elle ne voulut pas interrompre de sitôt, sa réponse fut assez fougueuse pour le confirmer…mais tôt ou tard, le bon sens reprend le dessus…surtout si depuis le bateau arrêté non loin de là, l’équipage s’époumonait en mettant à l’eau un canot et dirigeant sur eux un puissant faisceau de lumière. Elle s’écarta un peu de son sauveteur et le regarda.


Je ne sais pas ce qui s’est passé…mais on dirait que tu viens de me sauver la vie.

Elle était à peu près sûre qu’un baiser pareil ne faisait pas partie du programme de sauvetage pour noyés…cela n’avait pas du tout ressemblé à une séance de respiration artificielle.

D’un geste insensé, elle caressa son visage puis le rapprochant du sien chercha de nouveau sa bouche.

Je ne te brûle pas…la lumière est toujours là…se pourrait il que…

Que pouvaient importer les causes, les raisons ou n’importe quoi d’autre…le sentir si proche la comblait d’un bonheur jusque là inconnu. Elle aurait pu rester là, flottant au gré des flots, dans ses bras, l’embrassant jusque la nuit des temps…

Miss Miranda ! Miss Miranda…

Et voilà que Paggitt la sortait de l’eau, elle aurait voulu l’étrangler de ses propres mains mais le pauvre homme avait l’air si affolé que Miranda faillit s’émouvoir.

Ça suffit, Paggitt…je suis tombée à l’eau, Mr. Cromwell m’a sauvée…fin de l’histoire.

On hissait son invité d’honneur dans le canot et on les ramenait à bord, où tout le monde se défit en attentions…Couverts de moelleuses serviettes, on les entraîna vers leurs respectives cabines. Claudette l’y accueillit, en pleurs.

Oh, mademoiselle…j’ai eu si peur…si peur…

Mais de quoi, voyons ? Je nage très bien…je n’allais tout de même pas me noyer…

La pauvre fille se tordait les mains et reniflait de plus belle.

Pourtant à vous entendre hurler…j’ai cru…j’ai eu si peur…

Hurler ?...J’ai hurlé ?

Je n’ai rien compris parce que mademoiselle parlait une autre langue…mais vous sembliez avoir très peur…heureusement que le beau monsieur a plongé…

Elle ne voulut rien savoir de plus et se laissa aller dans le bain que sa camériste avait préparé.

*Tout ce qui arrive est absolument déplacé…Passer par-dessus bord comme une idiote, ça ne te ressemble pas, ma fille…et puis…lui. Cet homme me fait un effet…inexplicable…Normalement on se brûle rien que de nous effleurer…pourtant, tantôt, dans la rivière…Mon Dieu, j’aurais voulu qu’il ne s’arrête jamais de m’embrasser…*

Se taxant de folle sans remède, elle mit fin à son bain. Claudette, très empressée s’occupa de sécher et peigner ses cheveux. Une robe de soirée, simple fourreau noir à bandes croisées sur le profond décolleté du dos, l’attendait posée sur le lit. Elle l’enfila, une touche de maquillage mit la touche finale à sa toilette et elle quitta sa cabine.

Le trouver sur le pont, sanglé dans son parfait smoking blanc ne la surprit pas. Il semblait aussi bien remis qu’elle de leurs émotions nautiques.

Merci encore, Joshua…sans toi, je me serais sans doute noyée comme une idiote…quoique remarque, cela aurait été sans doute un bon débarras pour tous… Veux tu un peu de champagne ?

Elle oui. Sans attendre sa réponse, Miranda donnait des ordres précis au domestique sorti de nulle part avant de se retourner vers lui, parfaitement maîtresse de soi, un sourire aux lèvres.

Tout ceci est une curieuse succession de faits, très étranges pour la plupart. J’ignore si tu as une explication quelconque pour…cette, comment dirions nous ? Cette répulsion brûlante ? À pourquoi, tantôt, quand nous étions dans l’eau, cela a paru cesser ?

Bien entendu, elle aurait aussi voulu savoir ce qui l’avait poussé à l’embrasser de la sorte et aussi la raison de sa réponse, mais pas un mot à ce sujet ne franchit ses lèvres. Miranda devinait que le jeune homme se posait aussi pas mal de questions mais ils s’arrangèrent pour passer une soirée très civilisée, en parlant de tout et de rien, goûtant le somptueux dîner qui leur fut servi.

Au dessert des idées bizarres assaillirent son esprit. Elle aurait voulu danser avec lui, sur le pont, mais bien sûr, il n’était pas question de se toucher sous peine de s’infliger de cuisantes brûlures. Cette pensée la tarauda tout en dégustant le délicieux mousse au chocolat et à l’heure de prendre un digestif, elle se trouva en train de lui faire du charme…ce qui n’entrait aucunement dans ses habitudes. Il semblait y prendre plaisir.

C’était cruel, mourir d’envie de le toucher et savoir que c’était impossible à moins de lui verser un seau d’eau sur la tête et en faire de même avec elle…C’était tellement ridicule, qu’elle en rigola en douce. Il voulut savoir ce qui l’amusait tellement.


Non…je ne vais pas le dire. C’est tellement stupide…Tu penses déjà que je suis assez folle, inutile d’approfondir cette croyance.

Pleut il souvent dans ce coin du monde ? Ils n’étaient pas pour le savoir mais le fait est que soudain, une averse démentielle s’abattit sur la nature…Miranda ne réfléchit plus, se levant d’un bond, elle l’invita à la suivre…

Le pont leur apparut sous un rideau de pluie…

Viens…

Que Josh pense ce qu’il voudrait. Trempés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle se glissa dans ses bras, en riant.

J’avais envie de danser avec toi…les Dieux sont cléments…J’aime la pluie !

Quel merveilleux bonheur, si simple…Danser, s’embrasser, sans penser, tant que durerait l’averse…

Pour leur malheur, il fut d’assez courte durée et dépités, ils durent regagner leurs cabines…sans plus.


*On pourrait continuer sous la douche !*

Impénitente pensée. Miranda en riait avant de s’endormir, bercée par le ronronnement continu des machines…

Ce fut un malaise affreux qui la tira du sommeil, à l’aube…En proie de nausées épouvantables, Miranda eut à peine le temps de parvenir à la salle de bains…C’est là que la trouva Claudette, à demi inconsciente, accrochée à la cuvette des WC en y rendant son âme…

Affolée, la camériste ne trouva mieux que d’aller chercher Paggitt, après tout, en temps normal, l’homme avait solution à tout. Miranda allait au plus mal, secouée de nausées, elle brûlait de fièvre, tremblait de tous ses membres, délirait, à demi folle, en une langue que personne ne comprenait…


Les malheurs ne venant jamais seuls, à la levée du jour, les machines se turent et le bateau s’immobilisa au milieu de la rivière. Panne totale. Bientôt la climatisation arrêta de fonctionner. Paggitt réclamait le docteur à cor et à cris. Le toubib, qui aurait dû se trouver à bord…n’y était pas.

Appelez en un par radio !

Horreur…la radio ne fonctionnait plus.

Prendre un canot et aller en chercher un, Dieu sait où, prendrait trop de temps. L’état de miss Sheridan empirait d’une minute à l’autre…

En désespoir de cause, Paggitt se dit que peut être l’invité du Boss aurait quelque brillante idée et alla le tirer du lit, sans plus de préambules.

Je suis navré de vous réveiller ainsi, Mr. Cromwell mais nous avons des problèmes…Miss Sheridan…Miss Sheridan semble aux portes de la mort, le bateau est en panne, la radio ne fonctionne pas et le docteur a disparu…

Voyage de plaisance qui tournait au cauchemar…
Revenir en haut Aller en bas
Josh Cromwell
Sorcier
Sorcier
Josh Cromwell


Messages : 48
Gallions : 25628
Date d'inscription : 02/05/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyVen 23 Juil - 16:03

On pouvait casser beaucoup de sucre sur le dos de Josh Cromwell, mais pas le taxer d’opportuniste. Si un beau coup se présentait, il en profitait mais toujours après mûre réflexion. Là, toutes les conditions paraissaient réunies pour jouir largement de la situation.
Sans l’ombre d’un doute Miss Sheridan en pinçait pour lui à moins de se leurrer complètement.
Terriblement belle, odieuse, vindicative et… attendrissante, Josh se serait senti le dernier des mufles à refuser son « invitation » à partager sa croisière.
Contraint, forcé ? Oui et… non.
Josh aimait manipuler les gens et détestait qu’on lui rende la pareille. Or Miranda semblait être quelqu’un de très... tenace. Cette similitude le décontenançait un peu. Curieux et jouisseur, Cromwell désirait poursuivre l’aventure, histoire de voir où elle le mènerait.

Sa condition inavouée de sorcier patenté lui donnait un avantage certain dont il n’était pas prêt à abuser. Ce monde il ne le reniait pas mais il voulait surtout se débrouiller par lui-même, sans artifice, sans cette facilité.
Si être considéré tel un objet l’ulcérait, d’un autre côté c’était plaisant. Mais…
Gigolo de service, ça : jamais, plutôt crever !
Elle avait si bellement argumenté ses actes :


Je me sens heureuse quand tu es là et très malheureuse quand tu n’y es plus.


Qui résisterait à ça d’autant que cette fille avait plus d’un atout péchant pour elle.
Cette attirance répulsive aurait intrigué n’importe qui. Josh ne faisait pas exception.
Il se passait quelque chose d’indéfinissable entre eux. Un bien, un mal ? L’avenir le dirait.

Chassé-croisé. Voilà comment Josh qualifiait cette relation. Qui trouverait l’autre, quand, restaient les questions.
Sans malice, il l’avait rejointe près de la rambarde. Si elle était passée par-dessus, ce n’était pas e sa faute.. ou oui ?
Il ne réfléchit pas en plongeant. La récupérer était son seul but. Ne pas la perdre, pas une fois de plus, l’obséda.
L’embrasser était si naturel… Dieu qu’il se sentit bien, surtout que l’ex-noyée répondit de façon… explosive.
Mieux que tous les vins capiteux, l’étreinte de Miranda le subjugua. Josh n’aurait échangé sa place pour rien au monde. Un torrent de sensations déferla en lui : il la voulait.
Il en oublia presque leur position précaire : le milieu du fleuve.
Déjà on venait vers eux dans un canot à moteur. Dessoudés un moment, ils se regardèrent intensément :


Je ne sais pas ce qui s’est passé…mais on dirait que tu viens de me sauver la vie.

N’exagérons pas. Mais tu m’as foutu la trouille, ça oui !

Marrant d’être là à battre des guiboles pour se maintenir à flot. Les secours ne tarderaient pas. Douce caresse sur son visage trempé. Elle constata :

Je ne te brûle pas…la lumière est toujours là…se pourrait il que…

Wow ! Merlin qu’elle embrassait bien ! Elle prétendait ne pas le brûler ? Pourtant il flambait bel et bien d’un puissant feu intérieur.
Zut ! Le garde chiourme appelait et repêchait sa patronne. Josh suivit et tout le monde rentra à bord.

Que d’attentions à son égard ! A croire qu’il venait de battre un record quelconque.
Chouchouté par Pagitt, le jeune homme se laissa faire tandis que l’autre pérorait :


Monsieur a été très courageux ! Je suis certain que Miss Miranda lui en sera éternellement reconnaissante. Il ne faut pas lui en vouloir de ses humeurs parfois… épiques. Soyez assuré que nous nous couperons en quatre pour la satisfaire ainsi que vous, Monsieur !

Blablabla ! C’est tout juste si Cromwell n’eut pas droit à une friction du dos mais il se montra clair :

Je sais me débrouiller ! Merci Pagitt.

Très bien monsieur. Je tenais aussi à vous remercier pour Miss Miranda. Elle semble tenir beaucoup à vous, monsieur ! Votre présence est une bénédiction, et

MERCI Pagitt !

Ouf ! Enfin seul. Josh avait besoin d’un remontant sérieux pour se remettre les idées en place.
Sirotant un alcool tout et fumant un cigare, allongé dans la baignoire, il gambergea :


*Avoue qu’elle te plaît ! C’est pas mon type de fille. Comme si tu avais un type particulier ; du moment qu’elles ont ce qu’il faut où il faut… Bon d’accord, je ne suis pas très difficile mais ici c’est… *

C’était quoi ? De la curiosité d’abord, de ça Josh en était certain. Il y avait de quoi, non ? Pas tous les jours qu’on se brûle au contact de quelqu’un. Puis… il y avait le fait que malgré un caractère de cochon, cette jeune femme était terriblement belle et attirante.

*ça ne te mènera à rien ! Tu ne seras jamais un jouet ; or c’est ce que tu deviendrais entre ses pattes… pas de danger, tu ne peux pas la toucher… sauf dans l’eau…*


Bon Dieu que c’était-il passé dans l’eau ? Il n’en revenait toujours pas. Des filles il en avait déjà embrassées mais avec celle-là… Wow !

Pagitt lui avait préparé un smoking blanc pile poil à ses mensurations. A croire que ce type était venu les prendre pendant son sommeil ! Même les chaussures correspondaient
:

*Efficace le mec ! Serait-il sorcier ?*

Cette idée le fit sourire. Sortant sur le pont, il préféra éviter de trop se mettre Martel en tête. Ils allaient probablement dîner ensemble à moins que la belle soit trop secouée pour oser se pointer.


*Elle viendra… Si pas ben tant pis, le bar est bien garni !*

Elle vint ! Splendide dans son fourreau noir, à peine maquillée, délicieusement parfumée… envoutante, Miranda s’avança vers lui :

Merci encore, Joshua…sans toi, je me serais sans doute noyée comme une idiote…quoique remarque, cela aurait été sans doute un bon débarras pour tous… Veux-tu un peu de champagne ?


Pas le temps de répondre, elle organisait le service et parla beaucoup. Elle aussi se posait des questions, quoi de plus normal ? Des explications, il n’en avait aucune… de rationnelle. Il n’osa pas se risquer à parler de magie et de sortilèges. Elle lui aurait ri au nez.
On passa à table de quoi lui satisfaire au moins l’estomac. La table de Miss Sheridan valait vraiment le détour. Ils parlèrent d’un peu de tout, des voyages de la Miss, des siens, cuisine, sports, chevaux, etc.
Volubile, la Miss ne lui en expédiait pas moins des œillades, et riait si bellement que cela tournait véritablement en parade amoureuse.


*Elle aurait envie d’un baiser que ça ne m’étonnerait pas !*

Impossible au sec… L’envie de la serrer à nouveau contre lui, de retrouver cette folle ivresse qui l’avait saisi en l’embrassant devint une vraie torture. Soudain, elle se mit à rire comme si une idée absurde lui avait traversé l’esprit :

A quoi penses-tu de si amusant ? Je peux savoir ?

Non…je ne vais pas le dire. C’est tellement stupide…Tu penses déjà que je suis assez folle, inutile d’approfondir cette croyance.

Il sourit en voulant cacher son amertume. Là, à quelques pas se trouvait une adorable créature qu’il savourerait certainement sans cette contrainte de « répulsion » cuisante.

*Pourquoi ne pleut-il jamais dans ce coin ?*


Après tout, que risquait-il à brusquer un peu les choses ? La colère des dieux ? A d’autres !
Petit coup de baguette vers le ciel, un mini déluge se déclencha. Pas à dire, Miranda avait de la suite dans les idées. Le bruit de l’averse les attira dehors, quelle belle pluie !


Viens…

Oh oui qu’il y allait. Il y courut, même !
Le temps de dire ouf, Miss Sheridan se lova contre lui :


J’avais envie de danser avec toi…les Dieux sont cléments…J’aime la pluie !

Alors nous sommes deux !

Moment délicieux, intense. Le dos dénudé de la Miss était merveilleux à caresser. C’est qu’elle répondait au quart de tour, la belle ! Et lui… Josh ne voulait pas penser. Il préféra se laisser aller à l’enivrante promiscuité, à la chaleur des échanges qui augmentaient tellement d’intensité qu’il s’affola :

*Trop vite ! Trop tôt !*

Il arrêta l’averse. A voir la mine désolée de Miss Sheridan, il n’y avait aucun doute qu’elle était un peu déçue de l’arrêt brutal de câlins.
Ils se quittèrent sur un dernier petit bisou humide.
Revenu dans sa cabine, Josh se déshabilla en pestant contre lui-même. Qu’est-ce qui lui arrivait ?
Jamais une femme ne lui avait fait un effet pareil ! Elle était rôtie à point ! S’il n’avait été qu’un abuseur, il n’aurait pas eu à beaucoup se bouger pour la séduire toute. Mais non ! Non, pas elle ! Elle méritait plus que ça.
Pour elle, il serait délicat. Pour elle, il se damnerait au besoin. Pour elle, il ferait… n’importe quoi.


*T’es raide dingue, admets-le ! Dingue oui… Raide… euh… aussi… *

Une douche froide remit les pendules à l’heure.

*Demain, je fous le camp ! Impossible autrement !*

Il se traita d’idiot en se glissant sous les draps frais. S’il l’avait vraiment voulu, il aurait pu transplaner de suite… Seulement… Amour quand tu nous tiens…

Mauvaise nuit. Josh n’arrêta pas de se retourner. De plus des crampes d’estomac l’agaçaient.
Quant il fut contraint de courir à la cuvette, Josh pressentit un os :


*T’as chopé la tourista, mrd.*

Quelques cachets, un sortilège, il s’endormit enfin.

Doux rêve… Neith partageait sa couche. Quelle ardeur pour une pucelle ! Quand Bakenkonsou lui avait suggéré de déflorer la belle, Emath avait ri. Il rêvait de le faire depuis des lunes. Inconscient des retombées éventuelles, un peu gauche devant celle qu’il admirait en secret, Emath sut avoir trouvé sa compagne de vie lorsqu’elle se donna à lui.
La vie, la mort, la vie…

Il rêvait encore quand on le secoua :


Pagitt, grommela-t-il. On coule ?

Je suis navré de vous réveiller ainsi, Mr. Cromwell mais nous avons des problèmes…Miss Sheridan…

Ne me dites pas qu’elle me réclame, suis out !

Miss Sheridan semble aux portes de la mort, le bateau est en panne, la radio ne fonctionne pas et le docteur a disparu…

Eberlué, Josh secoua la tête en se massant les tempes :

Répétez lentement, s’il vous plaît.

Les mots terribles pénétrèrent enfin son cerveau réveillé : Mort, panne, docteur…

L’horreur !
Tétanisé, Josh sauta du lit ; Il était en slip, qu’importe.
Bondissant à la suite du valet majordome, Cromwell déboula dans la cabine de sa belle.
Le tableau lui scia les jambes. Décomposée, fébrile, affreusement pâle, Miranda semblait sur le point de rendre son dernier souffle. Dans un coin, Claudette pleurait.
L’apostrophant durement, il beugla :

Depuis quand ? Comment ?

Des bribes lui parvinrent tandis que les signes lui sautaient aux yeux :

*Poison !*

Je reviens ! jeta-t-il en se précipitant dans ses quartiers.

Il savait en avoir un quelque part ! Affolé et perdu, il ne savait plus où. Sa baguette en main il lança un « accio bézoard » et faillit pleurer en le réceptionnant en main.
Demi-tour !


DEHORS ! FICHEZ-LE-CAMP !

Sans ménagement, il poussa le personnel hors de la cabine.
Un aguamenti aspergea le visage de la moribonde. Lui forçant la pierre dure entre les dents, Josh jura :


Avale, NDD ! Avale !

Miranda déglutit en faisant une horrible grimace. Se précipitant sur le frigidaire, Josh emplit un verre d’eau qu’il obligea Miranda à boire.
Autre aguamenti sur l’ensemble du corps, Cromwell pouvait enfin l’étreindre :


Miranda, ma douce ! Reviens ! Je t’en prie, ouvre les yeux !

Elle se débattit un peu puis répondit enfin à ses appels. Le soulagement fut tel que Josh ne put retenir ses larmes. L’embrassant comme un fou, il sanglota :

Ne me fais plus jamais un coup pareil ! J’ai si peur de te perdre à nouveau !

Tiens ? Pourquoi disait-il ça ? Le choc, probablement.

Tout va bien, tout va aller bien maintenant !

Oulà ! La belle reprenait du poil de la bête. S’accrochant à lui mieux qu’à une planche de salut, elle n’était pas disposée à le laisser filer.

Tout doux ! Tu dois te reposer… Non… je ne vais pas te quitter. Je vais appeler tes gens et…

Douce ivresse que celle de ses baisers. Riant, soulagé, Josh s’écarta :

Je te laisse entre de bonnes mains, je ne suis pas loin.

Se détachant du serpent de ses bras, Josh alla rassurer Pagitt et Claudette :

Elle va mieux. Veillez sur elle, Claudette. Vous, Pagitt, avec moi !

Au soulagement succédait la fureur. De très mauvais poil Cromwell saisit le majordome au collet et le plaqua contre la paroi du couloir :

Je veux tout savoir ! Qu’est-ce qui se passe ici ? Qui est là, qui ne l’est plus ! On vient de tenter d’assassiner votre maîtresse ! REPONDEZ !

Quand Josh tirait sa tête des mauvais jours, on avait intérêt à se bouger les fesses.
Pagitt sembla terrorisé par tant de violence. Il avoua ne pas trop savoir… ne s’être occupé que de Miss Sheridan. Le médecin du bord avait disparu, plus rien ne fonctionnait sur le rafiot.


Plus une seule goutte de gasoil ? Radio out, canot absent ? On est verni ! Comptez le personnel. Je veux un rapport complet dans 10 minutes.

Laissant le pauvre homme détaler tel un lapin, Josh réintégra sa cabine. Il s’y doucha, se vêtit décemment puis rejoignit Miranda.
Encore faible, elle lui sourit en tendant une main vers lui. Sous le regard ahuri de la camériste, Josh renversa un verre d’eau sur leur main avant de les unir :


Ça va aller. Tu reviens de loin. Dis-moi…. J’ai mangé et bu la même chose que toi hier soir… Aurais-tu avalé autre chose ?

La question la prit de court, elle ne savait plus trop. Une bouteille d’eau sur son chevet… goût bizarre…
La bouteille incriminée n’était plus là. Pagitt gratta à la porte. D’abord il s’émerveilla de voir sa maîtresse en pleine forme ou presque :


Quel bonheur, Miss Sheridan, nous avons eu si peur ! Selon mes renseignements, l’aide du cuisinier s’est volatilisé. Il aura pris le canot…

Ah… au moins Josh avait quelqu’un sur qui passer ses nerfs. Il se fit décrire la personne, prit un tendre congé et s’éclipsa.
Son patronus ne tarda pas à l’informer : ledit Youssef BenHazim cavalait sur une route latérale en amont. S’y rendre de prit d’un instant. Matérialisé devant le jeune homme au teint chocolat, Josh le menaça de sa baguette :


Si tu tiens à la vie, parle !


Paniqué, yeux exorbités, le garçon secoua la tête. Il fut si vif que Josh ne put intervenir. L’autre s’écroula raide après avoir croqué dieu sait quoi.
Malgré sa répugnance à manipuler un cadavre, Josh le fouilla avec soin. Un bout de papier découvert dans la chaussure du mort faillit le brûler. A l’aide d’un mouchoir, Josh le préleva. Ce qu’il lut le laissa pensif :


Faites-les disparaître, vite ! Pas de pitié pour les traîtres.

Pas de signature… rien.
Empochant la missive, Josh réintégra le bord.
Encore pâle, Miranda était couchée sur une chaise-longue sur le pont. Bien sûr elle l’avait fait chercher et rouspétait sur son absence :


Ne t’en fais pas. J’ai dit rester, je suis là. Cette écriture t’est-elle familière ?

Via mouchoir, il lui passa le billet. Cela ne rata pas, elle s’y brûla aussi ! Sans trop s’étendre sur la manière dont il avait trouvé ce papier, il releva :

Manifestement, quelqu’un t’en veut… nous en veut devrais-je dire. J’ai été un peu patraque aussi hier soir… Je me suis soigné. Louxor est loin ? … Ah… Un jour de navigation… trois par voie de terre. On va peut-être croiser un autre navire ?
… Peu de passage à cette saison ? *Génial*


Transplaner avec elle était tentant mais les nerfs de Miss Sheridan auraient du mal à encaisser une révélation aussi incroyable qu’inattendue comme quoi la sorcellerie existait. Bref…

Nous irons… à pied ma chère ! Je ne sais pas toi mais moi je n’ai pas du tout envie d’attendre que l’on attente à mes jours en restant comme un pigeon en cage.

Le zodiac manié à la rame, Josh visa la berge proche. Miranda râlait doucement, lui se marrait franchement.
Comment cette poupée allait-elle se comporter à la dure ? La suite le dirait.

Revenir en haut Aller en bas
Miranda Sheridan
Admin
Admin
Miranda Sheridan


Messages : 426
Gallions : 30375
Date d'inscription : 08/01/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyVen 23 Juil - 23:02

Jamais de tout jamais Miranda ne s’était senti si mal. L’idée de mourir, seule, dans la salle de bains l’affola presque plus que l’insidieux malaise. Arcades exténuantes, cette fièvre lui battant les tempes, cette faiblesse qui menaçait de l’emporter. Chavirée, éplorée, effrayée miss Sheridan crût vraiment sa dernière heure arrivée. Elle fut à peine consciente des cris de Claudette, de la voix de Paggitt…On la relevait, on la portait dans son lit…

Dieu tout puissant, gémissait la camériste, elle va mourir !!!

Taisez vous, bon sang…, ordonnait Paggitt sonnant soudain sévère et sûr de lui, allez plutôt chercher de l’eau fraîche et des compresses puis allez réveiller le docteur ! Et que ça saute !!!

Claudette sursauta. Mr. Paggitt était d’habitude si doux…le caractère de cochon de leur maîtresse semblait avoir déteint sur lui, du coup. Elle s’acquitta rapidement, sans arrêter de renifler, c’était plus fort qu’elle…la petite française avait une peur bleue de la mort et voir miss Sheridan dans cet état n’était pas pour la rassurer. Eau et compresses en mains du secrétaire-majordome-sbire et ce qu’on voudra, Claudette fila chercher le toubib. Cela lui prit son temps…Cherché partout, le bonhomme se révéla aussi absent que possible. Retour à toute à la cabine principale. Un peu choquée, elle réalisa que sa maîtresse portait une chemise de nuit propre et que les draps de son lit étaient frais.

*Mine de rien, le Paggitt s’est bien rincé l’œil…salaud !*

Mais le moment se prêtait mal à en faire la remarque. Miss Sheridan délirait de plus belle, pas moyen de piger un traître mot du baragouin débité, la belle s’exprimait en quelque langue étrangère…très étrangère…si étrangère que même Paggitt ne semblait rien y comprendre…et c’était déjà beaucoup dire, Paggitt savait tout, du moins à l’avis de Claudette qui soupirait pour lui…en silence et en privé.

Et le docteur !?

Euh…pas de toubib à bord, M. Paggitt…envolé, enfumé…

Il appela le capitaine du navire qui s’avoua désolé, décontenancé, défait…en résumé, absolument incapable d’expliquer le pourquoi du comment de cet ennui…en plus que la radio était hors service. Ça sentait le sabotage à plein nez.

Jusque là, très maître de la situation, Andrew Paggitt perdit contenance quand le bateau s’immobilisa, encore plus quand les lumières baissèrent au minimum et que la climatisation cessa de fonctionner…encore là, le capitaine resta sans savoir que dire. Envoyé au diable par un Paggitt hors de lui, il fila se perdre en conjectures.

Faute de mieux, l’efficient secrétaire alla chercher l’invité de Miss Sheridan. Claudette se fit toute petite à sa place en voyant débarquer l’individu pratiquement nu, l’air affolé…ou plutôt dit franchement consterné en découvrant la mourante. Cet homme si grand, imposait même dans un si simple appareil. Il avait l’habitude de commander et évidemment de se faire obéir. Et voilà qu’il l’apostrophait, sans aucune douceur.

Depuis quand ? Comment ?

Pleurnichant plus qu’autre chose, Claudette, à demi épouvantée, donna sa version des choses…c’est à dire trois fois rien. Paggitt en savait moins encore. Mr. Cromwell les surprit en quittant la cabine comme un fou et revenant trois minutes plus tard, encore plus mal luné…les mit à la porte sans contemplations !

Oh la ! Quel caractère ! Tout comme Miss Miranda…on comprend qu’ils s’entendent si bien !!!

Claudette je vous interdis formellement de faire un commentaire de plus, la vie privée de Miss Sheridan ne nous regarde pas !

La camériste haussa les épaules.

Si elle se donne en spectacle, pas ma faute…

Elle parlait de leur danse sous la pluie, dont pas un détail ne lui avait échappé…

Avale, NDD ! Avale !

Perdue dans les spirales de l’agonie, Miranda perçut à peine cette voix impérative…et obéit. Quelque chose de très désagréable glissait dans sa gorge, suivi de près par un peu d’eau qu’on lui obligeait à boire. Incroyablement le malaise sembla se dissiper peu à peu…juste pour réaliser, ou croire le faire, qu’on mouillait son corps entier…avant de l’étreindre avec force.

Miranda, ma douce ! Reviens ! Je t’en prie, ouvre les yeux !

Il était là ! C’étaient se bras qui l’étreignaient, la rassurant, la sauvant de nouveau…Ma douce ? Rêvait elle encore ? Sans doute…si elle ouvrait les yeux le rêve finirait…mais cela semblait si réel…si merveilleusement réel qu’elle souleva lentement les paupières.

Tu…es là !

Il pleurait en l’embrassant, une et une autre fois comme si sa vie en dépendait…

Ne me fais plus jamais un coup pareil ! J’ai si peur de te perdre à nouveau !

Miranda avait beau être assez sonnée, ce « te perdre à nouveau » la secoua…elle avait eu la même pensée en se sentant mourir…le perdre à nouveau à peine retrouvé. Quoiqu’en y pensant bien, déjà un peu plus consciente, la miss se demandait d’où elle tirait une idée pareille…Josh Cromwell ne lui appartenant pas, difficilement elle avait pu le paumer quelque part…

Tout va bien, tout va aller bien maintenant !

Peu importait si on s’était perdu ou pas…qu’il soit là la comblait. Qu’il l’embrasse comme il le faisait...la comblait. Le sentir si proche…lui faisait avoir des idées assez pendables, surtout tenant compte qu’elle trépassait un instant auparavant.

Reste avec moi…

Tout doux ! Tu dois te reposer… Non… je ne vais pas te quitter. Je vais appeler tes gens et…

Elle n’avait rien à cirer avec Paggitt et Claudette, c’est lui que son corps réclamait…lui et personne d’autre. Elle le voulait comme jamais auparavant un autre homme. C’était lui…le seul qui comptait. Mais voilà, qu’en jouant du bon sens, il s’écartait en riant, soulagé, attendri ?

Non…ne pars pas…

Elle boudait, enjôleuse, mais rien n’y fit.

Je te laisse entre de bonnes mains, je ne suis pas loin.

Avec un soupir, Miranda voulut le croire, une minute plus tard Claudette entrait, toute souriante suivie de Paggitt…ému ?

Elle va mieux. Veillez sur elle, Claudette. Vous, Paggitt, avec moi !

Et de sortir en entraînant son secrétaire qui, du coup, n’était plus ému du tout mais franchement …effrayé.

J’espère que votre…que Mr. Cromwell ne sera pas méchant avec M. Paggitt !, se risqua à dire Claudette.

Tiens…et pourquoi le serait il ?

Oh…il est très fâché avec tout ce qui arrive.

Ah, vraiment ?, c’était vraiment flatteur que Josh se fâche parce qu’elle s’était trouvée mal, cela la ravit, mon Dieu qu’il fait chaud ici…regardez le thermostat, Claudette.

Euh…ça ne marche pas.

Comment que ça ne marche pas…Tiens…je n’entends pas les machines !

Ça, non plus…

Mais…que me chantez vous là !!!?

La petite camériste déballa tout de go ce qu’elle savait sur l’affaire, encore une chance que Miranda se soit sentie si faible, sans cela elle aurait fait une scène épique, selon son habitude, au lieu de cela, elle se laissa aller mollement sur ses oreillers et soupira.

J’ai soif…

Claudette s’acquitta à toute vitesse, l’aidant à boire un verre d’eau délicieusement fraîche avant de remarquer.

Oh…vous êtes toute mouillée, Mademoiselle, voulez vous que je vous aide à vous changer…je referai le lit et…

Non…aucune importance…Je me sens très bien ainsi.

Le tout accompagné d’un soupir rêveur.

*Hum…je me demande bien ce qui s’est passé tantôt entre ces deux là…pour qu’elle soit si paisible !*

Animée par ces édifiantes pensées, Claudette veilla sa maîtresse qui semblait s’assoupir doucement.

Son doux sommeil dura le temps que Cromwell mit à revenir. La jeune française vit le semblant de Miranda s’illuminer en tenant la main vers lui. Que ce beau monsieur renverse de l’eau sur leurs mains avant de la toucher laissa Claudette pensive.

*Bizarre quand même…mais enfin…ce qu’ils ont l’air amoureux…ah, M. Paggitt…si vous me regardiez au moins une fois comme ça… !*

Jouant les discrètes, elle fit mine de s’occuper des vêtements de Miss Sheridan mais l’oreille tendu, elle ne rata pas les paroles du jeune homme.

…Tu reviens de loin. Dis-moi…. J’ai mangé et bu la même chose que toi hier soir… Aurais-tu avalé autre chose ?

Miranda soupira, ça devenait une vraie manie.

Non…pas autant que je me souvienne…ou…oui, enfin, la seule chose qui me vient à l’esprit est…l’eau. Claudette laisse toujours une bouteille d’eau au cas où j’aurais soif…c’est vrai que cela avait un petit goût bizarre…mais j’étais à moitié endormie…

En parlant, elle s’était tournée vers la table de chevet mais là, pas la moindre trace d’une bouteille d’eau.

Claudette !, appela t’elle, où est la bouteille d’eau ?

Je…je ne sais pas, Mademoiselle…elle n’y était plus quand…on vous a trouvée, j’en suis sûre parce que j’y ai songé…pour vous rafraîchir un peu…

En ce moment arriva Paggitt et fit un étrange rapport…comme quoi l’aide cuisinier avait disparu en emmenant le canot. Mais c’était quoi cette histoire ?...D’après ce qu’elle pouvait comprendre, quelque chose de très étrange se jouait là…que Josh décide soudain qu’il avait à faire l’alarma encore plus.

Mais…où vas-tu ?...Joshua…

Sans explications, il quitta la cabine.

Paggitt, savez vous où est allé Mr. Cromwell ?

Je ne vois pas où, Miss Miranda…à part interroger le reste de l’équipage.

Cela ne la rassura qu’à moitié. En tout cas l’interrogatoire durait longtemps. Elle l’envoya chercher mais on revint lui dire qu’il restait introuvable.

*Il sera parti à la nage…pourvu de se sauver de toi…*

Claudette, je veux me lever…Je me sens mieux, merci. Une douche me fera le plus grand bien…Non, je ne vais rien passer de spécial, pour aller sur le pont, un caftan suffira…le vert…le bleu…ça m’est égal…

Peu après, elle allait bouder, installée sur un transat, à l’ombre, en regardant la rivière, au milieu de laquelle, faute de mieux, on avait jeté l’ancre.

Josh reparut aussi soudain qu’il était parti.

Mais…où étais tu passé ? Je t’ai fait chercher partout…J’ai eu peur que…

Ne t’en fais pas. J’ai dit rester, je suis là. Cette écriture t’est-elle familière ?

Un papier dans un mouchoir, elle le prit et le lâcha à l’instant.

Ça…m’a brûlé ! C’est…quoi ? Non…je n’ai pas idée de qui a pu écrire ça…qu’est ce qu’il se passe, Josh ?

Sa réponse la scia.

Manifestement, quelqu’un t’en veut… nous en veut devrais-je dire. J’ai été un peu patraque aussi hier soir…

Toi aussi ? Mais…tu…

Je me suis soigné. Louxor est loin ?

Un jour de navigation, selon ce que je sais ! Pourquoi ? Par voie de terre ?...Tenant compte de l’état des routes, je suppose que deux ou trois jours…plutôt trois.

Ah… Un jour de navigation… trois par voie de terre. On va peut-être croiser un autre navire ?

Miranda haussa les épaules, tant de mystère commençait à l’agacer.

Comment vais-je savoir ça ? Enfin…si tu regardes bien…la navigation fluviale ne semble pas être à son apogée, là…Mais qu’est ce que tu penses faire ? Dis moi à la fin…

Encore cette fois, ses paroles la soufflèrent…

Nous irons… à pied ma chère ! Je ne sais pas toi mais moi je n’ai pas du tout envie d’attendre que l’on attente à mes jours en restant comme un pigeon en cage.

À pied !?!? Mais…tu me prends pour qui ? Une cheftaine de chez les scouts !? Non mais…

Elle eut beau râler, argumenter, tempêter…menacer, râler encore plus…rien n’y fit. Cromwell prenant la direction des opérations, ordonna à droite et à gauche, fit qu’on prépare un sobre bagage, des provisions et l’embarqua, sans plus de cérémonies, à bord du zodiac.

À quoi bon demander si Paggitt et Claudette étaient de l’aventure ? Vraisemblablement, Josh avait décidé, unilatéralement, qu’ils y allaient seuls, à Louxor…

J’ai chaud…J’ai soif…On s’arrête ? On mange quand ? On mange quoi ? On peut pas rester un peu plus à l’ombre ? etc…etc…Miranda pouvait énerver quand elle s’y prenait mais Joshua Cromwell s’en fichait ou faisait semblant.

Cela faisait trois heures qu’ils marchaient bon train, malgré les grognements de la belle. Le soleil tapait dur et même en étant près de la berge, il faisait vraiment chaud.

Je ne veux pas mourir d’une insolation, assura t’elle, pétulante.

Il se contenta de lui faire remarquer que s’ils ne se grouillaient pas, pas besoin du soleil pour finir avec eux. Miranda cala son couvre chef jusqu’aux sourcils, bouda ferme mais le suivit à bon pas. Elle ne l’aurait avoué pour rien au monde mais le fait d’être là avec lui, la rendait heureuse…même si la poussière lui collait à la peau, les pieds lui faisaient un peu mal et son estomac grognait de faim.

Josh…à ce train de légionnaires, on y sera demain…je t’assure.

Il rigola de bon cœur mais ne s’arrêta pas le moins du monde.

Joshua…là, pour rien…mais j’ai faim, moi !

Il lui tendit un paquet de biscuits.

Et soif !

Le tour à la bouteille d’eau minérale.

Heureusement qu’il avait avoué tenir un peu à elle…

Josh…on t’a déjà dit que tu es un négrier ?

Elle adorait l’entendre rire…même si c’était pour se payer sa tête.

Miranda se découvrait en version inédite d’elle-même…Personne la connaissant ne l’aurait reconnue en cette créature en shorts, sac à dos et affreux couvre chef en toile fichu jusqu’aux yeux, trottinant gaillardement aux côtes de ce blond aux allures de viking conquérant. C’est vrai qu’elle trouvait de quoi se plaindre chaque dix pas, mais il faut tenir en compte qu’on ne se refait pas en un jour. Après une halte pour manger un sandwich et boire un peu d’eau, une sieste à l’ombre s’imposait pour passer les heures de pire chaleur.

Elle regarda rêveusement la rivière qui s’écoulait paresseuse et l’idée d’un bain lui traversa l’esprit mais déjà Joshua s’allongeait confortablement et la laissait à penser n’importe quoi.
Unique option : l’imiter. Elle ne tarda pas à s’endormir…et avoir de rêves assez fous et un peu confus…


Vers 16 :00, le chef de cette singulière équipe donna le signal de départ. Miranda se leva en ronchonnant et le suivit.

On va continuer longtemps comme ça ?, voulut elle savoir au bout d’une heure.

Pas question de s’arrêter si vite, ils pouvaient encore avancer un peu.

Ils n’avaient croisé que quelques paysans, des chameaux, des ânes, des chèvres…Une ribambelle de gosses piaillants les avait suivi un bout de chemin mais à part ça, à croire que tout le monde avait à faire ailleurs…


Et on va dormir où ?

Au cinq étoiles du coin, bien entendu ! Ce commentaire amusé valut à Josh quelques mots corrosifs de part de la miss qui commençait à en avoir un peu ras le bol de ce périple pédestre.

Le soleil se couchait quand, sans préavis, Miranda lâcha son sac à dos, s’assit par terre et se mit à défaire les lacets de se bottines de marche, le tout en pestant comme à ses meilleurs jours.


Je ne fais pas un pas de plus…Je ne vais nulle part…si tu veux continuer, vas y…je m’en fous !

Adieu bottines et chaussettes, elle remua ses orteils libérés, avec un plaisir évident. Il voulut savoir quelle était son intention, avec un sourire criant d’innocence, elle signala la rivière, qui à cet endroit formait une petite anse charmante et dégagée de roseaux, une mini plage tout à fait irrésistible.

Je ne sais pas toi…mais moi, je vais prendre un bain…je suis crasseuse des pieds à la tête et ça ne me plaît pas…

D’une chiquenaude, elle envoya valser son couvre chef et défit la queue de cheval qui retenait ses cheveux avant de se redresser d’un bond et avancer vers l’eau tout proche.

Un frisson la parcourut sentant l’eau tiède lui lécher les pieds.


C’est étrange, dit elle tout à coup, cette sensation…comme si un souvenir voulait revenir…mais je ne sais pas de quoi il s’agit…C’est cette rivière…elle me fait peur et m’attire en même temps…

Après cette succincte déclaration, elle resta là, un instant, comme perdue dans un rêve incertain duquel elle n’attrapait que des bribes égarées, la légère brise jouant dans les joncs la transportait ailleurs…dans le temps…Des rires lui parvenaient…des voix…sa voix…la même qui prononçait des mots d’amour…

Emath…

Ce fut un soupir, presque un sanglot, lentement elle se retourna vers Josh qui n’avait pas bougé d’un pouce, le regardant sans le voir vraiment…c’était le hier qu’elle contemplait…

Te t’ai tellement attendu…

L’inopportun coassement d’une grenouille la tira brusquement de sa régression, elle secoua la tête et eut un de ses demi-sourires.

Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je sais…ma conduite n’est pas irréprochable…Tout ce qui arrive est si…inespéré, étrange…Je…ne me conduis pas toujours ainsi…mais…

*Bon sang, à quoi bon chercher des explications…ce qui s’est passé hier soir…et encore ce matin devrait suffire pour qu’il comprenne… pour que tu comprennes…*

Sans rien ajouter de plus, elle procéda à se défaire de ses vêtements, sans aucune fausse pudeur, comme s’il n’y avait rien de plus naturel que se dévêtir face à un homme qui, toute somme faite, était presque un inconnu…qui la rendait plus heureuse que personne d’autre en ce bas monde…

L’eau la reçut, bienfaisante, régénératrice…Miranda s’immergea complètement en fermant les yeux se sentant investie d’une paix sans égal…Retour aux sources…retour à la vie…

Sentir ses bras forts l’étreindre la ravit d’un plaisir insensé. Enlacés, ils refirent surface. Pendant un instant, elle le regarda à la lueur du jour mourant, sentant son cœur s’élancer en une sarabande joyeuse, effrénée, avant de frôler sa bouche d’un baiser…

Pourquoi ai-je autant besoin de toi ?, susurra t’elle à même ses lèvres, tellement…

Sa réponse, dévorante de passion, lui prouva que ce besoin était pleinement partagé. Jeu dangereux ou vérité incontournable ? Ils ne voulaient pas réfléchir à cela…elle ne voulait réfléchir à rien…à absolument rien d’autre qu’à cette étreinte délirante, à ces caresses qui mettaient ses sens à vif, à cette bouche gourmande qui explorait son corps… à lui…rien qu’à lui…uniquement à lui.

La veille au soir les avait laissés sur leur faim, là, seuls, sur ce rivage désert ils assouvirent ce besoin irréfrénable qu’ils avaient l’un de l’autre. Cela pouvait tenir de la folie scandaleuse, d’un manque total de bon sens et de tout ce qu’on voudra…Miranda n’avait jamais été une âme sensible, encore moins une romantique fleur bleue ni rien d’autre pouvant y ressembler. Elle avait toujours affiché une indifférence blessante face à ses soupirants et le peu qui avait pensé l’avoir conquise s’était vu délaissé, écarté comme jouet inutile…oublié. Pourtant là, en faisant l’amour avec Joshua Cromwell , elle sut, avec absolue certitude qu’il était et serait le seul homme au monde qu’elle aimerait jamais et qui l’aimerait comme jamais elle n’avait pu que rêver l’être.

Baignés des eaux du Nil, leur étrange « répulsion épidermique » remisée à l’oubli, Miranda resta lovée dans ses bras mais ne put réprimer un frisson pas romantique du tout.


Je voudrais rester là le restant de mes jours…mais ce ne sera pas beaucoup…l’hypothermie nous guette !

Il fallait l’admettre, rester là ne donnerait rien de bon. À regret, ils quittèrent l’onde rassurante et après une dernière étreinte et un baiser à en donner le tournis, le couple récupéra un peu de leur bon sens égaré à jamais…

Un peu plus tard, au coin d’un feu très réussi, ils prirent un dîner en rien somptueux en bavardant avant d’aller dormir, chacun dans son sac de couchage.

Je t’aime…je sens que je t’aime depuis des siècles !, murmura Miranda assez haut pour être entendue, juste avant de sombrer, confiante et heureuse, dans un sommeil profond et réparateur.

S’ils avaient su que leur solitude n’était pas telle... Sans laisser craquer la moindre brindille, l’homme sourit dans le noir et s’éloigna…


Revenir en haut Aller en bas
Josh Cromwell
Sorcier
Sorcier
Josh Cromwell


Messages : 48
Gallions : 25628
Date d'inscription : 02/05/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyDim 8 Aoû - 22:13

Se poser des questions ? Depuis qu’il avait été brûlé par Miranda Sheridan, Josh n’arrêtait pas de s’en poser. Pourquoi cette attraction démente envers cette femme ? Qu’elle soit mignonne n’expliquait pas tout, loin de là. Si Miranda exerçait un magnétisme sur lui, Cromwell ne s’expliquait pas cette soif qu’il éprouvait d’elle, pas plus que ces réactions bizarres qui se déclenchaient à son contact. Cette passion inattendue semblait partagée en plus, ce qui ne gâtait rien. Josh se savait beau gosse et qu’il n’était que rarement indifférent à la gent féminine mais…
Wow, cette danse sous la pluie après un sauvetage de noyade avait drôlement valu la peine. En y repensant durant cette nuit solitaire, le sorcier avait conclu qu’il jetterait volontiers Miranda à la flotte plus souvent qu’à son tour.

Puis… Quelqu’un avait tenté d’empoisonner la belle. Josh en frissonnait encore alors que là il la contemplait en train de faire la sieste à l’ombre d’un palmier. Si belle, si vulnérable, il ne pouvait en détacher son regard. Perdre Miranda lui était apparu comme la pire des choses qui puisse lui arriver.


*Sans ce bézoard…*

Impossible de chasser la douleur soulevée par cette évocation. Tout, n’importe quoi, mais pas ça !
Que tant de faits se conjuguent pour empêcher Miss Sheridan de rallier Louxor l’avait forcé à déjouer le « plan »
Qui menait la danse ? Encore une question sans réponse.
La fuite semblait la meilleure solution. De par ses capacités sorcières, Josh se sentait comme investi d’une mission sacrée : sauver Miranda. Le moyen premier paraissait déplaire à la demoiselle. Secrètement, Josh la surnommait affectueusement : Miss ronchon.
Il fait dire qu’elle y mettait plus de mauvaise volonté que prévu. Quelle râleuse !


Je ne veux pas mourir d’une insolation… Josh…à ce train de légionnaires, on y sera demain…je t’assure… mais j’ai faim, moi ! Et soif ! Josh…on t’a déjà dit que tu es un négrier ?

Irrésistible ! Comment ne pas éclater de rire devant des remarques aussi puériles ? Pourtant, elle avançait comme un brave petit soldat… Un soldat qu’il se devait de ménager quand même.
Puisqu’ils avaient bien avancé et que la nuit s’annonçait douce, Josh accepta la pause. Immédiatement, Miranda s’était déchaussée :


Qu’est-ce que tu comptes faire ?

Je ne sais pas toi…mais moi, je vais prendre un bain…je suis crasseuse des pieds à la tête et ça ne me plaît pas…

Moi non plus j’aime pas ça mais…


Elle était folle, impossible autrement. La nature avait beau avoir l’air paisible, elle pouvait receler bien des pièges. Assez ahuri que Miranda poursuive son idée, il la suivit au bord de cette anse tranquille formée par le fleuve.

*Il peut y avoir des crocos isolés… Les araignées sont venimeuses… les serpents d’eau…*


Paniqué, il lança très vite un protego horribilis autour de cette mini plage où la belle trempait déjà les orteils. Cette vision déclencha quelque chose d’inattendu.
Figé, il eut l’impression de voir à travers un verre opaque…[/i]

*Jeune… Très jeune…. Elle est si belle en lin blanc… Divine… *


Ses pensées furent interrompues par un accent devenu familier :

C’est étrange, cette sensation…comme si un souvenir voulait revenir…mais je ne sais pas de quoi il s’agit…C’est cette rivière…elle me fait peur et m’attire en même temps…

S’il avait eu toute sa tête, Josh aurait ri. Seulement, Miranda énonçait là ce que lui éprouvait exactement au même instant.

Emath…


Une flèche empoisonnée ne lui aurait pas fait plus mal. Ce prénom il l’avait déjà entendu… en songes dans tant de rêves sournois qui surgissaient parfois...
Un cri muet lui vrilla l’esprit :


*Neith…*


Des flashes étranges l’investirent. En robe longue, Neith lui souriait. Elle recevait ses compliments gauches quand il lui cueillait une fleur banale et en respirait le parfum avec délectation.
Brusquement, des mots chassèrent la vision surgie du néant d’un souvenir à peine éteint :


Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je sais…ma conduite n’est pas irréprochable…Tout ce qui arrive est si…inespéré, étrange…Je…ne me conduis pas toujours ainsi…mais…

Sans pudeur aucune ni faux-fuyant, Miranda offrit son corps nu à l’onde fraîche. [/i]

*Que je sois damné si ce n’est pas une invitation !*


Résister ? Pourquoi, pour qui ? Il lui sembla que des siècles s’étaient écoulés à n’espérer que cet instant. Si l’imminence d’une catastrophe l’effleura, il s’en ficha.
Dévêtu en un clin d’œil, Josh rejoignit la naïade. Elle s’offrait, il prit et… se donna. Son corps fusionna avec ardeur dans la danse ancestrale qui meut le monde à travers les âges ; son esprit vogua dans un tourbillon de sentiments… inédits (?) Pas tant que ça… Dans son âme vibra un chant d’amour au vague souvenir qu’il déclara :


Ma sœur est l'amour de l'autre côté.
La rivière est entre nos corps;
Les eaux sont puissantes à des inondations en temps,
Un crocodile attend dans les eaux peu profondes.
J'entre dans l'eau et à braver les vagues,
Mon cœur est solide sur le fond;
Le crocodile ressemble à une souris pour moi,
Les inondations que la terre à mes pieds.
C'est son amour qui me donne la force,
Il fait un sort à l'eau pour moi;
Je regarde le désir de mon cœur,
Comme elle se trouve en face de moi!
Ma sœur est venue, mon cœur exulte,
Mon bras écartés pour l'embrasser;
Mon cœur bondit à sa place,
Comme le poisson rouge dans son étang.
O nuit, la mienne à jamais,
Maintenant que ma reine est venue!


Reine et sœur confondues, elle était tout pour lui et lui pour elle.
Triste retour à la réalité des sens : Miranda avait froid.

Je voudrais rester là le restant de mes jours…mais ce ne sera pas beaucoup…l’hypothermie nous guette !

Se quitter encore… Juste l’espace d’une nuit aurait pu être admissible. Néanmoins, Josh se sentit perdu, pitoyable. Il la voulait près de lui à chaque seconde.
Lui révéler son appartenance à un monde dont elle ignorait tout ne lui semblait pas adéquat pour l’instant. N’empêche que la tentation était affreusement cuisante.

Il n’arrivait pas à dormir. C’était absurde de se contenter à la tenir à distance alors qu’il lui aurait suffit de… Soupir.


*Demain, je lui dirai. C’est idiot de la contraindre à cet enfer alors qu’en transplanant, on serait déjà à Louxor. *


Comment réagirait-elle à une révélation aussi fracassante ? Question de plus… Il n’était pas à une près.
Un craquement proche le fit se redresser brutalement.


*Intrus ? Mon protego est infaillible !*

Certain de son fait, Cromwell se rassura à demi. Aucun ennemi, créature ou humain, « moldu » ne saurait franchir la barrière érigée par ses soins. La prudence le poussa à l’investigation approfondie.
Se levant sans bruit, il se fia à ses sens très éveillés. Guidé par des échos étouffés Josh parvint à une clairière entre des arbrisseaux décharnés. Pas de doute, on s’y battait.
Baguette en main, le jeune homme se glissa furtivement jusqu’au lieu de la rixe à main nue. Qui étaient les belligérants ? Pas des sorciers selon toute évidence. Des poings se lançaient et s’évitaient à tout va dans le silence nocturne.
Incapable de distinguer qui était qui, Josh entra dans l’arène :


PETRIFICUS TOTALUS !

Vlam ! Les deux adversaires s’écroulèrent. Grâce à un « Lumos » Cromwell parvint à identifier au moins un des belligérants :

Paggitt ?


Remis de sa surprise première, il désenchanta le serviteur de Miranda. Cette présence ne l’étonnait qu’à moitié. Somme toute, il s’était un peu douté d’avoir été suivi depuis l’abandon du navire. Mais que ce serviteur ait pu les trouver n’en demeurait pas moins suspect :

Ou je ne m’abuse, ou tu es des nôtres. Avoue !

Très embarrassé d’être souillé par son empoignade et d’être confondu, le domestique se releva en s’époussetant :

Vous m’excuserez, j’en suis, oui ! Pas de la meilleure trempe, je l’admets, hélas !


Tu reluques depuis quand ?

Assez longtemps pour être convaincu que vous venez de gaffer bellement !

Inutile de le lui confirmer. Sans trop savoir comment, Josh le savait et s’en torturait. Néanmoins, Paggitt lui posait un nouveau problème. Le saisissant au col, il le secoua sans aménité :

Que sais-tu que j’ignore ? Qui est ce type ? Ça rime à quoi ce cirque ?


Roulant des yeux effarés, le majordome se débattit avec vigueur :

Je suis exclusivement au service de Miss Sheridan et de... Vous n’obtiendrez rien de moi si vous me malmenez de la sorte. Je ne parlerai qu’en présence de…

Ton avocat ? ragea Josh en le relâchant tel un rebut avant de le rattraper par l’oreille. Viens donc en parler devant ta maîtresse que l’on rigole un peu.

Sans le lâcher, il entraîna Paggitt près de sa maîtresse. Puisqu’elle s’était vêtue, il n’y eut aucune décharge électrique lorsqu’il la secoua en douceur :

Ma chérie, j’ai là quelqu’un très pressé de vider son sac.

Qu’elle était belle dans son effarement ! Via sac, ils ne craignaient rien, aussi Josh s’empressa-t-il de l’enserrer d’un bras ferme tandis que le serviteur se dandinait d’un pied sur l’autre :


La conjonction est effective, commença-t-il en déglutissant sous les invectives de sa patronne.
Je n’ai pas pu vous empêcher de… De consommer… Vous n’auriez pas dû.


POURQUOI ?
gueula Josh, énervé.

C’est… C’est une longue histoire… Vous devriez peut-être ligoter celui derrière moi.


Puisqu’il y tenait, Josh lança un incarcerem au grand dam de Miranda.

C’est rien ! assura-t-il. Tu t’y feras. Poursuivez, Paggitt.

Ce qu’il leur narra aurait pu les faire tomber raides s’ils n’avaient étaient assis blottis l’un contre l’autre.

Vous vous fichez de nous Paggitt ? Réincarnations, nuit des temps, pouvoirs ? Et puis quoi ?

Curieusement Miranda gobait le tout avec sérénité comme si ce récit extraordinaire comblait un manque, un vide. Impavide, le serviteur poursuivit :

Votre ennemi est puissant. Au-delà des siècles écoulés, Ramose a voulu empêcher vos retrouvailles avec les quatre autres. Je suis navré… vous deux venez de réveiller en lui sa soif de vaincre. Il sait toujours tout à l’avance… Seules les preuves lui manquaient. Nous, gardiens du secret, sommes plusieurs à tenter de favoriser les retrouvailles... Lui fera tout pour les défaire. L’homme, celui entravé là-bas, est un de ses sbires. Vous unir était écrit… Vous désunir est son but. Vous venez de renouer une chaîne qu’il voudrait détruite… Il ne vous lâchera plus.

Etrange et merveilleux ! D’un côté Josh sentit un immense bonheur l’envahir : elle était sienne depuis la nuit de temps… D’un autre… Un gars s’amusait à les contrarier. Cet acte d’amour l’aurait renforcé ? L’enserrant plus étroitement, il déglutit en plongeant son regard dans le sien :

Mon amour… C’est assez fou comme récit mais j’y crois. Tu m’es apparue comme la pièce manquant au puzzle de ma vie… Neith… Je sais que c’est ton nom. Je ne t’ai jamais oubliée. Tu es ma faiblesse et… ma force.

Bon Dieu comme il aurait voulu l’embrasser. Il en esquissa le projet quand un cri l’arrêta :


NON !

Confus de son interruption, Paggitt avoua :

Evitez ça ! L’eau est votre seul élément… compatible, et… il fait sec ici. A l’heure qu’il est, Ramose sait. J’ai tenté d’empêcher son sbire de transmettre l’information, je crains avoir échoué : il faut partir.

Tant qu’il le put, Josh essaya de freiner Miranda. Dieu qu’elle se débattait bien :

Là, là… Mon adorée… Cesse donc. Je ne crois pas la moitié de ces racontars mais je suspecte une arnaque de première. Laisse-moi faire… Aguamenti !

Un flot issu de sa baguette les inonda. Celant sa bouche à celle de la protestante, Josh l’entraîna dans un transplanage de fortune.

SPLATTTTSH !

Comme matérialisation, Josh avait connu mieux. Dans une piscine, il rit en enlaçant la poule mouillée jusqu’aux os :

Ne regimbe pas ! Je vais t’apprendre plein de trucs que tu maîtriseras très vite. Neith… Tel est ton nom, je m’en rappelle, j’adore ce nom... On s’en fout de Ramose… Je t’aime.

Et de le lui prouver dans une étreinte éperdue
Revenir en haut Aller en bas
Miranda Sheridan
Admin
Admin
Miranda Sheridan


Messages : 426
Gallions : 30375
Date d'inscription : 08/01/2010

Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! EmptyDim 22 Aoû - 13:01

Après sa petite déclaration d’amour, Miranda s’était bel et bien endormie, bercée par ce bonheur tout neuf qui emplissait chaque petit recoin de son être et de son âme. Dommage de ne pas pouvoir rêver, blottie dans ses bras, le savoir proche devrait suffire pour le moment…L’idée que Josh lui cachait quelque chose l’avait taraudée une instant mais déjà elle voguait dans le pays des songes où tout est merveilleux et il n’y a pas de problèmes…

On la secouait doucement, une, deux fois…Il fallait ouvrir les yeux.

Ma chérie, j’ai là quelqu’un très pressé de vider son sac.

Quoi ?...Josh…qu’est ce…

Qu’on la tire ainsi de son repos si bien mérité au beau milieu de la nuit ne pouvait signifier rien de bon, passant d’ensommeillée à bien éveillée ne prit qu’uns instant, juste le temps de s’alarmer mais déjà Joshua l’entourait d’un bras protecteur. C’est alors qu’elle réalisa qu’ils n’étaient pas seul Passablement embarrassé, Paggitt se tenait à deux pas d’eux.


Mais…que diables faites vous ici, Paggitt ? Je vous faisais à bord du bateau ! Qu’est ce qu’il se passe ? Pourquoi faites vous cette tête de martyre ?...Parlez, bon sang ! C’est un ordre !!!

Le pauvre homme ne semblait pas se décider à ouvrir la bouche, elle le fulmina d’un de ses regards mauvais.

Parlez, bon sang, Paggitt…que se passe t’il ?

Il le fit. Miranda ne comprit rien…ou presque à son discours énervé.

La conjonction est effective. Je n’ai pas pu vous empêcher de… De consommer… Vous n’auriez pas dû.

*Hein !? De quoi il se mêle, ce bougre !?*

C’était tout de même outrageant que son domestique ait un mot à dire sur ce qu’elle faisait ou pas et surtout dans le domaine de ses amours. De là à déduire qu’il les avait espionnés, il n’y avait qu’un pas.

Franchement, Paggitt…vous outrepassez les limites !, gronda t’elle, les yeux étincelants.

Josh ne valait pas mieux, il était plutôt énervé.

POURQUOI ?

C’est… C’est une longue histoire… Vous devriez peut-être ligoter celui derrière moi.

Miranda allongea le cou et vit qu’un homme gisait pas loin d’eux, manifestement inconscient. Que s’était il passait alors qu’elle dormait ? Mais le plus surprenant fut voir Josh tirer un bout de bois et le pointer vers l’évanoui en murmurant Dieu sait quoi , le laissant ligoté en bonne et due forme…sans même l’avoir touché.

Mais que… ?...Qu’est ce que…Quelqu’un veut m’expliquer à quoi on joue !

C’est rien ! Tu t’y feras. Poursuivez, Paggitt.

Il en avait des bonnes, celui là. Ce tour de passe passe ne lui résultait pas rassurant du tout mais le pire était à venir et ce fut Paggitt qui s’en chargea, en leur racontant l’histoire la plus invraisemblable de tous les temps où il était question de mort et réincarnation. Et pas d’une seule, s’il vous plaît…s’il fallait en croire, à cette fable tordue, elle et Joshua auraient été amants…quelques 4 .000 ans auparavant. Elle avait fini alors comme pâture de crocodile. Lui aurait connu aussi une mort violente mais ils se seraient retrouvés au cours des siècles, sans trop de chance, vu qu’à chaque fois cela finissait de façon tragique. Et ils n’étaient pas seuls dans cette aventure inexplicable…

Instinctivement, elle se serra contre Josh, cherchant à se rassurer. Paggitt poursuivait avec son extraordinaire narration. Il fut question de pouvoirs insoupçonnés, d’ennemis les guettant… et pourtant, cela cadrait très bien avec les rêves qu’elle faisait si souvent…si son secrétaire n’avait pas tout inventé de toutes pièces, voilà une sacrée explication à beaucoup de choses.

Cromwell, lui, ne donnait aucun crédit à cette histoire décousue.


Vous vous fichez de nous Paggitt ? Réincarnations, nuit des temps, pouvoirs ? Et puis quoi ?

Sans s’émouvoir, Paggitt, imbu d’une supériorité digne qu’elle ne lui connaissait pas, poursuivit et il faut dire qu’il en raconta, des choses.

Votre ennemi est puissant. Au-delà des siècles écoulés, Ramose a voulu empêcher vos retrouvailles avec les quatre autres. Je suis navré…

En tout et pour tout, le fait d’avoir fait l’amour semblait avoir déclenché une véritable hécatombe. Leur ennemi jouerait de tout son pouvoir pour les séparer à nouveau et les détruire, eux et les autres.

Vous venez de renouer une chaîne qu’il voudrait détruite… Il ne vous lâchera plus.

Pas de quoi se sentir trop rassurés et pourtant, le fait de savoir que le leur n’était pas un simple jeu de folle attirance mais un amour de siècles, rasséréna l’âme de Miranda tout autant que les mots de Josh, dits en plongeant son regard dans le sien, véhément.

Mon amour… C’est assez fou comme récit mais j’y crois. Tu m’es apparue comme la pièce manquant au puzzle de ma vie… Neith… Je sais que c’est ton nom. Je ne t’ai jamais oubliée. Tu es ma faiblesse et… ma force.

Cet aveu la bouleversa pour de bon, tous les schémas établis de sa vie de grande blasée volaient soudain en éclats face à cette resplendissante vérité. Déjà, éperdu, il se penchait pour l’embrasser quand Paggitt hurla :

NON ! …Evitez ça ! L’eau est votre seul élément… compatible, et… il fait sec ici. A l’heure qu’il est, Ramose sait. J’ai tenté d’empêcher son sbire de transmettre l’information, je crains avoir échoué : il faut partir.

PARTIR !? Mais bien sûr qu’il le faut ! Mais où…Où aller !?

Affolée, elle chercha à se lever, à faire quelque chose, même sans savoir quoi ,mais Josh la retint de force.

Laisse moi…nous devons partir…nous devons…

Là, là… Mon adorée… Cesse donc. Je ne crois pas la moitié de ces racontars mais je suspecte une arnaque de première. Laisse-moi faire… Aguamenti !

Mais de quoi parlait-il ? Un instant auparavant il semblait ravi avec cette histoire et le voilà qui parlait d’arnaque…et faisait surgir de l’eau de son bout de bois...la trempant sans arrière pensée avant de l’embrasser comme un fou…La suite la plongea dans la confusion la plus totale et se fit accompagner d’une très désagréable sensation d’être passée de force par un tube en caoutchouc trop étroit, ce qui lui produisit un malaise affreux…

Et le tout pour atterrir Dieu sait où…au milieu de…une piscine ? Trop surprise pour réagir convenablement, Miranda avala la tasse et connut un instant de panique, s’accrochant à son compagnon de fortune manquant de peu de le faire couler avec elle, mais reprendre un peu son esprit batailleur ne tarda pas trop.

Tu es complètement dingue…c’est quoi tout ce cirque ? Qu’est ce que… ? Où sommes…

Ne regimbe pas ! Je vais t’apprendre plein de trucs que tu maîtriseras très vite. Neith… Tel est ton nom, je m’en rappelle, j’adore ce nom... On s’en fout de Ramose… Je t’aime.

Son étreinte l’enserra délicieusement…et elle en oublia le monde et ses problèmes.

Pas que je sois trouble fête mais…auriez vous la bonté de nous expliquer d’où vous sortez, vous deux ?

Surpris, ils se séparèrent. Un gars blond, de belle allure, se tenait là et les considérait mi censeur, mi amusé. Une jeune femme se tenait à ses côtés. Pour une étrange raison qu’elle ne comprit pas, Miranda ne pouvait pas écarter son regard de l’inconnue…Josh et le blond optèrent pour la version civilisée et se présentèrent poliment.


Il se nommait Paul Morgan.

Tiens, ce nom lui disait quand même quelque chose.


Morgan…le journaliste ?

Il assura que oui. C’était quand même une coïncidence de se retrouver dans la même piscine, en Égypte, après l’expérience la plus étonnante de sa vie…elle, qui deux secondes auparavant se trouvait à mi- chemin entre ici et là, quelque part au bord du Nil…et qui venait d’entendre l’histoire la plus incroyable de tous les temps. Il faisait nuit noire et maintenant elle était là, dans une piscine…avec l’amour de sa vie, un journaliste américain et une fille dont la tête lui disait définitivement quelque chose.

Pardon ? Nous connaissons nous ?, demanda t’elle enfin en s’adressant à la jeune femme,je suis Miranda Sheridan…et je suis sûre de vous avoir vue quelque part !

Elle était docteur en égyptologie et se nommait Shirley Templeton. Surprenant, Miranda avait toujours associé les archéologues avec des petits vieux à barbiche et air perdu dans les nues, pas à une jolie fille, barbotant à minuit dans une piscine en compagnie d’un type on ne peut plus sexy…d’autant plus qu’elle aurait pu jurer qu’ils ne parlaient pas momies, là. Décidément, faudrait se mettre au courant des mœurs des égyptologues modernes.

Leur apparition impromptue ne manqua pas de susciter quelques questions, auxquelles, elle ne pouvait pas rationnellement répondre. Mais ils n’eurent pas le temps d’entrer en détail, leur conciliabule aquatique se vit interrompu par l’arrivée d’un homme plantureux, coiffé d’un fez et arborant un sourire ravi. Pas trop besoin qu’on le lui dise, Miranda devina qu’il s’agissait du maître de céans.

Soyez les bienvenus !

Comme s’il n’y avait rien de plus normal que trouver des inconnus barbotant dans sa piscine à des heures indues. Pour les quatre baigneurs de minuit, cela signifia la fin de leur petite réunion. Tour à tour, ils sortirent de l’eau. Miranda, même dégoulinant comme rat noyé, ne perdait rien de sa présence d’esprit, elle avança vers le nouvel arrivant, avec un petit sourire de circonstance assez blasé.

Je suis Miranda Sheridan, impossible de trouver une explication sensée pour ma présence ici mais enfin…Je pressens que vous en savez plus que nous, Monsieur…

Le conservateur du musée s’inclina et prenant la main tendue, la baisa galamment. Miranda accepta le geste comme habituel et reprit, au quart de tour, ses vieilles habitudes.

L’homme se présenta comme étant Rassim Bey, gardien du secret.

Ah bon !? Tant mieux alors, M. Bey. Parce qu’il est grand temps qu’on ait une bonne explication à cette situation décousue. Si vous êtes le gardien du secret, quel qu’il veuille bien être, je serai très aise d’entendre ce que vous avez à dire !

Rassim Bey ne se laissa en rien démonter par son arrogance.

Ce sera un grand plaisir, Miss Sheridan. Nous vous attendions.

Oh….voilà qui est intéressant. Paggitt vous aurait prévenu ?...Euh…même si je ne vois pas comment il…enfin, je suis sûre que vous pourrez aussi expliquer cela.

Tout était terriblement confus. D’abord, les aveux de son secrétaire, l’attitude de Josh et puis ceci. Elle chercha du regard l’appui de Cromwell. Il se tenait à moins d’un pas de distance et son sourire lui chauffa le cœur, sans le penser, elle s’accrocha à son bras, évitant soigneusement de toucher sa peau à découvert.

Leur hôte les précéda dans la maison. Une fois là, il leur proposa de se changer, sans doute pas trop content de voir la traînée d’eau laissée à leur suite. Miranda fut conduite par un domestique silencieux à une magnifique chambre à l’étage. Là, l’attendait une autre domestique qui lui proposa un bain et lui montra les armoires bien garnies où elle pourrait choisir sa tenue.

Une douche rapide suffira. Je vous laisse le loisir de choisir que porter, je méconnais les habitudes de cette maison, vous saurez mieux que moi !

Un quart d’heure plus tard, elle faisait acte de présence au salon où se trouvaient tous réunis. Vêtue d’un caftan bleu nuit qui lui donnait des allures de princesse des Mille et Une nuits, elle alla prendre place prés de Josh qui avait lui aussi passé des vêtements secs. Les deux autres, aussi habillés de pied en cap, la regardaient. Lui, avec un petit sourire ironique, elle, avec les sourcils légèrement froncés.


Bien…nous pouvons commencer !

Comme si elle présidait la réunion, en tant que directeur général.

Je vous en remercie, Miss Sheridan !, dit Rassim Bey avec un sourire condescendant avant de se lancer, d’un ton ému, dans un discours assez similaire à celui que leur avait livré Paggitt.

À mesure que Rassim Bey parlait, Miranda se sentait envahie d’étranges sensations. Déjà les mots de son domestique l’avaient secouée, là, elle voyait confirmée cette histoire qui perdait rapidement son air de fable pour prendre corps comme intrigue sanglante, où l’amour, l’amitié et la mort se mêlaient en tragiques circonstances.

Vous êtes quatre des ces six élus. Les astres ne se sont point trompés, loués soient ils.

Pardon, c’est très joli et bien raconté tout ça…mais comment être sûrs de ce que vous affirmez si bien ?

Il y a des détails qui ne peuvent pas nous échapper, Miss Sheridan. Depuis l’instant où nous avons eu le moindre soupçon sur vos véritables identités, nous vous suivons et analysons vos menus faits et gestes.

Hum ! Je considère cela comme une flagrante intromission à ma vie privée, assura t’elle, pleine de morgue.

Cela peut le sembler ainsi, en effet, mais croyez moi, Miss Sheridan, c’était nécessaire pour votre propre sécurité…et pour celle des autres. Vous êtes une des trois prêtresses du temple…

Neith, si j’en crois à ce que…je rêve.

Le sourire de Rassim Bey s’élargit mais pas autant que celui de la jeune archéologue, elle semblait émue au-delà de toute expression et cela remua chez Miranda, des souvenirs qu’elle ne savait pas avoir. Un étrange mais merveilleux sentiment d’allégresse l’emplit, sans trop savoir ce qu’elle faisait, la jeune femme s’était levée et allait au devant de Shirley Templeton, les mains tendues. D’une voix, venue d’au-delà les siècles, elle parla :

Mon cœur s’emplit de joie, Isisnefer, ma sœur…les dieux sont cléments, encore une fois. Les siècles ne se seront pas écoulés en vain…

Restées face à face, les deux jeunes femme se regardèrent, essayant de retrouver dans leurs traits actuels, celles qu’elles avaient été jadis. Beaucoup avait pu changer mais leurs yeux demeuraient les mêmes autant que cette bribe précieuse de leurs âmes qui gardait leur serment d’éternité.

Mais il suffit que leurs mains se touchent pour qu’une décharge électrique les sépare. Ce ne fut pas douloureux mais si prémonitoire. Le rire joyeux de Miranda Sheridan fusa, rompant la solennité de l’instant.


Wow…alors, c’est vrai !!!

Puis se tournant tout de go vers Rassim Bey.

Voilà qui confirme votre théorie…Cette sensation de…brûlure électrique, est un signe de reconnaissance, je suppose…mais là, j’avoue qu’il a été de bien moindre intensité…Y a-t-il une explication logique pour cela ?

Comme s’il pouvait exister quelque logique dans cette histoire, pourtant Rassim Bey en trouva une.

Oui, c’est un signal de reconnaissance…qui décroit parce que vous êtes près du but...quand vous serez ensemble, tous les six…le cercle sera complet et cela cessera.

Magnifique !!! Où sont les deux qui manquent !? Parce que vous le savez, non ?

Là, Rassim Bey sembla quelque peu embarrassé.

Nous avons suivi leur piste jusqu’à Safaga, ils venaient en cette direction…mais, il semblerait qu’ils ont abandonné leur véhicule et…marchent quelque part, dans le désert !

Dans le désert ? Mais…et pourquoi ne pas aller les chercher ?

Elle pensait déjà à un déploiement de technologie moderne, rapide et efficace.

L’Ennemi les cherche aussi..autant ne pas le mettre sur leur piste trop vite…Ils arriveront, la réincarnation de Paser est un jeune homme très débrouillard…sauf son affreux caractère.

Miranda essaya d’ignorer l’indirecte. Son caractère ne valant pas mieux.

Et…s’ils…se font prendre avant ?...Nous pourrions…qui sait…discrètement…

Elle se tourna vers Joshua qui jusque là était resté en silence.

Il me semble que toi, tu sais une paire de trucs qui pourraient être utiles…mais après…je veux des explications !

Et si tout marchait comme voulu…elles seraient très intéressantes, ces explications !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Pas de panne... hic!! Empty
MessageSujet: Re: Pas de panne... hic!!   Pas de panne... hic!! Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Pas de panne... hic!!
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
XXIème Horizon :: LE MONDE VOISIN :: Le reste du monde-
Sauter vers: